samedi , 7 novembre 2020
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Dégradation de l’enseignement : La RDC se verra dans l’obligation d’importer les cadres

Nous assistons chaque jour année qui passe à la dégradation continue de la qualité de l’enseignement et donc mécaniquement à la baisse du niveau des élèves. Et forcément à celui des étudiants. Si rien n’est fait, le pays se verra dans l’obligation d’importer les cadres. Lorsque le réservoir de la dernière génération qui a eu la chance d’étudier normalement aura fini de fournir ses cerveaux. Il est donc plus que temps que les pouvoirs publics refassent de l’enseignement la priorité des priorités. Non dans les discours, mais dans les actes. Cela passe à la fois par une vraie requalification des conditions de vie et de travail de l’enseignant et par l’adaptation de l’enseignement aux réalités congolaises ainsi qu’aux impératifs de la compétitivité internationale.

Depuis une trentaine d’années, les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent. Comme deux gouttes d’eau. Pour les journalistes, quoi de plus facile ! Il suffit d’actualiser la chronique de l’année précédente et l’article de presse est prêt.

Il n’y a donc pas meilleur marronnier que la chronique sur la rentrée des classes. Et ce, sous tous les angles.

Du point de vue des parents qui disent dans toutes les langues -avec raison- toutes leurs peines pour préparer et assurer la rentrée scolaire de leurs enfants. Fournitures scolaires, inscription ou… réinscription, minerval, contribution des parents etc. Le tout au taux du jour. La mer à boire pour la majorité de pères de familles rd congolaises confrontées déjà à la survie quotidienne.

Du côté des enseignants, mêmes revendications. Même menace de ne pas reprendre le chemin de l’école à la rentrée. Là aussi, au regard du salaire de l’enseignant, nos instituteurs ont mille fois raison de ne pas être particulièrement enthousiastes au seuil de chaque année scolaire. Même si cette période, là aussi c’est une constante, constitue « la haute saison » pour certains promoteurs d’écoles privées.

Alors, devrions-nous nous contenter de la mise à jour de la chronique sur la rentrée des classes ? Ce serait tentant dans un pays où les défis du tube digestif font de l’immédiateté l’unique horizon.

Et pourtant, nous assistons chaque jour année qui passe à la dégradation continue de la qualité de l’enseignement et donc mécaniquement à la baisse du niveau des élèves. Et forcément à celui des étudiants. Si rien n’est fait, le pays se verra dans l’obligation d’importer les cadres. Lorsque le réservoir de la dernière génération qui a eu la chance d’étudier normalement aura fini de fournir ses cerveaux.

Il est donc plus que temps que les pouvoirs publics refassent de l’enseignement la priorité des priorités. Non dans les discours, mais dans les actes.

Cela passe à la fois par une vraie requalification des conditions de vie et de travail de l’enseignant et par l’adaptation de l’enseignement aux réalités congolaises ainsi qu’aux impératifs de la compétitivité internationale. Chers candidats à la présidentielle, à vos offres politiques !

LES ENFANTS DOIVENT ÊTRE TENUS À L’ÉCART DE DIFFÉRENTES INTRIGUES POLITIQUES

Après deux mois de vacances, les élèves et écoliers en République Démocratique du Congo (RDC), reprennent le chemin de l’école lundi 3. Quelques jours auparavant, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire (EPS), Gaston Musemena, avait rassuré que la rentrée allait être effective à travers tout le territoire national. Comme pour dire, la date du 3 septembre fixée pour la reprise des cours, concerne toutes les écoles. Y compris celles des provinces du pays où existent encore quelques poches d’insécurité. A l’instar du Nord-Kivu.

Sur le plan socioéconomique, la rentrée scolaire 2018-2019 ressemble à celles des années antérieures. La plus grande caractéristique reste les plaintes des parents qui, pour la plupart, déclarent ne pas être prêts pour envoyer leurs enfants dès ce lundi à l’école. Si certains évoquent des difficultés à faire face à la très longue liste de fournitures scolaires exigées, certains brandissent le manque de moyens financiers pour payer les premiers acomptes des frais scolaires, demandés plusieurs semaines avant même la rentrée scolaire. Et dire que chaque année, il en a toujours été ainsi. Mêmes réalités socioéconomiques, mêmes plaintes des parents. Mêmes revendications des enseignants.

Cependant, sur le plan purement politique, l’année scolaire 2018-2019 démarre ses activités dans un environnement particulier. Un contexte politique hyper-sensible, essentiellement dominé par les préparatifs des élections générales du 23 décembre prochain. Donc, dans un peu plus de trois mois. D’ores et déjà, certains mouvements associatifs acquis à la cause de l’Opposition, semblent n’avoir attendu que cette reprise des enseignements dans le secteur de l’EPSP, pour dérouler leurs agendas. Le tout, dans le dessein de perturber le bon déroulement des activités scolaires. A ce sujet, l’on apprend déjà qu’un mouvement citoyen serait en passe d’organiser, aujourd’hui lundi, une manifestation de rue de nature à perturber la rentrée scolaire !

Sanctuariser les milieux scolaires

De même pour le processus électoral en cours que tous souhaitent apaisé, les partenaires du système éducatif en RD Congo plaident pour une année scolaire 2018-2018 dépouillée de toutes manipulations politiques et politiciennes. « A l’instar des Forces armées de la RD Congo (FARDC), de la Police nationale congolaise (PNC), nos écoles doivent être apolitiques. Entant que creuset du savoir, nos milieux scolaires doivent rester dans les limites de leur mission première, celle de former, d’éduquer et d’instruire l’enfant. Pas plus »,conseille un spécialiste.

Plus qu’une simple exhortation, la dépolitisation des écoles, et donc des élèves, doit être considérée comme un impératif sur lequel nul acteur politique ne saurait transiger. Ici, l’expression « sanctuarisation » des milieux scolaires ne serait sans doute pas excessive. A juste titre, les écoles doivent être considérées comme des lieux « saints » et non pas comme des cibles de toute manip politicienne. Sinon, comment peut-on prétendre rêver d’une RD Congo plus forte dans les années à venir, si ceux qui sont censés prendre la relève demain, n’ont pas été suffisamment outillés ? Comment peut-on dire que la jeunesse d’aujourd’hui est l’avenir du pays ou l’espoir de demain, si on ne laisse pas à cette même jeunesse le temps d’étudier normalement ? Ne serait-on pas là, devant deux situations antinomiques ?

Le souhait de plus d’un parent est que l’année scolaire qui commence, soit épargnée de tous les avatars du genre de ceux observés durant les années antérieures. Ces années-là où on a vu les élèves et les écoles, associés malgré eux, à un mot d’ordre politique. Pendant les deux mois de vacances, en tout cas, il n’y a eu ni journée ville morte ni appel à une quelconque manifestation de rue. Comme qui dirait, ce démon a été lui aussi en vacances et pourrait reprendre du travail dès ce mois de septembre, au même moment que les professionnels de la craie.

Des perturbations qui impactent la qualite de l’enseignement

Perturber une année scolaire entraine inévitablement la perturbation du calendrier scolaire. Les 222 jours prévus pour le déroulé de l’ensemble du programme, en reçoivent un grand coup. Ce qui impacte négativement la qualité même de l’enseignement.

Tout le problème, cependant, c’est que les principales victimes de ces agitations à l’effet des intrigues politiciennes, sont les mêmes parents qui qui peinent à scolariser leurs enfants admis dans les différents établissements scolaires du pays. L’expérience atteste que la plupart des auteurs de ces manipulations qui prennent pour cible les milieux scolaires, envoient leurs enfants étudier normalement en Afrique du Sud, en Europe ou encore aux USA.

Compte tenu de cette réalité qui n’échappe à personne, les acteurs politiques, toutes tendances confondues, ont le devoir de laisser les enfants des parents  » pauvres  » restés au pays, apprendre les enseignements en toute quiétude. Tout bien considéré, une conscience républicaine s’impose à toute la classe politique.

(José NAWEJ, Laurel KANKOLE)

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