samedi , 7 novembre 2020
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Booba – Kaaris : Le racisme de la justice française exposé

La star Booba et son rival Kaaris, poursuivis pour leur implication dans une bagarre générale à l’aéroport d’Orly, ont été écroués dans la nuit de vendredi à samedi dans l’attente de leur procès, qui a été renvoyé au 6 septembre. Selon les observateurs, c’est une décision injuste et raciste. Car aucun des protagonistes n’a été blessé. Aucune blessure [grave] n’a été signalé parmi les passagers présent au moment de ce rixe à l’aéroport d’Orly.

A l’issue d’une audience en comparution immédiate, le président du tribunal correctionnel de Créteil a justifié sa décision par « l’animosité persistante entre les deux groupes » et le risque de nouvelles altercations. Les neuf autres prévenus dans ce dossier ont également été placés en détention provisoire.

Prise après environ deux heures de délibération, la décision a été accueillie par des cris de surprise et de colère. « Ca va être la guerre », a-t-on entendu dans le public. Les deux principaux protagonistes sont restés calmes, ont constaté des journalistes de l’AFP. Leurs avocats ont aussitôt annoncé qu’ils feraient appel de leur incarcération.

Après deux nuits en garde à vue, Booba, 41 ans, et son ex-poulain Kaaris, 38 ans, sont donc retournés derrière les barreaux avec les membres de leur garde rapprochée soupçonnés d’avoir participé à la rixe qui a éclaté mercredi dans un des halls d’Orly.

Ces deux figures du rap hexagonal devaient ce jour-là prendre un avion pour Barcelone pour s’y produire séparément dans la soirée. Mais avant d’embarquer, leurs deux clans se sont violemment affrontés dans une boutique de duty-free sous les yeux de passagers éberlués, dont certains ont filmé la scène. Les images ont, depuis, fait le tour des réseaux sociaux.

« Ce qui est arrivé est inexcusable », avait déclaré devant le tribunal Booba, carrure imposante et débardeur blanc moulant, jouant l’apaisement. « L’abcès a été crevé, si on doit être irréprochables pour la justice et le rap, on le sera sans problème ».

« Tout est terminé, tout est apaisé », avait renchéri Kaaris, originaire de Sevran (Seine-Saint-Denis).

L’audience avait été exceptionnellement délocalisée dans la salle de la cour d’assises de Créteil, équipée de deux boxes permettant de séparer les deux rappeurs, devenus rivaux après avoir été très proches.

« Une ambiance quasi-oedipienne », avait commenté l’un des avocats de Kaaris, David-Olivier Kaminski. « Le père est là, le fils est là », dira-t-il, insistant sur la volonté d’apaisement après les « mots de haine ». A l’aéroport, a-t-il plaidé, « Kaaris prenait des selfies tranquillement avec des voyageurs, il n’était pas là pour une +battle+ de rappeurs », a-t-il ajouté.

« C’est un homme qui n’a rien à faire en prison », a conclu l’avocat.

Après les « clashs à répétition », l’avocat de Booba, Yann Le Bras a lui aussi tenté d’effacer l’image de « rappeurs qui se déchaînent (…) dans un aéroport ». Dans le box, ce sont des « quadragénaires, pères de famille », a-t-il dit. Booba, originaire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est un « chef d’entreprise exemplaire » dont le planning chargé de concerts pour l’été se trouve désormais chamboulé.

A Orly, il a essayé de « contourner l’affrontement », a-t-il soutenu.

« Vitrine de la France »

Le tribunal a toutefois préféré suivre les réquisitions du parquet, favorables à un placement en détention provisoire des deux rappeurs.

« On est face à un événement grave qui nécessite des mesures provisoires nécessairement très strictes », avait dit la procureure, rappelant « la violence globale de la scène » à Orly, « vitrine de la France » .

« Ce qu’on a décidé c’est que la justice se rend sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d’infos en continu », a dénoncé Yassine Yacouti, l’autre avocat de Kaaris.

Yann Le Bras a lui souligné le « décalage » entre les faits et la décision du tribunal, qu’il attribue aussi à « l’émoi médiatique ».

Les prévenus risquent jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.

Après la rixe, des plaintes avaient été déposées par Aéroports de Paris et Air France qui a chiffré à 8.500 euros son préjudice dû aux retards sur plusieurs vols. Le gérant de la boutique de duty-free, qui a également déposé plainte, a lui fait état de 54.000 euros de dégâts.

Les rappeurs, qui à l’origine s’affrontaient plutôt lors de joutes verbales, ont trouvé ces dernières années sur les réseaux sociaux un nouveau terrain de jeu pour se « clasher ». Mais cela va parfois plus loin.

Booba s’était déjà battu en 2013 avec le rappeur La Fouine, à Miami. Un autre de ses rivaux, Rohff a lui été condamné à cinq ans de prison pour avoir, en 2014, violemment agressé un vendeur distribuant la marque de vêtements de Booba à Paris.

BOOBA – KAARIS EN PROCÈS À CRÉTEIL

Après leur violente bagarre mercredi à l’aéroport d’Orly, les frères ennemis du rap français Booba et Kaaris comparaissaient vendredi soir à Créteil avec plusieurs membres de leurs clans respectifs jugés pour violences volontaires.

L’audience réunissant la star du rap français, 41 ans, et son ex-poulain Kaaris, 38 ans, qui ont passé les deux dernières nuits en garde à vue, a débuté vers 22H, ont constaté des journalistes de l’AFP.

L’examen du fond de l’affaire pourrait toutefois être renvoyé à une date ultérieure « au regard de l’heure et de la complexité » du dossier, a indiqué le président du tribunal.

Jugés en comparution immédiate, les deux rappeurs doivent répondre de violences aggravées avec neuf proches ayant pris part à la rixe qui a éclaté dans un des halls de l’aéroport et a fait le tour des réseaux sociaux. Les prévenus risquent jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.

« Ce qui est arrivé est inexcusable, déplorable », a déclaré Booba devant le tribunal, mentionnant les « familles qui voyagent, les « gens qui travaillent », et les enfants qui étaient sur place au moment des faits.

L’audience, qui a attiré de nombreux journalistes, quelques curieux et des supporteurs des deux clans, a été exceptionnellement délocalisée dans la salle de la cour d’assises, équipée de deux boxes permettant de séparer les deux rappeurs, devenus rivaux après avoir été très proches.

Mercredi, Booba et Kaaris devaient chacun prendre un avion à Orly pour Barcelone, où ils devaient se produire dans la soirée. Mais avant d’embarquer, leurs deux clans se sont violemment affrontés sous les yeux de passagers éberlués, dont certains ont filmé la scène.

Devant le tribunal, Booba a assuré qu’il ne savait pas que Kaaris voyageait le même jour que lui. « Si j’avais su, j’aurais changé mes billets », au vu de leurs « antécédents », a-t-il dit, se disant « bien évidemment prêt à payer 50% des dommages et intérêts ».

« Légitime défense »

Aéroports de Paris a déposé plainte pour « trouble à l’ordre public avec préjudice d’image et financier », ainsi que « mise en danger de la vie d’autrui », la bagarre ayant empêché selon la société la mise en place d’un périmètre de sécurité autour d’un bagage abandonné.

Une deuxième plainte a été déposée par Air France qui a chiffré à 8.500 euros son préjudice dû aux retards subis par plusieurs de ses appareils.

Le gérant de la boutique de duty-free, qui a également déposé plainte, a lui fait état de 54.000 euros de dégâts, selon cette même source.

Avant le début de l’audience, les deux camps s’étaient mutuellement accusés d’avoir provoqué l’affrontement.

Le clan de Kaaris « est à l’initiative » et « le groupe de Booba a d’abord chercher à se défendre », avant de prendre « le dessus » sur son adversaire, affirme Yann Le Bras, avocat de Booba.

David-Olivier Kaminski, l’un des avocats de Kaaris, estime au contraire que son client a été attaqué par le clan de Booba. S’il y a renvoi de l’audience, il espère que Kaaris « puisse retrouver la liberté » dès aujourd’hui.

Les rappeurs, qui à l’origine s’affrontaient plutôt lors de joutes verbales en public dans les cités, ont trouvé ces dernières années sur les réseaux sociaux un nouveau terrain de jeu pour se « clasher ». Mais cela va parfois plus loin.

Booba s’est déjà battu en 2013 avec le rappeur La Fouine, à Miami. En 2014, c’est un autre de ses rivaux, Rohff qui avait violemment agressé un vendeur distribuant la marque de vêtements de Booba dans une boutique parisienne, des faits qui lui ont valu une condamnation à cinq ans de prison.

Ces heurts, relayés par les réseaux sociaux, s’inscrivent parfois dans une stratégie de communication. Selon une source policière, les enquêteurs n’excluent d’ailleurs pas que la rixe de mercredi soit un « coup de communication » monté par un des clans.

« Le fait de se retrouver dans un lieu neutre, public, sans armes, où l’on sait que si on se confronte ça ne fera pas trop de dégâts (…), ça pourrait ne pas être le hasard », souligne cette source.

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