vendredi , 6 novembre 2020
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Machine à voter : Une technologie récusée par les leaders de l’Opposition

Le Conseil de sécurité a appelé à un plus large consensus entre la CENI et les parties prenantes sur le mode de vote lors des élections du 23 décembre prochain en République Démocratique du Congo (RDC). Le Conseil de sécurité a souhaité écouter et peser de son poids pour accompagner la RDC dans la voie des élections. Il existe une possibilité de parvenir à l’alternance démocratique en RDC. Il est crucial que les élections soient transparentes, apaisées et crédibles » a expliqué le Conseil. Corneille Nangaa Yobeluo, en séjour de travail à Matadi, a réceptionné samedi 20 premiers containers de machines à voter. Il a assuré que ces machines viennent de la Corée du Sud et qu’à l’usine où elles ont été fabriquées, chaque machine est dédiée, et il a été procédé au contrôle de qualité, au conditionnement et à la palettisation, en indiquant chaque port d’entrée de la RDC.

La mission de l’ONU a appelé à un plus large consensus entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les parties prenantes sur le mode de vote lors des élections du 23 décembre prochain. Les membres du Conseil de sécurité l’ont dit à haute et intelligible voix au cours de la conférence de presse organisée hier dimanche 7 octobre au quartier général de la MONUSCO à Kinshasa. 

« C’est une mission importante. Le Conseil de sécurité a souhaité écouter et peser de son poids pour accompagner la RDC dans la voie des élections. Il existe une possibilité de parvenir à l’alternance démocratique en RDC. Il est crucial que les élections soient transparentes, apaisées et crédibles » a expliqué le Conseil.

A la fin de sa mission de deux jours dans la capitale congolaise, le Conseil de sécurité a recommandé aux acteurs politiques de dialoguer afin de s’accorder notamment sur la machine à voter, cette technologie tant récusée par les leaders de l’opposition qui ont clairement dit ne pas vouloir aller aux élections avec. 

« Nous n’avons rien laissé sous la table. Nous avons évoqué toutes les questions avec tous nos interlocuteurs dans la plus grande transparence. La machine à voter a été évoquée. Nous avons rappelé la position du Conseil de sécurité et, appelé, par le dialogue à trouver les voies d’un consensus le plus large possible permettant de créer les conditions d’élections réellement crédibles et transparentes se déroulant dans un climat apaisé », a indiqué le représentant permanent de la France aux Nations Unies, l’ambassadeur François Delattre. 

Quelques jours avant l’arrivée de la mission de l’ONU à Kinshasa, la question de la machine à voter avait réuni les candidats président et le Bureau de la Commission électorale nationale indépendante. Faute de consensus sur le sujet, les deux parties avaient décidé de mettre en place une commission technique pour poursuivre les discussions. « La commission technique ne vient pas pour négocier les décisions de la CENI. Elle vient pour procéder aux vérifications approfondies qui ont été exigées par les recommandations de l’OIF et de la Fondation britannique en ce qui concerne la machine à voter », avait précisé le président de la CENI, Corneille Nangaa, à l’occasion de la réception du premier lot de machines à voter, samedi 6 octobre à Matadi.

PRET POUR UN APPUI LOGISTIQUE A L’ORGANISATION DES ELECTIONS

Les membres du Conseil de sécurité après avoir rencontré toutes les parties prenantes au processus, affirment qu’elles sont unanimes à aller aux élections pour favoriser une première passation pacifique du pouvoir en RD Congo. Pour l’ambassadeur de France aux Nations Unies, qui a conduit cette délégation, « il s’agit là d’une opportunité historique à saisir ». 

Selon l’ambassadeur Delattre, le Conseil de Sécurité a également mesuré les avancées en RDC depuis 15 ans. Il a salué notamment le respect des étapes du calendrier qui, selon lui, est également un signe positif. « Nous avons insisté sur le fait que le processus électoral se déroule dans le respect de la constitution, de la loi électorale et de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Nous espérons que cette visite soit un pas vers la paix et la réalisation des élections », a indiqué pour sa part la diplomate bolivienne. 

En dépit de la position du gouvernement congolais de ne pas solliciter l’appui financier et logistique des partenaires extérieurs, le Conseil de sécurité a réitéré sa disponibilté à apporter un appui logistique au processus électoral en cours. « Nous les membres du Conseil de sécurité avons réitéré la disponibilité de la MONUSCO à répondre à toute demande de soutien logistique à l’organisation des élections », a rappelé le diplomate français. 

Le Conseil de sécurité a également recommandé le respect des libertés fondamentales pour l’expression de différentes formations politiques.

Arrivé à Kinshasa le vendredi 5 octobre, le Conseil de sécurité a bouclé sa mission hier dimanche 7 octobre après avoir rencontré le président de la République, Joseph Kabila, le président de la CENI Corneille Nangaa, les candidats président, la société civile et la CENCO. 

(avec Didier KEBONGO)

TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DÉLÉGATION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES DU 7 OCTOBRE 2018 À KINSHASA

La Conférence de presse de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies était modérée par Florence Marchal, porte-parole de la MONUSCO à partir de Kinshasa. 

La conférence a connu la participation de Mme Veronica Cordova Sopria, Représentante permanente adjointe de la Bolivie auprès de l’ONU ; M. Obiang Esono Mbengono, Représentant permanent adjoint de la Guinée équatoriale auprès de l’ONU et de M. François Delattre, Représentant permanent de la France auprès de l’ONU Nations Unies, en leur qualité de co-présidents de la délégation. A noter que les 12 autres membres de la délégation étaient également dans la salle ainsi que la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Mme Leila Zerrougui. 

Porte-parole de la MONUSCO [Florence Marchal] : Bonjour à tous, soyez les bienvenus dans cette conférence de presse spéciale qui sera consacrée à la visite en cours en République démocratique du Congo du Conseil de sécurité des Nations Unies. 

Nous serons ensemble pour une trentaine de minutes. 

A mes côtés, les trois co-présidents de la délégation qui est arrivée vendredi à Kinshasa. Madame Veronica Cordova Sopria, Représentante permanente adjointe de la Bolivie auprès de l’ONU, l’Ambassadeur Job Obiang Esono Mbengono, Représentant permanent adjoint de la Guinée équatoriale auprès de l’ONU et l’Ambassadeur François Delattre, Représentant permanent de la France auprès de l’Organisation des Nations Unies, auxquels je passe la parole sans tarder pour leurs propos liminaires. Je précise que les autres membres du Conseil de sécurité sont également présents à cette conférence de presse. 

Merci de noter que la transcription des propos des représentants de la Bolivie et de la Guinée équatoriale ont fait l’objet de l’interprétation, respectivement de l’anglais vers le français et de l’espagnol vers le français, lors de cette conférence de presse.

Co-présidente de la délégation du Conseil de sécurité auprès de l’ONU des Nations Unies [Veronica CordovaSopria] : Pour commencer bonjour ou bonne après-midi à tous. Mesdames et messieurs, les membres du Conseil de sécurité, représentants de la MONUSCO, de l’équipe de pays des Nations Unies, mesdames et messieurs les représentants de la presse ainsi que le peuple de la RDC. Aujourd’hui, j’interviens en tant que présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre. C’est pour moi un privilège que de m’exprimer ici aujourd’hui au nom du Conseil. Je tiens, pour commencer, à adresser toutes nos condoléances à la population de la RDC suite à l’accident survenu hier. Nous adressons toutes nos condoléances aux familles et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. 

Merci à la RDC, merci à la MONUSCO pour leur hospitalité et leur accueil depuis notre arrivée. Je tiens à noter au nom du Conseil que nous sommes conscients de l’importance de ce moment historique que vit la RDC en faveur d’une transition pacifique. Notre visite avait pour but de nous permettre d’entendre tous les acteurs, d’avoir un retour d’information afin de répondre, de coopérer et d’appuyer le peuple et le Gouvernement de la République démocratique du Congo. 

En tant que membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, notre rôle consiste à promouvoir et à maintenir la paix et la stabilité, d’où notre présence dans le pays. Nous appuyons pleinement le processus électoral. Nous savons que des progrès ont été accomplis grâce aux mesures qui ont été prises, à l’engagement de chacun en faveur de la tenue d’élections pacifiques, crédibles, équitables et inclusives. Notre mission ici consiste à consolider ces acquis. 

Notre but, dans le cadre de cette visite et nos objectifs ont été pleinement réalisés. Je dirai même que cette visite a dépassé nos attentes. Nous avons réaffirmé l’engagement du Conseil de sécurité envers le Gouvernement, le peuple de la RDC en faveur de la tenue d’élections inclusives, pacifiques et crédibles. Nous avons, une fois encore, appuyé le processus électoral tout en insistant sur la nécessité qu’il s’inscrit dans le cadre de respect de la Constitution, de l’Accord de la Saint-Sylvestre et de la loi électorale. 

Dans le cadre de cette visite, nous avons pu entendre tous nos interlocuteurs, lesquels nous ont transmis des messages extrêmement importants. Nous connaissons à présent, de première main, les défis qui se posent actuellement en ce moment historique pour la RDC. Nous avons pu rencontrer le Président de la République, le Premier ministre, ainsi que le Vice-premier ministre, tout comme des candidats de la majorité et de l’opposition. 

Nous avons de même rencontré le président de la CENI, des membres de la CENCO, la Conférence épiscopale, des représentants de la société civile, des organisations des femmes, et des défenseurs des droits de la personne. Nous avons aussi rencontré la MONUSCO et l’équipe de pays des Nations Unies. Pendant nos réunions, nous avons pu entendre les préoccupations et les attentes de différentes parties prenantes. Je tiens à insister sur la réunion à laquelle nous avons participé avec les femmes candidates venues de divers horizons politiques, représentant tous les partis. 

Je leur suis reconnaissante des renseignements qu’elles nous ont communiqués, de leur ouverture. Nous leur sommes aussi reconnaissants pour leur accueil. Nous espérons que cette visite représentera un pas en avant, un pas supplémentaire sur la voie de la stabilité, de la paix et de la démocratie en République démocratique du Congo. Et je vais à présent donner la parole à mes collègues [de la Guinée équatoriale et de la France]. 

Co-président de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies [François Delattre] : Merci beaucoup et merci à tous nos amis journalistes d’être avec nous aujourd’hui. En complément à ce que vient de dire l’Ambassadrice de Bolivie, je voudrais juste m’associer aux condoléances qu’elle vient d’exprimer à l’ensemble du peuple de la République démocratique du Congo et à notre sympathie profonde dans l’épreuve qui s’est produite avec le drame [qui a résulté de la collision entre un bus et un camion-citerne], de cette tragédie qui vient d’avoir lieu. Nous sommes de tout cœur, en pensées avec l’ensemble de ce pays. 

Quelques observations, encore une fois, en complément de ce qui vient d’être dit sur notre mission, mission importante du Conseil de sécurité que nous concluons dans quelques heures au terme de deux, trois jours et demie à Kinshasa. 

C’est une mission particulièrement importante. Nous sommes, en effet, à un moment crucial dans l’histoire de la République démocratique du Congo. Et le Conseil a souhaité, par cette visite, s’informer d’abord, bien sûr, écouter, mais aussi peser de tout son poids pour accompagner la République démocratique du Congo sur le chemin de la paix, de la stabilité et de la prospérité. 

Il existe aujourd’hui, nous en sommes tous convaincus, une opportunité historique, avec les élections du 23 décembre [2018] décidées par le Président Kabila, pour une première transition démocratique et pacifique dans ce pays qui, elle-même, doit ouvrir la voie à la consolidation, la stabilité en RDC, et y créer les conditions propices au développement. 

Pour cela, pour saisir cette opportunité historique qui se présente à la République démocratique du Congo, il est crucial que les élections du 23 décembre soient crédibles, transparentes et qu’elles se tiennent dans un climat apaisé. 

Voilà défini en quelques mots l’objectif central de cette visite. Ma collègue bolivienne a rappelé le fait que nous avons rencontré l’ensemble des principaux acteurs concernés, donc je n’y reviens pas. Ce que je vais vous dire, c’est que ces entretiens de très grande qualité nous permettent de tirer quelques premiers enseignements. D’abord, un enseignement général, par-delà la grande diversité des interlocuteurs rencontrés, par-delà la diversité naturelle des opinions exprimées, nous avons senti, et je crois pouvoir le dire au nom de l’ensemble de mes collègues, une profonde aspiration commune à saisir l’opportunité historique que j’évoquais à l’instant. 

Cette aspiration commune, par-delà encore une fois des désaccords qu’il ne s’agit pas de nier, est fondamentale et fait écho à l’objectif de cette mission et au message central du Conseil de sécurité tel que nous l’avons porté. Premier enseignement. 

Deuxième enseignement sur ce qui concerne la situation politique, le Conseil a pu mieux mesurer, je dirais, à la fois l’ampleur des avancées qu’a connues la RDC depuis 15 ans, mais aussi depuis la dernière visite du Conseil dans ce pays, en novembre 2016. De nombreux progrès ont été faits, [ce] qui constitue un important motif d’espoir. Le fait que les préparatifs avancent, selon le calendrier prévu est également un élément positif. Et dans le même temps, cette visite nous permet et nous a permis d’évoquer aussi l’importance d’effectuer des pas supplémentaires pour créer la confiance, créer les conditions d’un consensus le plus large possible sur l’organisation tant politique que technique des élections. 

C’est dans cet esprit que nous avons évoqué, à plusieurs reprises avec chacun des interlocuteurs, la nécessité d’une mise en œuvre effective, rapide et de bonne foi de l’Accord de la Saint-Sylvestre, comme tu [Représentante de la Bolivie] l’as dit, notamment les mesures de décrispation ainsi que le respect des droits fondamentaux parmi lesquels la liberté de manifester. Et le fait que l’opposition ait été autorisée à se rassembler le 29 septembre [2018], le fait que ce rassemblement n’ait pas donné lieu à des incidents est un exemple encourageant pour la suite, que les membres du Conseil de sécurité ont invité à élargir encore à l’ensemble du pays.

Dans le même esprit, nous avons indiqué que des progrès supplémentaires dans les préparatifs techniques ainsi qu’un dialogue avec toutes les parties pour, encore une fois, créer un consensus le plus large possible sur l’utilisation des machines à voter serait bienvenu pour renforcer encore une fois la crédibilité du scrutin qui est notre objectif. Dans ce contexte, la coopération des différentes parties prenantes au processus : autorité, CENI, opposition, société civile est essentielle au bon déroulement des élections. Et, c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité rencontrer chacune de ces composantes pour recueillir leur avis et rappeler aussi nos attentes envers elles, telles que rappelées par les différentes résolutions et déclarations du Conseil de sécurité. Le respect des libertés fondamentales a été évoqué dans ce cadre comme un élément essentiel en soi et pour le succès des élections afin de permettre l’expression de différentes sensibilités politiques et de contribuer, ce faisant, au bon déroulement du scrutin. 

La lutte contre l’impunité a également été évoquée comme un élément crucial dans ce cadre, la lutte contre les violences sexuelles a bien sûr été évoquée. Et nous avons salué chaleureusement le prix Nobel de la paix décerné au Dr Mukwege. 

En effet, ce prix Nobel est pour nous une illustration de ce qu’est ce combat vital contre les violences sexuelles sous toutes leurs formes qui est un combat de ce pays, Et nous l’avons évoqué très ouvertement avec chacun des interlocuteurs rencontrés.

Enfin, c’est mon dernier point ; alors que la situation sécuritaire reste difficile, on le sait, dans plusieurs parties du pays, nous avons, c’était l’un des buts de notre visite, exprimé notre appui à la MONUSCO et à travers elle, je souhaite ici rendre hommage à l’action de la Représentante spéciale du Secrétaire général, Leila Zerrougui, et à l’ensemble des équipes, des forces de la MONUSCO pour leur travail de remarquable qualité dans un contexte qui, encore une fois, est difficile. 

La MONUSCO, vous le savez, a deux missions essentielles : la protection des civils d’abord et nous savons qu’il n’y aura pas de sécurité durable tant que les groupes armés illégaux séviront dans la région et tant que les exactions contre les civils se poursuivront. C’est dire combien l’engagement des forces de sécurité congolaises est essentiel sur ces deux fronts. L’autre élément essentiel du mandat de la MONUSCO, c’est la préparation justement des élections. Et là aussi nous avons, tous collectivement, nous, les membres du Conseil de sécurité, réitéré la disponibilité de la MONUSCO à répondre à toute demande de soutien logistique à l’organisation des élections qui serait exprimée par la République démocratique du Congo. 

Enfin, le Conseil de sécurité a évoqué la question de la crise d’Ebola, bien sûr, à laquelle fait face ce pays et nous avons salué le travail remarquable du Gouvernement congolais avec l’appui de l’OMS, de la MONUSCO et des partenaires non gouvernementaux, travail qu’il est essentiel, naturellement, de poursuivre. 

C’est dans cet esprit que nous appelons toutes les parties prenantes à garantir un accès sans entrave aux personnels médical et humanitaire et que nous appelons, bien sûr, les groupes armés à cesser immédiatement les hostilités pour permettre aux travailleurs médicaux de venir au secours des populations éprouvées et d’empêcher ainsi la dissémination du virus. Voilà un grand merci encore.

Co-président de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies [Job Obiang Esono Mbengono] : Merci beaucoup. Mes collègues ont, pour ainsi dire, dit ce que je souhaitais moi-même dire. Je souscris tout à fait aux condoléances qui ont été adressées aux victimes et à leurs familles, suite à l’accident d’hier. 

Notre séjour ici même nous a permis de rencontrer toutes les parties [prenantes]. Nos discussions ont été des plus fructueuses. A présent nous en savons un peu plus qu’avant notre visite. La RDC vit, comme cela a été dit, un moment historique. Il est important pour le Conseil de sécurité d’accompagner ce processus pour qu’il soit pacifique et mène aux élections comme prévu le 23 décembre. Lorsque je dis que nous accompagnons ce processus, il ne s’agit nullement pour nous de nous immiscer dans les affaires internes de la RDC. Le Conseil de sécurité respecte pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. 

J’insiste sur le fait que ce processus est historique. En effet, les fils et filles de ce pays vont devoir trouver les moyens de régler les problèmes rencontrés. La RDC est un pays riche, des gens intelligents. Ils possèdent la maturité suffisante pour trouver à présent les solutions aux problèmes rencontrés. 

La République démocratique du Congo est un pays important pour la sous-région. Lorsque le Conseil de sécurité dit souhaiter que le processus soit pacifique, c’est aussi parce que le pays a une importance particulière dans la région. Il compte neuf voisins. Mon pays fait d’ailleurs partie de la même sous-région. La stabilité de la RDC a donc une incidence sur la sous-région, sur la région et l’ensemble de notre monde.

Je ne vais [pas] m’appesantir plus. Mes collègues ont été très [précis] dans leurs interventions. En guise de conclusion, je tiens à remercier la population pour son hospitalité, son accueil en dépit du programme très chargé qui était le nôtre. 

Je tiens aussi à adresser mes félicitations au Dr Mukwege pour ce prix Nobel de la paix qui lui a été décerné qui atteste des efforts déployés par le peuple courageux de la RDC. Toutes mes félicitations. Je sais aussi que nombreux sont aussi les anonymes qui font beaucoup dans le même domaine. Porte-parole de la MONUSCO [Florence Marchal] : Merci Madame, merci messieurs. Nous allons maintenant aborder la session des questions et des réponses. Vous êtes nombreux dans cette salle. Je vous demanderais de vous lever lorsque vous allez poser votre question et comme d’habitude, déclinez votre nom et l’organe que vous représentez. 

Question 1 – Flavien Musans/ Planète TV : Monsieur les ambassadeurs, le drame au Congo, c’est le problème de la machine à voter. Jusqu’à preuve du contraire, l’opposition et la société civile refusent l’utilisation de cette machine mais la CENI a déjà confirmé. Alors, qu’est-ce que la population congolaise peut espérer pour que vous puissiez apporter une solution à ce [problème] de machine à voter. Pour votre information, l’opposition appelle cela machine à  » voler « .

Question 2 – Patient Ligodi/ Actualité.cd : Une seule question, c’est celle de savoir, qu’est-ce que vous ont dit les différents protagonistes notamment la CENI et le Président de la République en rapport avec le financement des élections ? On sait qu’il y a un peu plus de 200 millions de dollars qui manquent pour justement organiser ces élections.

Question 3 – Jeannot Mujanayi/ RTVS 1 : Le Gouvernement congolais refuse toute ingérence extérieure dans les affaires internes de la RDC. Qu’est-ce que les Congolais peuvent encore attendre des Nations Unies en termes d’appui au processus électoral ?

Question 4 – Stanis Bujakera/ Reuters : Est-ce que vous avez discuté avec le Président de la République sur la question de la logistique, le financement et qu’est-ce qu’il vous a dit ? Une autre question, cela veut dire quoi quand vous dites que le Conseil de sécurité va soutenir le processus électoral, pratiquement cela veut dire quoi ?

Question 5 – N’kiere May/ Agence Congolaise de Presse : Messieurs les membres du Conseil de sécurité, vous avez certainement contacté les humanitaires et il semble que dans ce pays il y a une certaine ingérence au niveau des activités des humanitaires. Qu’est-ce que vous allez proposer pour résoudre certains problèmes que vivent les humanitaires ?

Réponses :

Co-présidente de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies [Veronica CordovaSopria] : De manière générale, je commencerai par dire que le Conseil de sécurité s’intéresse de très près à ce processus qui est en cours. Mais j’insiste sur le fait que nous respectons la souveraineté du peuple et des autorités du Congo. Nous pensons qu’il existe un espace suffisant pour dégager un consensus, pour régler les problèmes techniques et logistiques qui persistent dans le cadre de ce processus. Nous pensons qu’il existe un espace de dialogue, de compréhension, de consensus et nous savons quels sont les problèmes à résoudre. Etant donné que toutes les parties ont réaffirmé l’appui au processus en vue de la tenue des élections, nous sommes conscients et convaincus qu’il existe la volonté aujourd’hui de régler les problèmes en vue d’assurer la tenue des élections le 23 décembre comme prévu.

Co-président de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies [Job Obiang Esono Mbengono] : Je souhaite répéter que le Conseil de sécurité n’est pas ici pour donner des leçons au gouvernement. Nous l’avons dit à maintes reprises, le Gouvernement peut régler, en tout cas essayer de régler les problèmes rencontrés.

Quelqu’un a posé une question sur les problèmes logistiques, la façon de les régler. Le Gouvernement nous a dit qu’il était prêt, des mesures ont été prises en vue de la tenue des élections, pour l’instant, nous n’avons aucune raison d’en douter.

Co-président de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies [François Delattre] : Quelques points complémentaires de mon côté en réponse aux diverses questions qui ont été posées. D’abord, il ne m’appartient pas, il ne nous appartient pas de parler au nom des différentes personnalités que nous avons rencontrées par respect élémentaire. C’est à elles, à ces personnalités, bien sûr, qu’il appartient de communiquer comme elles l’entendent.

Donc, je ne peux pas vous dire ce que nous ont indiqué nos différents interlocuteurs par construction. Je peux vous dire en revanche, que nous avons évoqué toutes les questions avec tous nos interlocuteurs, que nous n’avons rien laissé sous la table, dans la plus grande transparence, pour évoquer avec chacun et chacune des interlocuteurs rencontrés, l’ensemble des questions. 

Donc, pour être tout à fait clair, oui, la question de la machine à voter a naturellement été évoquée, elle fait partie de notre menu très riche de thèmes. Et comme vous le savez, nous avons rappelé, pour ce qui nous concerne, la position du Conseil de sécurité et appelé par le dialogue à trouver les voies d’un consensus le plus large possible permettant de créer les conditions d’élections réellement crédibles et transparentes se déroulant dans un climat apaisé. 

En ce qui concerne la MONUSCO, encore une fois, nous avons exprimé à plusieurs reprises, je crois quasiment tous les membres du Conseil de sécurité se sont exprimés sur ce sujet, nous avons réitéré la disposition de la MONUSCO à répondre à toute demande de soutien logistique à l’organisation des élections qui serait exprimée par la République démocratique du Congo. 

Nous l’avons fait avec l’ensemble des interlocuteurs y compris, vous vous rappelez, avec le Président de la CENI qui en a dit un mot qui n’appartient qu’à lui, lorsque nous sommes sortis de notre entretien avec lui. 

Idem pour la question de la situation humanitaire et de la situation des travailleurs humanitaires que j’ai brièvement mentionnées dans mon introduction. Cela a fait partie, bien sûr, du menu des discussions à notre ordre du jour, nous l’avons évoqué avec nos différents interlocuteurs. 

Et entre autres messages que nous avons passé à ce sujet, nous avons évoqué la difficulté ou les difficultés que soulève la fermeture des camps de réfugiés et de déplacés, la nécessité de trouver à cette situation des réponses appropriées. Et donc, un dialogue s’est engagé aussi sur ce sujet. 

Encore une fois, aucun thème n’a été laissé de côté, c’était tout l’objet de notre visite. Aucun sujet n’a été ignoré. Nous avons tout mis sur la table dans le meilleur esprit pour encore une fois aider, accompagner la RDC sur le chemin d’élections crédibles et transparentes et au-delà, pour essayer de créer, ce faisant, les conditions d’une dynamique vertueuse, politique, économique, sociale dans ce pays. Porte-parole de la MONUSCO [Florence Marchal] : Merci à tous pour votre participation à cette conférence de presse, on l’avait dit au départ qu’il y avait une trentaine, ou 45 minutes. Vous recevrez la retranscription de la conférence de presse en fin de journée.

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