samedi , 7 novembre 2020
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Léon Kengo Wa Dondo (au milieu) et Aubin Minaku (droite), respectivement présidents du Sénat et de l'assemblée en RDC.
Léon Kengo Wa Dondo (au milieu) et Aubin Minaku (droite), respectivement présidents du Sénat et de l'assemblée en RDC.

Léon KENGO : Volte-face contre « Joseph KABILA »

L’interview accordée mardi à la RFI n’a surpris que ceux qui ne le connaissent pas réellement. A-t-on perdu de vue que Léon Kengo a toujours eu ce flair d’être présent à tous les grands rendez-vous politiques du pays ? En bon caméléon et spécialiste de retournements des vestes, il va passer dix ans à la tête de la chambre haute du Parlement sans émettre la moindre critique sur les méthodes de gestion calamiteuse de la chose publique par le régime au pouvoir auquel il vient de tourner le dos sans vergogne ni honte. Avec cette volte-face contre Joseph Kabila observée mardi lors de son interview à la RFI, l’on comprend que c’est toujours par le même stratagème que Léon Kengo parvient souvent à revenir au pouvoir. Hier, c’était suite à la « mort » du MPR-Parti Etat en 1990 et aujourd’hui, flairant la chute annoncée du régime de Joseph Kabila, l’homme de la rigueur fait un appel du pied en direction de la vraie opposition qui a le vent en poupe, malgré les manœuvres dilatoires de certains de ses ténors qui n’ont toujours pas compris les signes du temps.

Pour une volte-face, c’en est bien une et pour une énième fois. En même temps la sortie médiatique de mardi matin sur RFI de l’homme de la rigueur apparait comme un véritable appel de pied en direction de l’opposition. Laquelle doit faire attention pour ne plus subir les frasques de cet homme qui a déjà flairé la fin d’un régime qu’il aura servi durant dix ans sans émettre la moindre critique sur tant des violations de la constitution, des crimes de guerre et contre l’humanité commis par les éléments du régime aujourd’hui aux abois, qui a perdu tous les repères et navigue à vue.

Trois fois premier ministre sous la deuxième République (1982-1986 ; 1989-1990 et 1994-1997), cet homme qui dispose d’un flair remarquable, d’un riche carnet d’adresses et des réseaux financiers et sociopolitiques enviables en RDC comme ailleurs, a gravi tous les échelons depuis sa chaise de commis de parquet à Mbandaka, puis à Kinshasa jusqu’au siège de président du Sénat à ce jour.

Présent à tous les grands rendez-vous politiques du pays

L’interview accordée mardi à la RFI n’a surpris que ceux qui ne le connaissent pas réellement. A-t-on perdu de vue que Léon Kengo a toujours eu ce flair d’être présent à tous les grands rendez-vous politiques du pays ? A part les Négociations politiques inter congolaises de Sun City en 2002-2003, l’homme de la rigueur a d’abord participé à l’historique Conférence Nationale Souveraine, puis au Haut Conseil de la République- Parlement de Transition ou HCR-PT.

De retour d’un exil de quatre ans en Europe, il allait fréquenter pendant quelques mois les rangs de l’opposition politique sous la bannière de Jean-Pierre Bemba qui lui permit de gagner haut la main le siège de président du Sénat. Il ne faut pas oublier l’appui discret de ses réseaux extérieurs intéressés par les pillages des ressources naturelles du Congo.

En bon caméléon et spécialiste de retournements des vestes, il va passer dix ans à la tête de la chambre haute du Parlement sans émettre la moindre critique sur les méthodes de gestion calamiteuse de la chose publique par le régime au pouvoir auquel il vient de tourner le dos sans vergogne ni honte.

Concertations politiques du Palais du Peuple

Il y a quatre ans et demi, c’est-à-dire à partir du mois de septembre jusqu’à octobre 2013, le régime au pouvoir va lancer les concertations politiques du Palais du Peuple. Léon Kengo va y prendre part de façon visible et significative, sachant pourtant d’avance que c’était une stratégie pour ne pas organiser les élections à la fin du mandat constitutionnel de Joseph Kabila tel que prévu par la constitution de la République. C’est le début de « glissements », un terme alors utilisé par la classe politique et qui va enrichir le dictionnaire sociopolitique congolais.

Usant et abusant de multiples subtilités et manœuvres oratoires, Léon Kengo va éviter de lancer la moindre critique sur cette période alors que visiblement, le régime au pouvoir venait d’inaugurer une stratégie diabolique pour se maintenir au pouvoir en violation de la constitution et surtout de l’Accord de la Saint Sylvestre.

Qui oublie que Léon Kengo s’était fait remarquer par un silence coupable face aux tripatouillages et manipulations électorales perpétrées par la CENI de l’inoubliable Pasteur Ngoyi Mulunda. Alors que Le cardinal Laurent Monsengwo venait de déclarer haut et fort que ces élections ne reflètaient ni la vérité ni la justice.

Fausse rupture avec Mobutu

On rappelle que c’est au niveau du HCR-PT que le clan dirigé par Léon Kengo va manipuler ce parlement avec le bal des chauves sous la bannière de l’USORAL (USOR et Alliés). Où, grâce à ses réseaux et des manœuvres politiciennes, profitant surtout de la distraction et de la naïveté qui ont toujours caractérisé les ténors de la vraie opposition pacifique, il parvint à leur ravir la primature. Et bien entendu, avec la complicité du régime corrompu du MPR-Parti Etat au sein duquel il avait exercé pendant longtemps de haute fonction, notamment trois fois comme premier ministre, c’est-à-dire 982-1986, 1989-1990 et enfin 1994-1997.

Avec cette volte-face contre Joseph Kabila observée mardi lors de son interview à la RFI, l’on comprend que c’est toujours par le même stratagème que Léon Kengo parvient souvent à revenir au pouvoir. Hier, c’était suite à la « mort » du MPR-Parti Etat en 1990 et aujourd’hui, flairant la chute annoncée du régime de Joseph Kabila, l’homme de la rigueur fait un appel du pied en direction de la vraie opposition qui a le vent en poupe, malgré les manœuvres dilatoires de certains de ses ténors qui n’ont toujours pas compris les signes du temps.

Parions que l’objectif inavoué de cet homme aux multiples facettes consiste à réussir le coup de revenir au pouvoir pour éviter de réponde de certains dossiers sulfureux où il a trempé durant sa carrière politique riche et variée. Dossier à suivre.

AMNISTIE : MOÏSE KATUMBI NON DEMANDEUR

Après la sortie médiatique de Léon Kengo wa Dondo sur les antennes de RFI (Radio France Internationale), avec un accent particulier sur l’exclusion de Moïse Katumbi du processus électoral, le précité a répliqué par le biais d’une conférence de presse qu’il a animée le mercredi 21 août au siège de l’Ensemble, à Bruxelles, en Belgique.

Selon notre confrère Cheik Fita, l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga a rejeté catégoriquement la proposition du président du Sénat de le voir solliciter une amnistie auprès du Chef de l’Etat. Il a également décliné  toute offre de grâce présidentielle, au motif que les faits pour lesquels il est poursuivi sont « politiques ».

Moïse Katumbi a brandi, pour ce faire, l’argumentaire selon laquelle il ne se reconnaît coupable dans aucun des dossiers judiciaires mis à charge. A son avis, la suggestion du numéro un de la Chambre haute du Parlement allant dans le sens d’une demande d’amnistie confirme le caractère politique de tous les procès « fabriqués » contre lui par le pouvoir en place à Kinshasa.

S’agissant précisément des dossiers judiciaires dans lesquels il serait impliqué, à savoir ceux en rapport avec la « spoliation immobilière », le « recrutement des mercenaires », le « financement d’un mouvement rebelle en Ituri », la « double nationalité » et la « falsification de passeport », Moïse Katumbi les a tous versés dans la stratégie arrêtée par la Majorité Présidentielle pour le disqualifier de la course à la présidentielle de décembre 2018.

Concernant la spoliation immobilière, il a fait savoir qu’il n’a jamais hérité de quoi que ce soit et qu’il a bâti sa fortune à la sueur de son front. A cet effet, il a demandé à ceux qui l’accusent de tous les péchés du monde de justifier l’origine de leurs avoirs, qu’il soutient découler des « biens mal acquis », ainsi que l’ont révélé les dossiers de « Panama papers ».

Parlant de la controverse qui bat son plein dans la famille politique du Chef de l’Etat au sujet de ses origines, le président de l’Ensemble a mis tous ceux qui le diabolisent au défi d’apporter la preuve de sa nationalité étrangère. Selon lui, ouvrir le dossier de la « double nationalité », c’est ouvrir la boite de Pandore car de nombreuses personnalités présentes dans les institutions de la République sont porteuses d’une nationalité étrangère.

Moise Katumbi a indiqué, à l’occasion, que ses malheurs remontent à décembre 2014, quand il avait évoqué, au cours d’une réunion publique, son refus et celui du peuple congolais d’accepter un «Troisième faux penalty », alors qu’il était encore membre à part entière du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie).

Il se réjouit, quatre ans après, d’avoir vu juste car le Chef de l’Etat a fini par jeter l’éponge, sous les pressions internes et externes, en renonçant à l’idée de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel. Il a souligné, au passage, que si Joseph Kabila avait, à l’époque, fixé tout le monde sur son avenir politique, il aurait épargné au pays des martyrs de la démocratie (Thérèse Kapangala, Rossy Tshimanga et des centaines d’anonymes), des exilés internes et externes, des détenus politiques, des pillages, des victimes de tortures, viols et autres traitements inhumains et dégradants, etc.

Enfin, le président de l’Ensemble a réitéré le mobile principal de son combat politique, à savoir la tenue d’élections inclusives, libres, transparentes et apaisées, en vue de l’alternance démocratique au sommet de l’Etat.

(F.M., Kimp et lePhare)

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