vendredi , 6 novembre 2020
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Trop c’est trop : Plusieurs morts découverts en Ituri

La situation sécuritaire dans la province de l’Ituri demeure très préoccupante. La population ne fait que se plaindre. La Société civile de la chefferie de Bahema a annoncé, ce dimanche 16 juin que, cent quarante nouveaux corps sans vie ont été découverts la veille, dans la localité de Tché, dans le groupement Losandrema, en territoire de Djugu. 

Ces dépouilles ont été découvertes par la population locale dans la brousse, après l’attaque des hommes armés dans la nuit de mardi 11 à mercredi 12 juin dernier. Le président de la Société civile de Bahema Nord, Charité Banza, encourage l’armée pour avoir facilité les découvertes des corps.

Cependant, il indique que ce chiffre est provisoire, plusieurs personnes étant encore portées disparues.

A noter que ces corps s’ajoutent aux vingt et un autres découverts le même samedi 15 juin, dans les localités de Pawi, Tshinji et Zendro, dans le groupement Dendro. Ce qui fait un total de cent soixante et un corps.

Charité Banza redoute que cette situation soit à la base des maladies dans ce milieu, vu que certains corps sont déjà en état de décomposition.

Selon la source de la Radio Okapi, seize corps ont été découverts jeudi 13 juin, au village de Roulé dans le groupement Sumbuso de la chefferie de Bahema Nord, dans le territoire de Djugu et onze autres le même jour au village Tché du groupement Losandrema. Ce qui fait un décompte macabre de vingt-sept morts, rappelle-t-on. Face à ce qui se passe à Djugu, l’élu provincial honoraire Pierre Claver recommande au chef de l’État de nommer dans l’urgence un militaire comme administrateur du territoire de Djugu.

LA MONUSCO BOTTE EN TOUCHE

La recrudescence de la violence en Ituri était le principal sujet débattu lors de la conférence de presse bimensuelle d’hier mercredi 26 juin 2019. Florence Marchal, la porte-parole de la Monusco avait à ses côtés le général Bernard Cummins, commandant adjoint de la Force onusienne. Revenant de Bunia, où il a séjourné récemment et eu des entretiens avec des décideurs politiques, et des galonnés de l’armée affectés en Ituri…, le commandant adjoint de la Force de la Monusco a apporté un éclairage sur ce qui se passe là bas, laissant entrevoir implicitement son embarras sur ce brûlot de l’Ituri.

Bernard Cummins a révélé aux médias avoir échangé avec l’évêque de Bunia, le gouverneur et vice gouverneur de l’Ituri, l’équipe du bureau de la Monusco basé à Bunia….

Il a soutenu qu’il y a un groupe armé qui est l’instigateur de la violence meurtrière enregistrée ces jours ci en Ituri, s’abstenant de le nommer. La stigmatisation d’une communauté donnée, estime-t-il, risque d’envénimer davantage la situation. Aussi a-t-il préféré botter en touche. Ces violences n’épargnent aucun groupe ethnique.

La Monusco est censée courir trois fronts. Il s’agit de la mission de protection des civils. Sur ce point, ce galonné onusien a fait état de la présence des contingents marocains et bangladais en Ituri et des Uruguayens appelés en renfort.

Le deuxième front est celui de l’assistance sécuritaire à fournir par exemple aux conducteurs qui acheminent de l’aide aux ituriens qui en ont grandement besoin.

Il y a enfin l’appui militaire à accorder aux FARDC engagés aux combats contre les fauteurs de troubles. Dans la foulée, il a parlé des hélicoptères mis récemment à la disposition des FARDC pour faire sauter des verrous mis en place par des miliciens.

Selon le commandant adjoint de la Force de la Monusco, le gouverneur Jean Bamanisa n’a pas occulté les tiraillements intercommunautaires qui ont lieu en Ituri.

Pourquoi tenez-vous à taire le nom du groupe à l’origine de la violence en Ituri ? Et pourtant, les Hemasallèguent être le plus visés par ces actes meurtriers. Avez-vous une idée des tireurs des ficelles de cet embrasement ?

Répondant aux préoccupations des médias, Cummins a justifié son refus de citer nommément le groupe en question dans le souci de ne pas le légitimer. Ces inciviques qui sont très actifs, et se servent des machettes pour tuer ne méritent pas de publicité mais doivent être traduits en justice.

Il a expliqué ensuite qu’il est prématuré d’être précis sur les tireurs des ficelles mais les troupes régulières ont une idée de la localisation des assaillants. Le Bureau Conjoint des Nations Unies sur les Droits de l’Homme s’y intéresse également.

Quant à savoir si le dialogue organisé, il n’y a pas longtemps, pour ramener la paix en Ituri, n’a vraiment pas servi à grand-chose, le galonné onusien n’est pas de cet avis. Selon cet intervenant, le vrai problème est celui de chercher à connaître les raisons du nouvel embrasement et cela va prendre du temps. A cet effet, il n’a pas occulté les efforts déployés par des officiels Congolais pour ramener une paix durable en Ituri.

La question sur l’invalidation de plusieurs candidats de Lamuka a été également soulevée et adressée à Florence Marchal.

Quant à la question de l’invalidation des députés membres de Lamuka, Florence Marchal a commenté clairement qu’elle n’est pas autorisée de commenter les décisions de justice. Néanmoins, ce dossier impacte négativement le climat de confiance qui s’était créé entre diverses parties prenantes. En définitive, les Congolais ont intérêt à ne pas gâcher les acquis obtenus avec la passation civilisée du pouvoir au sommet de l’Etat, a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, elle en a appelé à la formation d’ici là du nouveau gouvernement pour s’attaquer rapidement à ce genre de problème et même Ebola qui fait des dégâts.

On retient des propos énoncés par Florence Marchal en liminaire que la désignation de David Gressly comme coordonateur de l’ONU pour la riposte d’Ebola en RDC a poussé le Secrétaire général de l’ONU à nommer deux hauts fonctionnaires onusiens en RDC.

L’un d’eux, David McLachlan-Karr, désigné coordonnateur humanitaire et Représentant spécial adjoint du Secrétaire général adjoint ad intérim, arrivé en RDC la semaine passée, était dernièrement à Djugu avec à ses côtés le chef de la Police des Nations Unies.

Et à Bunia, David McLachlan-Karr a rencontré Bamanisa, le conseil provincial de sécurité ainsi que des acteurs sociaux de l’Ituri.

(avec lePhare (RDC))

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