vendredi , 6 novembre 2020
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Assassinat : « Kabila » et Numbi doivent restituer le corps de Bazana

Le mercredi 5 juin a vu la commémoration du neuvième anniversaire du double et lâche assassinat, un certain 1er juin 2010, de deux défenseurs des droits de l’homme à savoir Floribert Chebeya Bahizire dit « Flory », directeur exécutif de la VSV et son compagnon d’infortune, Fidèle Bazana Edadi, le chargé du « dispatching-courrier » dont le corps n’a jamais été retrouvé jusqu’à ce jour. Selon les observateurs, l’ancien président Joseph Kabila [espion rwandais] et son exterminateur John Numbi Banza Tambo, savent très bien ou le corps de M. Bazana a été enterré.

Une foule compacte se tenait, dans la douleur, devant la tombe de Floribert Chebeya Bahizire pour cette neuvième commémoration qui était tombée le samedi 1er juin 2019, jour de l’inhumation du « Sphinx de Limete » et que la VSV avait décidé de décaler du fait que le noble combat mené par le Lider Maximo était le même que celui de Floribert Chebeya, à savoir l’établissement d’un Etat de droit et une réelle démocratie en RDC.

Le thème retenu pour cette neuvième commémoration est « Neuf ans après votre assassinat, tous unis pour défendre votre cause ». On retient en gros que tous les discours entendus, ce mercredi-là à Benseke-Futi ont unanimement exigé la réouverture du procès de ces deux défenseurs des droits de l’homme. Mais attention, en fondant tous les espoirs dans l’avènement de Félix Tshisekedi Tshilombo (Fatshi), nouveau Président de la République. En conséquence, tous les regards sont tournés vers la « Cité de l’UA ».

Première à s’exprimer, Mme Mujinga pour une prière d’invocation au Très-Haut. On est des enfants du Christ, dit-elle, et la vérité triomphera car Fatshi (Le Président de la République Félix Tshisekedi) a du respect pour les droits de l’homme. Ensuite, après la séance de dépôts de gerbes des fleurs, c’était au tour de la famille de Floribert Chebeya par sa sœur ainée Adelaïde Chebeya qui, comme à chacune de cette circonstance a d’abord fondu en larmes.

Pour elle, il ne s’agit là que d’une 9ème commémoration de mauvais goût pour le double assassinat de deux défenseurs des droits de l’homme dans les installations de la Police nationale à l’Inspection générale commandée alors par le général John Numbi. Les deux suppliciés ont subi d’horribles tortures, c’est du jamais vu, enchaine Adelaïde Chebeya qui conclut que les auteurs sont mondialement connus mais leurs noms sont chuchotés à voix basse par crainte des représailles.

D’où ce message de détresse qu’elle adresse à Fatshi afin de tout mettre en œuvre pour obtenir la réouverture du procès afin que justice soit faite et que la vérité triomphe. Même appel dans la bouche du représentant de la famille de Fidèle Bazana Edadi. Il dénonce les nombreux obstacles qui se sont amoncelés dans la procédure. Il est convaincu que du fait que Fatshi prône l’avènement d’un Etat de droit en RDC, il s’impliquera personnellement pour que les vrais auteurs de ce double-assassinat soient dénichés et sanctionnés par la Justice.

Le corps de leur frère Fidele Bazana Edadi n’a jamais été retrouvé et la famille n’a jamais fait un sépulcre à ce sujet.

Ensuite est venu le message de la VSV porté par le politologue Rostin Manketa Nkwahata, l’actuel directeur exécutif. II rappelle que cela fait neuf ans que la justice n’a jamais été rendue à Floribert Chebeya et Fidele Bazana Edadi . Bien sûr qu’il y a eu un procès mais qui s’est déroulé dans un univers politique caractérisé par l’oppression, la peur et l’absence d’indépendance de ceux qui sont appelés à dire le vrai Droit.

Et ce, face aux plus forts politiquement et donc dans un contexte d’absence totale d’indépendance de la Justice et de la vérité dans le pays. Raison pour laquelle, à cette occasion, la VSV exhorte le Président de la République Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi, en sa qualité de Magistrat suprême d‘autoriser la réouverture du procès sur le double assassinat de Floribert Chebeya et Bazana.

Elle fait savoir au chef de l’Etat qu’on ne peut bâtir un Etat de droit en fermant les yeux sur les crimes passés au nom des intérêts de la coalition avec l’ancien régime.

La VSV profite également de cette occasion pour demander aux nouvelles autorités de la RDC de tout faire pour que cessent les menaces et autres filatures visant à éliminer physiquement au Sénégal le major Paul Mwilambwe, qui est le témoin oculaire du double assassinat de deux défenseurs des droits de l’homme à l’Inspection générale de la PNC.

Jonas Tshiombela de la NSCC a réchauffé l’ambiance avec ce slogan « Jusqu’au bout nous voulons la Justice ».

Gloria Senga de la LUCHA soutient que quel que soit le temps que cela prendrait, la justice sera toujours rendue aux deux infortunés. Nic Elebe d’OSISA (RSA). Il demande qu’au cours de ce neuvième anniversaire du double-assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’homme Chebeya et Bazana, qu’il leur soit accordé des réparations justes.

S’en est suivie la classe politique avec comme premier intervenant Eddie Kapend Kanyimbu du FNLC qui assure que la vérité triomphera. Après avoir bouclé l’étape de la commémorations du neuvième anniversaire du double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, la délégation s’est transportée à la Paroisse « Notre-Dame » de Fatima pour la deuxième partie sous la modération de Jean-Bosco Puna.

Celle-ci commence par la projection dans la salle de la Paroisse d’un film documentaire sur Floribert Chebeya dont le titre est « Affaire Floribert Chebeya : un crime d’Etat ». Après quoi, c’st le Vice-Président du CNDP qui fait son intervention axée sur la loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme pour éviter une répétition de ce type de drames dans la communauté des droits de l’homme.

L’IMPLICATION DU CHEF DE L’ETAT INCONTOURNABLE, SELON LES AVOCATS

Deux Avocats ont clôturé la partie de la cérémonie dans la salle paroissiale de Fatima. Il s’agit de Me Jean-Pierre Kabengela Ilunga et Jean-Claude Katende, Président de ASADHO qui ont planché sur le thème de la problématique de la réouverture du procès devant la justice militaire.

Ils ont noté que l’implication du chef de l’Etat dans ce dossier est incontournable et doit être effective pour conduire à la réouverture du procès. A ce sujet, Me Jean-Pierre Kabengela Ilunga a livré plusieurs pistes, sur le plan du Doit qui conduisent à la réouverture du procès. Comme entre autres l’opposition que Paul Mwilambwe doit introduire dès son retour au pays au Tribunal du 1er degré qui l’avait condamné par défaut.

Avec cette opposition, le Tribunal militaire va ordonner la réouverture du procès, ce qui permettra alors de repartir de zéro pour toute cette procédure de l’affaire Chebeya et Bazana et enclencher des poursuites contre le général John Numbi. Le clou de cette neuvième commémoration du double-assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana Edadi a eu lieu dans le saint des saints de l’Eglise Notre-Dame de Fatima avec la célébration eucharistique pour rendre grâce à Dieu pour le bien qu’Il a fait pour les infortunés. Le célébrant, dans son sermon, n’y est pas allé par le dos de la cuillère.

Il a démontré, noir sur blanc, que les deux infortunés ont été assassinés car ils étaient les défenseurs des sans voix, c’est-à-dire des opprimés, donc de la vérité et de l’amour pour les autres. Ce faisant, ils sont sur la piste du Christ exactement comme le fait l’Eglise dans son combat de chaque jour. Mais cette vocation de se mettre au service des opprimés pour la vérité comporte des périls et la mort. Raison pour laquelle les défenseurs des droits de l’homme seront toujours menacés même de mort par ceux qui ne veulent pas entendre cette vérité et ils vont même tenter de les corrompre. Mais le célébrant les invite à résister en restant sur le droit chemin comme l’ont fait Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi. 

(avec Kandolo M.)

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