samedi , 7 novembre 2020
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Présidentielle : Adolphe MUZITO ne s’avoue pas vaincu

Écarté de la course présidentielle, au terme de la décision rendu dans la nuit du vendredi 24 août par la Céni, Adolphe Muzito ne baisse pas les bras. Il était samedi dernier devant la presse pour dévoiler ce qu’il a qualifié d’un « plan diabolique » monté dans les officines de la majorité au pouvoir pour disqualifier de sérieux challengers à la course présidentielle du 23 décembre 2018. Il faut écarter tous les obstacles à la victoire de Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du président Kabila à la présidentielle du 23 décembre 2018. C’est la tactique choisie par la majorité au pouvoir qui, pour y parvenir, se sert de son bras séculier, la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

C’est au nom de l’Union pour la République (Urép) qu’Adolphe Muzito s’est présenté à la présidentielle de décembre 2018. Pourtant, c’est sous une fallacieuse étiquette Palu qu’il a été invalidé dans la nuit du vendredi par la Céni (Commission électorale nationale indépendante). Quoi qu’écarté de la course présidentielle, le Premier ministre honoraire ne s’avoue pas vaincu. Il promet de relancer toutes les voies légales pour rentrer dans ses droits, estimant que son exclusion est plus politique que judiciaire. Il ne se gêne pas de nommer le tireur des ficelles qui, selon lui, n’est autre que le président Joseph Kabila qui « élimine les candidats sérieux l’un après l’autre » pour laisser la voie libre à son dauphin, Ramazani Shadary.

Écarté de la course présidentielle, au terme de la décision rendu dans la nuit du vendredi 24 août par la Céni (Commission électorale nationale indépendante), Adolphe Muzito ne baisse pas les bras. Il était samedi dernier devant la presse pour dévoiler ce qu’il a qualifié d’un « plan diabolique » monté dans les officines de la majorité au pouvoir pour disqualifier de sérieux challengers à la course présidentielle du 23 décembre 2018.

Il faut écarter tous les obstacles à la victoire de Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du président Kabila à la présidentielle du 23 décembre 2018. C’est la tactique choisie par la majorité au pouvoir qui, pour y parvenir, se sert de son bras séculier, la Commission électorale nationale indépendante (Céni). En effet, la majorité, aidée dans cette entreprise par la Céni, ne s’encombre pas de précautions. Tout se fait suivant la stratégie mise en place. Toutes les candidatures sérieuses sont éliminées les unes après les autres à chaque étape du processus, a accusé le candidat à la présidentielle, Adolphe Muzito.

À l’instar de Katumbi…

Le charismatique ex-gouverneur du Katanga et leader d’Ensemble pour le changement, Moïse Katumbi, a été le premier à subir les effets de l’arbitraire.

Par tous les moyens, le président Kabila et les siens ont tout fait pour l’empêcher de retourner dans son pays.

Procès sur procès, condamnations fantaisistes, fermeture des frontières, etc. Rien n’est laissé au hasard.

Conséquence, il a été mis dans l’impossibilité de déposer sa candidature à la présidentielle. Puis vint le tour de Jean-Pierre Bemba. Dans cette stratégie révélée par Mfumumpa, il ne fallait pas procéder de la même manière.

Lui, a été autorisé à franchir les frontières congolaises. Des facilités lui ont été accordées : passeport, autorisation d’atterrissage, escorte assurée par un général de la police, démonstration de popularité, etc. Cette embellie avait pour but de faire différemment les choses et ainsi ne pas l’éliminer de la même manière que Katumbi.

C’est la Céni qui s’est chargé de « l’abattre », en invalidant sa candidature au motif qu’il serait condamné pour subornation de témoins par la CPI. Et pourtant la loi est claire, l’irrecevabilité vise tout candidat condamné pour acte de corruption. Plus précis, cette condamnation doit être irrévocable, c’est-â-dire non susceptible de recours. Or, Bemba n’est pas définitivement condamné.

La CPI a même renvoyé l’affaire au niveau de la première instance. Les avocats de Bemba ont introduit des recours jugés recevables puisque leur client ayant été acquitté dans l’affaire principale. Donc il n’y a pas condamnation définitive. Marchant sur les cadavres des textes, Kabila et les siens ont invalidé carrément sa candidature.

… le pouvoir écarte de sérieux candidats à la course

« Ils ont très peur de Muzito. Ils savent pourquoi », a tempêté Muzito, calé dans les chiffres et les théories économiques liées aux finances publiques. Le motif utilisé est celui de considérer qu’il y avait conflit d’intérêts entre Muzito et son ancien parti politique, le Palu. Mais des pièces versées au dossier de candidatures ne laissent aucune chance à l’imposture de la Céni.

Que dire alors du candidat du FCC, Emmanuel Ramazani Shadary ? La jurisprudence montée de toutes pièces par la Céni sur Muzito ne s’appliquerait-elle pas sur le dauphin de Joseph Kabila ?

Dans l’opinion, les commentaires vont dans tous les sens.

Secrétaire permanent du PPRD, c’est sous l’étiquette « Indépendant » que Ramazani Shadary s’est présenté à la présidentielle, sans avoir préalablement renoncé à ses fonctions au sein du parti présidentiel. Le dauphin de Kabila ne s’est pas non plus mis d’accord avec son parti avant de se lancer dans la course présidentielle. Ne pourrait-on pas reprocher à Ramazani Shadary ce « conflit d’intérêt » avec son parti, le PPRD, comme la Céni semble l’avoir évoqué pour le cas Muzito ? C’est tout le problème.

À ce jour, il est établi qu’Adolphe Muzito ne s’est pas présenté à la présidentielle sous un quelconque mandat du Palu, dont il était d’ailleurs démissionnaire quelques jours auparavant.

En effet, dans ce dossier, on peut voir une lettre de prise d’acte de sa suspension pour une durée indéterminée cela après une précédente exclusion temporaire de trois ans! Une sanction qui n’existe que dans la tête de la direction affairiste du parti lumumbiste unifié (Palu). Cette direction affairiste soumis servilement au président Kabila ignore tout des intérêts du Palu qui a perdu sa ligne et serait sur le point de disparaitre complètement de la surface politique.

Muzito accuse carrément le président Kabila d’être le destructeur des partis politiques. Pour le cas du Palu, au lieu d’enlever des plumes, il a détruit la tête, rendant impossible toute possibilité de faire renaitre ce parti.

La Céni a volontairement refusé de lire la lettre de démission de Muzito déposée à sa cellule conformément aux statuts. Suspendu à durer indéterminée, Muzito a tiré toutes les conséquences, en déposant sa lettre de démission. Puis il a présenté sa candidature sous le label de l’Union pour la République (Urep). Le candidat du Palu étant Antoine Gizenga notoirement présenté comme une candidature de la honte pour la majorité et la direction affairiste qui exhibe ainsi un grand-père de 94 ans, l’exposant à une sortie peu honorable.

Cette lettre qui coupe tout lien juridique entre le Palu et Muzito suffit à elle seule pour que la Céni ne se couvre pas d’un tel discrédit. Muzito qui n’était plus qu’un simple membre ne pouvait démissionner qu’à sa cellule de base dénommée « Yandi ve, yandi kaka », conformément aux textes de ce parti. Mais les cellules ont été instruites pour ne pas accuser réception dudit document. Et, pour ne pas faire les choses à moitié, Muzito a recouru à un huissier de justice afin de constater le refus et faire accréditer la lettre. Ce qui fut fait.

Avec sa lettre de démission en main, Adolphe Muzito qui accuse personnellement le président Kabila, en appelle à la mobilisation populaire pour que les élections puissent être réellement démocratiques et inclusives. Il prévient que dans cette stratégie, les prochaines victimes sont connues, à savoir d’autres candidats sérieux de l’opposition comme Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Vital Kamerhe, etc.

(lePotentiel)

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