vendredi , 6 novembre 2020
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Négociations commerciales : Pression maximale sur la Chine

Le président américain Donald Trump a maintenu une pression maximale sur la Chine, ordonnant vendredi soir à ses services de lancer la procédure en vue d’imposer des droits de douane sur la quasi-totalité des importations de produits chinois. Depuis le début de la semaine, le président américain a oscillé entre signes d’apaisement et menaces envers le géant asiatique. Il n’a pas varié vendredi à l’issue d’une session express de négociations à Washington. Après avoir assuré que les discussions sur le commerce avec Pékin avaient été « franches » et « constructives », il a mis à exécution la menace qu’il brandissait depuis plusieurs mois. « Le président nous a ordonné de démarrer le processus d’augmentation des droits de douane sur quasiment tout le reste des importations de Chine, évalué à environ 300 milliards de dollars », a indiqué Robert Lighthizer, représentant américain au Commerce (USTR), dans un communiqué.

Donald Trump a maintenu une pression maximale sur la Chine, ordonnant vendredi soir à ses services de lancer la procédure en vue d’imposer des droits de douane sur la quasi totalité des importations de produits chinois. Pour autant les négociations commerciales vont se poursuivre, selon Pékin.

Depuis le début de la semaine, le président américain a oscillé entre signes d’apaisement et menaces envers le géant asiatique.

Il n’a pas varié vendredi à l’issue d’une session express de négociations à Washington.

Après avoir assuré que les discussions sur le commerce avec Pékin avaient été « franches » et « constructives », il a mis à exécution la menace qu’il brandissait depuis plusieurs mois.

« Le président nous a ordonné de démarrer le processus d’augmentation des droits de douane sur quasiment tout le reste des importations de Chine, évalué à environ 300 milliards de dollars », a indiqué Robert Lighthizer, représentant américain au Commerce (USTR), dans un communiqué.

La procédure doit démarrer lundi.

A présent, plus de 250 milliards de dollars d’importations en provenance du géant asiatique sont frappés par des tarifs douaniers punitifs. Et ces derniers sont passés vendredi de 10% à 25% pour 200 milliards de ces importations.

Plusieurs mois

Le lancement de la procédure pour taxer les quelque 300 milliards d’importations restantes doit faire l’objet d’une notification publique. De plus, la décision d’y procéder ou non doit être précédée d’une période de consultations.

La mesure ne serait donc probablement pas effective avant plusieurs mois.

Cette annonce est donc davantage une façon de ne pas desserrer l’étau sur Pékin.

Mais elle pourrait aussi compromettre l’issue des négociations.

Sur ce point, Donald Trump est resté vague vendredi, indiquant que les discussions allaient se poursuivre mais à une date indéterminée.

De son côté, le chef des négociateurs chinois Liu He a expliqué que les pourparlers commerciaux avec les Etats-Unis allaient se poursuivre à Pékin en dépit des obstacles.

« Les négociations n’ont pas échoué, au contraire (les obstacles sont) un revirement normal dans les négociations (…) c’est inévitable » entre les deux pays, a indiqué M. Liu devant des médias chinois à l’issue des pourparlers.

Le négociateur, considéré comme un très proche du président Xi Jinping, a fait état de « trois points de désaccord » persistant entre les deux puissances.

« Si nous parvenons à un accord, les droits de douane punitifs devront être retirés », a-t-il prévenu.

M. Liu a également souligné un différend sur le montant des importations de produits américains supplémentaires que Pékin s’est engagé à acheter pour réduire l’énorme déséquilibre commercial entre les deux pays.

L’administration Trump avait déploré lundi que Pékin soit revenu sur ses engagements.

En troisième point de friction, le négociateur chinois a évoqué le texte final d’un éventuel accord.

« (Il) doit être équilibré », a prévenu Liu He.

Le milliardaire républicain a aussi entretenu le doute sur le devenir des droits de douane supplémentaires entrés en vigueur vendredi. Ceux-ci « pourraient être levés, ou pas », en fonction de l’avancée des « négociations futures », a-t-il simplement tweeté.

Assurant que sa relation avec son homologue chinois Xi Jinping restait « très forte », le président américain n’a pas non plus indiqué s’il s’était entretenu avec lui.

Washington aurait donné à Pékin trois à quatre semaines pour parvenir à sceller un traité, faute de quoi les tarifs douaniers se propageront à l’ensemble des importations venant de Chine (539,5 milliards en 2018), avait affirmé plus tôt l’agence d’informations économiques Bloomberg, citant deux sources proches du dossier.

Les discussions de vendredi ont été particulièrement brèves. Le vice-Premier ministre chinois Liu He, qui dirigeait la délégation chinoise, a en effet quitté le lieu des négociations deux heures seulement après y être entré.

Serrant les mains du représentant au Commerce (USTR) Robert Lighthizer et du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin tout en saluant les journalistes, il est sorti tout sourire sans faire de commentaire.

Jouant la montre –« pas besoin de se précipiter »–, Donald Trump avait, lui, loué les bénéfices des mesures protectionnistes américaines: « Les droits de douane apporteront beaucoup plus de richesses à notre pays qu’un accord traditionnel, même exceptionnel ».

Représailles chinoises

L’augmentation des droits de douane supplémentaires, appliquée depuis vendredi, porte sur une myriade de marchandises (télévisions, ameublement, automobiles, etc).

Pékin « n’aura d’autre choix que de prendre de nécessaires mesures de représailles », a immédiatement averti le ministère chinois du Commerce.

« Dans une guerre commerciale, il n’y a que des perdants », a réagi Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics, en écho à de nombreux économistes. Les consommateurs américains, friands des biens chinois, ne devraient pas être épargnés.

Le Fonds monétaire international (FMI) martèle depuis des mois qu’au-delà des frontières américaines et chinoises, l’onde de choc d’un conflit durable pourrait atteindre toute l’économie mondiale.

Mais l’administration Trump est restée sourde aux mises en garde, déterminée à refonder la relation commerciale entre les deux pays, qui se disputent ni plus ni moins la domination dans les technologies du futur.

Elle exige la réduction du colossal déficit commercial américain avec Pékin (378,73 milliards de dollars en 2018), des « changements structurels » comme la fin du transfert forcé des technologies, la protection de la propriété intellectuelle américaine ainsi que la fin des subventions chinoises aux entreprises d’Etat.

L’annonce du représentant au Commerce risque de susciter le courroux des agriculteurs fragilisés par la guerre des tarifs douaniers.

Elle devrait aussi être fraichement accueillie sur les marchés financiers lundi.

D’autant qu’à Pékin, le porte-parole du ministère chinois du Commerce Gao Feng a prévenu: « La Chine ne capitulera pas face à la pression ».

(avec Afp)

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