vendredi , 6 novembre 2020
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Mobutu : L’un des derniers maréchaux de l’Afrique subsaharienne

Avant même que les différents territoires de l’ex-Zaire n’aient été libérés entièrement, le nouveau libérateur s’empressait de se proclamer chef d’Etat sous le décret 003 taillé sur mesure, sans attendre l’avènement de la période de transition pour organiser les élections en vue de permettre aux Congolais de se choisir la forme de l’Etat réellement démocratique et souverain pour passer ensuite à la 3ème République. Laurent-Désiré Kabila était pratiquement semblable à un homme qui avait un revolver autour de son cou et un autre sur sa  tête. Comme si le ridicule ne tuait pas, le libérateur se permit de lire lui-même le texte de ce décret de sa désignation comme nouveau chef de l’Etat. Ses soit-disant compagnons de lutte et ses alliés conjoncturels provenant des Etats voisins évitèrent de l’en dissuader car eux-mêmes appartenaient à des Etats croupissant dans la dictature la plus féroce. Les Congolais vont découvrir, la mort dans l’âme, que le régime du MPR-Parti Etat était revenu en force, comme le disait un acteur politique atypique aujourd’hui disparu, à savoir Bernardin Mungul Diaka : le véhicule est le même, c’est seulement le chauffeur qui a changé. Le même décret instaura un système politique anachronique du nom des Comités du Pouvoir Populaire ou CPP. Comme second regret subi par les congolais, l’histoire retiendra à jamais que le mandat des dirigeants au pouvoir était à durée indéterminée, jusqu’à l’assassinat de L. Désiré Kabila le 17 janvier 2001.

Durant 32 ans d’un pouvoir autocratique et sanguinaire, l’ex-Zaïre avait fini par avoir raison de celui qui clamait que sa tête coûterait cher et qu’après lui, ce serait le déluge. Ironie du sort, c’est à la suite d’une longue et impardonnable maladie sur le lit d’un centre hospitalier en Suisse et dans la villa de Lausanne que l’un des derniers maréchaux de l’Afrique subsaharienne a rendu l’âme aux côté des siens.

Les Congolais alors Zaïrois avaient sablé le champagne, dansé et chanté durant sept mois de la longue marche des forces combattantes irrégulières composées des éléments des armées régulières ougandaises, rwandaises, burundaises et surtout angolaises et zimbabwéennes dans l’espoir que la longue dictature était définitivement enrayée de l’espace congolais.

C’était sans compter avec le cynisme des dirigeants des Etats ayant accompagné ces éléments ramassés tout au long de cette marche par le nouveau libérateur, à savoir Laurent-Désiré Kabila, et ses amis provenant des pays de l’Europe et de l’Amérique.

Bon nombre des Congolais étaient convaincus des élans de solidarité, de convivialité, de bon voisinage et de compassion exprimés par les dirigeants des Etats venus à leur rescousse car longtemps asservis ou réduits au niveau des sous-hommes par ce régime du MPR-Parti Etat.

Chaine des regrets 

Avant même que les différents territoires de ce vaste et immense pays n’aient été libérés entièrement, le nouveau libérateur s’empressait de se proclamer chef d’Etat sous le décret 003 taillé sur mesure, sans attendre l’avènement de la période de transition pour organiser les élections en vue de permettre aux Congolais de se choisir la forme de l’Etat réellement démocratique et souverain pour passer ensuite à la 3ème République. Laurent-Désiré Kabila était pratiquement semblable à un homme qui avait un revolver autour de son cou et un autre sur sa  tête. Comme si le ridicule ne tuait pas, le libérateur se permit de lire lui-même le texte de ce décret de sa désignation comme nouveau chef de l’Etat. Ses soit-disant compagnons de lutte et ses alliés conjoncturels provenant des Etats voisins évitèrent de l’en dissuader car eux-mêmes appartenaient à des Etats croupissant dans la dictature la plus féroce.

Les Congolais vont découvrir, la mort dans l’âme, que le régime du MPR-Parti Etat était revenu en force, comme le disait un acteur politique atypique aujourd’hui disparu, à savoir Bernardin Mungul Diaka : le véhicule est le même, c’est seulement le chauffeur qui a changé. Le même décret instaura un système politique anachronique du nom des Comités du Pouvoir Populaire ou CPP.

Comme second regret subi par les congolais, l’histoire retiendra à jamais que le mandat des dirigeants au pouvoir était à durée indéterminée, jusqu’à l’assassinat de L. Désiré Kabila le 17 janvier 2001.

Le pays tomba très bas avec diverses infiltrations de son système sécuritaire, notamment au niveau des structures de la défense. Des hordes d’étrangers, essentiellement des Rwandais, Ougandais, Namibiens, Zimbabwéens, Angolais, Erythréens, occupèrent de hautes fonctions de commandement dans les secteurs stratégiques et de souveraineté. Le Congo était véritablement sous occupation étrangère. C’était le règne des pillages, des destructions méchantes, des déplacements massifs des populations, des viols et assassinats ciblés.   

Fausses guerres contre les Interahamwe

Sous divers prétextes, des éléments des armées régulières des trois Etas voisins de l’Est, à savoir le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, envahirent les territoires de l’Est sous diverses dénominations : le RCD d’Azarias Ruberwa, le CNDP de Laurent Nkunda Batware, le M23 du colonel rwandais.

Le plus curieux est qu’après avoir amassé des fortunes avec le trafic des matières précieuses, tous les dirigeants de ces mouvements armés irréguliers finissaient par traverser la frontière pour se réfugier au bercail, au Rwanda, où ils n’ont jamais été inquiétés, après avoir usé et abusé des prétextes de la guerre pour anéantir les Interhamwe hutu rwandais.

Curieusement, ces soit disant guerres de libération se sont toujours termina par la signature d’accords de paix à Kampala, suivis ensuite de l’intégration dans les FARDC des éléments provenant du Rwanda et de l’Ouganda. Pour y occuper des fonctions de commandement, après avoir massacré des populations civiles non armées, perpétré des viols massifs et des destructions méchantes.

La preuve la plus éclatante, concerne le colonel Jean-Bosco Ntaganda, l’un des chefs militaires du M23 qui,  vaincu militairement, avait fini par se réfugier au Rwanda. Bien avant sa fuite au Rwanda, il parvint à vendre à Goma 640 kg d’Or évalués à six millions des dollars Us, achetés par des hommes d’affaires nigérians ayant atteint Goma par un aéronef en provenance de Lagos. 

Une fois transféré à la prison de la Haye, il se révéla comme un sujet rwandais, car né des parents rwandais comme l’indique son identité découverte par des experts de la Cour Pénale Internationale. En plus, il avait choisi de plaider en Kinyarwanda.

L’histoire et des témoignages concordants ont fait état des pillages organisés de nos richesses naturelles, à savoir les minerais, les produits de la faune, de la flore et des hydrocarbures.

Des patriotes à la tête des institutions du pays

Il est donc établi que les différentes guerres de libération et de la chasse aux éléments irréguliers provenant des Etats voisins de l’Est ont bénéficié de la complicité des compatriotes enivrés par le goût du lucre et de l’enrichissement illicite et sans cause, agissant sous la férule des Etats voisins de l’Est. C’est ce qui explique pourquoi le pays traine un lourd passif sécuritaire, politique, diplomatique, économique, financier et social, dont l’éradication exige la présence des vrais patriotes à la tête du pays et dans les centres de décision et de gestion de l’Etat.

(avec lePhare)

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