vendredi , 6 novembre 2020
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Un Gilet Jaune en train de célébrer sur les débris leurs déterminations en France.
Un Gilet Jaune en train de célébrer sur les débris leurs déterminations en France.

Act 4 : Victoire des Gilets Jaunes en France !

Après une matinée relativement calme, des heurts ont éclaté samedi après-midi à différents endroits de la capitale mais aussi en province pour la quatrième grande journée de mobilisation des « gilets jaunes » placée sous très haute sécurité. Donald Trump a critiqué une nouvelle fois samedi l’accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des « gilets jaunes » en France était la preuve que cet accord « ne marche pas » et affirmant, sans preuves, que des manifestants scandaient « Nous voulons Trump ».

De nombreux tirs de gaz lacrymogènes aux abords des Champs-Elysées, le Drugstore Publicis de l’avenue attaqué, des vitrines brisées avenue de Friedland et avenue Marceau, une barricade enflammée sur les Grands-Boulevards où les véhicules blindés de la gendarme ont été déployés…

Des points de tension se sont soudainement créés en début d’après-midi alors que contrairement au samedi précédent aucun incident majeur ne s’était produit jusqu’à la mi-journée.

La préfecture de police a décompté 30 blessés en début d’après-midi, dont trois parmi les forces de l’ordre.

En milieu de journée, les heurts à Paris se déplaçaient des abords des Champs-Elysées et les casseurs ont envahi l’avenue Marceau, quartier huppé entre la place de l’Etoile et les bords de Seine.

« C’est n’importe quoi! », dit à l’AFP Laurent, 37 ans, mécanicien du Val d’Oise, en s’éloignant d’un groupe de jeunes sans gilets jaunes qui détruit la vitrine d’un magasin d’équipements de golf. « On a essayé de s’interposer mais on a été menacés ».

Un peu plus tôt, des manifestants ont tenté d’incendier la façade du Drugstore Publicis situé en haut des Champs-Elysées, en brûlant des sapins placés contre la devanture. Une jeune femme blessée à la tête en face du Drugstore a été évacuée.

Le week-end dernier, les images de quartiers huppés de Paris en proie pendant des heures à la guérilla urbaine, avaient stupéfié en France comme à l’étranger et poussé les autorités à revoir leur stratégie de maintien de l’ordre.

Prenant les devants, les forces de l’ordre ont multiplié les contrôles notamment en amont des rassemblements: à 14H00, près de 1.000 personnes avaient été interpellées en France et plus 700 placées en garde à vue, d’après une source policière.

Pour l’ensemble du territoire, 89.000 membres des forces de l’ordre sont mobilisés, dont 8.000 à Paris appuyés par 14 « VBRG », véhicules blindés à roue de la gendarmerie déployés pour la première fois de leur histoire dans la capitale, sur les grands boulevards, avenue de Friedland, rue de Rivoli etc.

Battant le pavé, ils étaient 76.900 sur toute la France, selon une source policière, avec des manifestations notamment à Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Lyon.

« On y va, on y va! »

Un petit groupe de manifestants venus de Melun (Seine-et-Marne) discute devant un Starbuck aux vitres brisées près de l’église Saint-Philippe-du-Roule (8e arrondissement). « Ca part en couilles, c’est n’importe quoi », déplore une jeune femme, déçue par ceux qui viennent « juste pour casser » et décrédibilisent le mouvement.

Sur le bd Haussmann, bordé par les grands magasins –fermés exceptionnellement pour cette journée–, une foule de gilets jaunes défilent en jetant des projectiles et renvoyant des grenades. « On y va, on y va! » et « Macron démission », entonnent-ils.

Depuis la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a dénoncé la « violence » des autorités françaises. Quant à Donald Trump, il a critiqué une nouvelle fois samedi l’accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des « gilets jaunes » en France était la preuve que cet accord « ne marche pas ». Il a affirmé, sans preuves, que des manifestants scandaient « Nous voulons Trump ».

A l’est de la capitale, plusieurs milliers de personnes manifestaient en même temps dans l’après-midi, sans débordement signalé et en présence d’un dispositif léger.

Le Premier ministre Edouard Philippe a évoqué un dispositif de sécurité « exceptionnel », et remercié tous ceux « qui ont appelé au calme ».

Plusieurs figures de cette contestation née sur les réseaux sociaux avaient notamment ces derniers jours appelé à défiler pacifiquement.

« On comprend le mouvement »

La tour Eiffel, le Louvre ont gardé portes closes, tout comme de nombreux commerces et restaurants et 36 stations de métro.

Plusieurs pays européens ont conseillé la prudence à leurs ressortissants, voire d’éviter Paris ce week-end comme la Belgique.

« C’est un peu stressant depuis hier soir. On a reçu des messages d’amis et de nos familles nous demandant d’être prudents », raconte à l’AFP Belinda, une touriste venue de Belgique avec son mari pour un week-end parisien prévu depuis longtemps. « On comprend le mouvement, en Belgique aussi les impôts sont hauts et on s’inquiète pour l’avenir de nos enfants ».

Autoroutes coupées, échangeurs bloqués, déviations, sorties obligatoires: le réseau routier et autoroutier français connaissait de nombreux points de perturbations.

Deux mille « gilets jaunes » ont défilé à Marseille, 600 à Montpellier, 500 à Nice, où ils ont observé une minute de silence devant le palais de la Méditerranée « pour tous les morts et blessés des manifestations depuis trois semaines ». D’autres manifestations émaillées de heurts avec les forces de l’ordre et d’ interpellations ont eu lieu, notamment à Lyon, Toulouse, Bordeaux

A Lille, Pascal Vanmeenen, 58 ans, manifeste pour le 4e samedi d’affilée et réclame un référendum. « Hier, M. Castaner a parlé d’une minorité. On verra aux prochaines élections », assure cet ouvrier de Douai. « Macron est un monarque qui méprise le peuple », affirme-t-il.

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a de nouveau évoqué samedi « la dissolution » de l’Assemblée nationale, qui selon lui « s’approche comme une issue raisonnable et tranquille » à la crise. Depuis la Belgique, la présidente du RN Marine Le Pen a demandé à Emmanuel Macron des « réponses fortes » à la « souffrance » des « gilets jaunes ».

Silencieux toute la semaine, Emmanuel Macron s’exprimera en « début de semaine prochaine ».

Les concessions du gouvernement, notamment l’annulation de l’augmentation de la taxe sur les carburants, semblent n’avoir eu aucun effet, si ce n’est d’avoir fragilisé le Premier ministre Édouard Philippe qui défendait une simple suspension avant d’être brutalement désavoué par l’Elysée.

L’exécutif craint aussi une extension de la contestation à d’autres secteurs, notamment chez les agriculteurs et dans l’éducation.

POUR LE CLIMAT : « GILETS VERTS ET GILETS JAUNES » DÉFILENT EN NOMBRE EN FRANCE

Quelques dizaines de milliers de personnes participaient samedi à des marches pour le climat dans plusieurs villes de France, dont une partie portant des gilets jaunes, avec des slogans appelant à lutter dans un même élan contre « l’urgence climatique » et l’urgence sociale.

Des marches étaient annoncées dans plus de 120 villes en France dans le cadre d’un appel international de dizaines d’ONG et syndicats, à l’occasion de la Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) qui se déroule en Pologne.

A Paris, plusieurs milliers de personnes — 25.000 selon les organisateurs — dont certaines revêtues de gilets jaunes, ont rallié la place de la République peu après 16H00, dans une ambiance très familiale.

« Gilets jaunes, Gilets verts, on exprime la même colère », scandait la manifestation, partie de Nation, qui devait se poursuivre avec des prises de paroles et un concert place de la République, avec pour mot d’ordre fête et non-violence.

Comme dans d’autres villes, le parcours avait été changé pour l’éloigner des manifestations liées aux « gilets jaunes ». Mais les organisateurs ont refusé de reporter la marche, comme le souhaitait le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, et certaines personnalités et organisations écologistes, comme Nicolas Hulot et le WWF.

« L’explosion du climat comme l’explosion des inégalités sociales sont les deux symptômes d’un même modèle de développement qui abîme l’environnement comme il abîme les femmes et les hommes », a déclaré à l’AFP l’eurodéputé Yannick Jadot, tête de liste d’EELV aux prochaines européennes, présent dans la marche parisienne.

A Lyon, 7.000 personnes selon la préfecture et « au moins 10.000 » selon les organisateurs ont pris part au cortège, dont des dizaines de « gilets jaunes ». « Il n’y a pas d’opposition entre fin du monde et fin du mois », a dit à l’AFP l’un d’entre eux, Pierrick Hartmann.

Mélenchon à Bordeaux

A Marseille, des milliers de manifestants pour le climat ont été rejoints dans le calme sur le Vieux Port par des « gilets jaunes ».

Derrière plusieurs pancartes jaunes et vertes, les manifestants ont réclamé « une transition écologique et solidaire ». « Notre Marche est citoyenne et ouverte à tous, beaucoup de +gilets jaunes+ veulent changer le système », selon Boris Kalin, l’un des organisateurs.

Sophie Moulet, loueuse de vélos électriques à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) est venue avec un gilet jaune siglé France Insoumise, et un bonnet vert surmonté d’une abeille en peluche : « Je suis ça à la fois ! »

A Bordeaux, des centaines de manifestants ont entamé une marche dont la parcours avait, là aussi, été dévié pour la séparer des « gilets jaunes ».

Autour d’un grand globe sur lequel était inscrit « unis pour le climat », certains étaient pourtant venus pour les deux causes, comme Stéphanie Faverau, 24 ans, de Talence: « Je suis là pour défendre la nature et les droits de l’humain. … Il faudrait un peu plus d’égalité sur la répartition de l’argent. »

Jean-Luc Mélenchon, présent à Bordeaux pour la Convention de la France Insoumise, est venu se glisser parmi les manifestants pour le climat.

« On soutient les deux démarches (climat et « gilets jaunes », ndlr). (…) on ne peut avoir de justice climatique sans justice sociale, c’est une évidence aujourd’hui », a indiqué Loic Prud’homme, l’un des cinq députés « insoumis » l’accompagnant.

A Rennes, 2.200 personnes selon la police ont manifesté dans le calme, dont une cinquantaine de « gilets jaunes », tandis qu’à Reims, environ 600 personnes (d’après un décompte de l’AFP) ont défilé.

Des manifestations françaises qui faisaient écho à d’autres dans le monde, dont une à Katowice où se tient la COP24 jusqu’à la fin de semaine prochaine.

C’est le jour choisi par le président américain Donald Trump pour critiquer une nouvelle fois l’accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des « gilets jaunes » en France était la preuve que cet accord « ne marche pas » et affirmant, sans preuves, que des manifestants scandaient « Nous voulons Trump ».

La précédente marche pour le climat organisée en France, en octobre, avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants, dont 14.500 à Paris selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence. Celle de septembre avait rassemblé 115.000 participants dans toute la France, selon les organisateurs, dont 18.500 à Paris selon la préfecture de police (50.000 selon les organisateurs), peu après la démission de Nicolas Hulot du gouvernement.

TRUMP ATTAQUE DE NOUVEAU L’ACCORD DE PARIS SUR LE CLIMAT

Donald Trump a critiqué une nouvelle fois samedi l’accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des « gilets jaunes » en France était la preuve que cet accord « ne marche pas » et affirmant, sans preuves, que des manifestants scandaient « Nous voulons Trump ».

« L’accord de Paris ne marche pas si bien que ça pour Paris. Manifestations et émeutes partout en France », a écrit sur Twitter le président américain alors que des manifestants défilaient dans le pays pour une quatrième journée d’actions.

« Les gens ne veulent pas payer de grosses sommes d’argent, beaucoup aux pays sous-développés (qui sont gouvernés de manière discutable), avec l’objectif, peut-être, de protéger l’environnement », a poursuivi le 45e président des Etats-Unis, coutumier des tweets matinaux.

Ce n’est pas la première fois que le locataire de la Maison Blanche donne son opinion sur ce mouvement. Il avait déjà ironisé mardi sur les concessions faites par Emmanuel Macron aux « gilets jaunes », estimant que l’accord de Paris était voué à l’échec.

Cette nouvelle attaque intervient au moment même où près de 200 pays sont réunis à Katowice, en Pologne, pour la 24e conférence mondiale sur le climat.

« Ils chantent +Nous voulons Trump+. J’adore la France », a conclu le président américain, sans apporter de preuves.

Donald Trump avait retweeté mardi le message de Charlie Kirk, un commentateur conservateur, selon lequel la France est secouée par des émeutes « en raison de taxes d’extrême gauche sur l’essence » et qui ajoutait : « Les gens scandent +Nous voulons Trump+ dans les rues de Paris ».

Selon les services de fact-checking de l’AFP, il semblerait que Charlie Kirk se soit basé sur une vidéo publiée le 2 décembre sur Twitter. Présentée comme ayant été filmée en France, cette vidéo vient en réalité de Londres, et date probablement de juin.

TÉLÉTHON : DONS EN BAISSE DANS UNE ÉDITION 2018 PERTURBÉE PAR LES « GILETS JAUNES »

Le compteur du Téléthon dépassait samedi à la mi-journée les 12 millions d’euros, en léger recul par rapport à l’édition 2017, le marathon télévisuel étant bousculé par la mobilisation des « gilets jaunes ».

« Nous sommes un peu en retard par rapport à l’année dernière, on ne peut pas faire abstraction du contexte », a déclaré à l’AFP Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon, l’association qui organise depuis 1987 cet événement caritatif unique en son genre, avec ses 30 heures de diffusion en direct à la télévision.

Des animations et défis prévus à Paris, Bordeaux ou Rouen ont dûs être annulés en prévision de l’acte IV des « gilets jaunes », alors que l’édition 2017 avait eu lieu en même temps que l’hommage à Johnny Hallyday.

La très grande majorité des 20.000 points d’animation prévus pour récolter des dons a été maintenue, et la mobilisation pour le Téléthon dans les petites villes et villages « fait chaud au cœur », a souligné Laurence Tiennot-Herment, annonçant un chiffre de 250.000 bénévoles.

Baptisée « Vaincre la maladie », l’édition 2018 témoigne des premiers succès de la thérapie génique pour guérir certaines maladies génétiques rares du sang, du foie et du système immunitaire, avec des témoignages de familles et de chercheurs.

France 2 a notamment diffusé des images émouvantes de l’évolution après traitement d’un bébé atteint d’une maladie rare des muscles, la myopathie myotubulaire.

Cette anomalie génétique entraîne une faiblesse musculaire extrême et une insuffisance respiratoire sévère. Mais 12 semaines après avoir reçu une injection lui apportant un gène sain, dans le cadre d’un essai clinique de la société Audentes Therapeutics, le bébé tient assis seul et attrape des objets.

Ce résultat prometteur ouvre « une nouvelle ère », selon Serge Braun, directeur scientifique de l’AFM-Téléthon, car appliquer la thérapie génique aux muscles, qui représentent 30% de la masse corporelle, représentait un niveau de difficulté inédit.

« On est a à un tournant historique du Téléthon, on a fait tomber un mur de l’impossible », a souligné Laurence Tiennot-Herment. Le compteur du Téléthon affichait à 13H 12.313.977 euros de promesses de dons, contre plus de 13 millions à la même heure en 2017.

Les succès de la thérapie

Parmi les défis proposés, l’AFM-Téléthon invite les Français à organiser une soirée crêpes avec leurs amis, voisins ou collègues, puis à indiquer sur un site dédié (https://1milliondecrepes.telethon.fr) le nombre de galettes consommées et à verser 1 euro au Téléthon pour chacune d’entre elles.

Une cinquantaine de youtubeurs et de joueurs célèbres de jeux vidéo, dont Norman et Cyprien, présentaient également depuis vendredi un « Téléthon gaming » sur la plateforme Twitch.

L’an dernier, l’appel aux dons avait permis de recueillir 89 millions d’euros, en baisse par rapport à 2016 (93 millions).

Les organisateurs espèrent que le contexte social, mais aussi les tensions sur le pouvoir d’achat et la refonte du cadre fiscal, qui pèsent sur la générosité des Français, ne viendront pas ralentir la montée du compteur.

Par précaution, le plateau de France Télévisions installé sous deux grandes bulles transparentes place de la Concorde, à l’extrémité des Champs-Élysées, a été abandonné au profit d’un dispositif plus modeste en studio.

Plusieurs animations ont aussi été annulées, comme la « Marche des maladies rares » prévue au Jardin du Luxembourg, à Paris, les « villages du Téléthon » prévus à Bordeaux et Quimper, ou encore un « loto des enfants » initialement programmé à Marseillan (Hérault).

« Nous voulons faire au moins aussi bien que l’année précédente, parce qu’un coup de frein à la collecte, c’est aussi un coup de frein à la recherche », a rappelé Laurence Tiennot-Herment.

Les études cliniques et les projets de médicaments ne concernent que 5% des maladies rares recensées, souligne toutefois la présidente de l’AFM-Téléthon. « Il y en a encore 95% qui attendent. Pour certaines (…) la recherche n’a même pas encore débuté parce qu’on n’a pas encore trouvé le gène à l’origine de la maladie. »

Les dons, déductibles des impôts à 66%, peuvent être effectués sur le site www.telethon.fr ou par téléphone au 36.37.

(avec Afp)

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