vendredi , 6 novembre 2020
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Site minier : La SMB exploite illégalement les creuseurs de Masisi

Les violons ne s’accordent pas entre d’une part, la SMB et d’autre part, la Cooperamma qui accuse la société minière de Bisunzu de ne pas respecter les clauses de travail devant réunir ces deux sociétés. Ce qui a conduit à des conflits entrainant morts d’homme d’une manière régulière à Masisi. La SMB qui achète les minerais auprès des creuseurs artisanaux de la Cooperamma est accusée de meurtre et de torture de ces creuseurs, une situation qui est aussi source du climat d’insécurité à Masisi. 

Au cours de la plénière du vendredi 8 novembre 2019, les députés provinciaux du Nord-Kivu ont jugé recevable, le rapport de la commission ad hoc qui examine la question du conflit opposant les exploitants artisanaux du site minier de Rubaya, dans le territoire de Masisi, aux gestionnaires de la société minière de Bisunzu (SMB) qui exploiteraient illégalement ces creuseurs réunis au sein de la Coopérative des exploitants artisanaux miniers de Masisi (Cooperamma).

Les violons ne s’accordent pas entre d’une part, la SMB et d’autre part, la Cooperamma qui accuse la société minière de Bisunzu de ne pas respecter les clauses de travail devant réunir ces deux sociétés. Ce qui a conduit à des conflits entrainant morts d’homme d’une manière régulière à Masisi.

La SMB qui achète les minerais auprès des creuseurs artisanaux de la Cooperamma est accusée de meurtre et de torture de ces creuseurs, une situation qui est aussi source du climat d’insécurité à Masisi. La question étant brûlante, une commission ad hoc des députés provinciaux avait été mise en place pour faire une descente sur le lieu afin de proposer des pistes de solution autour de la question.

Conflit des compétences

Invités à la plénière de ce vendredi 8 novembre à l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, les membres du comité de Gestion de la SMB mettent en cause la compétence de l’organe délibérant du Nord-Kivu à procéder à un audit sur cette question.

« La SMB est stupéfaite du rapport fait aujourd’hui sur cette question, par les élus provinciaux qui semblent prendre position dans cette affaire pour des intérêts quelconques. En principe, la SMB est une entreprise privée et elle ne peut pas être contrôlée ou auditée par les députés de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu », a indiqué Freddy Nzonga Bashombana, un cadre de la SMB qui a pris part à cette plénière. À lui d’ajouter que, la loi sur la libre administration des provinces, à son article 7, stipule que les organes et services privés ne peuvent pas être audités par une Assemblée provinciale du pays.

Réagissant sur la question, la Rapporteure de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Adèle Bazizane évoque l’ignorance, par les gestionnaires de la SMB, des missions d’un organe délibérant en province.

« Tous les services publics ou privés œuvrant en province du Nord-Kivu, nous  députés provinciaux, avons droit de faire le contrôle là-dessus. Car, ceux qui y travaillent sont nos compatriotes congolais. Et nous avons reçu mandat de légiférer mais aussi, de contrôler le système de fonctionnement de la province du Nord-Kivu », souligne Adèle Bazizane.

Paradoxe

Pour la Rapporteure de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, c’est un paradoxe, le fait de voir une population très pauvre dans une province où le sous-sol est riche.

« Ce même problème est aussi comparable à ce qui se passe dans le territoire de Walikale où l’on voit des populations locales restées pauvres alors que l’entreprise minière de Bisie Alphamines exploite et vend des minerais à l’étranger et s’enrichit, pendant que la population reste très pauvre. Pareil pour la SMB qui ne traite pas d’une manière humaine les creuseurs artisanaux. Les députés sont appelés à protéger ces creuseurs », dit-elle.

Selon des sources proches de la SMB, les députés seraient manipulés par le président de cet organe délibérant qui est parmi les responsables de la Cooperamma et qui, selon eux, ne jure que pour la fermeture de SMB. « Cette situation est devenue beaucoup plus politique que c’est social et économique », a déploré Freddy Nzonga Bashombana.

Par ailleurs, la Cooperamma a longtemps été accusée par la SMB de détenir un permis d’exploitation des minerais d’une manière frauduleuse. Lors de cette plénière, les députés provinciaux ont émis des recommandations à ce rapport qui sera encore débattu en  plénière de ce lundi 11 novembre. Et le mardi 12 novembre, le ministre provincial ayant en charge les Mines et Finances est invité à l’Assemblée provinciale pour répondre à une question orale avec débat. Notamment, sur la question de l’apport du site minier d’Alpha mines, concernant la construction de la route Saké-Masisi-Walikale.

« Le ministre des mines est interpellé pour dire ce que les partenaires qui exploitent les minerais font pour l’intérêt de la population », a affirmé Adèle Baziza.

(avec Melis BOASI et lePotentiel)

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