vendredi , 6 novembre 2020
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Immigration : Les USA n’ont plus de capacités d’accueil

Donald Trump s’est rendu vendredi à Calexico, petite ville californienne aux portes du Mexique, pour délivrer de la plus simple des manières son message contre l’immigration clandestine: les Etats-Unis n’ont plus de capacités d’accueil, ils sont « complets ». Les clandestins « submergent notre système d’immigration et ça ne peut plus continuer ». Donald Trump a aussi vanté les résultats de sa fermeté face à son voisin du sud. « Le Mexique, pour la première fois depuis des décennies, effectue des interpellations significatives à sa frontière sud, avant que les migrants n’entament leur long périple vers les Etats-Unis », s’est-il félicité. « Le Mexique se comporte de manière absolument fantastique depuis quatre jours. Ils arrêtent tout le monde », a-t-il ajouté.

Donald Trump s’est rendu vendredi à Calexico, petite ville californienne aux portes du Mexique, pour délivrer de la plus simple des manières son message contre l’immigration clandestine: les Etats-Unis n’ont plus de capacités d’accueil, ils sont « complets ».

Les clandestins « submergent notre système d’immigration et ça ne peut plus continuer », lors d’une rencontre avec des agents de la police aux frontières, avant d’aller inspecter un tronçon du mur qu’il entend ériger entre les deux pays.

« Notre système est complet, on ne peut plus vous accepter. Notre pays est complet », a-t-il martelé. « Alors rebroussez chemin ».

Donald Trump a aussi vanté les résultats de sa fermeté face à son voisin du sud dans cette ville située à quelque 300 km au sud-est de Los Angeles.

« Le Mexique, pour la première fois depuis des décennies, effectue des interpellations significatives à sa frontière sud, avant que les migrants n’entament leur long périple vers les Etats-Unis », s’est-il félicité.

« Le Mexique se comporte de manière absolument fantastique depuis quatre jours. Ils arrêtent tout le monde », a-t-il ajouté.

Le milliardaire républicain a toutefois de nouveau averti qu’il pourrait imposer des tarifs douaniers sur les voitures importées du Mexique en cas d’inversement de la tendance.

« S’ils continuent (à interpeller les migrants, ndlr), tout se passera bien. Sinon, nous allons taxer leurs voitures à 25% », a-t-il déclaré.

La frontière reste ouverte

Donald Trump maintient la pression sur le Mexique mais il avait fait savoir jeudi qu’il ne mettrait pas pour l’instant en application sa menace de fermer purement et simplement la frontière. Les conséquences économiques seraient considérables pour les deux pays.

Le président américain reproche aux Mexicains de laisser les migrants originaires d’Amérique centrale –essentiellement du Honduras, du Guatemala et du Salvador– transiter sur son sol pour rejoindre les Etats-Unis.

Depuis 2015, il répète que la solution à l’afflux de migrants est la contruction d’un mur frontalier. Mais il se heurte au scepticisme du Congrès et a dû déclarer l’urgence nationale, une procédure exceptionnelle, pour trouver les milliards de dollars nécessaires à sa contruction.

A Calexico, devant un tronçon déjà érigé, le président américain a vanté les mérites de l’édifice. « Très, très difficile à escalader. C’est un très beau mur, je crois qu’il a vraiment l’air fantastique », a-t-il affirmé.

Mais de l’autre côté de la frontière, dans la ville de Mexicali, ce sont près de 200 personnes qui manifestaient sous un ballon géant représentant Donald Trump en bébé grincheux portant une couche-culotte.

« Arrêtez de séparer les familles! », « si vous construisez le mur, ma génération l’abattra », disaient quelques-unes des pancartes brandies par les manifestants.

« Ici, c’est une communauté sans frontières. Le bien-être de (Calexico) est fondé sur l’économie fournie par les habitants de Mexicali », a dit une manifestante, Esther Martinez, 43 ans.

Le chaud et le froid

Le président américain a assuré que la menace d’une fermeture pure et simple de la frontière restait sur la table, bien qu’une telle mesure donne des sueurs froides aux milieux d’affaires et à de nombreux élus républicains.

« Fermer la frontière pourrait avoir un impact économique catastrophique sur notre pays et j’espère que nous n’allons pas le faire », avait mis en garde en début de semaine le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.

« Je pourrais la fermer à un moment donné, mais je préfère imposer des taxes », a-t-il dit vendredi.

La frontière entre la première économie du monde et son troisième partenaire commercial est traversée dans les deux sens, tous les jours, par des centaines de milliers de personnes et par 1,7 milliard de dollars de produits agricoles, industriels et autres biens de consommation.

Depuis la mise en oeuvre d’un accord de libre-échange Etats-Unis-Mexique-Canada en 1994 (renégocié l’année dernière à la demande de Donald Trump), des pans entiers des économies de ces trois pays sont totalement imbriqués.

Le Mexique est la première source de produits agricoles importés aux Etats-Unis (2,7 millions de tonnes par an). Rares sont les supermarchés au nord de la frontière à ne pas vendre haricots, tomates et autres avocats pour le plus grand bonheur des consommateurs américains, qui peuvent ainsi ignorer les saisons au moment de remplir leur assiette.

TRANSFERT DE CLANDESTINS DANS DES « VILLES SANCTUAIRES »

La Maison Blanche a confirmé dimanche l’étude du transfert de clandestins dans des « villes sanctuaires », après une salve de tweets de Donald Trump, les démocrates l’accusant de « fabriquer le chaos », à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Les « villes sanctuaires », comme San Francisco ou Chicago, refusent d’arrêter à grande échelle les migrants en situation irrégulière, limitant leur coopération avec les agents fédéraux chargés de l’immigration.

« Cette option est sur la table », a précisé dans une interview à la chaîne ABC, Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche, interrogée sur la possibilité de transférer des immigrés ayant traversé illégalement la frontière mexicaine et arrêtés, vers ces villes, souvent dirigées par des démocrates.

Le Washington Post avait rapporté jeudi, citant un responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat, que l’idée avait été envisagée puis « rejetée ». Mais Donald Trump lui même, dans une salve de tweets vendredi et samedi, a confirmé toujours y songer.

Selon la presse américaine, les autorités de l’immigration ne sont pas favorables à ce plan, l’estimant inapproprié et questionnant sa légalité. Mais l’ex-magnat de l’immobilier estime être dans son bon droit.

« Les USA ont le droit légal absolu de transférer les immigrants illégaux appréhendés vers les villes sanctuaires », a-t-il tweeté samedi soir.

Sarah Sanders s’en est pris dimanche aux démocrates, les accusant de ne pas travailler avec le président républicain pour changer les lois sur l’immigration.

« Les démocrates affirment encore et toujours qu’ils soutiennent des frontières ouvertes, qu’ils supportent les villes sanctuaires. Alors partageons un peu ce fardeau », a-t-elle poursuivi.

L’opposition a fortement critiqué un plan qui, selon elle, n’est pas légal.

« C’est une nouvelle fois le chaos organisé qu’il a créé ces deux dernières années à la frontière », a estimé, sur la chaîne ABC, Bennie Thompson, président de la Commission sur la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants.

Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille et a dépeint les milliers de migrants venus d’Amérique centrale ces derniers mois comme une menace à la sécurité nationale, accusant régulièrement les démocrates de laxisme.

Il a réclamé, en vain jusqu’ici en l’absence d’accord au Congrès, une refonte profonde des lois sur l’immigration, jugeant que les textes en vigueur aux Etats-Unis faisaient partie « des plus stupides au monde ».

La porte-parole de M. Trump a toutefois assuré dimanche que l’option du transfert de clandestins vers les villes sanctuaires n’était pas « le premier choix ».

(avec Afp)

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