vendredi , 6 novembre 2020
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Bilderberg : Des annonces dans le vent en France

La situation d' »urgence », qui a, selon Edouard Philippe, conduit à l’élection d’Emmanuel Macron, perdure après deux ans de mandat, a affirmé mercredi le Premier ministre dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Les urgences « économique », « sociale », « écologique », enfin « politique » avec le succès électoral de l’extrême droite déterminent la nécessité de « tenir le cap fixé (…) pour libérer les forces de notre pays et protéger ses citoyens », selon le chef du gouvernement qui a promis « un profond changement de méthode » dans l’acte 2 du quinquennat. « Voilà deux ans maintenant que nous gouvernons et il y a toujours urgence », a reconnu le chef du gouvernement. Après sept mois marqués par l’enchaînement de la crise des « gilets jaunes », du grand débat national et des élections européennes, il a fixé « trois enjeux prioritaires »: « l’écologie, la justice sociale et un fonctionnement démocratique (…) beaucoup plus clair », citant la décentralisation. Il a aussi promis « un profond changement de méthode » et « un changement de ton ». Attendu après les promesses vertes de l’exécutif et la percée écologiste aux européennes, le chef du gouvernement s’est engagé à ce que les 12 prochains mois « soient ceux de l’accélération écologique ». « Plus personne n’a aujourd’hui le monopole du vert », a-t-il glissé, admettant avoir « mis le temps » à reconnaître cette « urgence ». Après lui à la tribune de l’assemblée nationale, Virginie Duby-Muller pour LR a vu dans ce discours d’un « pseudo acte II » du quinquennat « un cache-misère un peu réchauffé ». Jean-Luc Mélenchon a profité de l’exercice pour tirer son bilan de l’échec des Insoumis aux européennes, reconnaissant que la « suite du combat » s’annonce « dans des conditions très dures ». Mais « nous ne céderons pas », a-t-il lancé au chef du gouvernement, l’accusant avec sa politique d’un « passage en force contre le pays ». Dans les couloirs, et en l’absence de Marine Le Pen, Sébastien Chenu (RN) a critiqué « un Premier ministre satisfait de lui » et dans la « continuité totale de ce qui a été fait depuis deux ans ».

Fiscalité, écologie, immigration, social mais aussi PMA… Édouard Philippe a obtenu mercredi une large confiance de l’Assemblée sur son programme pour « l’acte II du quinquennat » qu’il a placé sous le signe de « l’urgence ». Du « réchauffé » pour les oppositions.

Le Premier ministre a récolté 363 votes pour, soit un recul de seulement sept voix par rapport à 2017. Mais les votes contre ont plus que doublé, à 163 voix, gauche et droite faisant quasi le plein, et 47 députés se sont abstenus (contre 129).

« Voilà deux ans maintenant que nous gouvernons et il y a toujours urgence », a reconnu le chef du gouvernement dans sa deuxième déclaration de politique générale.

Après sept mois marqués par l’enchaînement de la crise des « gilets jaunes », du grand débat national et des élections européennes, il a fixé « trois enjeux prioritaires »: « l’écologie, la justice sociale et un fonctionnement démocratique (…) beaucoup plus clair », citant la décentralisation.

Il a aussi promis « un profond changement de méthode » et « un changement de ton ».

Attendu après les promesses vertes de l’exécutif et la percée écologiste aux européennes, le chef du gouvernement s’est engagé à ce que les 12 prochains mois « soient ceux de l’accélération écologique ». « Plus personne n’a aujourd’hui le monopole du vert », a-t-il glissé, admettant avoir « mis le temps » à reconnaître cette « urgence ».

« Bonus-malus » limité

Dans cette optique, le projet de loi contre le gaspillage préparé par Brune Poirson arrivera en septembre à l’Assemblée. L’exécutif, qui veut s’attaquer avec plus d’efficacité à la rénovation thermique des logements, s’engage aussi à traduire en projets de loi des mesures proposées par la nouvelle « convention citoyenne » et envisage d’en soumettre « les plus puissantes » à référendum.

Sur les sujets sociaux, Edouard Philippe a confirmé un « bonus-malus » en matière d’assurance-chômage, mais limité aux cinq à 10 secteurs utilisant le plus de contrats courts. En matière de retraites, l’âge légal sera maintenu à 62 ans, mais un « âge d’équilibre » sera défini en dessous duquel s’appliquera une décote et au-delà une surcote pour les pensions. C’est « l’hypocrisie la plus absolue », a réagi le numéro un du PS Olivier Faure dans les couloirs du Palais Bourbon, dénonçant globalement « effet placebo et procrastination » dans ce discours.

En matière fiscale, la baisse de cinq milliards d’euros de l’impôt sur le revenu consistera à ramener de 14% à 11% le taux de la première tranche, dans laquelle se situent les deux tiers (environ 12 millions sur 17) des ménages. Soit une baisse de 350 euros en moyenne pour les contribuables situés dans cette première tranche, et 180 euros pour les autres.

Pour répondre à l’embouteillage parlementaire, c’est le projet de loi bioéthique, qui inclut la promesse d’Emmanuel Macron d’une procréation médicalement assistée (PMA) étendue à toutes les femmes, qui l’a emporté et sera examiné « dès la fin septembre » à l’Assemblée.

Et le Premier ministre a ouvert la porte à un report de la révision constitutionnelle après les sénatoriales de septembre 2020. « Nous ne mobiliserons pas du temps parlementaire pour, in fine, constater le désaccord du Sénat » à majorité de droite, a argué le chef du gouvernement.

Autre annonce: le débat annuel au Parlement voulu par Emmanuel Macron sur le sujet explosif de l’immigration aura lieu pour la première fois « en septembre ».

« Cache-misère »

Après lui à la tribune, Virginie Duby-Muller pour LR a vu dans ce discours d’un « pseudo acte II » du quinquennat « un cache-misère un peu réchauffé ».

Jean-Luc Mélenchon a profité de l’exercice pour tirer son bilan de l’échec des Insoumis aux européennes, reconnaissant que la « suite du combat » s’annonce « dans des conditions très dures ». Mais « nous ne céderons pas », a-t-il lancé au chef du gouvernement, l’accusant avec sa politique d’un « passage en force contre le pays ».

Dans les couloirs, et en l’absence de Marine Le Pen, Sébastien Chenu (RN) a critiqué « un Premier ministre satisfait de lui » et dans la « continuité totale de ce qui a été fait depuis deux ans ».

Le vote qui a suivi était sans risque compte tenu de la prééminence du groupe La République en marche, associé au MoDem.

Chez Les Républicains, en plein doute après le pire score de leur histoire (8,5%) aux européennes, et où la position du groupe était mercredi contre la confiance, les expressions discordantes ont été limitées, seuls un cinquième des députés (soit 22) s’étant abstenus.

L’ensemble de la gauche – PS, LFI, PCF – a voté contre.

Fait rare – et même une première avec un Sénat contrôlé par l’opposition – la déclaration du Premier ministre jeudi matin (9H30) devant les sénateurs sera également suivie d’un vote.

BAISSE D’IMPÔT DE 27 MILLIARDS

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé mercredi des baisses d’impôts sur le revenu pour les classes moyennes qui permettront d’atteindre le chiffre « historique » de 27 milliards de réduction de la fiscalité sur les ménages sur le quinquennat.

« Au total, les impôts des ménages baisseront durant ce quinquennat de 27 milliards d’euros », a affirmé le Premier ministre dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale.

M. Philippe a donné le détail des gains pour les classes moyennes de la baisse de l’impôt sur le revenu de cinq milliards d’euros annoncée par le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse de fin avril.

« Le taux d’imposition de la première tranche de l’impôt sur le revenu, qui regroupe 12 millions de foyers, sera abaissé de trois points. Cela représente un gain moyen par foyer de 350 euros, soit, à ce niveau, un tiers de l’impôt en moyenne », a-t-il expliqué.

« C’est massif, c’est clair, c’est net », a-t-il souligné, précisant que les cinq millions de foyers de la tranche suivante « bénéficieront d’un gain moyen de 180 euros ».

Ces baisses seront approuvées dans le projet de loi de finances pour l’année prochaine, a-t-il souligné.

M. Philippe a également confirmé que « la taxe d’habitation sur les résidences principales sera intégralement supprimée pour l’ensemble des Français ».

Pour 80% des « Français les plus modestes (…) leur taxe sera intégralement supprimée en 2020. Pour les 20% restants, la suppression se déploiera sur trois années », a-t-il affirmé.

Le Premier ministre a toutefois prévenu que ces baisses d’impôts contraindront le gouvernement à « faire des choix pour contenir nos dépenses publiques ».

Il n’a toutefois pas donné de détails sur les économies envisagées, laissant le soin au ministre des Finances Bruno Le Maire et à celui des Comptes publics Gérald Darmanin de dévoiler « au début du mois de juillet les choix du gouvernement ».

Il a toutefois donné des pistes, visant certaines niches fiscales et sociales jugées « anti-écologiques », ou celles « concentrées sur les très grandes entreprises » ou encore celles qui « réduisent les droits sociaux des salariés, comme la déduction forfaitaire spécifique ».

(avec Afp)

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