vendredi , 6 novembre 2020
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Tentative d'assassinat contre Martin FAYULU, Lubumbashi, Katanga, RDC.
Tentative d'assassinat contre Martin FAYULU, Lubumbashi, Katanga, RDC.

Assassinat de Fayulu : Une priorité pour « Joseph KABILA » et le FCC

Gaz lacrymogènes et tirs à balles réelles au rendez-vous à l’arrivée de Martin Fayulu Madidi dit Mafa au Katanga. Pris de vitesse sur le terrain électoral où son candidat, Ramazani Shadary, peine à convaincre, le pouvoir en place a choisi la voie de l’intimidation, des brimades et de la répression pour décourager tous ses adversaires politiques engagés dans la course présidentielle du 23 décembre. Candidat de Lamuka, Martin Fayulu, est dans l’œil du viseur du pouvoir en place. Empêché d’atteindre Kindu, dimanche dernier, le candidat n°4 à la présidentielle a subi un traitement à la fois inhumain et dégradant à son arrivée mardi dans la ville de Lubumbashi. « Je suis ici très content de descendre sur la terre de Moïse Katumbi. J’aurais voulu qu’il soit là aujourd’hui avec moi, heureusement qu’il est bien représenté. Baba (Gabriel Kyungu) est là, le frère de Katumbi », a-t-il déclaré à l’atterrissage de son jet privé sur la piste de l’aéroport de la Loano. Pourtant, dans la ville, la mobilisation était à son comble pour réserver un accueil de feu au candidat de Lamuka – celui qu’on appelle désormais le « soldat du peuple ». Selon un expert des assassinats politiques contacté par The KongoTimes, ce qui se passait à Lubumbashi constitue une tentative d’assassinat ratée ! La coalition « Lamuka » doit prendre des mesures sécuritaires qui s’imposent pour protéger son candidat, sinon…

Dans le camp du pouvoir en place, la peur du candidat commun de l’opposition, Martin Fayulu, a franchi les limites du tolérable. A Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, où il est arrivé mardi en milieu de la journée, le candidat de Lamuka à la présidentielle a eu de la peine à communier avec la population venue nombreuse pour lui témoigner son soutien. C’est par des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles que les forces de l’ordre ont dispersé la foule, transformant ainsi la ville en un état de siège. A Kinshasa, Pierre Lumbi, directeur de campagne de Fayulu, a évoqué une tentative d’assassinat du candidat de Lamuka. Constat : la campagne électorale prend un virage dangereux, du fait du pouvoir en place.

Pris de vitesse sur le terrain électoral où son candidat, Ramazani Shadary, peine à convaincre, le pouvoir en place a choisi la voie de l’intimidation, des brimades et de la répression pour décourager tous ses adversaires politiques engagés dans la course présidentielle du 23 décembre. Candidat de Lamuka, Martin Fayulu, est dans l’œil du viseur du pouvoir en place.

Empêché d’atteindre Kindu, dimanche dernier, le candidat n°4 à la présidentielle a subi un traitement à la fois inhumain et dégradant à son arrivée mardi dans la ville de Lubumbashi.

« Je suis ici très content de descendre sur la terre de Moïse Katumbi. J’aurais voulu qu’il soit là aujourd’hui avec moi, heureusement qu’il est bien représenté. Baba (Gabriel Kyungu) est là, le frère de Katumbi », a-t-il déclaré à l’atterrissage de son jet privé sur la piste de l’aéroport de la Loano.

Pourtant, dans la ville, la mobilisation était à son comble pour réserver un accueil de feu au candidat de Lamuka – celui qu’on appelle désormais le « soldat du peuple ».

Un témoin qui se trouvait dans le cortège de Fayulu raconte : « J’étais dans le cortège. A l’aéroport, il y avait une marée humaine. On n’avancait pas à pas. La garde présidentielle a obligé Martin Fayulu à ne pas être debout mais de s’asseoir dans le véhicule. Mais, en arrivant en ville au niveau de Shalina, Gabriel Kyungu s’est imposé pour que Fayulu se mette debout afin de saluer la marré humaine qui était amassée sur la chaussée. La foule scandait des chansons genre : « Toboyi Shadary, tolingi Fayulu (Ndlr : nous rejetons Shadary, nous acceptons Fayulu) ». En arrivant devant l’hôpital Sendwe, la Garde républicaine, qui se trouvait à côté du véhicule de Fayulu dans lequel il y avait aussi Eve Bazaïba, Kyungu, Charles Mwando, Kitungwa, ainsi que des militants des partis et regroupements de Lamuka, ont commencé à jeter des gaz lacrymogènes. En arrivant devant la station Total au camp Vangu, ce sont des balles qui crépitaient. C’était la débandade. Le véhicule de Fayulu a été dévié directement vers la résidence de Kyungu, alors que la destination finale était la Cité des jeunes de pères Salésiens où il était prévu un grand rassemblement populaire. A la cité des jeunes, les Garde républicaine est allée détruire toute la sonorisation et le podium avant de disperser la population venue en masse. Dans la commune de la Kenya, on a signalé des troubles et des morts. Mais, Fayulu est bien portant. Lubumbashi est en ébullition. Les images parlent d’elles-mêmes ».

« Kabila est déjà vaincu »

Finalement, c’est à la résidence de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, coordonnateur de Lamuka pour le Grand Katanga, que la délégation accompagnant Martin Fayulu a échoué.

Quoi que perturbé par ces incidents, Martin Fayulu a gardé tout son calme. « M. Kabila peut tout faire, mais il est déjà vaincu », a-t-il déclaré. Eve Bazaïba, porte-parole de l’équipe de campagne de Martin Fayulu, n’a pas non plus caché sa colère au regard du comité d’accueil fortement militarisé leur réservé à Lubumbashi. « La situation est très grave ici (Ndlr : Lubumbashi). Nous avons atterri à Lubumbashi. Il y a une forte mobilisation. Tout Lubumbashi a été à l’aéroport. Nous avons essuyé les tirs à gars lacrymogènes et à balles réelles. On nous a tirés dessus par la garde républicaine. J’en appelle au Conseil de sécurité, à la SADC, et surtout à l’Union africaine. Les pères de la démocratie, où êtes-vous ? J’interpelle les Nations unies, particulièrement le Conseil de sécurité. Kabila est incapable d’organiser les élections. Il ne veut pas d’élections démocratiques ». Et à Martin Fayulu de s’exclamer : « A-t-on besoin encore de preuves de la barbarie du régime de M. Kabila ! Il peut tout faire, mais il est déjà vaincu ».

« Nous irons jusqu’au bout »

A Kinshasa, Pierre Lumbi, directeur de campagne de Martin Fayulu, n’a pas hésité à faire allusion à un guet-apens qui était tendu au candidat de Lamuka à Lubumbashi, avec une intention réelle d’intenter à sa vie.

Dans une conférence de presse animée à son bureau de la commune de la Gombe, Pierre Lumbi n’a pas porté des gants. « A Lubumbashi, il y a eu un guet-apens tendu à Fayulu ; une tentative d’assassinant de notre candidat à la présidentielle ».

En outre, Pierre Lumbi a fustigé les intentions clairement malveillantes du pouvoir en place de faire dérailler le processus électoral. Selon lui, le FCC peine à imposer son candidat, Ramazani Shadary, sur le terrain électoral. A ce jour, son bilan de campagne n’est pas reluisant. Le FCC craint un scenario du pire le 23 décembre prochain. Aussi tente-t-il de multiplier des actes de provocation, comme ceux de dimanche à Kindu, suivi des incidents de mardi à Lubumbashi, pour décréter un coup d’arrêt du processus électoral.

La coalition Lamuka est bien au courant de ce piège, a révélé Pierre Lumbi. « Ce qui s’est passé à Kindu et aujourd’hui à Lubumbashi nous démontre à suffisance que ce pouvoir est aux abois. Il cherche par tous les moyens à arrêter le processus électoral. Il se rend compte que l’ampleur d’adhésion à la candidature de Martin Fayulu est telle que même la machine ne pourra pas tricher. C’est cela la réalité. Ils veulent arrêter le processus électoral », a indiqué le directeur de campagne de Fayulu.

Ce n’est pas pour autant que Lamuka baisse les bras. De l’avis de son directeur de campagne, la machine lancée par Fayulu ne fera pas marche en arrière. Kindu et Lubumbashi sont, note Pierre Lumbi, les signes avant coureurs d’un pouvoir à bout de souffle.

« Ce sont les manœuvres pour arrêter le processus. Nous irons jusqu’au bout. Fayulu n’arrêtera pas son calendrier. Demain, il prendra son avion pour continuer son périple jusqu’à la fin de la tournée ».

Pierre Lumbi est convaincu de l’alternance démocratique, aujourd’hui irréversible, se concrétisera au terme de la présidentielle du 23 décembre prochain. Il se sent réconforté par la grande adhésion populaire derrière la coalition Lamuka. Par conséquent, il a appelé la population au calme et à l’endurance, interpellant une fois de plus la communauté internationale.

(avec lePotentiel)

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