vendredi , 6 novembre 2020
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Poignée de main entre Fatshi, président de la RDC et Lagarde, présidente du FMI.
Poignée de main entre Fatshi, président de la RDC et Lagarde, présidente du FMI.

RDC : Fatshi annonce ses couleurs

En l’espace de deux mois, Felix-Antoine Tshilombo Tshisekedi dit Fatshi a déjà annoncé les couleurs d’un changement de gouvernance, notamment avec la fermeture des amigos des services de sécurité et l’élargissement des détenus qui y croupissaient, la libération des prisonniers politiques et d’opinions, la délivrance des visas d’entrée aux étrangers d’origine congolaise à leur arrivée aux postes frontaliers, l’extinction de plusieurs foyers de tension sociale (Transco, SCPT ou ex -OCPT, SCTP ou ex-Onatra), la mise en œuvre du programme d’urgence des 100 jours dans le secteur des infrastructures, le réchauffement des relations diplomatiques avec pratiquement tous les Etats africains ainsi que les pays occidentaux, les Etats-Unis d’Amérique en tête, etc. Le tête-à-tête entre Mike Pompeo, Secrétaire d’Etat américain, et le président congolais, Fatshi, mercredi 03 mars 2019 à Washington, est un signal fort de la concrétisation du « partenariat stratégique » entre les Etats-Unis d’Amérique et la République Démocratique du Congo (RDC). La Belgique a annoncé mercredi sa volonté de renouer avec la RDC. Didier Reynders a en effet choisi un terrain neutre, Washington DC, loin du brouhaha de Bruxelles et des décibels lamukistes, pour dire que la récréation est terminée. L’heure semble avoir sonné pour reconstruire la coopération belgo-congolaise plus que jamais mise à mal par les partis-pris médiatiques du Royaume et des libéraux au pouvoir.

Au lieu de se réjouir des résultats positifs, sur tous les plans, qu’engrange le nouveau Chef de l’Etat, certains compatriotes voudraient plutôt le voir échouer dans sa volonté de construire, avec le concours de tous, un Congo nouveau. Congolais « motema mabe » ou «Congolais au cœur noir» : c’est le paradoxe qui veut que l’ennemi du Congolais soit d’abord le Congolais lui-même.

La haine de certains Congolais envers leurs compatriotes se traduit par des attitudes telles que des campagnes de diabolisation du Président de la République dans sa croisade diplomatique en Afrique et dans le monde, de dénigrement de son cabinet et de ses collaborateurs, le torpillage systématique de toutes les actions de nature à favoriser le décollage économique et industriel du pays, l’éradication du chômage, à désenclaver Kinshasa et les provinces, à mettre en valeur les ressources minières, forestières, énergétiques nationales, etc.

La « ngaimanie ! »

La « ngaimanie » ou le culte du « moi », une expression en vogue sous la Deuxième République de triste mémoire, un temps mise en veilleuse après la chute du maréchal Mobutu, l’homme qui se prenait pour un demi-Dieu à l’époque du Zaïre et de son MPR/Parti-Etat (Mouvement Populaire de la Révolution), est revenue au galop depuis la passation civilisée du pouvoir entre les Présidents sortant et entrant. Certains compatriotes estiment que le changement de gouvernance au sommet de l’Etat devait passer par eux et que sans eux, la RDC ne peut pas fonctionner comme Etat.

Ils sont convaincus, qu’à eux seuls, ils incarnent l’expertise politique, diplomatique, sécuritaire, économique, industrielle, administrative, sociale, culturelle, etc. D’où, tout ce qui se fait sans eux est nul et non avenu. Sans eux, le pays ne peut pas peser diplomatiquement, ni se reconstruire, s’industrialiser, se doter d’une économie forte, d’une armée et d’une police professionnelles, des services de sécurité à visage humain, d’une administration performante, etc.

Les adeptes de la « ngaimanie » estiment que tout doit s’arrêter jusqu’à ce qu’ils accèdent au pouvoir dans 5 ans, dix ans, quinze ans ou vingt ans et se positionnent en sauveteurs. En attendant, leur vœu le plus ardent est que les Congolais souffrent, ne vivent pas en paix, soient bannis de la planète Terre, sombrent dans le chaos.

FATSHI AUX USA

En séjour officiel aux Etats-Unis d’Amérique, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi boucle la boucle ce samedi 06 avril 2019 à Washington avec la diaspora. On laisse entendre que des Congolais résidant aussi bien sur le territoire américain qu’au Canada se sont mobilisés pour venir échanger avec le successeur de Joseph Kabila dans une salle qui risque de refuser du monde.

On retient de la visite officielle du président congolais au pays de l’Oncle Sam cette idée-force lâchée par Tibor Nagy, Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires Africaines, selon laquelle « 2019 est l’année de la RDC », le mercredi 03 mars. A l’en croire, Félix Tshisekedi a marqué les esprits, au Congo comme en Afrique et dans le monde, par des mesures auxquelles personne ne s’attendait dès l’entame de son mandat : fermeture des amigos des services spéciaux, libéralisation des manifestations publiques, ouverture des médias publics à tous les courants d’opinions, libération des prisonniers politiques, limogeage des mandataires publics et officiers de l’armée ou de la police indélicats, allègement des visas d’entrée pour les étrangers d’origine congolaise, normalisation des relations entre la RDC et ses voisins, dont le Rwanda et l’Ouganda, etc.

L’engagement du nouveau Chef de l’Etat de relever, comme défis prioritaires, celui de la sécurité et de la corruption, a fortement impressionné les officiels américains, de même que celui de répondre aux besoins de ses compatriotes dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures, de l’emploi, de l’économie, de l’énergie, etc.

On relève aussi au passage sa réception par la chambre de commerce, fort intéressée par la ferme promesse du président congolais d’améliorer le climat des affaires et de placer les investissements au centre de son mandat.

Sa visite à Georges Town University, là même ou avait été formé un de nos compatriotes, Mutombo Dikembe, l’ex-star de basket de la NBA, a été une marque d’attachement aux structures de formation.

Sa réception au Sénat américain, hier jeudi 04 avril, avec en point de mire ses entretiens avec Inhoffe, président de la Commission des Armées et Armements, s’est terminée en beauté, sous la forme d’une invitation officielle adressée à Félix Tshisekedi par ce sénateur, comme participant à la « journée de prière nationale » prévue en février 2020.

En résumé, Félix Tshisekedi, porteur du message du Congo nouveau, fondé sur de profondes réformes politiques, économiques et sociales, que les USA attendent de son mandat, a rencontré une oreille attentive de l’administration Trump et de l’opinion américaine. La RDC est bien partie pour gagner le pari du « partenariat stratégique » que Washington est en train de sceller progressivement avec Kinshasa, avec comme soubassement la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance.

VÉRITÉ DES URNES

Les évêques et opposants qui se sont récemment rendus aux Etats-Unis pour jeter des peaux de banane sur le chemin qu’allait emprunter le président Félix Tshisekedi à l’occasion de son premier voyage en dehors du continent, doivent s’arracher les cheveux. Alors qu’ils espéraient une attitude de réserve de la part des autorités américaines, c’est à une véritable déclaration d’amour de l’oncle Sam à l’égard du nouveau président congolais qu’ils assistent. Leur campagne de diabolisation a lamentablement échoué. Ils doivent maintenant trouver le moyen de rentrer dans les rangs, et à défaut, mener une opposition dans le respect de la Constitution et des lois de la République.

L’Amérique a donc fait son choix et celui-ci s’inscrit manifestement dans la durée. Ce choix est justifié par la confiance qu’inspire le nouveau Président dont les engagements ainsi que les actes posés chaque jour tracent déjà le sillon de la renaissance d’un vrai géant au cœur de l’Afrique, là où ne régnait jusqu’ici que le brouillard pour reprendre le mot qui a valu au Révérend Pasteur Ekofo le départ en exil.

Dans un speech qui fera date, prononcé le mercredi 3 avril dans la soirée, le Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires africaines Tibor Peter Nagy Jr a démontré que Washington ne se contente pas des rapports qu’il reçoit, car ceux-ci peuvent être superficiels ou mensongers. A la manière de ce que des individus animés uniquement par la haine ne cessent de diffuser depuis l’entrée en fonction du vainqueur du scrutin du 30 décembre 2018.

Décidé à lever toute équivoque, M.Nagy s’est déclaré publiquement heureux, au nom du gouvernement américain, d’accueillir le premier chef de l’Etat « véritablement et démocratiquement élu » en République Démocratique du Congo, dans le cadre d’une alternance démocratique. Le débat est donc définitivement clos concernant la position américaine sur la fameuse vérité des urnes.

Cette parenthèse ainsi hermétiquement fermée, Washington regarde vers l’avenir. Pour le Sous-Secrétaire d’Etat américain, 2019 sera l’année de la République Démocratique du Congo, à la manière de 2018 qui a été celle de l’Ethiopie. Et pour preuve qu’il en sera ainsi, il a donné quelques indicateurs qui montrent que le pays se trouve déjà sur la bonne voie. Liste à l’appui, il a égrené les actes posés en quelques deux mois par l’élu de la majorité des Congolais :

  • l’amélioration des relations avec le Rwanda et l’Ouganda
  • la main tendue à la société civile
  • l’ordre donné aux forces de l’ordre de ne pas réprimer les manifestations publiques de l’Opposition
  • la fin des arrestations arbitraires
  • la libération des prisonniers politiques
  • la fermeture des installations carcérales incontrôlées
  • la suspension des responsables de l’Etat accusés de corruption
  • les poursuites engagées contre des agents de police coupables d’usage excessif de la force
  • Etc

Et de conclure : « Monsieur le Président, si cela ne constitue que le début, j’ai hâte de voir la suite ».

La suite sera de même niveau, a répondu aussitôt Félix-Antoine Tshisekedi qui a réaffirmé sa détermination à engager son pays dans la voie de la modernité. « Les réformes vont continuer rassurez-vous, parce que notre objectif est de faire de la RDC l’un des fers de lance des pays d’Afrique ».

Poursuivant sur sa lancée, le Chef de l’Etat a déclaré que le Congo a énormément des potentialités et une possibilité d’évoluer très rapidement. Mais il faudra toutefois relever trois défis majeurs : l’insécurité, la corruption devenue endémique et la restructuration de son administration aujourd’hui très faible. Nos priorités vont aller dans ce sens en vue de remettre l’Homme congolais au centre de l’action.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons besoin d’un pays stable et reposant sur des structures solides. Ainsi nous pourrons tranquillement investir dans l’éducation et la santé, et en améliorant notre administration, nous ferons d’une pierre deux coups : « rassurer les investisseurs et améliorer le climat des affaires ». Parlant de sa présence aux Etats-Unis, Félix Tshisekedi a conclu que son objectif est de conclure un partenariat gagnant-gagnant avec ce pays ami de longue date.

« PARTENARIAT STRATÉGIQUE » ENTRE LES USA ET LA RDC

Le tête-à-tête entre Mike Pompeo, Secrétaire d’Etat américain, et le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi, mercredi 03 mars 2019 à Washington, où il a entamé sa visite officielle, était porteur d’une symbolique spéciale. C’était le signal fort de la concrétisation du « partenariat stratégique » entre les Etats-Unis d’Amérique et la République Démocratique du Congo.

Cette notion se veut l’expression de l’attention privilégiée que le pays de l’Oncle Sam porte sur un pays donné, dans les domaines les plus divers de la coopération, à savoir la sécurité, la diplomatie, l’économie, l’industrie, la santé, l’éducation, le commerce, etc. Les préalables à remplir, pour bénéficier de ce traitement de faveur, sont entre autres la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, la stabilité politique, la paix.

L’invitation officielle adressée par le Département d’Etat au nouveau Chef de l’Etat congolais à se rendre à Washington et à échanger avec de hautes personnalités, dont le Secrétaire d’Etat en personne, est à interpréter comme le quitus des USA donné à la RDC par rapport aux critères d’accès au « partenariat stratégique ». Selon l’administration américaine, dix pays seulement, dans le monde entier, sont en « partenariat stratégique » avec les USA. Il s’agit d’Israël, du Japon, de l’Angleterre, de l’Arabie Saoudite, de la Suisse, de l’Allemagne, de l’Inde, du Brésil, de la France et de l’Egypte.

On croit savoir que lors de leurs entretiens d’hier, Mike Pompeo et Félix Tshisekedi ont passé en revue les secteurs de la coopération ciblés par Washington, dans sa volonté d’accompagner Kinshasa dans la voie de la paix, de la démocratie et du développement véritable. On rappelle que les USA sont intéressés par le combat du président congolais contre la corruption mais aussi sa volonté de promouvoir les investisseurs et favoriser par ricochet la satisfaction des besoins sociaux de base de ses concitoyens dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de l’eau potable, de l’électricité.

On signale qu’avant de rencontrer le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, le Chef de l’Etat congolais a conféré avec Tibor Nagy, le Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires Africaines, avec en toile de fond la lutte contre l’insécurité, surtout dans la partie Est du pays, mais aussi avec le Secrétaire à l’Energie, Rick Perry. Il a reçu de ce dernier, l’assurance des USA d’appuyer la RDC dans la réalisation de plusieurs projets énergétiques, dont celui d’Inga.

Signalons que l’agenda de Félix Tshisekedi prévoit, ce jeudi, des échanges avec des membres du Congrès mais aussi des leaders du causus noir du Congrès, sans oublier le monde des affaires.

LA BELGIQUE RENOUE AVEC LA RDC ?

C’est par la bouche de son tonitruant ministre des Affaires étrangères, que la Belgique officielle a annoncé mercredi sa volonté de renouer avec la République Démocratique du Congo. Didier Reynders a en effet choisi un terrain neutre, Washington DC, loin du brouhaha de Bruxelles et des décibels lamukistes « yé-yé, yé-yé » entendus encore il y a quelques semaines à peine, pour dire que la récréation est terminée. L’heure semble avoir sonné pour reconstruire la coopération belgo-congolaise plus que jamais mise à mal par les partis-pris médiatiques du Royaume et des libéraux au pouvoir.

Longtemps présenté comme un fidèle soutien de Moise Katumbi, le ministre belge des AE était apparu, au second semestre 2018, comme l’homme par qui la libération de Jean-Pierre Bemba est arrivée. Bruxelles venait en effet de réaliser que les tirs de barrages des caciques kabilistes au retour sur scène de Katumbi laissaient peu d’espoir à une candidature de ce dernier à l’élection présidentielle. Il fallait dès lors trouver une autre carte et celle-ci s’est jouée au niveau de La Haye, avant le prolongement de Genève avec l’épisode «Lamuka».

Aujourd’hui, tout cela est terminée. Si des gens veulent encore danser, ils peuvent le faire dans leurs chambres à coucher mais en ce qui concerne la Belgique, il est question maintenant de passer aux choses sérieuses. Une suite logique car dans les relations internationales, les Etats n’ont pas d’amis mais plutôt des intérêts. Ceux qui l’avaient oublié vont maintenant l’apprendre. Malheureusement à leurs dépens.

Reçu mercredi en audience par le Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, Reynders a décliné les secteurs où Bruxelles veut exprimer son expertise. A ce stade, la défense et les voies de communication paraissent être des priorités. Pour ces dernières, le port de Matadi et le réseau ferroviaire suscitent un intérêt particulier. On espère simplement qu’on ne va pas revivre l’expérience de Sizarail et que la nouvelle coopération sera celle de la qualité.

Au sujet de la défense, on rappelle qu’avant la brouille entre le régime Kabila et Bruxelles, les Belges s’étaient focalisés sur la formation des commandos non infectés par le virus de l’affairisme et de la trahison à Kisangani. C’est de ce groupe qu’était sorti un certain Mamadou Ndala d’heureuse mémoire. Un soldat au caractère trempé et qui a laissé des souvenirs impérissables au Nord-Kivu, où il avait restauré l’honneur des soldats congolais en taillant en pièces les éléments du M23.

Ce haut fait d’armes, on s’en souvient, a été mal vécu par les traîtres au sein de l’armée. Ils le lui ont fait payer cher en l’assassinant en pleine journée, juste au moment où il allait prendre d’assaut les refuges des ADF/Nalu ou de ceux qui étaient présentés comme rebelles ougandais.

Pour ceux qui ont su décrypter cet assassinat, Mamadou Ndala a été tué parce qu’il était sur le point de découvrir le pot aux roses. Le phénomène ADF/Nalu est une nébuleuse que rien ne justifie. Depuis des années, voilà des individus qui se présentent comme des opposants armés au gouvernement de Kampala. Fort curieusement, ils n’attaquent jamais les frontières de leur pays mais passent le clair de leur temps à agir sur le territoire congolais, où ils égorgent à volonté des femmes, enfants et vieillards sans défense. Qui est derrière ces hommes et que visent leurs attaques répétitives sur la population civile ? C’est parce qu’il se rapprochait de la réponse que Mamadou Ndala a été tué.

Dans le domaine diplomatique, Bruxelles souhaite la remise des compteurs à zéro grâce à la désignation de nouveaux ambassadeurs et la réouverture des consulats belge et congolais respectivement à Lubumbashi et Anvers.

Un dossier à suivre.

(avec Kimp, LP et lePhare)

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