vendredi , 6 novembre 2020
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Mobutu et George W.H. BUSH, Maison Blanche, Washington, USA.
Mobutu et George W.H. BUSH, Maison Blanche, Washington, USA.

USA : Mort de l’ami de Mobutu, George HERBET WALKER BUSH

Les Etats-Unis préparaient samedi les cérémonies nationales en l’honneur de George Herbert Walker Bush, 41e président des Etats-Unis (1989-1993), dont la mémoire était saluée des deux côtés de l’Atlantique.

Le président Donald Trump participera bien aux obsèques, a annoncé la Maison Blanche samedi. Cette participation est notable en raison de l’incident provoqué par l’une des dernières volontés de l’ancien sénateur républicain John McCain, qui avait expressément demandé à l’occupant du Bureau ovale de ne pas venir aux siennes.

M. Trump a décrété une journée de deuil national mercredi, ordonnant la fermeture des administrations fédérales ce jour-là. Les drapeaux ont été placés en berne sur tous les bâtiments officiels pour trente jours. Les Bourses de New York et de Chicago vont observer une minute de silence lundi et resteront fermées mercredi.

« C’était vraiment un homme de grande qualité », a dit Donald Trump depuis Buenos Aires. « Il a pleinement vécu sa vie, une vie exemplaire, c’est sûr ». Le dirigeant a annulé une conférence de presse prévue à la conclusion du G20, « par respect pour le président Bush ».

Affaibli par une forme de la maladie de Parkinson, George H. W. Bush se déplaçait depuis des années en fauteuil roulant, sans jamais se départir d’un large sourire et de chaussettes multicolores. Son épouse, Barbara, est décédée en avril.

Le programme complet des prochains jours de cérémonies n’avait pas encore été dévoilé samedi.

Le cercueil doit arriver à Washington à bord de l’avion présidentiel de Donald Trump, a annoncé le dirigeant. Le grand public pourra se recueillir de lundi soir à mercredi matin, dans la rotonde du Capitole, qui restera ouverte en permanence. Une cérémonie en la cathédrale nationale de Washington aura ensuite lieu, puis la dépouille sera ramenée au Texas pour l’enterrement, probablement à College Station, où se trouve la bibliothèque présidentielle Bush.

Ses dernières paroles ont été pour son fils aîné, a rapporté James Baker, qui fut secrétaire d’Etat de Bush père, au New York Times. Il était alité chez lui, entouré de proches, conscient mais affaibli.

Son fils et ancien président George W. lui a parlé au téléphone. « Je t’aime aussi », aurait répondu le père, avant de s’éteindre.

Battu par Clinton

Aux Etats-Unis, républicains et démocrates ont salué en lui l’incarnation d’une tradition politique moins virulente et partisane qu’à l’époque actuelle. Beaucoup rappelaient qu’il fut aviateur à 18 ans, pendant la Seconde guerre mondiale, et avait servi son pays pendant des décennies, comme parlementaire, chef de la CIA ou ambassadeur à l’ONU.

Il était difficile de ne pas lire dans certains communiqués une critique en creux de l’actuel occupant de la Maison Blanche. Le sénateur républicain Bob Corker a ainsi noté que l’ancien président « tendait la main à ses adversaires politiques ».

Barack Obama a rappelé sa défense des immigrés et des handicapés, et a affirmé que sa « main stable et diplomatique » avait permis de terminer la Guerre froide « sans tirer un coup de feu ».

Le président Bush n’a fait qu’un seul mandat. Alors vice-président de Ronald Reagan, il avait été élu en 1988 mais rejeté par les électeurs quatre ans plus tard, battu par Bill Clinton.

Ses quatre années au pouvoir sont marquées par la première guerre du Golfe. A la tête d’une coalition de 32 pays, il chasse les troupes irakiennes de Saddam Hussein hors du Koweït lors d’une guerre de quelques semaines en 1990.

Les Irakiens se souviennent encore de lui comme de « monsieur Embargo », en raison du lourd embargo économique imposé jusqu’à la seconde guerre du Golfe, lancée par son fils.

En politique intérieure, il est damné par la rupture d’une promesse de campagne. Il avait pris l’engagement solennel de ne jamais augmenter les impôts… ce qu’il n’a pas pu respecter, devant concilier avec un Congrès aux mains des démocrates.

Gorbatchev

Douze ans plus tard, c’est son fils George W. Bush qui entrait à la Maison Blanche, la seconde fois de l’histoire américaine où un fils de président était élu président.

Un autre fils, Jeb, fut gouverneur de Floride et candidat malheureux à la primaire républicaine de 2016, battu par Donald Trump.

« Bush 41 » dirigeait les Etats-Unis quand le mur de Berlin est tombé en 1989 et quand l’Union soviétique s’est effondrée en 1991.

« Cela a débouché sur la fin de la Guerre froide et de la course aux armements », a déclaré le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev.

« Ce fut un coup de chance dans l’histoire allemande qu’il ait été à la tête des Etats-Unis d’Amérique lorsque la Guerre froide s’enlisa et que la réunification de l’Allemagne devint possible », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

Le dalaï lama a rappelé qu’il avait été le premier président en exercice des Etats-Unis à l’avoir rencontré, malgré l’opposition de la Chine.

Seule tache récente à sa biographie, il avait été accusé en 2017 de gestes déplacés envers des femmes. Il avait présenté des excuses via un porte-parole, prétextant un geste innocent mal interprété.

HOMMAGES UNANIMES DE LA CLASSE POLITIQUE

« Jeb, Neil, Marvin, Doro et moi avons la tristesse d’annoncer qu’après 94 années remarquables notre cher papa est mort », a déclaré George W. Bush, président de 2001 à 2009, dans un communiqué publié par le porte-parole de la famille.

L’ancien président des Etats-Unis George H.W. Bush, qui dirigea son pays de 1989 à 1993 durant la fin de la Guerre froide et gagna la première guerre du Golfe, est mort vendredi soir à l’âge de 94 ans, son décès suscitant les hommages unanimes de la classe politique et de ses successeurs.

Le décès du 41e président des Etats-Unis, quelques mois après celui de son épouse Barbara, a été annoncé par son fils George W. Bush qui s’était installé à la Maison Blanche huit ans après sa défaite de son père face à Bill Clinton en 1992.

« Jeb, Neil, Marvin, Doro et moi avons la tristesse d’annoncer qu’après 94 années remarquables notre cher papa est mort », a déclaré George W. Bush, président de 2001 à 2009, dans un communiqué publié par le porte-parole de la famille.

« George H.W. Bush était un homme doté d’une noblesse de caractère et le meilleur père qu’un fils ou une fille aurait pu souhaiter ».

L’ancien président américain était resté marié 73 années avec Barbara, morte en avril dernier. Sa santé était fragile et il avait multiplié ces dernières années les séjours à l’hôpital. Le couple a eu cinq enfants et 17 petits-enfants.

Outre George W. Bush, un autre de ses fils, Jeb, était engagé en politique. Candidat à la primaire républicaine de 2016, il avait été défait par Donald Trump.

L’actuel président américain a salué le « leadership inébranlable » de son prédécesseur, qui restera dans l’Histoire pour avoir engagé les Etats-Unis dans la libération du Koweit face aux troupes irakiennes de Saddam Hussein.

« A travers son authenticité, son esprit et son engagement inébranlable en faveur de la foi, de la famille et de son pays, le président Bush a inspiré des générations de concitoyens américains », a affirmé M. Trump dans un communiqué transmis depuis Buenos Aires où il assiste au sommet du G20.

« L’Amérique a perdu un patriote et un humble serviteur », a assuré pour sa part Barack Obama, rendant hommage à son action qui a permis de « réduire le fléau des armes nucléaires et de former une vaste coalition internationale pour expulser un dictateur du Koweit ».

M. Obama a aussi estimé que la diplomatie de George H. W. Bush avait contribué « à mettre fin à la Guerre froide sans tirer un coup de feu ».

La famille a précisé que George H. W. Bush était mort à Houston (Texas) entouré de ses proches. Les détails de ses funérailles seront divulgués en temps voulu, a-t-elle précisé. Mais la dépouille du 41e président des Etats-Unis devrait être transportée à Washington pour un hommage national.

Des étudiants ont observé une veillée, samedi dans les premières heures, devant la bibliothèque qui porte son nom à Houston.

Nouvel ordre mondial

George H. W. Bush était né le 12 juin 1924 à Milton, dans le Massachussetts. Issu d’une riche famille de cette région de Nouvelle-Angleterre, il avait dû mettre ses ambitions politiques entre parenthèses pour joindre l’UN Navy pendant la Seconde guerre mondiale.

Bush en était devenu à 18 ans le plus jeune aviateur. Il survécut à la chute de son avion, abattu par les Japonais en 1944 au dessus du Pacifique et fut démobilisé avec le grade d’enseigne de vaisseau.

Il entreprend ensuite une brève carrière dans l’industrie pétrolière, puis entre à la Chambre des représentants. Il sera patron de la puissante CIA avant de devenir le vice-président de Ronald Reagan. En 1988, il accède enfin à la Maison Blanche après avoir défait le démocrate Michael Dukakis.

Il prône en politique étrangère « un nouvel ordre mondial » et connaît son heure de gloire lorsqu’il chasse Saddam Hussein du Koweit lors d’une guerre de quelques semaines en 1990, à la tête d’une coalition de 32 pays.

Mais battu par Bill Clinton, il fut le président d’un seul mandat.

« Peu d’Américains peuvent ou pourront jamais rivaliser avec le président Bush pour la façon dont ils auront servi les Etats-Unis », a réagi Bill Clinton, dans un message adressé en son nom et en celui de son épouse Hillary Clinton.

Après son départ de la Maison Blanche, George Bush s’était consacré à ses causes philanthropiques surtout lorsque les Etats-Unis ou des pays voisins étaient frappés par des catastrophes.

Avec Bill Clinton, il avait ainsi contribué à lever des fonds pour les victimes du tsunami de 2004 en Asie ou pour les sinistrés du grand tremblement de terre en Haïti en 2010.

Il était aussi apparu plus récemment aux côtés de Bill Clinton, Jimmy Carter, Barack Obama et de son fils George W. Bush pour réunir de l’argent et aider les victimes d’un ouragan au Texas en 2017.

(avec Afp)

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