samedi , 7 novembre 2020
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Eugene DIOMI NDONGALA, prison de Makala, Kinshasa.
Eugene DIOMI NDONGALA, prison de Makala, Kinshasa.

RDC : Le processus électoral demeure vicié et piégé

Tout est fait pour que le processus électoral déraille. Les machines à voter sont contestées, le fichier électoral est vicié, le climat politique est crispé et les financements prévus indisponibles. En réalité, tout est fait pour nous mettre, pour la troisième fois, devant le fait accompli d’un énième glissement. Sans libération des prisonniers politiques, sans l’ inclusivité, avec la machine à voter et plus de 10 millions d’électeurs fictifs, à différents titres, estimés par l‘Organisation Internationale de la Francophonie dans son dernier audit du fichier électoral, la victoire tant vantée le 08/08/2018, par certains, va être amère: une vraie victoire à la Pyrrhus. A force de se tromper d’objectif, les électeurs congolais seront toujours les dindons de la farce, si rien n’est fait pour crédibiliser le processus électoral. Avec une Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, qui n’a d’indépendante que le nom, la programmation des scrutins à venir ressemblent plus a un « poker menteur » plutôt qu’une réalité planifiée rigoureusement, pour un transfert pacifique du pouvoir.

Dans une lettre du 15 août intitulée « Libérons l’avenir du Congo », le président national de la Démocratie chrétienne (DC) note que « la RDC a besoin d’un processus crédible et inclusif de transfert pacifique de pouvoir, pour libérer son avenir ».

Rappelant que le peuple congolais avait, récemment, gagné une bataille importante empêchant le président sortant, Joseph Kabila, de postuler pour un troisième mandat électoral, Eugène Diomi Ndongala fait observer que le peuple congolais n’a pas gagné la guerre du lancement d’un véritable processus de démocratisation au Congo-Kinshasa. Certes, pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique centrale, a-t-il dit, la pression populaire et internationale a empêché un chef d’État ayant un contrôle absolu sur l’armée et l’appareil étatique de violer la Constitution et, à terme, de s’engager à quitter le pouvoir.

Pour le président de la DC, la vraie lutte doit continuer. Selon Eugène Diomi Ndongala, la vraie bataille est celle d’une vraie alternative politique et des élections où le vote ne sera pas une vague formalité. « Nous voulons la certitude que le résultat reflète le choix souverain du peuple congolais », a-t-il écrit, soulignant qu’il tenait à cette « vérité des urnes » pour laquelle il est emprisonné depuis six ans.

Loin d’un processus électoral crédible

De l’avis du président national de la DC, le pays était encore très loin d’un processus électoral crédible et beaucoup de choses pouvaient se passer d’ici à décembre, y compris la tentative d’imposer des délais supplémentaires pour les prochaines élections. Voilà pourquoi, a-t-il prevenu, il est impératif de continuer à maintenir la pression par l’action de forces politiques et sociales qui ne sont pas prêtes à accompagner aveuglement le régime kabiliste dans un troisième hold up électoral.

Eugène Diomi Ndongala estime que le processus électoral demeure vicié et piégé parce que tout est fait pour qu’il déraille. « Les machines à voter sont contestées, le fichier électoral est vicié, le climat politique est crispé et les financements prévus indisponibles. En réalité, tout est fait pour nous mettre, pour la troisième fois, devant le fait accompli d’un énième glissement »,a-t-il souligné.

Il a poursuivi que sans libération des prisonniers politiques, sans l’inclusivité, avec la machine à voter et plus de dix millions d’électeurs fictifs, à différents titres, estimés par l’Organisation internationale de la Francophonie dans son dernier audit du fichier électoral, la victoire tant vantée le 8 août par certains va être amère. « Une vraie victoire à la Pyrrhus », a-t-il insisté, notant qu’à force de se tromper d’objectif, les électeurs congolais seront toujours les dindons de la farce si rien n’est fait pour crédibiliser le processus électoral.

Le président de la DC est convaincu que la Commission électorale nationale indépendante n’a d’indépendante que le nom, la programmation des scrutins à venir ressemble plus à un « poker menteur » plutôt qu’à une réalité planifiée rigoureusement, pour un transfert pacifique du pouvoir. A tout cela, a-t-il fait observer, s’ajoute le rejet, de la part de l’exécutif national – qui a repoussé deux fois la tenue des élections prétextant ses difficultés de trésorerie – du financement extérieur des élections. D’autant plus que ce rejet est accompagné par le refus de l’aide logistique et technique de la Monusco, a-t-il regretté, ceci rendra impossible la distribution du matériel logistique et électoral sur le terrain, dans les délais impartis par le calendrier électoral.

Parmi les griefs qui font la faiblesse de ce processus, qu’il qualifie de mal préparé et qui risque de menacer la paix en RDC, le président national de la DC a également noté le rejet massif de la machine à voter par la majorité des Congolais, l’instrumentalisation d’une justice de service qui maintient en détention les prisonniers politiques, l’inapplication du chapitre 5 de l’Accord de la Saint-Sylvestre censé baliser la route vers des élections crédibles et inclusives.

Eugène Diomi Ndongala dit ne pas trouver, comme tous les autres acteurs politiques et sociaux congolais ainsi que la communauté internationale, dans le chef du pouvoir en place, la volonté d’organiser des élections. C’est face à cette réalité qu’il demande aux Congolais de prendre leur destin en main pour créer des conditions de paix véritable dans le pays et de libérer leur avenir, soutenant toutes les actions qui visent à maintenir la pression politique interne et extérieure sur le président Joseph Kabila et son régime « liberticide ».

« L’accord de la Saint-Sylvestre appliquée selon la convenance de la majorité »

Le président de la DC regrette que l’Accord de la Saint-Sylvestre, qui fut signé entre toutes les forces politiques et avalisé par les Nations unies et qui garde force de loi ne soit toujours pas appliqué, à la convenance de la majorité présidentielle. « Les mesures de décrispation politique promises par l’accord, à son chapitre 5, n’ont pas été appliquées et les prisonniers politiques emblématiques tels que votre serviteur, Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, nommément cités dans l’Accord restent en détention donc inéligibles. L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, Floribert Anzuluni et Mbusa Nyamwisi n’ont toujours pas été autorisés à rentrer au Congo. La menace d’irrecevabilité plane aussi sur d’autres candidatures de l’opposition politique (comme celle de Jean-Pierre Bemba) », a-t-il fait savoir.

Regrettant le rétrécissement continu de l’espace d’expression, Eugène Diomi Ndongala note que la répression vis-à-vis des médias et des réseaux sociaux s’est accentuée ces derniers mois alors que la liberté de manifestation est toujours problématique à la veille des élections, en s’appliquant à géométrie variable et à la tête du « client ». Le président de la DC a signifié qu’il soutenait la position du Comité laïc de coordination qui, après une suspension de ses manifestations pacifiques, violemment réprimées, visant l’application intégrale de l’Accord de la Saint-Sylvestre, a annoncé la reprise, en août, de ses manifestations non violentes, surtout à cause des défaillances du processus électoral et la crainte que le régime Kabila puisse repousser, encore une fois, les élections.

Décrivant une situation humanitaire fortement dégradée, une situation sécuritaire aux couleurs de la dictature et une situation diplomatique de plus en plus tendue, Eugène Diomi Ndongala et la DC estiment que participer à un processus vicié, caractérisé par la méfiance, l’exclusivité et le manque de crédibilité, miné par un environnement politique, sécuritaire, diplomatique et humanitaire désastreux, signifierait accompagner une énième imposture. C’est ce qui justifie, selon lui, la décision prise par son parti « de ne pas accompagner M. Kabila dans sa tentative permanente de miner le processus de démocratisation, par la répression politique, l’instrumentalisation de la justice, le non-respect de ses engagements politiques et diplomatiques mais aussi et surtout par sa volonté de saper le principe de la redevabilité politique, afin de cacher son bilan catastrophique à la tête de sa majorité présidentielle ». Eugène Diomi Ndonga réitère, en conclusion, la ferme décision de son parti politique, la DC, de ne pas participer à ce processus électoral piégé, non crédible et menaçant la paix dans le pays.

Ci-dessous, l’intégralité de la lettre d’Eugène Diomi Ndongala, adressée aux Congolais

(avec Lucien Dianzenza)

« LA RDC A BESOIN D‘ UN PROCESSUS CRÉDIBLE ET INCLUSIF DE TRANSFERT PACIFIQUE DU POUVOIR, POUR LIBÉRER SON AVENIR»

Mes chers compatriotes,

le peuple congolais a gagné récemment une bataille importante empêchant Joseph Kabila, Président sortant de la RDC, de postuler pour un troisième mandat électoral. Le raïs a été enfin obligé d’ enlever l’équivoque sur sa volonté de se présenter pour un mandat inconstitutionnel.

Mais le peuple congolais n’a pas gagné la guerre du lancement d’un véritable processus de démocratisation au Congo-Kinshasa. Certes, pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique Centrale, la pression populaire et internationale ont empêché un Chef d’ État ayant un contrôle absolu sur l’armée et l’appareil étatique, de violer la Constitution et, à terme, de s’engager à quitter le pouvoir.

En effet, la désignation, par M. Kabila, d’un candidat à l’élection présidentielle « indépendant », n’assure pas,deux ans après le report répétitif des élections, de l’éviction effective du Président de la République hors mandat de la tête des institutions politiques, selon les termes du dernier calendrier électoral.

La vraie lutte doit continuer: celle pour une vraie alternative politique et des élections où le vote ne sera pas une vague formalité; nous voulons la certitude que le résultat reflète le choix souverain du peuple congolais.

Oui, j’y tiens, à cette « vérité des urnes » pour laquelle je suis emprisonné depuis 6 ans.

Nous sommes encore très loin, en RDC, d’un processus électoral crédible et beaucoup de choses peuvent se passer d’ici décembre 2018, y compris la tentative de nous imposer des délais supplémentaires pour les prochaines élections. Voilà pourquoi il est impératif de continuer à maintenir la pression par l’action de forces politiques et sociales qui ne sont pas prêtes à accompagner aveuglement le régime Kabiliste dans un troisième hold up électoral.

Le processus électoral demeure vicié et piégé:

tout est fait pour que le processus électoral déraille. Les machines à voter sont contestées, le fichier électoral est vicié, le climat politique est crispé et les financements prévus indisponibles. En réalité, tout est fait pour nous mettre, pour la troisième fois, devant le fait accompli d’un énième glissement.

Sans libération des prisonniers politiques, sans l’ inclusivité, avec la machine à voter et plus de 10 millions d’électeurs fictifs, à différents titres, estimés par l‘Organisation Internationale de la Francophonie dans son dernier audit du fichier électoral, la victoire tant vantée le 08/08/2018, par certains, va être amère: une vraie victoire à la Pyrrhus.

A force de se tromper d’objectif, les électeurs congolais seront toujours les dindons de la farce, si rien n’est fait pour crédibiliser le processus électoral.

Avec une Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, qui n’a d’indépendante que le nom, la programmation des scrutins à venir ressemblent plus a un « poker menteur » plutôt qu’une réalité planifiée rigoureusement, pour un transfert pacifique du pouvoir.

A tout cela s’ajoute le rejet, de la part de l’exécutif congolais – qui a repoussé deux fois la tenue des élections prétextant ses difficultés de trésorerie – du financement extérieur des élections. D’ autant plus que ce rejet est accompagné par le refus de l’aide logistique et technique de la Monusco. Ce qui rendra impossible la distribution du matériel logistique et électoral sur le terrain, dans les délais impartis par le calendrier électoral.Le rejet massif de la machine à voter, par la grande majorité des congolais, à cause, entre autre, de l’opacité et du manque de traçabilité du vote, en font un élément perturbateur des élections. L’ instrumentalisation d’une justice de service, qui maintient en détention les prisonniers politiques, l’inapplication du chapitre 5 de l’Accord de la Saint Sylvestre, censé baliser la route vers des élections crédibles et inclusives, sont à la base de notre dénonciation des faiblesses d’un processus, si mal préparé qu’il risque de menacer la paix en RDC.En réalité, comme l’a si bien dit le Comité Laïc de Coordination, CLC, rien n’apporte la preuve de la volonté effective de l’actuel président hors mandat de libérer le processus électoral pour la tenue effective des élections le 23 décembre 2018.Voilà pourquoi je demande aux congolais de prendre leur destin en mains pour créer des conditions de paix véritable dans notre pays et de libérer l’avenir, soutenant toutes les actions qui visent à maintenir la pression politique interne et extérieure sur M. Kabila et son régime liberticide, pour qu‘ils laissent les congolais choisir leurs dirigeants dans la paix et la liberté d‘expression, ce qui n‘est pas le cas présentement.A cet effet, je tiens à mettre en exergue les causes principales du manque de confiance dans l’actuel processus électoral exclusif, peu crédible et opaque :

a. L’ INAPPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ACCORD POLITIQUE GLOBAL ET INCLUSIF, SIGNE PAR TOUTES LES TENDANCES POLITIQUES LE 31/12/2016 SOUS LA MÉDIATION DE LA COMMISSION ÉPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, CENCO EN SIGLE.

Cet accord fut signé entre toutes les forces politiques le 31/12/2016 et avalisé par les Nations Unies, alors qu’avait expiré le deuxième et dernier mandat Constitutionnel de Joseph Kabila. Il garde force de loi mais il n’a pas été appliqué qu’à la convenance de la Majorité Présidentielle. Les mesures de décrispation politique promises par l’accord, à son chapitre 5, n’ont pas été appliquées: les prisonniers politiques emblématiques tels que votre serviteur, Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, nommément cités dans l’Accord restent en détention donc inéligibles. L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, Floribert Anzuluni et Mbusa Nyamwisi n’ont toujours pas été autorisés à rentrer au Congo. La menace d’irrecevabilité plane aussi sur d’autres candidature de l’opposition politique (comme celle de Jean-Pierre Bemba). La machine à voter, imposée par M. Corneille Nangaa, suscite toujours le rejet aussi bien nationale qu’internationale, exprimé le 25/07/2018 avec force, au Conseil de Sécurité de l’Onu, par un nombre très important de délégations qui, comme la majorité des forces de l’opposition et la société civile, craignent qu’elle ne soit rien d’autre qu’un outil inapproprié, foncièrement inconnu et facilitant la fraude. De plus, aucune aide logistique n’a encore été demandée à la Mission des Nations unies pour le Congo (Monusco) pour la distribution du matériel électoral, alors que sans cet apport logistique, les élections ne sont pas possibles. Les récentes déclarations de M. Nanga sur des achats d’avions, hélicoptères et véhicules de toute sortes afin de pallier aux faiblesses logistiques du processus, ne rassurent pas d’un une situation de déficit de décaissement de fonds.

b. LA LIBERTE D’EXPRESSION ET DE MANIFESTATION SONT TOUJOURS BAFOUÉES

Globalement, la répression vis-à-vis des médias et des réseaux sociaux s’est accentuée, ces derniers mois. En ce qui concerne la liberté de manifestation, elle est toujours problématique à la veille des élections, s’appliquant à géométrie variable et à la tête du « client ». Le Comité Laïc de Coordination, après une suspension des ses manifestations pacifiques, violemment réprimées, visant l’Application intégral de l’Accord de la Saint-Sylvestre, a annoncé que ses manifestations non violentes reprendront en août 2018, surtout à cause des défaillance du processus électoral et la crainte que le régime Kabila puisse repousser, encore une fois, les élections. Nous soutenons cette prise de position.

c. LA SITUATION HUMANITAIRE

Elle s’est fortement dégradée durant ces années de « glissement » électoral. Selon les organisations humanitaires 4,5 millions de Congolais sont actuellement déplacés. La situation au Nord Kivu, au Sud-Kivu et au Kasai font toujours craindre une internationalisation des troubles, entre autres à cause de l’afflux massif de réfugiés dans les pays voisins. De plus, les récentes déclarations du M23 font croire le pire….

d. LA SITUATION SECURITAIRE

En prévision des épreuves de force avec la population congolaise, M. Kabila a réorganisé à sa manière les forces armées, plaçant aux postes clés des hommes qui ont sa confiance et dont le profil est très contesté. La nomination de personnalités faisant l’objet de sanctions internationales s’accompagne des achats massifs d’armes, ce qui ne favorise pas la confiance qui devrait entourer un processus électoral normal, crédible, libre et surtout pacifique.e. LA SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE La récession est sévère en RDC et plusieurs grands projets ambitieux visant l‘autonomie alimentaire ont lamentablement échoué. C’est ainsi que le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (Bandundu), lancé en grande pompe en 2014, est maintenant à l’arrêt. Des accords économiques très contestés, destinés à générer du cash à bref délai, continuent à être conclus: dans le parc des Virunga et de la Salonga, des sociétés pétrolières ont été autorisées à entamer des prospections et des informations font état de la vente à la Chine d’espèces protégées et en voie de disparition, comme les okapi. Les abus de pouvoir se poursuivent comme à Mborero, un village du Sud-Kivu situé dans un site touristique au bord du lac. La population congolaise ne reçoit aucun dividende de l’embellie des cotations de certains minerais comme le cobalt. La paupérisation du peuple congolais étant manifestement une stratégie pour faciliter les achats de consciences, ce qui est contraire à un processus électoral crédible et sain. Selon les statistiques produites au cours du dernier forum économique mondial, la RDC demeure, après 20 ans de Kabilisme, le pays disposant du plus bas revenu per capita, au monde….

f. LA SITUATION DIPLOMATIQUE, DE PLUS EN PLUS TENDUE.

L’Union européenne et les Etats-Unis durcissent leurs sanctions envers l‘entourage de M. Kabila. La Maison Schengen, dispensatrice de visas pour les États-membres de l’UE, est toujours fermée, à l‘initiative incompréhensible du gouvernement congolais. Dans la région, les appuis des pays voisins ne sont plus acquis pour l‘exécutif congolais, qui souffre d’un isolement diplomatique motivé, entre autre, par son manque de respect des engagements en ce qui concerne le processus électoral et la libération des prisonniers politiques.

Chers compatriotes,

la Démocratie Chrétienne estime que participer à un processus vicié, caractérisé par la méfiance, l’exclusivité et le manque de crédibilité, miné par un environnement politique, sécuritaire, diplomatique et humanitaire désastreux, signifierait accompagner une énième imposture.

Dès lors, nous, à la DC, avons pris la décision de ne pas accompagner M. Kabila dans sa tentative permanente de miner le processus de démocratisation, par la répression politique, l’instrumentalisation de la justice, le non respect de ses engagements politiques et diplomatiques mais aussi et surtout par sa volonté de saper le principe de la redevabilité politique, afin de cacher son bilan catastrophique à la tête de sa « Majorité Présidentielle ».

Tout porte à croire que le régime Kabila profite de ce conteste nuageux pour ne pas organiser les élections dans le délai imparti, passant d’un glissement à l’autre, se taillant ainsi, dans les faits, un troisième mandat.

Cela étant, nous avons pris la ferme décision de ne pas participer à ce processus électoral piégé, non crédible et menaçant la paix, en République Démocratique du Congo.Dans cette optique, j’invite le peuple congolais à ne pas accompagner une théâtralisation de la démocratie, qui ne lui apportera rien en termes de paix, de développement et d’amélioration de sa situation humanitaire, sociale et économique, tout en l’exhortant à ne plus reconnaître le président sortant, s’il essayera, encore une fois, de repousser la date des élections ou bien de frauder pour continuer à contrôler le pouvoir par délégation, offrant aux congolais une fausse alternance politique, un kabilisme sans Kabila, alors que les congolais revendiquent une vraie alternative politique au système politique actuel et ses dérives: chantiers inachevés, corruption, répression politique, paupérisation endémique et la violations massives des droits de l’homme.

A nos amis de l’opposition politique, je leur conseille de revoir la priorité de leurs revendications: une candidature unique de l’opposition ayant du sens seulement si les revendications de fond sur les processus électoral seront effectivement appliquées.Le contraire signifierait placer “la charrue avant le bœuf “ …

Fait à Kinshasa, le 15/08/2018,

Eugène Diomi Ndongala,
Président National de la Démocratie Chrétienne, DC

CARNET D’UN PRISONNIER POLITIQUE EN R.D.CONGO

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