vendredi , 6 novembre 2020
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RDC : Crainte d’un agenda caché après le report partiel des élections

Dans les villes de Beni et de Butembo dans le Nord-Ouest de la République démocratique du Congo (RDC), les élections n’auront pas lieu dimanche 30 décembre. Motif invoqué par la Céni : l’épidémie d’Ebola qui continue de sévir dans cette partie de la République. Les déplacements de la population, la promiscuité dans les bureaux de vote, tout cela augmente le risque de contagion. Un risque auquel seraient exposés les agents électoraux et les observateurs, explique la Céni pour justifier le report. L’acte est injustifiable, selon Moïse Katumbi (de la coalition LAMUKA). Et le Porte-parole de la Cénco, l’abbé Donatien Nshole craint un agenda caché à travers cette grave décision.

1.247.600 électeurs ne vont pas voter ce 30 décembre 2018 à la suite de la décision de la Céni de reporter au mois de mars 2019 les élections pour les circonscriptions électorales de Beni et Butembo (Nord-Kivu) et Yumbi (Maï-Ndombe). Des réactions fusent en termes de contestation. L’acte est injustifiable, selon Moïse Katumbi (LAMUKA). Et le Porte-parole de la Cénco, l’abbé Donatien Nshole craint un agenda caché à travers cette grave décision.

Dans les villes de Beni et de Butembo dans le Nord-Ouest du pays, les élections n’auront pas lieu dimanche 30 décembre. Motif invoqué par la Céni : l’épidémie d’Ebola qui continue de sévir dans cette partie de la République. Les déplacements de la population, la promiscuité dans les bureaux de vote, tout cela augmente le risque de contagion. Un risque auquel seraient exposés les agents électoraux et les observateurs, explique la Céni pour justifier le report.

L’autre zone concernée est le territoire de Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe. Le conflit interethnique qui a eu lieu à mi-décembre est invoqué pour justifier le report. « Le déplacement massif de population, la destruction de tous les matériels et documents électoraux ainsi que la tension persistante ne permettent pas la tenue dans cette circonscription de scrutins apaisés dans le délai imparti », estime la Céni dans sa décision rendue publique hier mercredi 26 décembre 2018.

Au chapitre des réactions, l’on note la contestation. Pour Moïse Katumbi, leader de la coalition LAMUKA, il y a incompétence de la Céni. Dans son tweet, l’on note que « le report du vote à Beni, Butembo et Yumbi est injustifiable. Cette nouvelle manœuvre montre que le régime veut s’éterniser pour continuer le pillage ! Naanga et la Céni ont prouvé leur mauvaise foi et leur incompétence. Les Congolais doivent se prendre en main et chasser ce régime… »

Dans la foulée, le candidat de la coalition LAMUKA a aussi réagi dans son compte tweeter. « Je mets en garde la Céni contre toute tentative d’annuler les élections à Beni, Beni territoire et Butembo. Le prétexte d’Ebola est fallacieux, car il y a eu campagne dans ces contrées. C’est une énième stratégie pour détourner la vérité des urnes », a déclaré Martin Fayulu.

À l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), on estime que rien ne devra perturber le rendez-vous pris avec le peuple congolais. L’Udps annonce ainsi que malgré ce report, qu’elle participera aux élections. « Nous irons aux élections le 30 même sans les 4 circonscriptions », a indiqué Me Jacquemain Shabani, responsable de la centrale électorale de l’Udps.

Une autre réaction importante, c’est celle de l’Abbé Donatien Nshole, Porte-parole de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco). Il a réagi en ces termes : « C’est une décision très grave. Il y a quelque part un agenda caché ».

Pour sa part, le président de l’ACAJ Georges Kapiamba estime que les raisons de ce report sont fondamentalement mensongères. « Il vise en réalité, la mise à l’écart des électeurs des zones considérées comme bastion de l’opposition, dans l’élection du successeur de Joseph Kabila », affirme Georges Kapiamba.

Pour rappel, les conséquences de ce report sont importantes. D’abord pour la présidentielle dont les électeurs de ces territoires se retrouvent exclus. C’est plus d’un million deux cent mille électeurs (1 256 241) en moins sur quarante millions environ pour élire le nouveau président.

Ce report aura également un impact sur l’ensemble des résultats pour les législatives puisque le quotient de représentativité qui est la clef de répartition des sièges s’applique sur base des résultats à l’échelle nationale.

Avec ce report partiel, l’Assemblée nationale comptera quinze députés de moins sur les 500 attendus, avant des députés qui seront élus en mars 2019.

(avec Pitshou Mulumba)

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