vendredi , 6 novembre 2020
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CENI-RDC : Nangaa ne cache pas sa joie d’avoir conduit la barque à son bon port

Si Corneille Nangaa va réserver le rapport général de toutes les activités du bureau de la Ceni à qui de droit, à savoir le bureau de l’Assemblée nationale, le numéro 1 de la Centrale électorale, au crépuscule de son mandat, a esquissé vendredi dernier devant la presse, ce qui a tout l’air d’un bilan. En dépit de multiples difficultés qu’a connues la Ceni, son président a, cependant, égrené des victoires que la postérité retiendra. Il s’agit de hauts faits qui ont changé le paysage politique en République démocratique du Congo (RDC). Le premier fait notable pour la Ceni, est d’avoir maintenu le cap contre vents et marées, jusqu’à organiser les élections générales du 30 décembre 2018. On peut donc ne pas tout reconnaitre à la Ceni, sauf ce défi relevé. Le second fait est celui d’avoir actualisé le Fichier électoral inclusif avec lequel on peut, au jour d’aujourd’hui, organiser les élections locales sans trop d’acrobaties de diverses natures. Voilà pourquoi Corneille Nangaa en appelle à la tenue de ces élections dans un bref délai, pour éviter que le Fichier actuel ne se désagrège, du fait de nouvelles données. Cas de nouveaux majeurs.

De même que l’arbre est jugé par ses fruits, Corneille Nangaa doit être apprécié à l’aune de ses résultats. Vu des textes, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est presque fin mandat. Comme saint Siméon qui avait  » demandé au Seigneur de le rappeler dans sa grande paix, après avoir vu de ses yeux, tout ce qu’on attendait  » (Luc 2-29-32), le président de la Centrale électorale ne cache pas sa joie d’avoir conduit la barque à son bon port.  » Je vais sortir la tête haute, fier d’avoir participé à l’alternance ».

Si Corneille Nangaa va réserver le rapport général de toutes les activités du bureau de la Ceni à qui de droit, à savoir le bureau de l’Assemblée nationale, le numéro 1 de la Centrale électorale, au crépuscule de son mandat, a esquissé vendredi dernier devant la presse, ce qui a tout l’air d’un bilan. En dépit de multiples difficultés qu’a connues la Ceni, son président a, cependant, égrené des victoires que la postérité retiendra. Il s’agit de hauts faits qui ont changé le paysage politique en RD Congo.

Le premier fait notable pour la Ceni, est d’avoir maintenu le cap contre vents et marées, jusqu’à organiser les élections générales du 30 décembre 2018. On peut donc ne pas tout reconnaitre à la Ceni, sauf ce défi relevé. Le second fait est celui d’avoir actualisé le Fichier électoral inclusif avec lequel on peut, au jour d’aujourd’hui, organiser les élections locales sans trop d’acrobaties de diverses natures. Voilà pourquoi Corneille Nangaa en appelle à la tenue de ces élections dans un bref délai, pour éviter que le Fichier actuel ne se désagrège, du fait de nouvelles données. Cas de nouveaux majeurs.

Formellement, le n° 1 de la Centrale électorale soutient que si la suite des élections prévues dans le processus en cours n’est pas organisée, les raisons seraient politiques et non techniques. Car, sur ce dernier plan, la Ceni affirme que tout est prêt.

LE NON CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION

Fin décembre 2016, les Congolais attendaient l’élection du successeur du président Joseph Kabila, constitutionnellement fin mandat. Mais le vote fut reporté pour des raisons logistiques. Entre-temps, dans l’opinion, ce renvoi des élections avait suscité un très vif tôllé au sein de l’opinion aussi bien nationale qu’internationale. Nombreux avaient été des analystes qui avaient chauffé l’opinion locale à blanc, au point d’accuser la CENI de tentative de modification de certaines dispositions verrouillées de la Constitution, pour permettre au président sortant, Joseph Kabila, de briguer un troisième mandant.

Il s’est avéré qu’au bout du compte, rien de pareil ne fut fait. La Constitution du 18 février 2006 en vigueur, a été respectée tant dans sa lettre que dans son esprit. C’est que la Commission électorale nationale indépendante considère comme une autre victoire. Sinon, un autre fait marquant de son bail. A ce respect de la Loi suprême, on devra également reconnaître à la Ceni, le fait d’avoir organisé des élections qui ont permis au pays, d’organiser pour la première fois depuis son accession à l’indépendance en 1960, sa première alternance politique. Un changement politique traduit par une passation civilisée de pouvoir, le 24 janvier 2019, entre un président élu sortant et un président élu entrant.

Au-delà de tout conformisme aux textes, en l’occurrence la Constitution, Corneille Nangaa se réjouit donc d’une première expérience dans la vie de la nation congolaise d’avoir un ancien Président vivant qui peut entrer dans n’importe quel supermarché, comme n’importe quel Congolais, pour faire ses emplettes. Evidemment là, aussi, les générations actuelles et futures retiendront que la palme de cette passation pacifique du pouvoir revient à la Ceni qui a pu organiser ces élections.

Que peut-on encore retenir de la première partie du processus électoral en cours en RD Congo? La réponse à cette question ne fait aucun mystère. Que ce soit en interne tout comme sur le plan externe, tout le monde aura donc constaté que toutes les nouvelles institutions de la RD Congo sont bel et bien installées. Ce, en commençant par le Président de la république, jusqu’aux gouvernorats de provinces, en passant par le parlement et les Assemblées provinciales. Voilà encore, un autre motif de satisfécit légitime de Corneille Nangaa.

A ce jour, il se trouve que les effets induits de toutes ces victoires de la Ceni sont multiples. Mais le plus important est la décrispation politique. En tout cas, les visiteurs de l’ex-Prison centrale de Makala à Kinshasa, conviennent qu’aucune grande figure, parmi les cas emblématiques visés dans l’Accord de la saint Sylvestre 2016, ne se trouve encore dans sa cellule. Eugène Diomi Ndongala, Franck Diongo, Jean-Claude Muyambo, Ne Muanda Nsemi….tous ont recouvré leur liberté. Plus récemment, le lundi 20 mai finissant, Moïse Katumbi est retourné au pays, après trois années d’exil.

Toutes ces avancées ont pour déclic la tenue des élections du 30 décembre 2019, indique Corneille Nangaa. Cependant, il n’oublie pas que le chemin parcouru n’a pas été facile. Bie au contraire. La Ceni a plutôt payé un lourd tribut. C’est ici que le numéro 1 de la Centrale électorale rappelle, notamment avec une voix pleine d’émotion, les quatre agents de la Ceni décapités par la nébuleuse Kamwina Nsapu dans la province du Kasaï central.

DES PERSPECTIVES

Après tous ces faits qui seront désormais racontés dans un présent historique, quelles sont les perspectives ? Là est donc la question. Et même toute la question, quand on sait que le processus électoral en RD Congo n’est pas encore arrivé à son dernier port.

Toutefois, Corneille Nangaa estime qu’il faille vider le dossier Ceni, arrivée fin mandat. Evidemment, la question à ce sujet alimente depuis peu le débat. D’u côté, on retrouve ceux qui pensent que la Ceni est une chasse gardée, mieux une prérogative exclusive de la Société civile. Au cas où ce serait cela, une autre question qui se pose est celle de savoir si l’on doit garder la mouture actuelle de la Centrale électorale. C’est-à-dire une équipe ayant à sa tête un délégué de la Société civile,émanant des confessions religieuses, avec un vice-président issu de l’ex- majorité et un rapporteur délégué de l’opposition ?

En plus de la configuration de la Ceni, Corneille Nangaa évoque également la problématique du recensement. Que faut-il faire? A la Centrale électorale, on pense qu’il faudrait faire le recensement de manière à constituer le Fichier de l’Etat civil pour les élections à venir. S’agirait-il ici, du recensement administratif (ministère de l’Intérieur et de la Sécurité), du recensement général (Institut national des Statistiques) et du recensement électoral (Ceni)?

Cependant, dans les conditions actuelles, on conseille de mutualiser les efforts pour qu’on ait une seule organisation qui s’occuperait du recensement. Pour ce faire, Corneille Nangaa est de ceux qui pensent qu’il faille à tout prix, consolider les acquis de la Ceni dont l’expertise est actuellement reconnue même au-delà des frontières nationales.

Toujours en termes de perspectives, Corneille Nangaa estime que ce ne serait une maldonne, si l’on s’emploierait à évaluer le processus électoral actuel dans son entièreté. Question de voir s’il y a des réformes à engager. Notamment sur la très délicate question de la nationalité.

JE NE SUIS PAS SANCTIONNE A CAUSE DES RESULTATS

Ainsi qu’on le sait, Corneille Nangaa figure parmi les personnalités congolaises ciblées par des sanctions américaines. Loin de lui l’intention de vouloir présenter ses moyens de défense devant les hommes des médias, la tribune n’étant pas très appropriée, le président sortant de la Ceni a quand même placé un mot.  » Je ne suis pas sanctionné à cause des résultats des élections du 30 décembre 2018 « , dit-il.

L’opinion retiendra donc qu’après les élections sus-évoquées, principalement la présidentielle, la donne a beaucoup changé dans les rapports entre la RD Congo et ses partenaires traditionnels qui se recrutent parmi les puissances occidentales. En tout cas, aucune d’elles n’a contesté la victoire proclamée de l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi. La France, par le biais de son Président Emmanuel Macron, a déclaré qu’elle était prête à collaborer avec le nouveau pouvoir de Kinshasa. Ce, avant même son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yve le Drian qui a fait les mêmes déclarations, avec beaucoup plus détails, lors de son récent séjour à Kinshasa.

Bin avant la France, le Royaume de Belgique et les Etats-Unis avaient également donné le signal de la reprise de coopération avec la RD Congo, déclarant leur soutien au successeur du président honoraire Joseph Kabila. Bref, toutes ces puissances occidentales s’étaient félicitées de l’alternance politique, subséquente aux élections organisées par la CENI. Moralité, on ne peut pas prétendre accuser Corneille Nangaa d’avoir organisé de mauvaises élections et, en même temps, s’est félicité des résultats.

Selon Corneille Nangaa, les motivations de ses accusateurs sont ailleurs. Il déclare avoir été accusé par des rapports de certaines Ong qui voulaient ou veulent à tout prix sa peau. Aujourd’hui que tout le monde continue à fêter l’alternance politique en RD Congo, Corneille Nangaa ne demande pas mieux que la réparation de sa réputation détruite sur base des allégations mensongères. 

(avec Grevisse KABREL)

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