vendredi , 6 novembre 2020
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Nikki HALEY, ambassadrice des États-Unis aux Nations unies.
Nikki HALEY, ambassadrice des États-Unis aux Nations unies.

RDC : S’il n’y a pas élections, c’est la guerre ?

Nikki Haley prévient Joseph Kabila : « Il n’y aura aucune excuse pour tout échec ou retard éventuel dans la tenue des élections en République Démocratique du Congo, le 23 décembre 2018 ».

C’est en donneur des leçons que l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, s’est prononcée récemment sur les élections en République démocratique du Congo en prévenant qu’il n’y a aucune raison de retarder l’échéance électorale en RDC et qu’il n’y aura aucune excuse à l’échec. C’était lors de son intervention mardi 13 novembre dernier devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Fin mandat à la tête de la diplomatie américaine à New York, Nikki Haley, relayée par plusieurs medias en ligne, a profité de son passage au Conseil de sécurité pour exprimer le vœu de voir la RDC organiser des élections libres, justes et crédibles le 23 décembre. 

A cet effet, la représentante de Donald Trump aux Nations unies a indiqué que Washington s’en tient toujours à la promesse du gouvernement congolais d’organiser les élections d’ici au 23 décembre par l’entremise de la Commission électorale nationale indépendante. Et de renchérir : « Il n’y aura aucune excuse pour tout échec ou retard éventuel dans la tenue des élections en RDC, le 23 décembre 2018 ».

« CHACUN EST APPELE A JOUER SA PARTITION »

Aux dires de Nikki Haley, il n’y a aucune raison de retarder le processus qui avance plutôt bien. « Il appartient aux dirigeants politiques congolais de prouver leur volonté de suivre le chemin démocratique qui leur a été tracé », claironne -t-elle.

Par ailleurs, Nikki Haley a exhorté toutes les parties prenantes à s’impliquer dans ce processus en vue de son dénouement heureux, avant de rappeler que chacun est appelé à jouer correctement sa partition tout en sachant ce qu’il a à faire. 

« Le président Kabila comprend son rôle. Le gouvernement de la RDC comprend ce qu’il faut faire. La Commission électorale nationale indépendante a conscience des préparatifs qui doivent être mis en œuvre au cours des six prochaines semaines. Il n’y a aucune excuse à l’échec », a-t-elle indiqué. 

« Alors que vous vous apprêtez à franchir ce pas décisif vers votre avenir, voici le message que je vous adresse : la vie, la liberté et la recherche du bonheur sont votre droit fondamental et celui de chaque être humain. Exercez-le. Exigez-le. Saisissez-le pour vous et vos petits-enfants à venir. Sachez que dans le monde entier, on se réjouit », a-t-elle indiqué, s’adressant au peuple congolais.

LE CHOIX DE FAYULU NE FAIT PAS L’UNANIMITE, CONSTATE LEILA ZERROUGUI

Pour sa part, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC Leila Zerrougui, est intervenue à son tour, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU. 

Dans ses propos, elle a attesté que la désignation de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition à la présidentielle ne fait pas l’unanimité.

La patronne de la MONUSCO est revenue sur cette désignation en rappelant qu’à moins de 48 heures de cette annonce, deux de 7 signataires de l’accord, à savoir Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi, ont retiré leurs signatures sous pression des militants de leurs partis.

« Les principaux candidats de l’opposition à l’élection présidentielle se sont entendus dimanche à Genève sur une candidature unique. A l’issue d’un conclave de trois jours, facilité par la Fondation Koffi Annan, ils ont désigné Martin Fayulu pour les représenter dans le cadre d’une nouvelle coalition dénommée Lamuka. Ce qui, en lingala, signifie, Réveille-toi », a affirmé Leila Zerrouigui. « La coalition a annoncé la prochaine organisation d’un meeting populaire à Kinshasa afin de présenter le candidat commun de l’opposition, le programme commun et l’état-major de la campagne. Le choix de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition suscite toutefois de vives contestations parmi les militants de l’UDPS et de l’UNC. Face à ces contestations, les leaders de l’UDPS et de l’UNC ont annoncé leur retrait de l’accord signé la veille », a-t-elle rapporté. 

DES PROGRÈS ENCORE NÉCESSAIRES POUR CRÉER UN ENVIRONNEMENT PROPICE À DES ÉLECTIONS CRÉDIBLES

L’envoyée de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) a indiqué mardi au Conseil de sécurité que davantage de progrès doivent être réalisés pour garantir la crédibilité des élections prévues le 23 décembre.

« Des progrès doivent encore être réalisés afin de créer un environnement propice à la tenue d’élections crédibles », a déclaré Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC devant les membres du Conseil de sécurité. Celle qui est également cheffe de la Mission des Nations Unies dans ce pays, la MONUSCO, a souligné ne ménager « aucun effort » dans le cadre de ses bons offices.

Pour Mme Zerrougui, davantage de progrès dans la mise en œuvre des mesures de confiance et l’existence de conditions de compétition politique équitables renforceront considérablement la crédibilité des bureaux de vote et contribueront à la stabilité post-électorale.

« Notre objectif collectif doit maintenant être de garantir la crédibilité du processus », a déclaré la Représentante spéciale, soulignant l’importance pour tous les candidats de disposer d’un accès égal à l’espace politique pendant la campagne électorale et de lever systématiquement les restrictions concernant les manifestations pacifiques soient levées dans tout le pays.

« En dépit de la persistance de divergences portant notamment sur l’usage de la machine à voter et la fiabilité du fichier électoral, toutes les parties prenantes restent résolument engagées dans le processus électoral », a déclaré Leila Zerrougui.

(avec Emma MUNTU)

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