samedi , 7 novembre 2020
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Moise KATUMBI devant les journalistes.
Moise KATUMBI devant les journalistes.

Présidentielle : Moïse KATUMBI n’est pas totalement vaincu

Le fait pour le président Joseph Kabila d’avoir désigné un dauphin à la présidentielle est une première bataille gagnée dans la voie de l’alternance démocratique, a noté Moïse Katumbi au cours de la conférence de presse qu’il a animée, le mardi 21 août 2018, à Bruxelles, en Belgique. Même si sa dernière tentative de regagner la République Démocratique du Congo (RDC) s’est soldée par un déploiement impressionnant des forces de l’ordre autant à Lubumbashi qu’au poste frontière de Kasumbalesa, Katumbi promet de rentrer en RDC pour se présenter à la présidentielle.

Bien qu’écarté momentanément du processus électoral, le leader d’Ensemble pour le changement, Moïse Katumbi, ne se considère pas totalement vaincu. A trois mois des échéances électorales, il garde encore l’espoir de concourir à la course présidentielle. Au moment où Léon Kengo animait son show médiatique, mardi dernier sur RFI, Moïse Katumbi se trouvait devant la presse dans son quartier général de Bruxelles. Sa détermination est restée intacte. Il se félicite de la première bataille gagnée, celle qui a mis une croix sur le « 3ème pénalty ». D’autres sont inscrits dans son agenda. Il promet de se battre jusqu’au bout pour « des élections libres et inclusives en République démocratique du Congo ».

Le 23 décembre 2014 à Lubumbashi, alors gouverneur de l’ex-province du Katanga, Moïse Katumbi lançait une métaphore devenue désormais célèbre.

« Non au 3ème faux pénalty », avait alors lancé Moïse Katumbi,  consacrant ainsi son divorce d’avec la Majorité présidentielle dont il était l’un des membres influents. Depuis lors, Katumbi revendique le respect strict de la Constitution.

Le fait pour le président Joseph Kabila d’avoir désigné un dauphin à la présidentielle est une première bataille gagnée dans la voie de l’alternance démocratique, a noté Moïse Katumbi au cours de la conférence de presse qu’il a animée, le mardi 21 août 2018, à Bruxelles, en Belgique.

Très détendu devant la presse, le leader d’Ensemble pour le changement ne s’avoue pas vaincu. Même si sa dernière tentative de regagner la RDC s’est soldée par un déploiement impressionnant des forces de l’ordre autant à Lubumbashi qu’au poste frontière de Kasumbalesa, Katumbi promet de rentrer en RDC pour se présenter à la présidentielle.

« Le 3ème faux pénalty n’a pas été tiré »

« Je suis très heureux parce qu’aujourd’hui le troisième faux penalty n’a pas été marqué. J’ai parlé de ça le 23 décembre 2014 à Lubumbashi et j’étais encore gouverneur. Aujourd’hui, M. Kabila a choisi son Dauphin. Pour moi c’est une grande joie parce qu’il n’a pas pu marquer le troisième faux pénalty», a-t-il lancé, considérant qu’il s’agit là d’un pas important dans la voie qui mène vers l’alternance démocratique.

Son combat, dit-il, se réduit à ce que le peuple congolais a droit à des élections libres et inclusives. « Je me battrai pour avoir des élections libres et inclusives en République démocratique du Congo », a-t-il déclaré, quoi que condamné à l’exil par toutes sortes de manœuvres dilatoires déployées par la majorité au pouvoir.

Le leader d’Ensemble est bien droit dans ses bottes. « Le problème le plus important aujourd’hui, c’est la tenue des élections crédibles, inclusives, transparentes et l’alternance à la tête du pays ».

Et lorsque Kinshasa redouble d’ardeur, à l’image de ce dernier mandat international lancé contre lui, Katumbi temporise. « Cet acharnement judiciaire me donne de la force pour continuer. Je suis un battant ». Et d’enchaîner : « Je suis un homme de défi… Le mandat international, c’est de la distraction parce qu’ils ne savent pas comment organiser les élections. Ils veulent distraire la population pour dire que Moise Katumbi est arrêté ».

Une pique à Léon Kengo

Si Moïse Katumbi salue les dernières déclarations de Léon Kengo, président du Sénat, qui a exprimé sur les antennes de RFI son souhait de le revoir en RDC pour postuler à la présidentielle, le leader d’Ensemble exclut cependant l’hypothèse de solliciter une quelconque amnistie auprès du président Kabila.

« Moïse Katumbi n’a pas besoin d’être amnistié parce que je n’ai rien fait », rétorque Katumbi. S’il y a une démarche à faire, suggère le président d’Ensemble, c’est plutôt celle de lui dire de mettre fin à tous les procès politiques montés contre lui.

« Le président Kengo a bien souligné (au cours de son interview accordée à RFI) que c’étaient des procès politiques. Je demanderai à Monsieur Kabila, parce que ce sont ses propres procès, de les abandonner. Moïse Katumbi n’a pas besoin d’être amnistié parce que je n’ai rien fait. Le rapport des évêques sur ces procès lors du dialogue de la Saint-Sylvestre a démontré que c’étaient des mascarades. Moïse Katumbi n’a rien fait ».

Il se félicite par ailleurs que le président du Sénat ait insisté sur l’inclusivité des élections. « Le président Kengo a parlé de l’inclusivité des élections, il n’a pas parlé que de Moïse Katumbi, il a aussi parlé d’autres candidats. Moi je ne suis pas d’accord qu’on puisse exclure d’autres candidats parce que la machine est en marche chez nous au pays », rétorque Katumbi.

Nationalité, spoliation d’immeubles, candidat unique de l’opposition…

Quant à la présumée nationalité italienne que lui attribue le pouvoir en place à Kinshasa, à côté d’une pseudo affaire de spoliation d’un immeuble à Lubumbashi pour lequel il a été condamné par une décision inique du tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo, Katumbi ne décolère pas. Il pense plutôt que Kinshasa, à court d’arguments, cherche des poux dans la tête d’un chauve. Pour tous ces dossiers cousus de fil blanc que la majorité au pouvoir sort régulièrement des égouts, le leader d’Ensemble pense que c’est de « la distraction ».

Y aura-t-il un candidat unique de l’opposition ? Moïse Katumbi ne s’y oppose pas. « Nous y travaillons », rassure-t-il.

De cette conférence de presse, concomitamment organisée avec la sortie médiatique du président du Sénat sur RFI, Moïse Katumbi a plutôt opté pour une attaque frontale. Sa cible principale, c’est bien évidemment le président Kabila et sa majorité au pouvoir.

Selon l’adage qui rappelle que « quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre », Katumbi est convaincu que la victoire finale est à la portée des mains. Il appelle cependant le peuple congolais à rester mobiliser pour l’assaut censé consacrer l’alternance démocratique.

En décidant de passer à l’offensive depuis son QG de Bruxelles, Moïse Katumbi a lancé un message clair envers ses détracteurs. Il n’est pas prêt à lâcher prise. « Le 3ème faux pénalty » n’ayant pas été tiré, il pense que la voie est tout tracée pour l’alternance démocratique.

Ce qui passe inévitablement par des élections libres et inclusives. C’est tout le sens de son combat.

« Moïse Katumbi est très tranquille. Celui qui passe des moments difficiles, c’est le FCC (Ndlr : Front commun pour le Congo), c’est M. Kabila, parce qu’ils n’ont pas pu marquer de troisième faux pénalty. Je suis très fort pour le moment et je veux me battre jusqu’à la fin », promet enfin le leader d’Ensemble pour le changement.

(lePotentiel)

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