vendredi , 6 novembre 2020
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La visite de Fatshi au mémorial de Gisozi.
La visite de Fatshi au mémorial de Gisozi.

RDC : Deal « Kabila » – Fatshi

Existe-t-il un accord de cogestion FCC-CACH ? Ou juste un deal entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ? Réponse d’Atundu : « A mon avis, il existe une volonté commune, un deal politique connu sous le nom de l’alternance pacifique. L’engagement pris par le président Kabila d’assurer une passation de pouvoir normal, sans clash. Et nous sommes en politique, l’écrit sous-tend toujours nos volontés. » Pour l’Ambassadeur Atundu, « l’alternance du pouvoir n’est pas un acte qui s’est terminé le jour où le président Kabila a remis le pouvoir au président Félix Tshisekedi. L’alternance est un engagement de procédure pendant cinq ans, qu’il n’y aura pas de sautes d’humeur ou rien pour créer des violences politiques, parce qu’une partie a cédé le pouvoir à une autre, et l’autre partie a pris le pouvoir des mains de l’autre. » L’autre paramètre qui légitime ce deal, indique Atundu, « ce que nous sommes des partenaires par la force des choses. Non seulement par la volonté de nos leaders, (Kabila et Tshisekedi, Ndlr) mais aussi par l’arithmétique politique. »

Lors d’un entretien à bâtons rompus, mercredi 3 avril en sa résidence, avec quelques journalistes triés sur le volet, l’Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo a passé en revue les principaux sujets d’actualité en République démocratique du Congo (RDC). A savoir : les relations FCC-CAH, la déclaration de Mgr Ambongo, les allégations de corruption aux sénatoriales, la controverse née après la suspension de l’installation des sénateurs et le report de l’élection des gouverneurs, les sanctions américaines contre Nangaa, Basenghezi, la formation du futur Gouvernement… Pas que. Le porte-parole de la famille politique de l’ancien président de la République a aussi confié à ses hôtes la base de sa loyauté à l’initiateur et autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC). Larges extraits.

Existe-t-il un accord de cogestion FCC-CACH ? Ou juste un deal entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ? Réponse d’Atundu : « A mon avis, il existe une volonté commune, un deal politique connu sous le nom de l’alternance pacifique. L’engagement pris par le président Kabila d’assurer une passation de pouvoir normal, sans clash. Et nous sommes en politique, l’écrit sous-tend toujours nos volontés. »

Pour l’Ambassadeur Atundu, « l’alternance du pouvoir n’est pas un acte qui s’est terminé le jour où le président Kabila a remis le pouvoir au président Félix Tshisekedi. L’alternance est un engagement de procédure pendant cinq ans, qu’il n’y aura pas de sautes d’humeur ou rien pour créer des violences politiques, parce qu’une partie a cédé le pouvoir à une autre, et l’autre partie a pris le pouvoir des mains de l’autre. »

L’autre paramètre qui légitime ce deal, indique Atundu, « ce que nous sommes des partenaires par la force des choses. Non seulement par la volonté de nos leaders, (Kabila et Tshisekedi, Ndlr) mais aussi par l’arithmétique politique. »

PARTENARIAT ENTRE DEUX NATIONALISTES

Le FCC a une majorité significative à l’Assemblée et au Sénat, rappelle-t-il. « Plus de 300 députés, ce qu’il faut pour imposer ou orienter les événements, les décisions etc. » André-Alain Atundu explique que « cette majorité se trouve en présence d’une mouvance présidentielle qui a à sa tête un chef d’Etat. Celui-ci en tant que garant de la nation, l’expression authentique de la volonté du peuple congolais, a des prérogatives que la majorité n’a pas. Pour la bonne gouvernance de notre pays, il est de l’intérêt bien compris de la population, que ces deux forces majeures de la vie politique puissent travailler en bonne intelligence. Ce n’est pas un syndicat de crime, mais plutôt une alliance, un partenariat entre des nationalistes préoccupés par l’avenir de leur pays, la situation sociale des populations et le développement économique de notre Etat. »

A la question de savoir si le FCC n’est pas politiquement trop gourmand au regard des résultats sur terrain, Atundu brandit la Constitution. « Il n’y a rien de gourmand. C’est une arithmétique politique. Et la représentation au sein des institutions sera proportionnellement à l’importance de chacun. Il faut savoir assumer la démocratie. Il ne faut pas que ça soit une démocratie paradoxale où la minorité dicte sa loi à la majorité et celle-ci abdique devant ses responsabilités. Nous sommes en partenariat, chacun amène son apport et c’est en fonction de ce dernier que se fait l’alchimie de la gouvernance », déclare-t-il.

Comment expliquer la controverse née après la suspension de l’installation des sénateurs et le report de l’élection des gouverneurs par le Président Félix Tshisekedi ? « C’est dans la nature des choses. La décision du chef de l’Etat n’appelle pas toujours l’adhésion nationale, elle peut appeler à contestation. Cependant il faut Faire confiance à ces deux hommes dans la conduite et la gouvernance des affaires de l’Etat. »

Quant aux sanctions de l’Union européenne et des USA contre les officiels congolais, il s’agit, selon l’Ambassadeur Atundu Liongo, « des pressions politiques pour sauvegarder leurs intérêts. Il ne s’agit pas d’une décision juridictionnelle sur la base d’un droit accepté par tous… »

Le porte-parole de la kabilie voit d’un mauvais œil les récentes déclarations de l’archevêque métropolitain de Kinshasa, Mgr Ambongo. Il soutient que le chef de l’Eglise catholique de Kinshasa n’est pas dans son rôle. « A César la souveraineté du pays, la survie du peuple, et aux prêtres, sauver les âmes. Le Pape François a condamné cette propension des hommes d’église à se prononcer avec autorité sur des sujets politiques… », rappelle Atundu.

Pour tout dire, le prêtre doit veiller à sauver les âmes, les dirigeants de l’Etat à sauvegarder la souveraineté du peuple. « Si aujourd’hui nous acceptons que certains princes de l’Eglise puissent de façon intempestive faire intrusion dans la vie politique, il y a risque que des extrémistes puissent aussi de façon intempestive entrer dans la vie de l’Eglise et donc c’est un peu préparer le chaos afin d’instaurer ce régime d’exception », soutient Atundu.

LA BASE DE SA LOYAUTE A KABILA

Sa dénonciation, après l’échec aux sénatoriales dans la Mongala n’a pas été du goût de tout le monde. « J’ai porté plainte pour fait de corruption, je n’ai pas remis en cause les résultats. J’ai dénoncé l’immoralité qui exprime la corruption, le pourrissement de la conscience de ces gens-là qui se permettent de prendre l’argent de quatre candidats, sachant qu’ils n’avaient droit qu’à une seule voix. Ca c’est immoral, c’est inadmissible. Et lorsqu’on aime ce pays, la démocratie, il faut le dénoncer, et non seulement se contenter de se plaindre », se défend Atundu.

En dépit de tout, Atundu reste Kabiliste. A ses hôtes, il décline la base de cette loyauté au Raïs sortant. « J’ai foi en la vision politique de Kabila pour notre pays. Ce n’est pas parce que Joseph Kabila n’est plus président que ma loyauté va flancher », déclare-t-il, appelant chacun des membres du FCC à accompagner l’autorité morale dans la réalisation de sa vision pour le Congo. « C’est tout de même lui qui a provoqué la première alternance. Il nous a évités un carnage, une déstabilisation de la sous-région », souligne-t-il.

Atundu fait savoir que « Joseph Kabila se bat pour l’assainissement des mœurs politiques dans notre pays. Il faut renforcer la démocratie par le respect de la Constitution. J’accompagnerai Kabila jusqu’à la fin de la réalisation de ses rêves pour le Congo ».

(avec Didier KEBONGO)

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