samedi , 7 novembre 2020
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« Joseph KABILA » : Le mal congolais !

A travers une déclaration commune lue par le Secrétaire général de l’Ensemble, Delly Sesanga, l’Opposition congolaise a perçu le discours de Joseph Kabila comme un certificat d’autosatisfaction qu’il est attribué à lui-même dans un « Congo imaginaire ». A l’instar de Jean de Dieu Nguz a Karl-i- Bond, qui affirmait que Mobutu était l’incarnation du mal zaïrois, les sociétaires de l’opposition considèrent Joseph Kabila comme le mal congolais. En vue de l’extirper de l’environnement national, ils ont pris l’engagement d’œuvrer ensemble, par des actions communes, pour lui imposer le respect de la Constitution. L’UDPS, l’Ensemble, la Dynamique, l’UNC et le MLC se sont accordés sur les préalables majeurs pour obtenir des élections transparentes en décembre de cette année notamment, à savoir le non usage de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral, l’application des mesures de décrispation politique, le remplacement de Jean-Pierre Kalamba au poste de Rapporteur de la CENI.

L’opposition congolaise, toutes tendances confondues, a mis une sourdine à ses divergences pour répondre, point par point, au dernier discours du chef de l’État sur l’état de la Nation, fait devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès, le jeudi 19 juillet 2018 au Palais du peuple.

A cet effet, les principales forces politiques de l’Opposition étaient représentées hier lundi 23 juillet à la paroisse Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe. Jean-Marc Kabund pour l’UDPS, le duo Pierre Lumbi et Delly Sesanga pour l’Ensemble, Martin Fayulu pour la Dynamique, Baudouin Mayo pour l’UNC, Jacques Djoli pour le MLC, ont parlé le même langage sur les enjeux politiques de l’heure.

A travers une déclaration commune lue par le Secrétaire général de l’Ensemble, Delly Sesanga, l’Opposition congolaise a perçu le discours de Joseph Kabila comme un certificat d’autosatisfaction qu’il est attribué à lui-même dans un « Congo imaginaire ».

A l’instar de Jean de Dieu Nguz a Karl-i- Bond, qui affirmait que Mobutu était l’incarnation du mal zaïrois, les sociétaires de l’opposition considèrent Joseph Kabila comme le mal congolais.

En vue de l’extirper de l’environnement national, ils ont pris l’engagement d’œuvrer ensemble, par des actions communes, pour lui imposer le respect de la Constitution.

L’UDPS, l’Ensemble, la Dynamique, l’UNC et le MLC se sont accordés sur les préalables majeurs pour obtenir des élections transparentes en décembre de cette année notamment, à savoir le non usage de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral, l’application des mesures de décrispation politique, le remplacement de Jean-Pierre Kalamba au poste de Rapporteur de la CENI.

[Eric WEMBA]

DECLARATION POLITIQUE DE L’OPPOSITION

  1. Les partis et regroupements politiques de l’Opposition ont examiné le discours du Président Joseph Kabila, sur l’état de la Nation, discours prononcé le 19 juillet 2018 devant les deux chambres réunies en Congrès ;

  2. Ce discours confirme que Monsieur Kabila est indubitablement dans la logique de coup de force après avoir instrumentalisé toutes les institutions de la République, procédé à une mise en place frauduleuse des membres de la Cour constitutionnelle, recruté et formé des milices politiques dévouées à sa cause au sein de son parti et confié le commandement des Forces Armées de la République Démocratique Congo et de la Police Nationale à des officiers généraux visés par des sanctions internationales pour abus et atteintes aux Droits Humains.

  3. L’Opposition congolaise considère que c’est une manœuvre de plus de Monsieur Kabila pour instaurer un régime personnel qu’il compte légitimer par une parodie d’élections, sous le fallacieux prétexte de souveraineté nationale. Ce faisant, et pour régner par la terreur, Joseph KABILA se construit un monde à lui, isolé du peuple, de la sous-région et de la Communauté internationale.

  4. Totalement déconnecté des réalités du pays et ne se souciant nullement des préoccupations des Congolais, Joseph Kabila tire cyniquement de sa• gestion chaotique un bilan personnel de réussite et une autosatisfaction qui contrastent gravement avec la misère dans laquelle croupissent des millions de Congolais, l’insécurité endémique et généralisée qui sévit dans le pays, particulièrement à l’Est, la déliquescence continue des administrations publiques et l’absence totale de l’autorité de l’État, la chute des investissements publics et privés, le bradage du patrimoine national, la crise politique inutile dans laquelle il a plongé la RDC et les incertitudes qui pèsent sur l’avenir du pays.

  5. Tout cela est revendiqué par Joseph Kabila au nom d’une certaine passion pour le Congo. En vérité, sa passion pour le Congo, c’est un Congo où règnent la corruption, le pillage systématique et la patrimonialisation des ressources naturelles ainsi que de l’économie nationale sans la moindre compassion pour les Congolaises et les Congolais,

  6. La passion pour le Congo qu’évoque Monsieur Joseph Kabila, ce sont les scandales financiers de Panama papers et de la BGFI, le passeport-gate, la dissipation de plus d’un milliard de dollars des pas-de-porte des contrats miniers, des marchés publics octroyés sans appel d’offre à des proches et à des commissionnaires internationaux, des détournements scandaleux des deniers publics dans l’impunité totale, la distribution des privilèges à ses proches. L’autre passion, la chosification des congolais, les violations massives des droits humains et des libertés publiques, la répression sanglante des manifestants pacifiques et des opposants, les tueries des citoyens congolais, les fosses communes, les viols, les crimes de sang, les crimes contre l’humanité au Kasaï, au Kongo central, au Nord-Kivu et en Ituri, la démultiplication des groupes armés, la recrudescence des kidnappings avec demandes de rançon, l’esclavage sexuel des femmes et les extorsions des biens privés par les autorités publiques qui sont devenus le lot quotidien des Congolais sous le régime Kabila.

  7. La grande passion de Monsieur KABILA, c’est aussi l’appropriation de la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, afin de poursuivre l’entreprise de se servir au sommet de l’État en appauvrissant les Congolais à qui il reproche avec ironie de faire trop d’enfants :

  8. L’Opposition stigmatise l’énorme gâchis des vies humaines, des ressources naturelles et matérielles ainsi que les efforts de la communauté internationale pour rebâtir un État stable et démocratique au Congo, gâchis auquel ont conduit les nombreuses tentatives d’instauration de la dictature et de tripatouillage de la Constitution par Joseph Kabila.

9, L’Opposition congolaise exige des élections crédibles, transparentes et apaisées qui respectent la Constitution, l’Accord de la Saint Sylvestre ainsi que les résolutions 2348 et 2409 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;

  1. L’Opposition politique souligne qu’au-delà de la non représentation de Monsieur Joseph KABILA à l’élection présidentielle, qui est un acquis découlant de la Constitution de la République (articles 70 et 220) et de l’Accord de la Saint Sylvestre, l’opposition politique fera obstacle à tout processus électoral conduit de manière unilatérale par le camp de Monsieur KABILA et basé sur la fraude ou organisé en violation des Droits et Libertés des citoyens ;

  1. Pour l’Opposition, il est impérieux, par conséquent que :

a) le fichier électoral soit nettoyé de près de 10.000.000 de présumés fictifs qui y logent sur un total de 40.024. 897 enrôlés ;
b) la machine à voter, non prévue ni par la loi électorale ni dans le calendrier de la CENI et sans consensus des acteurs politiques et sociaux, soit écartée ;
c) la mise en œuvre des mesures de décrispation politique prévues dans l’Accord du 31 décembre 2016 soit effective, notamment par le retour en hommes libres et en toute sécurité de Moïse KATUMBI, de Antipas MBUSA NYAMUISI, de Floribert ANZULUNI ainsi que par la libération des prisonniers et détenus politiques dont Jean-Claude MUYAMBO, Franck DIONGO et DIOMI NDONGALA, les militants des mouvements citoyens FILIMBI et LUCHA.
d) la CENI soit redynamisée, notamment par le remplacement du délégué de l’UDPS, comme convenu dans l’Accord de la Saint Sylvestre ;

  1. Par ailleurs, l’Opposition relève qu’ayant perdu toute légitimité pour engager la Nation congolaise, Joseph KABILA est désormais le mal congolais. Il est l’obstacle majeur à l’alternance démocratique en RDC et constitue le principal facteur d’instabilité dans la région des Grands Lacs.

  2. C’est pourquoi, l’Opposition politique :

1) dénonce les actes posés par Monsieur Joseph Kabila depuis l’expiration de son mandat pour se maintenir au pouvoir, actes qui impacteront, sans doute, négativement le fonctionnement régulier de la République même après les élections ;
2) met en garde contre toutes velléités de conclure avec Joseph Kabila et son gouvernement illégitimes, des accords, contrats ou conventions généralement quelconques portant notamment sur les finances publiques, le patrimoine de l’État et les ressources naturelles de la RD et touchant aux intérêts vitaux de la Nation congolaise.
3) appelle le Peuple congolais à mettre fin à la passion criminelle de Joseph Kabila pour le Congo qui précipite le pays vers le chaos, et à faire obstacle par tous les moyens, y compris par le recours et l’article 64, à toute velléité de Monsieur Kabila de se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution et d’instaurer une nouvelle dictature dans notre pays;

  1. L’Opposition politique s’engage à œuvrer, aux côtés du peuple congolais, par des actions communes, qui seront communiquées incessamment, pour imposer le respect de la Constitution et l’avènement de l’alternance démocratique.

  2. L’Opposition politique salue les efforts de l’Union Africaine, des Organisations sous-régionales africaines, de l’Union européenne et des Nations Unies qui œuvrent toutes de concert pour la stabilité de la Rd Congo. Elle les invite à demeurer aux côtés du peuple congolais dans cette période difficile de son histoire.

  3. A cet effet, l’Opposition lance un appel à l’Union africaine, à la SADC, à la CIRGL de prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver la paix et la stabilité de la RD Congo et de la sous-région si Joseph Kabila persiste dans sa politique de déstructuration et de déstabilisation.

Fait à Kinshasa,
Le 23 juillet 2018

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