vendredi , 6 novembre 2020
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Théodore NGOY ILUNGA WA NSENGA, candidat president de la République en RDC.
Théodore NGOY ILUNGA WA NSENGA, candidat president de la République en RDC.

RDC : Des candidats présidentiables pour rire

Près des deux semaines après le lancement de la campagne électorale, certains candidats président restent invisibles sur le terrain. C’est le cas notamment des candidats Théodore Ngoy, Maurice Masheke, Marie-José Ifoko, Seth Kikuni, Shekomba Alain Daniel, Pasteur Maluta. Aucune effigie, aucune banderole, aucun calicot et autres effets de campagne de ces candidats ne son placés. Des candidats présidentiables pour rire, selon les observateurs. Du boulevard du 30 juin en partant vers la gare centrale, l’avenue des Huileries en passant par les boulevards Triomphal et Sendwe jusqu’au niveau de la station Cohydro/Limete rien n’indique que ces aspirants à la présidentielle ont envie de séduire leurs bases de Kinshasa. Cependant, certains candidats à la course présidentielle sortent un peu du lot des totalement invisibles. Ils ont des effigies placées ça et là, à de longues distances les uns des autres. Il s’agit de Mabaya. On peut apercevoir ses grandes affiches sur l’avenue des Huileries notamment vers le centre des handicapés, à l’entrée de la morgue de l’hôpital général de référence (ex Maman Yemo), et vers la station Kauka (en diagonal de la station Cohydro). 

14 jours après le lancement, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de la campagne électorale, plus de la moitié de candidats président de la République demeurent inexistants dans le district de la Tshangu. Seuls le candidat du Front commun pour le Congo (FCC), Emmanuel Ramazani Shadary, celui de la coalition  » Lamuka « , Martin Fayulu et le candidat issu de l’accord de Nairobi, Félix Tshisekedi, sont visibles à travers quelques calicots et affiches dans ce district.

Les affiches et banderoles des candidats président de la république aux élections du 23 décembre prochain sont à compter au bout des doigts sur le boulevard Lumumba, dans son tronçon allant vers la commune de Maluku à la rivière N’Djili.

Des supports de communication des candidats comme Maluta, Daniel Shekomba, Theodore Ngoy, Marie-josé Ifoku, Yves Mpungu, Gabriel Mokia, Noël Tshiani sont introuvables. On retrouve à pine quelques petits calicots du candidat Seth Kikuni, à l’entrée de l’avenue Kimbuta, au quartier Sans fil, dans la commune de Masina.

Est-ce cela est dû au manque de moyen financiers ? Les présidentiables sont-ils en train de saboter la campagne électorale ? Ne sont-ils pas prêts à affronter les élections en décembre prochain ? Attendent-ils les dernières minutes pour brandir leurs muscles ? A ce questionnement, les avis des kinois interrogés divergent.

Plus d’un analyste estiment que cette inexistence des candidats président de la république dans certains coins stratégiques de Kinshasa est liée à la conjonction de plusieurs facteurs. « Certains candidats n’ont pas assez de moyens. Ils attendent la fin de la campagne pour mener quelques actions à impact visible. Rappelons-nous, que vaut mieux la fin d’une chose que son commencement », pense Freddy, M.

Junior Mbwita, la trentaine révolue, estime que certains candidats président de la République ne sont pas prêts à aller aux élections. « Vous vous rendrez compte que des candidats président de la république qui traïnent à faire monter leurs affiches et banderoles sont pour la plupart ceux qui sollicitent des pourparlers actuellement avec la CENI pour négocier le report des élections. Cela veut simplement dire qu’ils ne sont pas prêts à affronter les élections le 23 décembre prochain « , déduit-il.

Certaines personnes interrogées fustigent le fait que tous les grands panneaux d’affichage et des endroits stratégiques soient occupés par des candidats qui ont plus de moyens.  » Emmanuel Ramazani Shadary a pris en otage toutes les passerelles et tous les grands panneaux d’affichage situés aux bons endroits. Ce qui n’est pas correct. Il aurait dû laisser aussi de l’espace pour les autres citoyens congolais « , se plaignent-ils.

A défaut de la présence des candidats président de la république, le district de la Tshangu est enveloppé, depuis le 23 décembre dernier, par des banderoles des candidats députés provinciaux et nationaux. De l’entrée de l’avenue Kimbuta, à N’Djili, au marché de la Liberté, à Masina, en passant par les arrêts Pascal et Kingasani, le constat est le même. Les postulants se disputent des endroits pour une meilleure visibilité. 

Si les uns, faute de moyens, se contentent d’ériger des calicots peints à la main, d’autres par contre brandissent des banderoles imprimées à l’effigie du postulant. Cette conquête des endroits stratégiques est le plus souvent à la base des affrontements entre les bases de différents camps politiques dans le district de la Tshangu.

YVES MPUNGA LANCE SA CAMPAGNE ÉLECTORALE EN MODE ÉLECTRONIQUE

Pratiquement invisible sur le terrain à Kinshasa comme à l’intérieur du pays depuis le lancement de la campagne électorale, Yves Mpunga voit plutôt les choses autrement. Le candidat n°17 à la Présidentielle du 23 décembre s’est résolu de lancer, jeudi 6 décembre, sa campagne électorale exclusivement en mode électronique c’est-à-dire sur internet. Pas question pour ce « candidat de la rupture et de la transformation de la RDC » de rencontrer ou d’échanger avec ses électeurs potentiels comme les autres prétendants à la magistrature suprême.

En clair, pour le candidat Yves Mpunga, les calicots, t-shirts, banderoles, képis…n’ont pas de place dans sa campagne électorale, les moyens financiers faisant défaut. C’est par la voie numérique que le n°17 devra communiquer, échanger et débattre avec les internautes via les réseaux sociaux et le site ouvert exclusivement pour la campagne électorale au sujet de son projet de société et ce qu’il compte faire s’il remportait la Présidentielle prochaine.

Mais seulement, estime-t-on, vu le taux de pénétration de l’Internet en RDC, le choix opéré par Yves Mpunga et son équipe de campagne risque bien de leur causé du tort. En réalité, avec cette approche numérique, ce candidat risque bien de s’ériger une barrière avec des millions d’électeurs vivant dans les milieux non couverts par Internet. Surtout quand on sait qu’un candidat président de la République doit être côté sur l’ensemble du territoire national.

Malgré tout, Yves Mpunga tient à remporter la Présidentielle du 23 décembre  » pour donner aux Congolais une nouvelle vie, l’espoir d’un nouveau pays « . Car, dit-il,  » le Congo a été détruit, les 17 années du pouvoir actuel. Ce sont les 17 années de désolation, de destruction, de destruction de l’éducation. Le Congo a atteint le niveau le plus bas jamais vu au monde, avec un budget le plus bas au monde. Pourtant l’un des pays les plus riches, mais il se retrouve parmi les pays les plus pauvres derrière le Sahara occidental « . 

MARIE-JOSÉE IFOKU : RENDEZ-VOUS MANQUÉ POUR LA PRÉSENTATION DE SON PROJET DE SOCIÉTÉ 

Rendez-vous manqué jeudi à Africana Palace à Lingwala. Cette journée, consacrée à la présentation du programme de gouvernement de la candidate à la Présidentielle Marie-Josée Ifoku, s’est résumée en une simple lecture de la situation de crise que vivent les Congolais depuis l’époque coloniale. A l’approche de la date fatidique du 23 décembre, candidate n°2 demande plutôt à ses pairs de la choisir comme la candidate commune de l’Opposition devant découdre avec le candidat de la Majorité au pouvoir.

Lors du face-à-face avec la presse, Marie-Josée Ifoku n’a pas concrètement dit ce qu’elle compte faire au cas où elle serait élue Présidente de la République. Elle se refuse de présenter son projet de société comme l’ont fait les autres candidats à la Présidentielle. Elle a plutôt expliqué son engagement politique et son audace de pouvoir briguer la Magistrature suprême. Son projet de société, dit-elle, s’exprime dans « le regard triste et désabusé des Congolais qu’elle rencontre tous les jours, sous les poids de fardeaux que transporte chaque femme, dans le non-paiement de fonctionnaires sans dignité devant leur famille… »

Seule femme restée en course pour la Présidentielle du 23 décembre après le verdict de la Cour constitutionnelle, Marie-Josée Ifoku fustige tout de même les mésententes parmi les opposants réunis à Genève « parce qu’ils n’ont pas réussi à trouver un compromis acceptable par tous et allant dans le sens de trouver un candidat commun de l’Opposition ». Aux opposants, la candidate n°2 leur demande « d’arrêter de s’attaquer les uns envers les autres, mais plutôt de démontrer l’amour du Congo dont chacun a fait preuve jusqu’ici ». « Chers collègues de l’opposition, je veux suis candidate aux élections du 23 décembre 2018 pour vaincre ensemble la majorité et vivre cette alternance voulue par tous… », souhaite-t-elle.

Marie-Josée Ifoku accuse la Commission électorale nationale indépendante (CENI) « de faire le jeu du pouvoir pour avoir introduit la machine à voter qui ne figure pas dans la loi électorale et le fichier électoral à problème ». Elle pense ainsi remédier à la situation dans ce qu’elle qualifie d’ « appel du 29 novembre ». 

(avec Dina BUHAKE, Orly-Darel NGIAMBUKULU, Rachidi MABANDU)

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