vendredi , 6 novembre 2020
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Simaro Massiya Lutumba Ndomanueno et l'ex-preident de RDC, Joseph Kabila.
Simaro Massiya Lutumba Ndomanueno et l'ex-preident de RDC, Joseph Kabila.

Lutumba NDOMANUENO : Une carrière incontestablement fructueuse

Le guitariste et auteur compositeur congolais, Lutumba Simaro Masiya Ndomanueno est décédé le samedi 30 mars dernier à Paris, des suites d’une longue maladie. Des messages de condoléances fusent depuis lors de partout. Des personnalités politiques pleurent l’un des baobabs de la musique congolaise. Ce magicien de la guitare, du reste considéré comme l’un des meilleurs compositeurs de la chanson congolaise, a tiré sa révérence en mettant fin à 63 ans de carrière artistique. Une carrière incontestablement fructueuse. La nouvelle de la mort de celui que les congolais appellent affectueusement «poète», a commencé à circuler comme un Fake news sur les réseaux sociaux dans la mâtinée de cette journée de samedi. Ce, avant qu’elle soit malheureusement confirmée en début d’après midi par son manager Willy Tafar.

Lutumba Simaro peut s’estimer heureux d’avoir été honoré, de son vivant. Contrairement à ses collègues (décédés ou encore en vie). Alors qu’il fêtait ses 79 ans le 19 mars 2017, Lutumba Simaro avait demandé et obtenu des pouvoirs publics des hommages nationaux pour toutes ses œuvres, préférant que ses mérites soient reconnus de son vivant. C’est ce qui a mobilisé les Congolais, y compris l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, à poser des gestes qui ont honoré ce guitariste et auteur compositeur prolifique, considéré comme l’un des meilleurs compositeurs de la chanson congolaise.

Après l’avenue Mushie rebaptisée au nom de Lutumba Simaro, sur instruction de l’ex-Chef de l’Etat, un buste à l’effigie de cette icône de la musique congolaise moderne, a été érigé au croisement des avenues Nyangwe et Libération (ex-24 novembre), dans la commune de Lingwala. Ce monument a été inauguré le vendredi 27 juillet 2018. Ce monument à l’honneur de l’artiste-musicien Lutumba Ndomanueno a été sculpté par l’artiste plasticien Assane Tshamala Mpoyi. Ce chef-d’œuvre, fruit d’une initiative populaire des natifs de Lingwala qui ont voulu honorer l’un des leurs de son vivant, est fait en bronze. Il mesure 1,10 m de longueur et 90 m de largeur.

La même année, un livre intitulé « Merci Lutumba pour tout et…le reste » a permis à son auteur de retracer l’itinéraire du célèbre guitariste et compositeur, qui venait de totaliser 80 ans d’âge le 19 mars 2018. Occasion que le patron de « Bana OK » a choisi pour mettre fin à ses prestations sur scène après 80 ans de carrière. Selon l’auteur de l’ouvrage, le premier lot du livre «Merci Lutumba pour tout et…le reste» devait être disponible fin août 2018 dans plusieurs librairies de Kinshasa.

Mais bien avant, en décembre 2015, Lutumba Simaro faisait déjà partie d’environ 90 opérateurs culturels (artistes musiciens, plasticiens, comédiens, écrivains) de la RDC qui ont été décorés de médailles du mérite des arts, sciences et lettres par Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, au nom du président de la République, grand chancelier des ordres nationaux. Lutumba Ndomanueno Simaro a été élevé au grade de « Commandeur ».

Après sa mort, il revient à la République d’organiser des obsèques dignes de cet artiste qui aura marqué plusieurs générations.

LUTUMBA SIMARO : LE MIROIR DE LA PATIENCE, L’INCARNATION DE LA STABILITÉ DE OK JAZZ

Le décès du baobab Lutumba Simaro Massiya Ndomanueno à Paris, en France, le samedi 30 mars 2019 à l’âge de 81 ans suscite déjà une ribambelle de réactions dans le monde musical. Entre autres, celles de l’un des membres du trio Kadima à savoir José Dilu Dilumona qui a qualifié l’illustre disparu de « miroir de la patience, l’incarnation de la stabilité du Tout-Puissant OK Jazz ».

Le monde musical de l’Afrique en général et de la RDC en particulier vient une fois de perdre un acteur majeur de l’art d’Orphée. Et en plus, une légende du haut de ses immenses chansons et albums à succès.

Le musicien, José Dilu Dilumona du trio Kadima n’a pas un instant hésité de tarir d’éloges à l’égard de cet artiste hors-pair.

«Sa fidélité à l’égard de l’orchestre TP OK Jazz dépassait tout entendement. C’était à l’instar d’une femme mariée qui est unie pour le meilleur et le pire avec son conjoint. Il avait un grand coeur malgré beaucoup de problèmes au sein du groupe. Il a consenti de sacrifices.

Les gens l’appréciaient vraiment car il était un modèle, en quelque sorte le miroir de la patience. L’incarnation de la stabilité de OK Jazz», a-t-il souligné.

«Les Kuami, Mujos etc… ont trouvé Lutumba dans OK Jazz et sont partis. A cette époque, Africain Jazz était tout feu tout flamme.

D’ailleurs seul, Franco avait la voiture dans son orchestre. Mais il était resté jusqu’à la mort du grand maître Luambo Makiadi soit de 1961 à 1989″, a-t-il martelé sur la patience.

Il a créé son orchestre, Bana OK après le décès de Franco. Ce, suite à une guéguerre entre la famille biologique et artistique. La première citée tenait mordicus à s’accaparer de leur « bien».

Le travail consciencieux, une garantie Lutumba, un arsenal de belles mélodies

« Il nous a montré que nous devons avoir un grand coeur. Travailler en toute conscience est une voie sûre pour récolter des résultats fructueux dans la vie.
Tout ce que Lutumba a bénéficié, il ne l’ a pas eu du vivant de Franco mais bien après sa mort.

Tous ces avantages l’ont fait du bien par rapport aux autres musiciens», a-t-il loué. L’auteur des œuvres telles que «Nakobela», «Vie Ya moto», «Mama Mapasa», a aussi évoqué le beau répertoire du feu musicien octogénaire.

« Notre grand frère était d’un apport capital dans la musique congolaise. Dieu lui a donné des atouts dans son domaine de prédilection. C’était un génie dans la composition des chansons et jouer magistralement la guitare.

Toutes ces chansons n’engrangeaient que du succès auprès du public. Presque tous ses opus étaient magnifiques. Toutefois ce qui me fascinent, c’est « Faute ya Commerçant » et « Mabele ». « Je me lève même quand je les entends», a-t-il affirmé.

Le natif de Kintambo a reconnu la perte de cette icône et invite les actuels musiciens d’emboîter les pas de l’opus «Coeur artificiel».

«Sa mort est donc un coup dur pour nous. Mais hélàs on ne peut rien car c’est le chemin de tout le monde, que son âme repose en paix et que Dieu l’ accueille dans la paix. Ma joie est qu’il restera un modèle de fidélité pour nous et nos petits frères doivent suivre ses pas», a-t-il indiqué.

Le trio Kadima était composé de Kabasele Yampanya Jean dit « épé Kallé» , Dilu Dilumona José et Matolu Dode Jean dit Papy Tex. Ce groupe a connu un grand succès et a fait la pluie et le beau temps de 1972 à 1999, tant par son talent et sa longévité.

LUTUMBA SIMARO, UN ORFÈVRE DE L’ART QUI NOUS A LÉGUÉ DES PÉPITES D’OR

L’écrivain et directeur général de l’Institut national des Arts (INA), le professeur André Yoka Lye Mudaba rend hommage à un baobab de la musique congolaise qui s’écroule. Il affirme que Lutumba était un oiseau rare, un homme paradoxe.

« Lutumba était d’une grande discrétion. C’est un homme respectueux, un sage. Et ça ce n’est pas très régulier dans le milieu de nos artistes. Quand on pénètre sa littérature musicale, ce sont des pépites d’or que ce monsieur a pu élaborer. Ses expressions sont devenues emblématiques jusqu’à influencer le discours politique. Ce n’est pas n’importe qui Simaro », témoigne André Yoka Lye Mudaba.

Plusieurs autres écrivains à travers le pays ont, chacun a sa manière, rendu hommage à Lutumba Simaro. Richard Ali, écrivain et responsable de la bibliothèque du Centre Wallonie Bruxelles à Kinshasa est revenu sur les prédictions faites par ce parolier sur les évènements qui accompagneront sa mort.

Un poete est un prophète

« Les paroles du poète sont les paroles du prophète. Lutumba avait dit que je jour où il mourra, il y aura des coups de tonnerre dans le ciel. C’est ce que nous avons vécu. Il avait également demandé que l’on puisse faire de sa tête un monument. Nous avons aujourd’hui son buste sur l’avenue de libération. Donc tout ce qu’il a dit s’est accompli », a-t-il indiqué.

Des artistes musiciens se disent orphelins de l’un des aînés qui leur restait jusque-là. De la vielle génération à celle des plus jeunes sur la scène musicale, c’est des pleurs et des grincements de dents sur les réseaux sociaux depuis l’annonce de la mort de Lutumba Simaro.

Koffi Olomide a, sur les réseaux sociaux, posté des vidéos où on le voit interpreter des tubes à succès de celui que les mélomanes kinois appelaient avec affection et un brin de vénération « le poète Lutumba ».

Lutumba, une étoile qui s’eteint

« Repose in peace Papa Lutumba Simaro Masiya le poète. La légende et monument de la musique congolaise », a écrit sur tweeter l’un des artistes musiciens congolais les plus primés actuellement au niveau international Fally Ipupa.

Publiant une photo où on l’a voit poser sa tête sur l’épaule du Lutumba Simaro, en signe d’affection, l’artiste chanteuse congolaise Barbara Kanam pleure celui qui était pour elle un père, mieux un coach. « Merci pour ton amour, tes précieux conseils et ta bénédiction. Repose en paix papa », a-t-elle tweeté.

Rappelons que des artistes musiciens congolais de manière générale témoignaient d’un grand respect vis-à-vis de Lutumba Simaro. Ils l’approchaient régulièrement pour des conseils en ce qui concerne la musique, voire la vie courante de manière générale.

Honoré de son vivant par ses pairs

Le patron de l’orchestre Quartier latin Koffi Olomide avait donné un concert en 2007 exclusivement consacrée à Lutumba Simaro. Il a au cours cette soirée à laquelle ont pris part plusieurs personnalités du pays interprété les plus beaux titres de la discographie de cette icône de la rumba congolaise.

Lutumba Simaro est aussi intervenu dans plusieurs chansons de Félix Wazekwa. Pour témoigner son attachement aux artistes de la jeune génération et sa volonté à les accompagner, L. Simaro a écrit des chansons qu’il a donné à Ferré Gola et à bien d’autres pour l’interprétation.

DES PERSONNALITÉS POLITIQUES SALUENT « LA CRÉATIVITÉ EXCEPTIONNELLE » DE LUTUMBA SIMARO

La réaction du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi ne s’est pas fait attendre. Sur le compte tweeter de la présidence de la République, le Chef de l’Etat congolais a rendu hommage à la créativité exceptionnelle de cet artiste talentueux.

«C’est avec grande tristesse que j’ai appris le décès du poète Simaro Lutumba, cet artiste talentueux. Sa mort est une perte immense pour le pays et des mélomanes congolais. Je rends hommage à sa créativité exceptionnelle et j’ai une pensée pieuse pour le défunt et pour sa famille biologique», a écrit Félix Tshisekedi.

Le Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila regrette la disparition de cet artiste qui a fait la fierté de la RDC au-delà des frontières nationales, à travers son génie créateur, ses chansons à la fois éducatives et interpellatrices, et les mélodies dorlotantes de sa guitare.

«Fort des mérites de l’illustre disparu reconnus de son vivant, et des souvenirs des moments particulièrement fraternels et chaleureux passés avec lui, l’Autorité morale du FCC salue la mémoire du poète Simaro Lutumba. Un artiste exceptionnellement talentueux qui a su marquer son temps d’une empreinte spéciale. Sincères condoléances à sa famille biologique et à l’ensemble de la communauté artistique, nationale et internationale», indique le FCC dans un communiqué publié le même samedi.

Lutumba, une muse

Le Directeur du cabinet de l’actuel Chef de l’Etat, Vital Kamerhe indique que Lutumba Simaro fut indiscutablement une muse. « Le ciel de Kinshasa vient d’honorer ta mémoire à travers des grondements de tonnerre: Mokolo nakokufa kake ekobeta. (Ndlr: Le jour où je mourrais, il y aura des tonnerres dans le ciel, a écrit Lutumba dans une chanson). Tu rejoins le panthéon des immortels Grand Kallé, Rochereau et Franco. Tu vivras à travers tes œuvres «, a-t-il indiqué.

« Mes sincères condoléances à la famille de l’artiste Lutumba, ce monument de la musique congolaise, que j’ai eu à recevoir personnellement à la Primature pour lui exprimer les remerciements de la République pour la qualité de son travail artistique. Il était une pièce rare », a vanté Augustin Matata, ancien Premier ministre congolais.

André Claudel Lubaya, membre de la plateforme Lamuka, affirme qu’avec la mort de Lutumba Simaro, la RDC ne perd pas qu’un poète. Mais un artiste avec grand «A», dont la complétude et la variété de l’œuvre ont fait de lui un sociologie avisé, un psychiatre de la société congolaise.

Simaro, un monument de la musique congolaise

La sénatrice Francine Muyumba pleure un monument de la musique congolaise, un compositeur hors pairs. « Il nous a fait chanter l’amour sous multiples formes, légué un répertoire inestimable. Véritable sociologue, il a raconté son temps avec des mélodies de toutes beautés», a-t-elle posté sur Twitter.

Ancien de l’orchestre Tp Ok jazz du grand maître Franco Luambo Makiadi, Lutumba Simaro a marqué les mélomanes congolais par ses belles compositions, dont Maya, Mabele, Verre cassé, Eau bénite et autres.

Désireux de voir ses mérites être honorés de son vivant, Lutumba avait sollicité du pouvoir public des hommages nationaux pour avoir valorisé, à sa manière, la culture du pays à travers la musique.

Un buste érigé en son honneur

En réponse à sa requête, un buste a été érigé en son honneur au croisement des avenues libération (ex 24 novembre) et Nyangwe, dans la commune de Lingwala. Un geste qui est vu par plus d’un observateur comme la concrétisation des paroles de la chanson «Mabele», de cet artiste petri de talent.

Dans cette chanson, Lutumba Simaro, dans une allure lyrique, annonçait que le jour où il mourra il y aura des tonnerres dans le ciel. Il a, en même temps, sollicité que l’on prenne sa tête pour en faire un monument de telle manière qu’elle soit un sujet à explication aux expatriés et nouvelles générations.

Le Gouvernement congolais avait, à la même occasion, rebaptisé l’avenue Mushi au nom de Lutumba Simaro. Ce, après que le Chef de l’Etat de l’époque, Joseph Kabila, l’ait reçu au Palais de la Nation pour lui remettre une guitare en signe des honneurs lui rendus par la nation congolaise entière.

L’avenir de Bana Ok sur les épaules de Manda Chante

Comme s’il voyait la mort venir et pour ne pas laisser sa formation musicale disparaître avec lui, Lutumba Simaro avait, à l’occasion de son 80 ème anniversaire en 2018, décidé de confier la direction de son groupe musical Bana Ok à l’artiste chanteur Manda Chante, ancien de Wenge Musica BCBG 4×4.

«J’ai accompli ma mission. Que les autres suivent mes pas et qu’ils n’empruntent pas des voies immorales. Je me considère comme un professeur de musique. Ce que je demande aux jeunes c’est de bannir des insanités dans les chansons et la danse. Nous ne devons pas imiter aveuglement les cultures des autres. On doit être capable d’enseigner à travers la musique», recommandait alors Simaro Lutumba à l’occasion de ce passage de flambeau.

Rappelons qu’en décembre 2015, Lutumba Simaro faisait partie d’environ 90 opérateurs culturels, dont artistes musiciens, plasticiens, comédiens, écrivains et autres de la RDC qui ont été décorés de médailles du mérite des arts, science et lettres par Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, au nom du président de la République, grand chancelier des ordres nationaux.

GRANDE FEMME DE LA CULTURE, KAZADI YAMBA MARIE-JOSÉ REND UN VIBRANT HOMMAGE À LUTUMBA

« Le glas a sonné ce 30 mars 2019, il a bien sonné dans nos oreilles nous annonçant la terrible nouvelle, l’implacable verdict; la fin définitive d’une sublime partition jouée talentueusement par le très célèbre artiste musicien, le philosophe et poète de la chanson congolaise, l’homme de la race des chansonniers puritains qu’ait jamais connu la scène artistique congolaise; le bien aimé Lutumba Ndomanueno Simon, alias Simaro Masiya.

Une consternation générale s’est installée dans sa famille biologique, dans la grande famille musicale et artistique, dans le Congo entier et dans toute l’Afrique. Tout le monde pleure le grand Artiste, l’homme au grand coeur, le sage, le conciliant…bref l’humain. Oui, les cœurs sont brisés de voir partir ce grand esprit, ce monument de la musique congolaise moderne… Mais en lisant et écoutant ses nombreuses œuvres et sagesses, l’homme nous a bien préparé à son départ éventuel. A l’instar de l’un de ses proverbes : « Na la vie elobi boye, na la vie yeba talo ya mbisi tango tata azali na bomoi, yeba talo ya kwanga tango mama azali na bomoi, lobi bakokufa ».

Simaro est parti sans partir, il sera toujours là dans plusieurs moments de notre vie au travers de ses profonds proverbes, conseils et œuvres.

Il est connu qu’il n’y a pas de développement durable des sociétés sans la culture, cela ne peut être effectif qu’en l’y impliquant. Par elle, nous pouvons cultiver notamment la paix, la tolérance, le respect de l’autre et des biens publics, le dialogue et le partage.

Le développement et l’évolution de nos sociétés ne se réduisent pas seulement à la réhabilitation des infrastructures de toute sorte. Elle concerne également L’HOMME dans toutes ses dimensions, notamment culturelle et spirituelle.

Papa Lutumba, tu as fait ta part avec brio. La République te l’a reconnu à travers le Prix National du Mérite de la Culture et des Arts (PNMCA) en te décernant en date du 29 décembre 2015 une médaille d’or des Arts, Sciences et Lettres, puis de gravir des échelons dans l’Ordre National des héros nationaux Lumumba, Kabila au grade de COMMANDEUR.

A-t-il reçu autant qu’il a donné à la République? C’est ici l’occasion de faire un plaidoyer auprès des Autorités de notre pays pour que la Culture fasse partie des priorités des actions de l’Etat car ce dernier a le devoir de : la promotion et du développement des activités culturelles et artistiques, de la protection, de la promotion des droits d’auteurs et des droits voisins etc.… . Ceci permettra à l’artiste de participer au développement de la société et de vivre décemment et dignement tout en garantissant un héritage à sa progéniture.

Papa Lutumba, puisse Dieu notre père créateur accueillir ton âme et la reposer dans la félicité éternelle.

Mille Mercis Le Poète  » KAZADI YAMBA MARIE-JOSEE Depuis Bruxelles

LE CONGO A PERDU UN GRAND …

A la question de savoir que représentait pour lui l’artiste disparu, Jean Goubald assure que « Lutumba était un penseur de la vie au quotidien, un philosophe, un conseiller, un peintre de la société. Il savait écrire ses textes en mettant les mots qu’il faut à la place qu’il faut et par-dessus tout, il savait choisir l’interprète approprié pour ses chansons. Bref, c’était un grand. Lors de notre rencontre au vernissage de l’œuvre de Félix Wazekwa « Les petits bonbons de la sagesse » il m’a dit ceci exactement « Jean, j’aime ce que tu fais pour ce pays » et cela m’est allé droit au cœur ».

Dans ses propos, le député national de la circonscription de Mont-Amba, révèle que le poète Lutumba et lui avaient un projet de sortir une chanson. « Nous avions le projet de faire une chanson dont lui écrirait texte et je composerais la musique. Hélas, il est parti. Le Congo vient de perdre un grand dans sa chair. Cependant, un artiste ne meurt jamais dit-on. Surtout, un de la trempe de Lutumba, un auteur-compositeur pareils, ne meurt pas, il vit à jamais à travers ses chansons.

La plus part des musiciens congolais meurent tot

A l’annonce de la mort de Simaro, Jean Goubald a ressenti du respect à l’égard de ce grand artiste et dit garder des bons souvenirs de ce dernier. « J’ai chanté dans une de ses œuvres nommée « salle d’attente ». On a même eu à composer une chanson sur le sida et nous avions également à faire plusieurs autres créations artistiques. Lorsque j’ai appris la mort de celui que nous appelions« le poète », j’ai rendu grâce à Dieu parce que la dernière fois que je l’ai vu chez lui,il m’a paru fatigué.

Il arrive à un moment de la vie, les hommes doivent partir, la majorité des musiciens congolais sont mort jeunes, aussi arrivé à quatre-vingts ans ce n’est pas peu. Avec sa mort, on perd d’autres textes d’autres écrits. Hier, encore à la sortie d’un vernissage, je me suis abrité quelques part attendant qu’il cesse de pleuvoir. Des éclairs terribles déchiraient le ciel et les personnes à mes côtés ont fredonné la chanson de Lutumba « Mokolo na kokufa Kake ekobeta » mrd « Le jour de l’annonce de mon décès les éclairs foudroieront le ciel ». Ils ont fini par conclure que Simaro n’était pas seulement un poète mais aussi un prophète.

(avec Rachidi MABANDU, Gloire BATOMENE, Orly-Darel NGIAMBUKULU, Fyfy Solange TANGAMU et ForumDesAs)

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