vendredi , 6 novembre 2020
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Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO dit Fatshi.
Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO dit Fatshi.

Élections : UDPS/Tshisekdi ne fait pas cavalier seul

Kabila n’a jamais voulu de ses élections et que tout report ou boycott, l’arrangent. Kabila en tirerait un autre glissement, qui pourrait déboucher sur des arrangements singuliers. Alors, faut-il prendre le rejet de la machine à voter comme une fin en soi ou comme un moyen de pression ? Dans le premier cas, à quoi servirait cette démarche à deux mois des élections ? N’est-ce pas démobiliser les électeurs, disperser les énergies et éloigner le peuple du vrai centre d’intérêt ? Dans le deuxième cas, quels moyens de contrainte met-on à la disposition du peuple ? Rien, vraisemblablement. S’est-on donné le temps de s’interroger sur ce que pensent toutes les forces vives et partenaires étrangers avec qui nous avons barré la route du troisième mandat à Kabila ? Je pense, non. Car, ils auraient remarqué que la Communauté internationale fait le Ponce Pilate. Les propos de la patronne de la MONUSCO l’ont très bien traduit. C’est donc une peine perdue.

Deux logiques sont en face. C’est par rapport à celles-ci qu’on peut comprendre ce qui se passe. Un camp improvise une logique sournoise de boycott. Un autre fixe le cap sur les élections. Le premier camp improvise, car il n’avait jamais était question d’un boycott. Il se cache derrière le rejet de la machine à voter. C’est bien bon. Mais, cela n’a rien de spécifique, car c’est tout le monde qui n’en veut pas. L’UDPS la première.

Rappelez-vous que, le MLC avait été le premier à dire: « On ne fait pas l’opposition pour l’opposition. Avec ou sans la machine à voter, nous irons aux élections. Bemba est populaire, nous allons gagner. » C’était en août dernier. Cette logique est sournoise, car elle cache la vérité. Sous l’ombre de la machine à voter, tapit la détermination du boycott.

Et quand on voit ceux qui incarnent ce camp, on se rend bien compte que ce sont les invalidés. Ils s’appuient sur des candidats d’envergure moyenne, qui attendent d’eux un soutien comme candidat commun. Mais, là aussi on constate que le jeu politique des invalidés est « double et malsain ».

Ils veulent écarter toute possibilité des élections pour enfin espérer une transition, par laquelle ils pourraient rentrer sur la scène politique de laquelle les élections les excluent. Selon les informations à notre disposition, Ils mènent déjà un lobby, et négocieraient déjà dans ce sens.

Le deuxième jeu est d’affaiblir le candidat de l’UDPS dont ils sont jaloux et dont ils craignent l’indépendance.

Ce dernier a un gros carnet d’adresses nationales et internationales, qui lui garantissent suffisamment de fonds pour la campagne. Il a aussi un rayonnement et un ancrage nationaux sur quoi se fondent ses chances de succès. Cela n’arrangent pas Bemba et Katumbi qui croyaient leur temps sonner. Ils en souffrent aussi, eux qui espéreraient régenter le processus, en mettant sous leur houlette le candidat de l’opposition. En tout cas, ils se seraient consolés en contrôlant le jeu et le destin du candidat de l’opposition.

Dépassé par le soutien international de Felix à l’étranger et la montée fulgurante de sa popularité au pays, Katumbi et Bemba montent la presse et certains de leurs lieutenants contre Felix et l’UDPS.

La machine à voter à laquelle ils font opportunément allusion, n’est qu’un alibi qui cache mal la « jalousie » et la « peur de perdre » le contrôle des événements. Ils oublient que Félix tire maintenant profit de l’ancrage de son parti, de ses distances avec Kabila et de sa proximité avec le peuple grâce à une longue présence au pays et à un travail de terrain.

Le camp du cap sur les élections.

Ce camp sait que Kabila n’a jamais voulu de ses élections et que tout report ou boycott, l’arrangent. Kabila en tirerait un autre glissement, qui pourrait déboucher sur des arrangements singuliers.

Alors, faut-il prendre le rejet de la machine à voter comme une fin en soi ou comme un moyen de pression ? Dans le premier cas, à quoi servirait cette démarche à deux mois des élections ? N’est-ce pas démobiliser les électeurs, disperser les énergies et éloigner le peuple du vrai centre d’intérêt ? Dans le deuxième cas, quels moyens de contrainte met-on à la disposition du peuple ? Rien, vraisemblablement. S’est-on donné le temps de s’interroger sur ce que pensent toutes les forces vives et partenaires étrangers avec qui nous avons barré la route du troisième mandat à Kabila ?

Je pense, non. Car, ils auraient remarqué que la Communauté internationale fait le Ponce Pilate. Les propos de la patronne de la MONUSCO l’ont très bien traduit. C’est donc une peine perdue.

La stratégie devait plutôt aller vers ce qui confondrait Kabila. Celle qui le prend au mot, celle qui amenuiserait sensiblement la marge de la triche. Car, la triche n’est pas dans la machine mais dans l’esprit du régime.

Il faudrait aussi que nos nouveaux opposants cessent le petit jeu hypocrite. Qu’ils cessent de parler de la machine alors que, c’est du boycott qu’il s’agit. Qu’ils cessent de faire du bruit alors que c’est de leur incapacité à se prononcer sur un candidat commun qu’il s’agit. Qu’ils cessent de distraire le peuple alors qu’ils négocient leur retour sur la scène politique à travers une transition.

L’UDPS ne fait donc pas cavalier seul. L’UDPS se rend compte que certains amis veulent régenter le processus et l’orienter vers des calculs mesquins et égoïstes. L’UDPS se rend compte que c’est le sacrifice de nos frères tombés pour ces élections, par les balles de Kabila que nos amis veulent banaliser. L’UDPS se rend bien compte qu’elle risque d’être flouée comme elle l’a été en 1992 avec l’Union sacrée, en 2003 ou 4 avec le 1+4 quand on a crée Zaidi Ngoma et exclu Etienne Tshisekedi. L’UDPS se rend compte qu’on veut faire d’elle un marchepied, un dindon de la farce.

Il est temps que nos amis aient un discours clair, des objectifs précis. Qu’ils se retrouvent dans ce qui a été convenu. C’est-à-dire, « cap sur les élections et fortes pressions pour exclure du jeu électoral la machine à voter et le fichier corrompu ». Et non prendre la machine à voter comme prétexte du boycott.

Ce qui doit se faire, c’est de s’organiser pour très bien couvrir ces élections. Cela suppose témoins, observateurs et gigantesques moyens de pression et de contrainte pour que les élections aient lieu, le 23 décembre et qu’ils servent à imposer la vérité des urnes.

Voilà ce qu’il faut. Le reste, c’est vouloir éterniser Kabila au pouvoir pour finir par le rejoindre (allié d’hier, allié de demain) et nous abandonner sur le carreau.

On n’est pas dupe.

(Bulakali Aristide)

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