vendredi , 6 novembre 2020
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Fatshi [droite], Président de la RDC et un Général de l'armée américaine.
Fatshi [droite], Président de la RDC et un Général de l'armée américaine.

RDC : Combien de temps la coalition FCC-CACH durera-t-elle ?

On ne le dira jamais assez, l’alliance FCC-CACH ne semble pas encore être ancrée profondément dans la mentalité de militants de base des partis politiques membres qui se regardent en chiens de faïence. À entendre les déclarations de militants de certains partis membres de cette alliance, il ne fait quasiment aucun doute que la collaboration s’annonce difficile et périlleuse. On sent bien que les militants sont circonspects à l’égard de cette alliance contre nature et de leurs partenaires politiques dont ils se méfient éperdument. Dans ces circonstances, tout porte à croire que la machine va se gripper pas pour très longtemps. D’ailleurs plusieurs observateurs émettent de sérieux doutes sur les chances que cette alliance puisse résister contre vents et marées inévitables de la politique congolaise. Et, la grande question est de savoir combien de temps la coalition FCC-CACH durera-t-elle? Une alliance qui bat de l’aile avant même que le gouvernement de coalition ne soit mis en place. De toute façon, il ne sera dans l’intérêt de personne de vouloir faire de la petite politique politicienne. On assiste déjà à des actes isolés ou planifiés de faire obstruction systématique aux décisions du président de la République, ce qui risque de s’avérer contre-productif pour les uns et les autres.

Six mois après les élections et les tractations politiques qui s’enlisent, parfois marquées par des sautes d’humeur, le peuple congolais attend toujours avec impatience la formation d’un gouvernement qui devra enfin s’occuper de nombreux problèmes urgents du pays.

Durant toutes ces négociations, les deux camps, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ex-président Joseph Kabila et le Cap pour le changement (CACH) de l’actuel président Félix Tshisekedi, sont restés très avares de commentaires au sujet des blocages qui subsistent au sujet de la formation du gouvernement de coalition. 

La question qui est sur toutes les lèvres dans l’opinion publique congolaise c’est, bien évidemment : qui a intérêt à retarder la formation du gouvernement ? Un retard qui sape sérieusement la confiance du peuple congolais qui a cru dans le processus démocratique en cours dans son pays. Ce qui donne à penser qu’il y a un manque de sincérité et de réelle volonté politique de ces deux alliés de circonstances à travailler ensemble pour répondre au mieux aux besoins primaires de la population. 

Pendant ce temps, le Président Tshisekedi joue pleinement son rôle dans le fonctionnement des institutions ainsi que dans la vie diplomatique du pays. Au grand dam de ceux pensent qu’il serait un Président protocolaire sans réel pouvoir, faute de majorité parlementaire.

Certes, la tâche s’annonce difficile pour Félix Tshisekedi et sa marge de manœuvre est étroite dans le contexte actuel. Dans un pays qui ne dispose pas d’une Fonction publique efficace, efficiente et indépendante des interférences politiques, la formation du gouvernement devrait être une urgence nationale pour commencer à s’attaquer aux problèmes cruciaux du pays et relever les défis importants de développement auxquels le pays est confronté.

Toutefois, si l’on se fie aux dires de certaines bouches indiscrètes qui gravitent autour du pouvoir actuel à Kinshasa, les congolais devraient enfin voir le bout du tunnel dans les jours ou semaines à venir. Selon toutes vraisemblances, les deux alliés FCC-CACH sont parvenus finalement à un accord de principe sur la taille, la structure du gouvernement, de même que la répartition des portefeuilles. Il reste maintenant la désignation des animateurs, ce qui n’est pas une mince tâche dans une alliance politique où tout le monde se positionne comme futur ministrable.

C’est à ce moment-là qu’on verra bien apparaître les premières fissures de cette coalition. De son côté, le peuple congolais attend de voir des nouvelles personnes qui arrivent au gouvernement avec un nouvel esprit, notamment de rigueur en matière de gestion des finances publiques pour soutenir le programme de Félix Tshisekedi pour les cinq prochaines années.

Une coalition fragile 

On ne le dira jamais assez, l’alliance FCC-CACH ne semble pas encore être ancrée profondément dans la mentalité de militants de base des partis politiques membres qui se regardent en chiens de faïence. 

À entendre les déclarations de militants de certains partis membres de cette alliance, il ne fait quasiment aucun doute que la collaboration s’annonce difficile et périlleuse. On sent bien que les militants sont circonspects à l’égard de cette alliance contre nature et de leurs partenaires politiques dont ils se méfient éperdument. Dans ces circonstances, tout porte à croire que la machine va se gripper pas pour très longtemps.

D’ailleurs plusieurs observateurs émettent de sérieux doutes sur les chances que cette alliance puisse résister contre vents et marées inévitables de la politique congolaise. Et, la grande question est de savoir combien de temps la coalition FCC-CACH durera-t-elle? Une alliance qui bat de l’aile avant même que le gouvernement de coalition ne soit mis en place. De toute façon, il ne sera dans l’intérêt de personne de vouloir faire de la petite politique politicienne. On assiste déjà à des actes isolés ou planifiés de faire obstruction systématique aux décisions du président de la République, ce qui risque de s’avérer contre-productif pour les uns et les autres.

Nous sommes de ceux qui pensaient que, conformément à l’article 78 de la Constitution congolaise, le Président Tshisekedi allait procéder à la désignation d’un informateur pour identifier une majorité parlementaire en vue de la formation d’un gouvernement stable. Malheureusement, quand bien même la Constitution congolaise est très claire à ce sujet, tel n’a pas été le cas. Le président de la République a procédé directement à la nomination d’un formateur du gouvernement, en reconnaissant de facto la majorité au FCC.

Comme c’est d’usage dans bon nombre d’États qui sont dotés d’un régime politique semi-présidentiel, avec un chef d’État élu au suffrage universel direct et un gouvernement responsable devant le Parlement, en principe, le problème ne devrait pas se poser pour la formation du gouvernement. Seulement voilà, malgré cette majorité au Parlement, les vainqueur réels ou supposés de dernières élections législatives, ont opté pour une coalition gouvernementale contre nature.

La tâche s’annonce très dure pour le Président Tshisekedi qui est appelé à exercer dans leur plénitude les attributions que la Constitution lui confère au service du peuple congolais, avec un Parlement où son parti est très minoritaire. Félix Tshisekedi doit faire preuve de beaucoup de sagesse, de tact politique, mais aussi de beaucoup de rigueur pour garantir une plus grande cohérence interne au sein du gouvernement à venir. Qu’à cela ne tienne, FCC et CACH doivent savoir qu’ils sont au service du peuple congolais, et non l’inverse. 

(Isidore Kwandja Ngembo, Politologue et analyste des politiques publiques)

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