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RDC : Baisse du taux de croissance économique

Le taux de croissance économique en République démocratique du Congo (RDC) va decrescendo, atteste le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale du Congo. Selon un communiqué diffusé le vendredi 8 novembre, au terme de sa 9ème réunion ordinaire, les premiers signaux émanent du tableau de bord des marchés mondiaux, où les cours des principales matières premières exportées par la RDC (cuivre, cobalt, pétrole …) ont perdu pédales ces derniers mois, alors qu’ils influent beaucoup sur les recettes du Trésor public. « Les estimations à la croissance, sur base des réalisations de production à fin septembre 2018, renseignent un taux de 4,6% après le taux de 5,1% estimé sur base des données à fin juin et une réalisation de 5,8% en 2018 », indique le communiqué. « Cette révision à la baisse serait imputable principalement au ralentissement des activités dans les industries extractives. Cette situation a également affecté la confiance des chefs d’entreprises, attestée par le solde globale d’opinions qui est tombé à 3,4% venant de +6,8% en septembre 2019 et +11,5% en août dernier », note le communiqué de la Banque centrale publié à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire sous la présidence du gouverneur de la BCC, Déogratias Mutombo.

BANQUE CENTRALE DU CONGO COMITE DE POLITIQUE MONETAIRE

Kinshasa, République Démocratique du Congo

COMMUNIQUE

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) a tenu sa neuvième réunion de l’année, ce 08 novembre 2019, sous la présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo.

Le Comité a passé en revue l’évolution de la conjoncture économique et financière récente aux plans extérieur et intérieur ainsi que les facteurs de risque susceptibles d’influer négativement sur les perspectives à court terme en matière de stabilité des prix, avant d’adopter des orientations de la politique monétaire et de change.

De l’analyse faite, il s’est dégagé ce qui suit :

Au plan extérieur,

La conjoncture économique mondiale reste notamment marquée par le ralentissement de la croissance mondiale comme l’atteste la révision à la baisse des dernières prévisions du FMI. En effet, de 3,6 % en 2018, le FMI table désormais sur une croissance mondiale de 3,0 % en 2019, soit un recul de 0,6 et 0,2 point de pourcentage respectivement par rapport aux réalisations de 2018 et aux prévisions de juillet 2019. Toutefois, un rebond de l’activité économique est attendu en 2020, avec un taux de croissance estimé à 3,4 %. Il convient de relever qu’il s’agit là du rythme le plus lent depuis la crise financière de 2008.

Dans les économies avancées, la croissance économique continue de ralentir, se situant à 1,7 % cette année contre 2,3 % en 2018. La croissance dans les pays émergents et en développement a également été ramenée à 3,9 % pour 2019 contre 4,5 % l’année dernière. En Afrique subsaharienne, la croissance se hisserait à 3,2 % en 2019 et 3,6 % en 2020, avec de différences considérables selon que les pays sont exportateurs ou non des produits de base tels que le pétrole et les produits miniers.

Le recul de l’activité mondiale a été causé en grande partie par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, le niveau d’endettement élevé de certains pays et un possible Brexit sans accord. En outre, la croissance est également freinée par des facteurs spécifiques à chaque pays dans plusieurs économies émergentes et par des contraintes structurelles telles que la faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population dans les économies avancées.

Sur les marchés mondiaux, en rythme mensuel, les cours des principales matières premières exportées par la RDC offre une tendance baissière. Ainsi, les cours du cuivre, du cobalt et du pétrole ont décroché respectivement de 0,08 % ; 0,95 % et 2,94 %, se fixant en moyenne à 5.737,7 USD la tonne métrique, 35.332, 44 USD la tonne et 59,54 USD le baril (Brent) en octobre 2019.

Au plan intérieur,

Les estimations de la croissance, sur base des réalisations de production à fin septembre 2019, renseignent un taux de 4,6 % après le taux de 5,1 % estimé sur base des données à fin juin et une réalisation de 5,8 % en 2018. Cette révision à la baisse serait imputable principalement au ralentissement des activités dans les industries extractives. Cette situation a également affecte la confiance des chefs d’entreprises, attestée par un solde globale d’opinions qui est tombé à 3,4 % venant de +6,8 % en septembre 2019 et +11,5 % en août dernier.

Sur le marché des biens et services, il s’observe une légère accélération du rythme formation des prix depuis le second semestre 2019. En rythme mensuel, le taux d’inflation s’est situé à 0,42 % au mois d’octobre contre 0,37 % le mois précédent, portant le cumul à 3,56 % contre 6,70 % à la période correspondante de 2018. A ce rythme, le taux d’inflation se situerait à 4,14 % à fin décembre 2019, face à un objectif de 7,00 % à moyen terme.

La situation des finances publiques au mois d’octobre est restée marquée par la mise en place d’un marché intérieur des valeurs du Trésor en vue de contribuer à la stabilité monétaire via un financement saint des besoins de l’Etat. Ainsi, le lancement des bons du Trésor a permis à l’Etat de lever 62,0 milliards de CDF contre une prévision de 48,0 milliards, dans un contexte d’une forte demande des titres publics atteignant 137 milliards de CDF.

Cependant, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est clôturée par un déficit mensuel de 209,0 milliards de CDF après celui de 106,6 milliards le mois précédent. En cumul annuel, le solde de l’Etat affiche un déficit de 621,7 milliards de CDF.

Sur le marché des changes, il s’est observé une relative stabilité de la monnaie nationale, attestée par de faibles variations aussi bien en rythme mensuel qu’en infra-mensuel. Au mois d’octobre 2019, le taux de change s’est situé à 1.654,0 CDF le dollar américain et 1.686,67 CDF, respectivement à l’interbancaire et au parallèle, soit des légères dépréciations mensuelles de 0,10 % et 0,23 %, portant les dépréciations cumulées à fin octobre à 1,14 % et 0,69 %.

Par ailleurs, l’exécution du budget en devises, au 31 octobre 2019, renseigne un déficit mensuel de 15,6 millions de USD, induisant une contraction du niveau de réserves de change à 854,3 millions, soit 3,3 semaines d’importations des biens et services. En outre, il convient de relever qu’en rythme annuel, le budget en devises indique une consommation de 24,7 millions de USD.

Au niveau du secteur monétaire, il est noté une expansion des agrégats monétaires. La base monétaire a augmenté de 156,9 milliards CDF au mois d’octobre par rapport au mois précédent, se situant à 3.178,4 milliards. Cet accroissement de la monnaie centrale a été impulsé par l’expansion du crédit net à l’Etat. Quant au Bon BCC, son encours global s’est situé à 56,0 milliards de CDF contre 68,0 milliards au 30 septembre 2019, dégageant une injection de 12,0 milliards.

Au regard de toutes ces évolutions et après examen des facteurs de risque sur la stabilité du cadre macroéconomique, le Comité de Politique monétaire (CPM) a décidé de maintenir inchangé le dispositif de sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur demeure à 9,0 %. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont maintenus respectivement à 13,0 % et 12,0 % et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2,0 % et 0 %. Tout en offrant d’avantage d’espace au Bon du Trésor, les opérations de réglage fin du Bon BCC continueront en vue de réguler la liquidité.

Fait à Kinshasa, le 8 novembre 2019

Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO

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