vendredi , 6 novembre 2020
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Rapport Mueller : Des preuves alarmantes d’actes immoraux commis par Trump

Les révélations du rapport de plus de 400 pages, fruit de 22 mois d’une enquête hors norme sur l’ingérence de Moscou dans la présidentielle de 2016, ont provoqué des réactions contrastées. Exultant, le président Trump s’est dit totalement blanchi. « Comme je l’ai toujours dit : il n’y a pas de collusion, pas d’entrave » à la justice, a tweeté le milliardaire républicain, avant d’affirmer plus tard, dans un autre tweet, que l’ingérence russe n’avait « pas changé » l’issue du scrutin présidentiel. L’opposition démocrate a, au contraire, relevé dans le document des « preuves alarmantes » d' »actes immoraux » commis par Donald Trump, et promis d’user de tous ses pouvoirs pour en savoir plus. Lors d’une conférence de presse organisée avant même la divulgation du rapport Mueller, le ministre de la Justice Bill Barr a toutefois jugé ne pas avoir matière à poursuivre M. Trump. « Le président était frustré et en colère, sincèrement convaincu que cette enquête portait atteinte à sa présidence », a déclaré M. Barr, semblant justifier les attaques répétées du milliardaire contre certains membres de l’équipe Mueller. « Pour autant, la Maison Blanche a pleinement coopéré avec l’enquête du procureur spécial » et le « président n’a pas agi pour (le) priver des documents et témoins nécessaires pour mener à bien son enquête », a-t-il assuré. L’opposition démocrate a immédiatement accusé le ministre de se comporter comme « l’avocat du président ». Soucieux d’avoir une vue complète des investigations, les élus démocrates ont martelé leur demande d’avoir accès à l’intégralité du rapport Mueller. La version publiée jeudi a en effet été expurgée de nombreuses informations confidentielles. Ils ont aussi demandé au procureur spécial de témoigner à la Chambre des représentants d’ici le 23 mai. M. Barr a dit qu’il ne s’opposerait pas à cette audition. La version publiée du rapport Mueller donnait « l’image inquiétante d’un président qui a tissé une toile de tromperie, de mensonges et de comportements incorrects et qui a agi comme si la loi ne s’appliquait pas à lui.

Craignant la « fin » de sa présidence, Donald Trump a essayé de torpiller l’enquête russe, en voulant notamment limoger le procureur spécial Robert Mueller, dont les conclusions très attendues ont mis jeudi Washington en ébullition.

Les révélations du rapport de plus de 400 pages, fruit de 22 mois d’une enquête hors norme sur l’ingérence de Moscou dans la présidentielle de 2016, ont provoqué des réactions contrastées.

Exultant, le président Trump s’est dit totalement blanchi. « Comme je l’ai toujours dit: il n’y a pas de collusion, pas d’entrave » à la justice, a tweeté le milliardaire républicain, avant d’affirmer plus tard, dans un autre tweet, que l’ingérence russe n’avait « pas changé » l’issue du scrutin présidentiel.

L’opposition démocrate a, au contraire, relevé dans le document des « preuves alarmantes » d' »actes immoraux » commis par Donald Trump, et promis d’user de tous ses pouvoirs –et notamment de son contrôle de la Chambre des représentants– pour en savoir plus.

Dans son volumineux rapport, le procureur Mueller confirme l’existence de « nombreux liens » entre la Russie et des membres de la campagne du candidat républicain, mais estime ne pas avoir de preuves d’une quelconque collusion.

Sur le second volet de l’enquête, les soupçons d’entrave à la justice pesant sur Donald Trump, M. Mueller se montre moins définitif.

« Foutu »

Dans son rapport, il détaille une série de pressions troublantes exercées par le maître de la Maison Blanche, à commencer par le limogeage, en mai 2017, de l’ancien chef du FBI James Comey, alors en charge de l’enquête russe.

Suite au tollé provoqué par cette révocation, Robert Mueller, qui a lui aussi dirigé la police fédérale américaine, avait été nommé procureur spécial.

Son rapport révèle que M. Trump s’est dit « foutu » en apprenant sa nomination. « Oh mon Dieu. C’est terrible. C’est la fin de ma présidence », aurait confié l’ex-magnat de l’immobilier.

Afin de s’en sortir, M. Trump a alors ordonné le limogeage de Robert Mueller, mais les juristes de la Maison Blanche s’y sont opposés, révèle encore le procureur spécial.

« J’aurais pu virer tout le monde, même Mueller », s’est défendu le président dans la soirée. « J’avais le pouvoir de mettre fin à cette chasse aux sorcières », a-t-il ajouté, tout en assurant avoir « choisi de ne pas le faire ».

A partir de cet épisode, Donald Trump « s’est attaqué en public à l’enquête », « a tenté de la contrôler », et a « mené des efforts en public et en privé pour encourager les témoins à ne pas coopérer », écrit encore le procureur spécial, sans se prononcer sur les suites à donner.

« Frustré »

Lors d’une conférence de presse organisée avant même la divulgation du rapport Mueller, le ministre de la Justice Bill Barr a toutefois jugé ne pas avoir matière à poursuivre M. Trump.

« Le président était frustré et en colère, sincèrement convaincu que cette enquête portait atteinte à sa présidence », a déclaré M. Barr, semblant justifier les attaques répétées du milliardaire contre certains membres de l’équipe Mueller.

« Pour autant, la Maison Blanche a pleinement coopéré avec l’enquête du procureur spécial » et le « président n’a pas agi pour (le) priver des documents et témoins nécessaires pour mener à bien son enquête », a-t-il assuré.

L’opposition démocrate a immédiatement accusé le ministre de se comporter comme « l’avocat du président ».

Soucieux d’avoir une vue complète des investigations, les élus démocrates ont martelé leur demande d’avoir accès à l’intégralité du rapport Mueller. La version publiée jeudi a en effet été expurgée de nombreuses informations confidentielles.

Ils ont aussi demandé au procureur spécial de témoigner à la Chambre des représentants d’ici le 23 mai. M. Barr a dit qu’il ne s’opposerait pas à cette audition.

Dans un communiqué commun, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, ont estimé que la version publiée du rapport Mueller donnait « l’image inquiétante d’un président qui a tissé une toile de tromperie, de mensonges et de comportements incorrects et qui a agi comme si la loi ne s’appliquait pas à lui ».

« Il est impératif que le reste du rapport et les documents qui s’y rattachent soient mis à la disposition du Congrès et que le procureur spécial Mueller témoigne devant les deux Chambres aussi tôt que possible », ont déclaré Mme Pelosi et M. Schumer.

Certaines voix, à la gauche du parti, ont même agité à nouveau la menace d’une destitution du président Trump. Les chefs démocrates rejettent « à ce stade » cette hypothèse risquée à l’approche de la campagne de 2020 et vouée à l’échec faute de majorité qualifiée au Congrès.

Dans ce concert de réactions, le procureur Mueller, un homme méthodique et austère, n’est pas sorti de sa réserve habituelle.

DES TÉMOIGNAGES « MONTÉS DE TOUTES PIÈCES » ?

Des « conneries absolues » : Donald Trump s’en est pris vendredi avec véhémence à certains des témoignages figurant dans le rapport, rendu public la veille, de l’enquête russe qui a empoisonné les deux premières années de son mandat.

« Des allégations sont faites sur moi par certaines personnes dans le délirant rapport Mueller, lui-même écrit par 18 démocrates en colère enragés contre Trump, qui sont montées de toutes pièces et totalement fausses », a lancé M. Trump dans un tweet matinal.

Certaines de ces allégations sont « des conneries absolues », a tempêté le président américain dans un autre tweet aux termes crus.

Après 22 mois d’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, Robert Mueller a conclu dans son rapport de 400 pages publié jeudi qu’il n’y avait pas eu d’entente entre l’équipe du républicain Donald Trump et Moscou.

Mais si M. Trump a crié victoire, s’estimant totalement exonéré, ces conclusions ne l’ont en revanche pas blanchi des soupçons d’entrave à la justice.

Le procureur spécial relève ainsi que le locataire de la Maison Blanche a tenté de le limoger, sans y parvenir, parmi d’autres actes visant à torpiller son enquête.

« Faites attention aux gens qui prennent des soi-disant +notes+ quand les notes n’ont jamais existé jusqu’à ce qu’ils en aient eu besoin », a ajouté le président américain vendredi.

Le rapport Mueller cite comme source de certains de ses passages des notes prises par des responsables de ministères par exemple.

Le texte affirme ainsi, sur la base de notes du directeur de cabinet du ministre de la Justice de l’époque, que M. Trump a très mal pris la nomination du procureur spécial.

« Oh mon Dieu. C’est terrible. C’est la fin de ma présidence. Je suis foutu », aurait réagi l’ex-magnat de l’immobilier.

« Tout le monde me dit que si vous avez un de ces procureurs spéciaux, ça vous gâche la présidence. Ça prend des années et des années, je ne pourrai rien faire. C’est la pire chose qui me soit arrivée », aurait-il dit.

« Méfaits »

Vendredi, le président américain a de nouveau qualifié l’enquête russe d' »arnaque qui a commencé de manière illégale et qui n’aurait jamais dû se produire ».

La veille, il s’était réjoui de la fin d’une « chasse aux sorcières », estimant avoir été totalement innocenté par les conclusions du rapport et exultant sur Twitter avec un message imitant la série culte « Game of Thrones », proclamant « Game Over » pour ses opposants.

Mais les démocrates ne l’entendent pas de cette oreille, et comptent bien capitaliser sur le fait que les conclusions du rapport Mueller ne l’ont pas blanchi des soupçons d’entrave à la justice.

Forts de leur majorité à la Chambre des représentants, les démocrates disposent du pouvoir de lancer des enquêtes parlementaires, d’assigner des témoins à comparaître et de réclamer des documents.

Ils ont déjà demandé au procureur Mueller de témoigner devant la Chambre des représentants d’ici le 23 mai (l’administration Trump a déclaré qu’elle ne s’y opposerait pas).

Vendredi, Jerry Nadler, chef de la commission judiciaire, a annoncé avoir émis une injonction pour obtenir « la version intégrale du rapport Mueller », c’est-à-dire non expurgée, et « les preuves à la base » du texte.

La version publiée jeudi a en effet été expurgée de nombreuses informations confidentielles.

« Le ministère (de la Justice) doit se conformer à cette injonction d’ici le 1er mai », a dit M. Nadler dans un communiqué.

« Même la version expurgée du rapport montre des cas de méfaits par le président Trump et certains de ses collaborateurs les plus proches. C’est maintenant au Congrès de déterminer la portée de ces fautes présumées et de décider quelles mesures nous devons prendre », a-t-il conclu.

« AUCUNE PREUVE » D’INGÉRENCE RUSSE ?

Le rapport du procureur spécial américain Robert Mueller, dont les conclusions très attendues ont été révélées jeudi, ne contient « aucune preuve » d’une ingérence russe dans l’élection américaine de 2016, a estimé vendredi le Kremlin.

« De manière générale, le rapport ne contient toujours aucune preuve argumentée prouvant que la Russie serait intervenue dans le processus électoral aux Etats-Unis », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Dès le début de cette enquête, nous avons dit que quoi que fassent les enquêteurs, ils ne trouveront aucune ingérence (…) car il n’y en a pas eu », a poursuivi M. Peskov, estimant que le rapport « le confirme ».

Dans son volumineux rapport, fruit de 22 mois d’une enquête hors norme, le procureur Robert Mueller confirme l’existence de « nombreux liens » entre la Russie et des membres de la campagne de Donald Trump, mais estime ne pas avoir de preuves d’une quelconque collusion.

Le rapport Mueller estime toutefois que « l’Etat russe s’est immiscé dans l’élection présidentielle de 2016 d’une façon systématique », d’abord à travers une campagne sur les réseaux sociaux qui a favorisé Donald Trump, puis à travers le piratage des messages du parti démocrate et d’un proche de Hillary Clinton.

Le Kremlin a toujours démenti toute ingérence, mettant ces accusations sur le compte de luttes politiques internes à Washington.

APPEL À LA DESTITUTION DE DONALD TRUMP

Une candidate à la Maison Blanche a sonné vendredi la charge démocrate et appelé à destituer Donald Trump sur le fondement du rapport Mueller, publié la veille et qui contient des « conneries absolues » selon le président américain.

Elizabeth Warren, sénatrice progressiste du Massachusetts, est la première des candidats à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020 à réclamer la destitution de M. Trump.

Elle a souligné sur Twitter la « gravité » de faits dévoilés par le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016.

« Le rapport Mueller expose des faits qui montrent qu’un gouvernement étranger hostile a attaqué notre élection de 2016 pour aider Donald Trump et que Donald Trump a reçu favorablement cette aide », a affirmé Mme Warren. « Une fois élu, Donald Trump a entravé l’enquête sur cette attaque. »

En conséquence, la Chambre des représentants « devrait lancer une procédure de destitution contre le président », a estimé Mme Warren. « Ignorer les tentatives répétées d’un président pour entraver une enquête portant sur sa propre attitude déloyale infligerait un dommage profond et durable à ce pays. »

Une procédure de destitution a toute fois, en l’état, peu de chances d’aboutir dans un Congrès divisé.

(avec Afp)

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