Nul n’avait pronostiqué le nombre exact ou approximatif de candidats à la Présidentielle 2018. A l’ouverture des bureaux de réception et traitement de candidature, le mouvement était plutôt maussade, mais le glas s’est décanté aux derniers instants, juste après la désignation du candidat successeur de Joseph Kabila. Parmi les prétendants finals, un Premier Ministre honoraire dont le silence n’avait pas laissé entrevoir ses ambitions de tenter, mieux d’oser se lancer dans la course rude à la magistrature suprême.
Il a, en effet, déposé son dossier pour le compte du regroupement politique qu’il dirige appelée ‘’Les Progressistes’’. Samy Badibanga Ntita, 56 ans, est, certes, un homme d’affaires au départ, mais il est surtout parmi ceux qui maîtrisent le mieux l’essentiel de la gouvernance rd-congolaise.
Sans doute pour avoir passé un moment, quoi que très bref, à la Primature qu’il doit au dialogue de la Cité Africaine arbitré par Edem Kodjo, avant de se faire remplacer par un autre udépesien, le Saint Brutshi Nzenzhe.
Cette expérience en tant que Chef du Gouvernement et son expertise en matière économique sont ses atouts principaux qu’il marie avec sa volonté de lutter efficacement contre les inégalités sociales, pour remettre la RD. Congo sur les rails de l’émergence.
Ainsi, porteur d’un projet de société qu’il estime solide, Samy Badibanga mérite-t-il d’être perçu comme un outsider à prendre au sérieux dans la bataille ultime pour la tenue de présidentielle jumelée aux législatives nationales et provinciales, telles que prévues, le 23 décembre 2018.
Concrètement, face à ses concurrents, il présente le profil le plus adapté et le moins contraignant devant une Loi électorale fortement tripatouillée. Enfin, sauf l’affaire de nationalité qui, après avoir fait le tour de plusieurs hommes politiques congolais, avait tenté presque désespérément de le marquer à la culotte.
Quoique pris pour un Belgo-congolais, il a tout récemment affirmé être un sang congolais dès lors que ses parents sont tous les deux nés au pays. Ses origines sont purement congolaises et il a, d’ailleurs, recouvré la totalité de ses droits civiques et politiques, confie-t-on, dans les milieux qui lui sont proches.
Comme quiconque pourrait certainement le comprendre.
Samy Badibanga est, donc, est prêt à jouer le tout pour le tout. Rien, ni personne ne semble l’effrayer, encore moins le dauphin du Raïs. Cependant, il confirme son appartenance à l’opposition congolaise, et n’exclut pas la question de la candidature commune qui, au vu du schéma politique et électoral présent, serait le seul rempart pour déboulonner l’ensemble du régime en place.
Seulement, selon lui, loin d’une question d’homme, il faudrait tabler sur les objectifs précis de celui qui va représenter tout un peuple qui ne cache pas ses envies à changer d’air et de mode de vie.
Selon lui, les principes sont plus sacrés que le débat sur un quelconque individu. Tout en prônant que cet exercice se passe dans les normes adéquates, il se dit ouvert aux discussions pour lesquelles il a une petite idée pour avoir travaillé sur le même type de situation lors des scrutins d’autrefois, en 2011.
Samy Badibanga met en exergue la structuration du système là où le bât blesse. Partant de la justice pour tous à la lutte contre les inégalités sociales et économiques, il entend faire une toute autre politique et mettre en place un mode de gouvernance qui laisse la primeur à l’égalité. Il opte pour la rupture et choisit le Changement pour tous.
[La Pros.]