vendredi , 6 novembre 2020
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RDC : Il y a risque que le plan socio-économique de Fatshi soit perturbé

En République démocratique du Congo, pays largement dépendant des industries extractives, principalement celles du Grand Katanga, la chute simultanée du cuivre et du cobalt a mis en embarras toute l’industrie minière. A la 15ème édition de la semaine minière de la RDC, qui vient de se tenir du 19 au 21 juin à Lubumbashi, on n’a pas retrouvé la même ambiance, comme c’est généralement le cas lorsque les cours du cuivre et du cobalt ont pris l’ascenseur. Dans les rangs des miniers, notamment ceux présents en RDC, c’est l’incertitude. En réalité, les perspectives de l’industrie du cuivre et du cobalt de la RDC sont tout à fait moroses. Après avoir chuté sous la barre de 6.000 Usd la tonne, le cours du cuivre est timidement monté cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), dépassant brièvement 6.000 dollars la tonne pour la première fois depuis trois semaines. Il est dopé notamment par une grève au Chili, premier producteur mondial.

La mise en place d’une cellule économique de crise s’impose. C’est dans un climat d’incertitude que venait de se clôturer, le 21 juin 2019 à Lubumbashi, la 15ème édition de la semaine minière de la RDC. L’ambiance n’était pas à la fête, au cours de ce rendez-vous annuel des miniers. Pour cause, le vent de panique qui souffle sur les cours du cuivre et du cobalt, principaux produits d’exportation de la RDC. Sur le plan national, les conséquences pourraient être dramatiques en termes de mobilisation des recettes publiques, dont 40% sont prélevées dans l’industrie minière. Il y a risque que le plan socio-économique de Fatshi soit perturbé. Aussi des voix s’élèvent-elles pour la création d’une cellule économique de crise pour sauver l’économie congolaise d’une dérive généralisée.

L’industrie minière de la République démocratique du Congo traverse une zone de très fortes turbulences. Les principaux métaux d’exportation de la RDC, notamment le cuivre et le cobalt, sont en difficulté sur le marché mondial. La guerre commerciale que se livre depuis un temps les Etats-Unis et la Chine, grands consommateurs des métaux de base, a fini par plomber les cours sur la London Metal Exchange.

DES SIGNES DE TENSION

En République démocratique du Congo, pays largement dépendant des industries extractives, principalement celles du Grand Katanga, la chute simultanée du cuivre et du cobalt a mis en embarras toute l’industrie minière. A la 15ème édition de la semaine minière de la RDC, qui vient de se tenir du 19 au 21 juin à Lubumbashi, on n’a pas retrouvé la même ambiance, comme c’est généralement le cas lorsque les cours du cuivre et du cobalt ont pris l’ascenseur.

Dans les rangs des miniers, notamment ceux présents en RDC, c’est l’incertitude. En réalité, les perspectives de l’industrie du cuivre et du cobalt de la RDC sont tout à fait moroses.

Après avoir chuté sous la barre de 6.000 Usd la tonne, le cours du cuivre est timidement monté cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), dépassant brièvement 6.000 dollars la tonne pour la première fois depuis trois semaines. Il est dopé notamment par une grève au Chili, premier producteur mondial.

Les employés de la plus grande mine à ciel ouvert du monde à Chuquicamata, dans le nord du Chili, sont en grève depuis une semaine pour réclamer des augmentations salariales.

Si le cours du cuivre présente une tendance à la hausse, ce n’est pas le cas pour le cobalt qui continue sa chute vertigineuse. En un an, le prix de la tonne de cobalt a subi une brutale correction, de à 80.000 à 28.000 Usd à la bourse des métaux de Londres.

Et ce sont les cours volatiles de ce minerai très prisé pour les batteries de nouvelle génération, dont la RDC est le premier producteur mondial, qui jouent au yoyo avec la croissance prédite en 2019 par la Banque centrale du Congo, soit 5,6%.

Prudente, la Banque centrale du Congo a d’ores et déjà avisé que cette prédiction de croissance sera tributaire de la bonne santé des industries extractives, autrement dit celles du cuivre et du cobalt.

Dans les dernières consultations au terme de l’article IV de ses statuts, le FMI a prévu une baisse du PIB global en 2019. Quand on sait que la RDC tire près de 80% de ses recettes d’exportation (des mines), occasionnant ainsi sa vulnérabilité face à la volatilité des prix de ses principales matières premières d’exportation », il y de bonnes raisons de s’inquiéter sur la grande tempête qui s’abat sur le marché du cuivre et du cobalt.

En 2019, on devait s’attendre à de sérieuses perturbations du plan de trésorerie de l’Etat, consécutives à la chute des prix des deux principaux produits d’exportation de la RDC. Il ne faut pas oublier environ 40% des recettes inscrites dans le budget de l’Etat en termes d’impôt, droits et taxes sont prélevés dans le secteur minier.

JOUER À L’ANTICIPATION

En attendant la mise en place d’un gouvernement – on l’annonce peu avant le 15 juillet – le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, est prévenu. En termes de mobilisation des recettes publiques, les perspectives sont sombres. L’industrie minière du cuivre et du cobalt est en débandade. Autour du chef de l’Etat, il y a bel et bien nécessité de mettre en place une cellule économique de crise pour se pencher sérieusement sur cette affaire, avant que des fissures n’apparaissent sur l’édifice économique de la RDC.

Pour le chef de l’Etat, mobiliser des moyens sera le plus grand défi pour tenir sa promesse de campagne. Avec une industrie minière en essoufflement, il lui sera difficile d’atteindre ce pari. Amortir le choc de la chute libre des cours du cuivre et du cobalt devrait être minutieusement étudié dans le cadre de cette cellule de crise.

(avec lePotentiel (RDC))

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