vendredi , 6 novembre 2020
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Avec le Satellite Mohammed VI-B : Le Maroc entre dans le club fermé des puissances spatiales

Le Maroc a lancé mercredi 21 novembre, à partir de la base française de Kourou en Guyane, un deuxième satellite dénommé Mohammed VI-B3, pour des activités civiles. Ce, après le premier satellite Mohammed VI-A, lancé le 8 novembre 2017. La cérémonie s’est déroulée à 4h42, heure locale. Il s’agit donc d’un pas de géant que le Royaume chérifien vient de franchir dans la télédétection. Entendez ici, la discipline scientifique regroupant l’ensemble des connaissances et des techniques utilisées pour l’observation, l’analyse, l’interprétation et la gestion de l’environnement à partir des images obtenues à l’aide des satellites.

De l’avis des experts, les images issues du satellite Mohammed VI-B, permettront de traiter les problèmes ne pouvant être résolus par des moyens classiques, compte tenu de difficultés ou de l’impossibilité de leur accès à certains endroits. Désormais, avec les deux satellites, on gagne en termes d’économie de de temps et d’efforts. 

Pas seulement. Car, indique-t-on, ces types d’images constituent un outil de soutien important dans l’étude des ressources agricoles, en Afrique en général et particulièrement au Maroc. Le tout, dans le but d’obtenir le maximum de résultats positifs devant aider les planificateurs et les décideurs à élaborer des plans de développement complets3.

Qui plus est, les images qui seront désormais fournies par le satellite Mohammed VI-B auront un grand champ d’application qui donnent entière satisfaction dans de nombreux secteurs de la vie. En l’occurrence, les besoins en agriculture, eau, géologie, aménagement du territoire, urbanisme, statistiques démographiques…Parfaitement identiques, les satellites Mohammed VI-A3 et Mohammed VI-B, fournissent des produits optiques de très haute résolution. Ce, en un temps record et avec une capacité de revisite quotidienne.

Techniquement, les deux satellites offrent de multiples applications. Entre autres :la cartographie des ressources naturelles, les registres cadastraux et agricoles, la réaction face aux désastres naturels. 

A cela s’ajoutent la prospection minière, l’ingénierie, la construction, le suivi des zones forestières ou agricoles, la détection de changement, etc… Comme qui dirait, les deux satellites sont capables de récolter des informations dans quasiment, tous les aspects des études environnementales.

Dans le secteur de l’agriculture, par exemple, des spécialistes affirment que l’utilisation d’images satellitaires est l’une des applications les plus importantes de ces technologies modernes. Cela, en raison de l’évolution rapide du couvert végétal, du changement dans l’utilisation des terres et la diversification des richesses agricoles. 

Ce qui, souligne-t-on, nécessite un suivi permanent pour le développement des programmes de gestion des investissements dans ce domaine du secteur primaire.Toujours dans ce secteur, on affirme que les parcelles agricoles sont suivies par des images satellites de haute résolution. Le tout, dans l’objectif d’améliorer la productivité et les investissements agricoles.

Qui mieux est, les images fournies par les deux satellites faciliteront la détection et le suivi dans les champs de culture, les maladies des arbres fruitières. Ce, en plus du fait d’établir une politique spécifique pour la conservation des zones agricoles de la pollution, grâce à une surveillance constante.

LA PRODUCTION DE CARTES

A en croire Dr Hamid Mahyou de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) au Maroc, les images satellites de Mohammed VI-B sont également bien adaptées à la production de cartes d’occupation des sols, l’estimation des superficies agricoles, aux prévisions des rendements des cultures, à la classification des sols et à l’identification du meilleur sol pour une culture donnée. 

La même source précise que des cartes de différentes cultures sont également créées. Ces croquis, souligne Hamid Mahyou, permettent de prévoir les approvisionnements en grain (prédiction de production), de recueillir des statistiques sur laproduction, de maintenir des dossiers sur la rotation des cultures, de cartographier la production des sols,d’identifier les facteurs qui influencent la santé des plantes, d’évaluer les dommages causés par les tempêtes et la sécheresse et de surveiller les activités agricoles.

Dans le domaine forestier, le numéro 1 de l’INRA au Maroc rappelle que l’utilisation des images recueillies par les deux satellites permet, notamment la préparation et la mise à jour de cartes forestières, la classification des forêts, l’identification d’espèces végétales, la maîtrise des changements, la détection des zones d’incendies et l’évaluation des dommages. En particulier, dans les zones montagneuses et accidentées.

Ici, le but est de surveiller et de collecter des informations précises et renouvelables. En ce qui concerne les zones pastorales marocaines, qui représentent plus de 53 millions d’hectares, Hamid Mahyou estime que les images du satellite Mohammed VI-B peuvent constituer un excellent outil de suivi de ces zones pastorales, de la désertification et la dégradation des sols.

Elles faciliteront également l’estimation de la production fourragère.

LE MAROC DESORMAIS DANS LE CERCLE FERME

Deux satellites lancés en l’espace d’un peu plus d’une année, ce n’est pas un fait anodin. C’est donc un Royaume du Maroc qui, de par l’acquisition de cette technologie de pointe, se voit au jour d’aujourd’hui, en capacité de la transférer à tous les autres pays d’Afrique. Ce, par la formation et le renforcement des capacités des cadres africains. C’est qu’aussi, avec ses satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B, le Royaume du Maroc est capable de mettre ses services aux pays frères se trouvant dans le besoin.

C’est donc un Maroc qui vient ainsi entrer dans le club des pays disposant d’un ou plusieurs satellites dans l’espace. Ce, à des fins d’observation directe de la Terre. « Ceci marque le début de la souveraineté marocaine sur les données satellitaires, que le pays pourra désormais recueillir et traiter directement avec ses propres moyens techniques et humains.

Les satellites Mohammed VI sont un couple de deux satellites optiques d’observation de la Terre. Les satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B opèrent en véritable constellation sur la même orbite », explique Hamid Mahyou, dans un courrier parvenu hier à Forum des As.

UNE AUBAINE ET UNE FIERTE POUR L’AFRIQUE

Vu du monde, les prouesses technologiques du Maroc qui entre ainsi dans le cercle fermé de grandes nations de la planète, disposant de stations aéronautiques. Et, une joie pour le continent africain tout entier. Car, dès son accession au Glorieux Trône Alaouite, Mohammed VI a fait de l’Afrique la pierre angulaire de sa politique. Normal et voire naturel donc que cette percée technologique profite au Continent. Le Maroc n’a jamais hésité à partager son expertise et son expérience avec les pays africains.

(Grevisse KABREL)

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