vendredi , 6 novembre 2020
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Martin FAYULU MADIDI, lors d'une tournée aux USA.
Martin FAYULU MADIDI, lors d'une tournée aux USA.

RDC : La nomination du nouveau Premier ministre se fait toujours attendre

Nombreux sont des observateurs qui se répandent en conjectures, soutenant que les deux coalitions électorales, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC), dirigé par Joseph Kabila et le Cap pour le Changement (CACH) de l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, n’émettent pas sur la même longueur d’ondes. Pour ces observateurs, il y aurait un blocage qui explique le retard actuel dans la nomination du nouveau Premier ministre en République démocratique du Congo (RDC). Le président intérimaire de l’UDPS, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, rejette la thèse du blocage, soutenue par certains Congolais. Bien au contraire, les choses avancent plutôt bien et dans la bonne direction. « Les discussions entre Fatshi et Joseph Kabila en tant qu’autorité morale du FCC, sur le Premier ministre, évoluent bien », affirme Jean Marc Kabund, qui ajoute que « ç’aurait été plus facile pour l’actuel Président de la République, s’il avait disposé d’une majorité parlementaire après les élections générales du 30 décembre 2019. »

Après investiture de Félix Tshisekedi, jeudi le 24 janvier 2019 à la Présidence de la république, la nomination du nouveau Premier ministre se fait toujours attendre. Environ 60 jours après le transfert pacifique et civilisé du pouvoir entre l’ancien Joseph Kabila et son successeur issu des élections du 30 décembre dernier, la RD Congo n’a toujours pas de Premier ministre. Dans l’opinion, les commentaires vont bon train. Y compris les supputations sur les noms des candidats potentiels Premier ministre.

Nombreux sont des observateurs qui se répandent en conjectures, soutenant que les deux coalitions électorales, à savoir le Front commun pour le Congo (FCC), dirigé par Joseph Kabila et le Cap pour le Changement (CACH) de l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, n’émettent pas sur la même longueur d’ondes.

Pour ces observateurs, il y aurait un blocage qui explique le retard actuel dans la nomination du nouveau Premier ministre en RD Congo.

LES DISCUSSIONS EVOLUENT BIEN

Interrogé sur cette question mercredi dernier par notre consœur Top Congo Fm, Marc Kabund-A-Kabund, président intérimaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti actuellement au pouvoir en RD Congo, rejette la thèse du blocage, soutenue par certains Congolais. Bien au contraire, les choses avancent plutôt bien et dans la bonne direction.

« Les discussions entre Fatshi et Joseph Kabila en tant qu’autorité morale du FCC, sur le Premier ministre, évoluent bien », affirme Jean Marc Kabund, qui ajoute que « ç’aurait été plus facile pour l’actuel Président de la République, s’il avait disposé d’une majorité parlementaire après les élections générales du 30 décembre 2019. »

A ce jour, le peuple doit comprendre qu’il nécessite quelques réglages, quelques réajustements, un compromis….tout cela demande du temps, étant donné que le FCC a la majorité au Parlement. Dès lors que cette majorité a déjà été identifiée, nous sommes partis pour un gouvernement de coalition. Donc, il y a des négociations, des contacts qui se font », affirme-t-il.

LES RAISONS DU RETARD

Déjà au courant de la semaine dernière, des informations non officielles ont circulé dans l’opinion à Kinshasa, selon lesquelles Fatshi avait déjà reçu le nom du futur Premier ministre. Est-ce au niveau de la présidence que les choses bloquent ?

A cette question de notre confrère Eric Ambago, le président ai de l’UDPS réplique : « C’est ce que vous avez appris. Mais moi, je vous parle de ce que je connais. Si à ce jour, le Premier ministre n’est pas nommé, ce n’est pas parce qu’il y a blocage du côté du Chef de l’Etat. Mais, l’opinion doit comprendre que les choses doivent bien se faire. Et, par-là, nous comprenons que les discussions sont en cours. Dès lors que les choses seront fin prêt, c’est alors que le Premier ministre sera nommé. Je dois affirmer ici,que les discussions avec les partenaires du FCC vont bon train. »

Le mois de mars touchant à sa fin dans trois jours, les espoirs des Congolais sont-ils permis d’avoir leur Premier ministre dans le mois qui suit ? A cette préoccupation de son intervieweur, Marc Kabund -A- Kabund s’est montré prudent, refusant d’avancer une quelconque échéance ou date précise de la nomination du très attendu successeur de Bruno Tshibala.  » En ce que je sache, cela relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République qui semble ne pas du tout agir sous pression sur ce sujet précis qui suscite des attentes généralisées au sein de nos populations », renchérit-il.

Interrogé par le même média sur la même question, Célestin Tunda Ya Kasende, cadre du PPRD et du FCC, a abondé dans le même sens que son prédécesseur.

« Les discussions vont bon train et il ne reste plus que de petits réglages. Il n’y a rien qui bloque », déclare-t-il, soulignant « qu’on ne peut en tout cas, rien reprocher au FCC et surtout pas à son Autorité morale (ndlr : Joseph Kabila), laquelle justement, avait voulu qu’il y ait ce transfert pacifique et civilisé du pouvoir ».

QUETE DU CONSENSUS

Selon Célestin Tunda Ya Kasende, le léger retard connu dans la nomination du nouveau Premier ministre est imputable aux tractations, aux conciliabules en cours. « [..] Mais, c’est plutôt lié à tous les contacts qui sont en cours. Je crois que toute l’attention de l’opinion publique était tournée vers les élections qui devaient se terminer au niveau des sénatorialeset à tous les niveaux précédents. Maintenant, je pense que le cap est mis sur la mise en place d’un nouveau Gouvernement », explique-t-il.

Est-ce le nom de la personne qui a été proposé au Président de la république pour nomination qui pose problème ? Pas du tout. « Les noms sont là. Ils doivent faire l’objet d’un consensus. Je crois que d’ici à peu, le peuple congolais connaîtra son Premier ministre et verra son Gouvernement dans les jours qui viennent. »

TENIR COMPTE DE LA COMPLEXITE DES DEFIS EN PRESENCE

Par rapport à l’impatience ambiante, Célestin Tunda Ya Kasende estime que cette précipitation ne s’explique pas. « Il y a, quelque part au monde, des pays qui ont passé un an sans gouvernement. Mais, si nous Congolais, sommes à 40 ou 60 jours sans un nouvel Exécutif national dicté par la nouvelle donne politique, ce n’est pas la fin du monde! Il faut tenir compte de la complexité des problèmes que nous connaissons. »

Mais en réalité, qu’est-ce qui pourrait bloquer la nomination rapide du nouveau Premier ministre ? « Rien de tout cela », rétorque Célestin Tunda Ya Kasende qui s’est exprimé en termes de derniers accommodements. « Il y a quelques réglages de dernière minute. La RD Congo est en marche. C’est le plus important », conclut-il. Moralité, les Congolais doivent donc prendre leur mal en patience.

En attendant le nouvel oiseau rare, la RD Congo a déjà connu cinq Premiers ministres, depuis l’avènement de la 3ème République, après les élections de 2006. En ordre chronologique, le tout premier Premier ministre fut feu Antoine Gizenga (30 décembre 2006-10 octobre 2008). Son successeur fut Adolphe Muzito (10 octobre 2008-6 mars 2012). Ce dernier fut remplacé par Augustin Matata Ponyo Mapon (18 avril 2012-14 novembre 2016). Puis vint Samy Badibanga Ntita (17 novembre 2016-7 avril 2017). Il fut succédé par Bruno Tshibala Nzenzhe (7 avril-2017- ?).

(avec Grevisse KABREL)

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