À moins de quatre mois de la tenue des élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo, des inquiétudes persistent. Malgré l’intransigeance et l’arrogance qui caractérisent ceux qui ont la charge d’organiser les élections, rien ne rassure quant à un atterrissage en douceur du processus électoral.
D’une part, l’on s’inquiète de l’arrogance qui caractérise le staff dirigeant de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ; d’autre part, les promesses non tenues de ceux qui se sont engagés à financer entièrement le processus électoral, sans compter les dilatoires initiés pour retarder malignement le processus électoral.
Si l’on doit considérer le taux de décaissement des fonds destinés à l’organisation des élections, selon les chiffres rendus publics par les Organisations de la Société civile, on comprend tout de suite qu’il n’y a aucune volonté de la part de Kinshasa d’organiser des élections libres, crédibles, inclusives, indépendantes et apaisées.
L’utilisation de la fameuse machine à voter à laquelle s’accroche la Commission électorale nationale indépendante ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la classe politique. Et si chacun continue de camper sur sa position, on ne peut s’attendre qu’à un fiasco.
Autre mauvais signe, l’invalidation de certains candidats à la présidentielle et aux législatives dans des conditions que d’aucuns ne cessent de qualifier d’arbitraires. Ce qui étale le caractère partial de la Centrale électorale qui, visiblement, a déjà choisi son camp.
Qu’à cela ne tienne, le peuple congolais n’a aucune raison de désespérer, surtout quand on sait qu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Si réellement les politiques congolais se soucient des pauvres populations, ils n’ont qu’à prendre conscience, mettre de côté leurs divergences et ne considérer que l’intérêt supérieur de la Nation. Le Congolais meurtri a beaucoup souffert. Il ne peut, en aucun cas, continuer à accepter l’inacceptable.
Union Européenne (EU) recommande un consensus sur la machine à voter
L’UE reste disposée à appuyer le processus électoral en concertation avec les acteurs congolais concernés et continuera de travailler en étroite coopération avec les pays de la région, l’Union Africaine, la SADC et les Nations Unies qui peuvent jouer un rôle essentiel dans le chemin vers les élections’’, déclare son Porte-parole, dans un communiqué signé depuis Bruxelles.
Mais, pour y arriver, l’UE revient, une fois de plus, sur la nécessité de la mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre et la résolution 2409 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui, selon elle, appellent à un processus véritablement inclusif qui puisse aboutir à des élections crédibles, transparentes et pacifiques, facteurs indispensables pour arriver à un résultat accepté par toutes les parties et à une stabilisation durable en RDC.
Concrètement, l’UE recommande, pour ce faire, l’ouverture de l’espace politique et démocratique, le respect des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales et la mise en œuvre des « mesures de décrispation » restent nécessaires pour le succès des élections. A un niveau plus technique, la publication de la liste électorale finale, la mise en œuvre des recommandations de l’OIF ainsi que la définition d’un consensus autour de l’utilisation de la “machine à voter” sont également des éléments essentiels pour la bonne conduite du scrutin. Il y a lieu de découvrir, in extenso, ce communiqué de l’UE.
(avec lePotentiel)
DÉCLARATION DU PORTE-PAROLE DE L’UNION EUROPÉENNE (UE) SUR LE PROCESSUS ÉLECTORAL EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE CONGO (RDC)
Bruxelles, 30/08/2018
La publication par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de la RDC de la liste provisoire des candidats aux élections constitue une nouvelle étape clé vers le scrutin du 23 décembre 2018.
Elle fait suite à la décision du président Joseph Kabila de ne pas se présenter comme candidat, dans le respect de la Constitution.
Six candidats présidentiels, contestant leur exclusion de la liste, ont toutefois introduit des recours auprès de la Cour Constitutionnelle. Les décisions de la Cour seront cruciales afin de renforcer la confiance dans le processus électoral. La Cour ainsi que la CENI doivent agir en toute transparence et impartialité conformément à la législation congolaise.
L’accord politique de la Saint Sylvestre et la résolution 2409 du Conseil de sécurité des Nations Unies appellent à un processus véritablement inclusif qui puisse aboutir à des élections crédibles, transparentes et pacifiques, facteurs indispensables pour arriver à un résultat accepté par toutes les parties et à une stabilisation durable en RDC.
Par ailleurs, l’ouverture de l’espace politique et démocratique, le respect des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales et la mise en œuvre des « mesures de décrispation » restent nécessaires pour le succès des élections. A un niveau plus technique, la publication de la liste électorale finale, la mise en œuvre des recommandations de l’OIF ainsi que la définition d’un consensus autour de l’utilisation de la “machine à voter” sont également des éléments essentiels pour la bonne conduite du scrutin.
L’UE reste disposée à appuyer le processus électoral en concertation avec les acteurs congolais concernés et continuera de travailler en étroite coopération avec les pays de la région, l’Union Africaine, la SADC et les Nations Unies qui peuvent jouer un rôle essentiel dans le chemin vers les élections.
Maja KOCIJANCIC
Spokesperson for Foreign Affairs and Security Policy/European Neighbourhood Policy and Enlargement Negotiations
Daniel PUGLISIPress Officer for Humanitarian Aid and Crisis Management