samedi , 7 novembre 2020
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RDC : Faiblesse de la réponse urgente au choléra dans le Sud-Kivu

Le nombre de patients atteints de choléra reçu et pris en charge depuis fin mai 2018 dans le Centre de Traitement du Choléra (CTC) de Baraka a connu une hausse importante. 554 patients y ont été soignés entre le 28 mai et le 19 août, soit une moyenne de 46 cas par semaine pendant 11 semaines. Ce qui représente près de 70% des cas de choléra rapportés dans la province par la Division Provinciale de la Santé (DPS) du Sud-Kivu sur cette période. MSF tire la sonnette d’alarme et interpelle le gouvernement Congolais sur la faiblesse de la réponse d’urgence en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement à Baraka, dans la zone de santé de Fizi, note un communiqué de cette organisation humanitaire internationale.

Selon MSF, cette réponse d’urgence des autorités rd-congolaises permettrait de prévenir et de contrôler l’épidémie de choléra en cours depuis fin mai 2018.

Trois mois après le début de l’épidémie, la réponse pour prévenir et stopper la propagation de la maladie à Baraka et aux alentours reste très largement insuffisante. La population affectée ne dispose toujours pas d’eau potable en quantité suffisante. De plus, la mobilisation des acteurs et des ressources qui leur sont nécessaires pour se coordonner et répondre à cette urgence est laborieuse.

Pour le chef de mission de MSF au Sud Kivu, Fernando Galvan « au-delà de la prise en charge médicale des patients atteints du choléra, et grâce à laquelle nous avons pu jusqu’à présent éviter des décès dans le CTC, il est urgent que la réponse à l’épidémie s’améliore en terme d’accès à l’eau potable. Cela notamment à travers la mise en place de points de chloration et des activités de promotion de la santé ». Il estime que les mesures visant à renforcer l’hygiène et l’assainissement dans la zone sont une des facettes de la réponse à l’épidémie qui ne doit pas uniquement être curative mais également chercher à prévenir la transmission et la propagation. 

Ce qui inquiète MSF  » des possibles conséquences de ce manque de réponse, alors que cette situation risque de continuer de se dégrader et d’impacter les zones de santé environnantes « . C’est dans cette optique que « MSF interpelle les autorités et les acteurs humanitaires sur l’urgente nécessité d’une réponse forte pour permettre à la population d’accéder durablement à l’eau potable et aux services d’hygiène et d’assainissement nécessaires pour stopper la propagation de la maladie. La réponse au choléra devrait, de plus, être adaptée au statut endémique de la province et ne pas commencer à se mettre en place seulement après le déclenchement d’une épidémie « . 

« Sans ces mesures urgentes poursuit la source, les habitants de Baraka continueront d’être exposés à répétition à cette maladie dangereuse mais évitable qui surcharge le système de santé déjà fragilisé par l’insécurité, le manque de moyens et les difficultés d’accès « . 

Cette épidémie de choléra qui sévit à Baraka, précise MSF, fait de cette province du Sud-Kivu la deuxième plus affectée dans le pays après le Kasaï Oriental depuis le début de l’année.

MSF travaille en collaboration avec le Bureau Central de la Zone (BCZ) de Santé de Fizi depuis 2003. Elle supervise les activités et fournit un appui technique et matériel aux structures de santé de la zone pour une meilleure prise en charge des patients. C’est notamment le cas pour le CTC de Baraka que l’organisation appuie toute l’année à cause du caractère endémique du choléra dans la province. 

CE QU’IL FAIT CONNAITRE SUR LE CHOLERA

Le choléra est une infection intestinale aiguë très contagieuse due à une bactérie-Vibrio Cholerae- présente dans les eaux sales ou stagnantes. 

La contamination est orale, d’origine fécale, et peut se faire par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés. La maladie commence par des nausées, des vomissements et de fortes diarrhées aqueuses. La quantité de liquide éliminé peut atteindre plusieurs litres par jour, ce qui provoque une déshydratation rapide. 

(avec Dina BUHAKE)

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