vendredi , 6 novembre 2020
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Fatshi, President de la RDC, en train de consulter un document.
Fatshi, President de la RDC, en train de consulter un document.

RDC : Guerre entre le FCC de « Kabila » et le CACH de Fatshi

« Déboulonner le système dictatorial qui a ruiné mon pays » : ce bout de phrase prononcé par le Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi dit Fatshi a provoqué un tollé général dans le camp du Front Commun pour le Congo (FCC). Les sociétaires du FCC ont affirmé sans vergone que leur autorité morale serait l’artisan principal de la passation civilisée du pouvoir que la République Démocratique du Congo (RDC) a connue à l’issue des élections du 30 décembre 2018. Ils ont présenté l’alternance démocratique obtenue au prix du sang comme un don offert au peuple congolais par leur pouvoir qui ne cessait pourtant d’imaginer des stratégies machiavéliques pour se maintenir contre la volonté du peule congolais. C’est presque du tic au tac que Fatshi a fait preuve pour réagir à la déclaration du FCC. Répondant à une question lui posée par la Voix de l’Amérique, Il a rappelé les sociétaires de Joseph Kabila à l’ordre : « Je vais m’attaquer à tout ce qui a avili le citoyen congolais et qui a contribué à affaiblir le développement de notre pays. Toutes ces antivaleurs de corruption, de violation des droits de l’homme, de brimades, toutes ces habitudes qui consistaient à traquer les opposants parce qu’ils avaient émis un avis contraire par rapport aux autorités du pays. Si nous allons dans cette coalition avec le FCC, c’est autour de ces principes que je viens de vous étayer. Ce n’est pas autour de ce qu’ils faisaient avant. On va se mettre ensemble, mais autour de la nouvelle vision, de la nouvelle approche qui est la mienne. Mais, pas question de replonger dans les travers du passé. C’est ça que je vais déboulonner. Ce n’est pas des problèmes individuels avec qui que ce soit. »

« Déboulonner le système dictatorial qui a ruiné mon pays » : ce bout de phrase prononcé par le Chef de l’Etat congolais, à partir des Etats-Unis a provoqué un tollé général dans le camp du FCC. Les caciques de la famille politique du président sortant, Joseph Kabila sont vite montés sur leurs grands chevaux pour tirer à boulets rouges sur Félix Tshisekedi sans mettre des gants. Les sociétaires du FCC ont affirmé sans vergone que leur autorité morale serait l’artisan principal de la passation civilisée du pouvoir que la RDC a connue à l’issue des élections du 30 décembre 2018. Ils ont présenté l’alternance démocratique obtenue au prix du sang comme un don offert au peuple congolais par leur pouvoir qui ne cessait pourtant d’imaginer des stratégies machiavéliques pour se maintenir contre la volonté du peule congolais.

Cette auto satisfaction des acteurs de l’ex-majorité présidentielle, a remué le couteau dans les plaies des Congolais qui se sont battus au prix de leur vie pour libérer le processus électoral  bloqué par leur pouvoir au-delà du délai fixé par la Constitution  Comptant sur l’amnésie collective, les fidèles de Kabila ont craché sur la mémoire de tous ces martyrs de la démocratie, (Dechadé, Rossy Mukendi et autres) qui sont tombés au front pour barrer la route au glissement sans fin qu’ils ont imposé pendant deux ans au souverain primaire La mémoire collective n’oubliera pas tous ces martyrs qui ont donné leur vie pour briser la tentative d’instaurer une monarchie présidentielle en janvier 2015 à travers une loi électorale liberticide, qui conditionnait la tenue des élections présidentielle au recensement général de la population.

L’opinion se rappelera que certains signataires de la dernière déclaration du FCC comme José Makila, Jean Lucien Bussa encore dans l’opposition, avaient dénoncé de manière virulente les dérives de celui qui est devenu aujourd’hui leur chef de fil. 

Ils ont craché sur la mémoire des enfants des autres qu’ils ont envoyés mourir dans la rue pour combattre le pouvoir qu’il qualifiait autrefois de dictatorial.

« ILS PENSAIENT QUE J’ALLAIS ÊTRE UN PRÉSIDENT COMPLAISANT »

C’est presque du tic au tac que le Président congolais Félix Antoine Tshisekedi a fait preuve pour réagir à la déclaration du FCC qui s’est dit offusqué par les propos tenus par le Chef de l’Etat en terre américaine. A savoir, sa détermination à déboulonner la dictature qui s’était installée dans son pays. C’est en répondant à une question lui posée par la Voix de l’Amérique, VOA, service francophone, que le Chef de l’Etat a rappelé les sociétaires de Joseph Kabila à l’ordre.

Question : Le système dictatorial qui était en place depuis 22 ans, comment comptez-vous faire dès lors que le FCC a la majorité parlementaire, et est en passe de contrôler quasiment toutes les provinces ?

Félix Tshisekedi : « Je vais m’attaquer à tout ce qui a avili le citoyen congolais et qui a contribué à affaiblir le développement de notre pays. Toutes ces antivaleurs de corruption, de violation des droits de l’homme, de brimades, toutes ces habitudes qui consistaient à traquer les opposants parce qu’ils avaient émis un avis contraire par rapport aux autorités du pays. Si nous allons dans cette coalition avec le FCC, c’est autour de ces principes que je viens de vous étayer. Ce n’est pas autour de ce qu’ils faisaient avant.

On va se mettre ensemble, mais autour de la nouvelle vision, de la nouvelle approche qui est la mienne. Mais, pas question de replonger dans les travers du passé. C’est ça que je vais déboulonner. Ce n’est pas des problèmes individuels avec qui que ce soit.

J’ai proposé que l’on tire un trait sur le passé, notre passé, qui est fait de beaucoup de mauvaises choses, en nous disant que dès maintenant, nous commençons une nouvelle ère, et espérons que dans cette nouvelle ère, il n’y aura plus des pratiques du passé.

Si maintenant ce que j’ai dit a gêné des gens, c’est que ces gens sont mal intentionnés. Ce qu’ils ne voulaient pas m’entendre dire des choses comme ça. Ils pensaient que j’allais être un président complaisant qui allait continuer les mêmes méthodes du passé. Je dis non. Je n’accepterai pas ça. Je ne peux plus retomber dans ces travers-là. C’est ce que j’entendais par déboulonner le système. Et n’empêche du tout une coalition avec le FCC parce que le FCC sait, pour avoir échangé avec nous, quel est l’entendement que nous faisons de cette coalition. Ça sera une coalition au service de notre peuple et de notre pays ».

CLIMAT DES RÉCHAUFFEMENTS DES FOYERS DE TENSION AU KATANGA

Depuis quelque temps, les salons sociopolitiques sont envahis par des bruits des coups d’éclats et des revendications. Est-ce à cause de l’imminence de la nomination du Formateur du gouvernement. Rien n’est moins sûr, mais toujours est-il que ça chauffe dans les états-majors des partis et regroupements politiques. On assiste à des conciliabules et réunions stratégiques à travers la haute ville. Peut-être que c’est une stratégie pour forcer la main au chef de l’Etat pour accélérer la désignation d’un premier ministre. Car, fort de sa majorité au parlement, il tient à tout prix et contre vents et marées à la nomination d’un Premier ministre.

Ici, c’est la course à la montre pour ne pas rater le coche, là ce sont des réunions réservées aux initiés pour mettre en exergue des stratégies de blocage des institutions de la République. Surtout dans les camps de ceux qui tiennent à gêner les actions du chef de l’Etat, notamment dans l’espoir de décourager les investissements devant provenir des milieux économico-financiers des partenaires internationaux. Consécutivement au succès récolté depuis le week end dernier lors de sa visite officielle à Washington. Ces camps hostiles aux efforts de la reconstruction ne supportent le lancement des grands travaux à grande visibilité déclenchés depuis bientôt deux mois par le Chef de l’Etat.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer à ce jour ces échauffourées observées à travers certaines villes entre des soi-disant combattants de deux coalitions politiques ayant pourtant conclu un accord de partenariat politique pour perpétrer la passation des pouvoirs pacifique et civilisée inaugurée au lendemain de la cérémonie de l’investiture de l’actuel Chef de l’Etat ? C’est dans ce climat de tension que le Président de la République descendra à Lubumbashi pour présider le Conseil Supérieur de la Défense.

La ville de Lubumbashi vit dans une situation volatile depuis le mois de janvier, caractérisée par des accrochages sanglants entre les étudiants de l’Unilu et des agents de la Police nationale, de nombreux vols à main armée en série aux domiciles privés, manque d’éclairage publique, infrastructures routières en état de déliquescence accélérée. Hier, des accrochages sanglants ont eu lieu tout près de la résidence privée du patriarche Gabriel Kyungu Wa Kumwanza entre des prétendus combattants de son parti et ceux de Cach.

Des bruits provenant de certains milieux sociopolitiques se réclamant de l’Opposition font état des désaccords profonds. Témoin, ce communiqué rendu public hier dénonçant la non conciliation entre Cach et FCC pour le partage des responsabilités en vue de former le futur gouvernement de la République. Des bruits de bottes sont entendus à Lubumbashi au sujet de la descente dans cette ville des éléments des partisans de l’inoubliable Gédéon Kyungu dit « Chinja-Chinja » qui avaient perpétré des massacres et tueries macabres dans les territoires du Nord Katanga. L’opinion garde encore en mémoire des images des corps décapités, des miliciens portant autour du coup des têtes et des bras en décomposition accélérée.

Des bruits provenant des territoires de l’Est font état des préparatifs de guerre au sein des groupes armés irréguliers qui écument dans ces contrées et souvent alimentés en armes et munitions à partir de Kigali et Kampala. Comme quoi, les ennemis de la paix et de la stabilité n’ont pas encore désarmé et reviendront bientôt à la charge pour saboter les efforts de la reconstruction du pays. Dossier à suivre.

(avec Eric WEMBA, F.M. et lePhare)

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