vendredi , 6 novembre 2020
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Moise KATUMBI (l'air timide), lors d'une reunion de l'opposition, le 12 sep 2018, Bruxelles.
Moise KATUMBI (l'air timide), lors d'une reunion de l'opposition, le 12 sep 2018, Bruxelles.

Présidentielle RDC : L’opposition politique est de retour

Le 29 Septembre 2018 à Kinshasa, les oppositions politiques en République Démocratique du Congo (RDC), organisent un meeting commun pour donner des directives à la population sur la suite du processus électoral. L’opposition politique congolaise est manifestement de retour, déterminée à peser de tout son poids pour arracher un processus politique transparent, crédible et inclusif.

La série de consultations entre délégués représentant les candidats de l’Opposition à la présidentielle du 23 décembre 2018, aussi bien ceux encore en course comme ceux invalidés par la CENI et la Cour Constitutionnelle, lancées le lundi 10 septembre au siège du G7, s’est clôturée le samedi 15 septembre au même endroit. La dernière rencontre a connu la participation des représentants de Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Moise Katumbi, Freddy Matungulu, Adolphe Muzito et Félix Tshisekedi.

L’organisation d’un meeting commun de l’Opposition à Kinshasa pour donner des directives à la population sur la suite du processus électoral est la plus grande résolution adoptée à la fin de ces assises.

Dans une déclaration lue au siège du G7 le samedi 15 septembre par Jean-Bertrand Ewanga de l’Ensemble, plate-forme soutenant la candidature de Moise Katumbi à l’élection présidentielle, en présence des représentants des autres candidats de l’opposition, il a été demandé à chaque parti et à chaque regroupement politique de mobiliser et sensibiliser ses militants sur les enjeux politiques de l’heure à travers les matinées politiques. C’est pour déblayer le terrain en prévision de ce grand meeting.

Faisant suite au communiqué conjoint de ses leaders réunis le mercredi 12 septembre à Bruxelles, l’Opposition politique a réaffirmé son identité et son unité dans la quête de l’alternance démocratique en République Démocratique du Congo.

Tout en invitant le peuple congolais à rester vigilant, mobilisé et, le cas échéant, prêt à faire usage de l’article 64 de la Constitution pour s’opposer à toute parodie d’élection, l’Opposition a fait savoir d’ores et déjà qu’elle ne s’inscrit pas dans la logique du boycott du processus électoral.

Afin de démontrer à tous qu’elle n’a peur des élections et qu’elle compte s’y présenter en bloc compact, elle est en train de finaliser le processus de désignation de son candidat commun.

Dans cette perspective, une réunion des 7 candidats de l’Opposition à la présidentielle est prévue en Afrique du Sud vers la fin du mois d’octobre.

Au pays de Nelson Mandela, qui avait déjà servi de cadre à la tenue du Dialogue intercongolais en 2002 et la signature de l’Accord global et inclusif, les leaders de  l’Opposition ont pris l’engagement ont pris l’engagement de dégager un consensus autour de l’oiseau rare qui représentera leur famille politique à la compétition présidentielle du 23 décembre 2018. Selon des sources concordantes, les 7 leaders de l’opposition qui ont déjà donné leur quitus à la tenue de cette messe politique, n’attendent que la publication de la liste définitive des candidats présidents de la République par la CENI pour fixer la date exacte de leur réunion en terre sud-africaine.

Les leaders de l’opposition ont fait, dans un communiqué daté du samedi 15 septembre à Kinshasa, deux grandes annonces qui ne vont pas manquer de réjouir les Congolais.

Candidat et programme communs

A savoir, premièrement, la confirmation de l’identité et de l’unité de l’opposition, démentant toutes les prophéties  qui ont présenté cette dernière divisée et gangrenée par l’affrontement fratricide d’égos surdimensionnés. En termes clairs, l’opposition présentera incessamment son candidat commun à la présidentielle du 23 décembre 2018, insiste le communiqué.

Deuxièmement, l’opposition n’entend nullement, contrairement aux années précédentes, s’inscrire dans la logique du boycott des élections qui a toujours fait le lit du pouvoir. Dans la foulée, les leaders de l’opposition ont appelé le peuple congolais à rester vigilant et mobilisé et, le cas échéant, prêt à faire usage de l’article 64 de la constitution pour s’opposer à toute parodie d’élections et sauver la démocratie en péril. 

Opposition politique reçue à Johannesbourg

L’opposition entend donc rester dans sa démarche vers l’unité de ses actions mais aussi la candidature commune. Cette tendance était déjà manifeste lors de la récente rencontre des mêmes leaders à Bruxelles.

Rencontre durant laquelle il est clairement ressorti qu’en dépit des échanges aigre-doux qui ont récemment caractérisé les rapports entre certains de leurs leaders, l’opposition n’avait pas d’autre choix que de se remobiliser, d’être solidaire et de jouer sa chance pour une véritable alternance, quel que soit celui qui, demain, pourra porter ses couleurs avec pour tâche essentielle d’appliquer le programme commun.

L’opposition congolaise a été reçue, mardi dernier en Afrique du Sud, par les dirigeants de l’ANC, le parti du président Cyril Ramaphosa. Concrètement, pour ceux qui connaissent le rôle central que ce parti joue sur la scène politique sud-africaine, avec des membres du gouvernement sud-africain dirigé par Cyril Ramaphosa. Dont on dit qu’il n’a pas apprécié d’être récemment humilié par Kinshasa qui a récusé de la manière que l’on sait la nomination de son envoyé spécial Thabo Mbeki.

D’ici-là, ce qu’on peut lire en filigrane, c’est l’émergence d’un axe Bruxelles-Kinshasa-Pretoria. Il reste à savoir pour quels résultats.

Opposition : Retour à Kinshasa

Les leaders de l’UDPS (Félix Tshisekedi) et de l’UNC (Vital Kamerhe) ont regagné Kinshasa, dimanche 22 septembre dernier, après une tournée décisive à Bruxelles et à Johannesburg. Ils ont trouvé mieux d’aller se réunir aux pays de Léopold II et Nelson Mandela, du moins, pour donner la chance à Moïse Katumbi (Président d' »Ensemble pour le Changement ») et Mbussa Nyamuissi de ne pas manquer à ce rendez-vous de tous les enjeux entre leaders de l’opposition congolaise. Jean-Pierre Bemba Gombo (chairman du MLC), Moïse Katumbi, Adolphe Muzito (tenant de l’UREP), tous quatre déboutés de la course à la présidentielle à venir, pour des raisons diverses, ainsi que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, ont fait le tour des capitales Belge et Sud-africaine, afin d’échanger sur les questions de l’heure au pays de Lumumba. A trois mois de la tenue des scrutins au pays de Laurent-Désiré Kabila, ces opposants ont levé l’option déterminante de se mettre en ordre de bataille en synergie et sous conditions des préalables stratégiques.

Outre la préoccupation de la candidature commune qui taraude leurs esprits et qu’ils ont pu aborder, à l’issue de leurs rencontres respectives, la question des préalables majeurs pour leur participation au processus électoral était, également, au menu. Ils ont appelé Corneille Nangaa à extirper la machine à voter et au pouvoir de Kinshasa de décrisper le climat politique, du reste, très pollué.

Des préalables

En ce qui concerne, entre autres, la problématique de la candidature unique de l’opposition, chacun des candidats précités a été d’accord. Pour le Chairman du MLC notamment, il ne ménagera aucun effort pour prêter main forte à un autre candidat parmi les gros poissons qui sont dans la course, néanmoins, pour le compte de l’opposition. Moïse Katumbi, Adolphe Muzito et même Mbussa Nyamuissi ne trouvent pas mille peines, à cautionner cette démarche si dure soit-elle.

Dans leur synergie, tels les fils d’un même père, ces opposants contre le régime de Joseph Kabila réfutent à cor et à cri l’usage de la machine à voter lors des élections du 23 décembre prochain. Ils réclament le nettoyage du fichier électoral tel qu’accusé d’être corrompu. Ils ne font pas fis au volet décrispation politique dont la mise en œuvre demeure sélective depuis la signature, en 2016, de l’Accord du Centre Interdiocésain de Kinshasa, sous la houlette de la CENCO.

Pour eux, en effet, l’inclusivité au rendez-vous de l’horizon fin décembre 2018 est une donne importante en vue de baliser la voie des élections dont les résultats seront acceptés par tous, aussi bien à l’interne qu’à l’externe du pays. Ce, pour une alternance démocratique au sommet de l’Etat. Loin d’être des voix qui crient dans le désert, ils projettent d’ici samedi 29 septembre 2018, un meeting populaire, à l’esplanade du boulevard ‘’Triomphal’’ où ils dévoileront leur position à la population Kinoise et congolaise, en général, sur les enjeux et défis de l’heure. Des éclairés disent qu’ils n’auront pas à être surpris si, à cette occasion, ces hommes du ‘’non’’ à une parodie d’élections, rendaient public leur candidat commun aux scrutins à venir.

Le Gouverneur Kimbuta prend acte

« Je prends acte de la tenue de votre activité à cette date de 10 heures à 15 heures, sur l’espace compris entre le Boulevard Triomphal et l’Avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu », a répondu Kimbuta au courrier qui lui été adressé par le MLC, l’Ecidé, le CNB, l’UNC, l’UDPS, FCR et GR. L’Autorité Urbaine laisse le champ libre à l’Opposition pour l’organisation de cette grand’messe politique durant ce cap décisif du processus électoral. Le rendez-vous fixé par Katumbi, Bemba, Kamerhe, Félix Tshisekedi, Fayulu et autres pour ce 29 septembre aura donc lieu.

Deux ans après le meeting mémorable du lider maximo d’heureuse mémoire au Boulevard Triomphal au feu de l’impasse politico-électorale de 2016, les opposants se retrouvent devant l’opinion ainsi que face au défi de mobiliser et électriser autant que le Rassop d’antan. Quid du discours ? C’est un secret de polichinelle ! Les sujets à aborder sont plus que connus. La dynamique de l’unité de l’Opposition née à la suite de la rencontre de Bruxelles de Bemba-Katumbi-Kamerhe-Félix-Muzito va crier d’une voix les exigences d’ores et déjà lancées çà et là. Non à l’usage de la machine à voter. Nettoyage du fichier électoral. Inclusivité des élections et crédibilité du processus électoral en cours. Voilà des axes bien tracés sur lequel la machine de l’Opposition se fera un plaisir de marcher. Mais, au-delà de ces aspects, l’opinion tant nationale qu’internationale se demande si les opposants sauront faire des grandes révélations sur l’attente de l’heure ; la désignation d’un candidat commun pour la course à la présidentielle 2018. Manifestement, c’est encore tôt.

Quid de la sécurité ?

Pour rappel, c’est le 15 septembre dernier, dans un communiqué signé conjointement par Vital Kamerhe, président de l’UNC, Martin Fayulu, coordonnateur de la Dynamique de l’Opposition, Félix Tshisekedi, président de l’UDPS, Adolphe Muzito, initiateur de l’UREP, Moïse Katumbi, président d’Ensemble, Jean-Pierre Bemba, président du MLC, et Freddy Matungulu, président de Congo Na Biso, que le meeting du 29 septembre a été annoncé.

Maintenant que l’Hôtel de Ville de Kinshasa prend acte de ce meeting, il y a lieu de se demander qu’en sera-t-il de la sécurisation. L’opinion se souvient que le mardi 15 septembre 2015, à la place Sainte Thérèse dans la commune de Nd’jili, un meeting autorisé de l’Opposition avait fini en queue de poisson. Il faudra donc, à l’aube des élections à venir, éviter un bis repetita. D’où, faut-il que les organisateurs de cette grand’messe de l’Opposition comme les autorités accordent leurs violons.

(avec Eric WEMBA, KGM, et Jacques KITENGIE)

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