Pour comprendre le choix par le Président Joseph Kabila de la date du 8 août pour recevoir Antonio Guterrès et Moussa Faki Mahamat, il faut revenir à la conférence de presse du Secrétaire général de l’Onu tenue dans le Palais de verre, deux jours après l’annulation par Kinshasa de la visite de ces deux hautes personnalités fixée au départ pour le mardi de la semaine dernière. Antonio Guterrès avait alors fait savoir à la presse que le Président congolais avait relancé les contacts avec le secrétaire général de l’ONU.
Il avait justifié le report par le fait qu’il tenait tout d’abord à présenter son message à la nation devant le Congrès au cours duquel il va faire de fortes annonces. Guterrès avait poursuivi en indiquant que Joseph Kabila ne voulait donner l’impression que des décisions qu’il va annoncer lui ont été dictées par le Secrétaire général de l’ONU et le Président de la Commission de l’UA au cours de leur visite à Kinshasa. Ici, on rejette toute interférence de la Communauté internationale dans le processus électoral en cours.
Barnabé Kikaya Bin Karubi, le conseiller diplomatique du Président Joseph Kabila l’avait rappelé à la presse pour justifier l’annulation de la visite à Kinshasa d’Antonio Guterrès et Moussa Faki Mahamat en parlant d’une visite inopportune en ce temps où le chef de l’Etat fait face aux urgences du processus électoral. Le discours de Joseph Kabila devant le Congrès est fixé à demain jeudi 19 juillet, date de la clôture de la session extraordinaire au Parlement.
Le secrétaire général de l’Onu avait exprimé le vœu de voir l chef de l’Etat congolais aller dans le sens de ce qui est attendu. Au fait, qu’est ce qui est attendu ? On peut tirer la réponse dans la déclaration du secrétaire général e de l’Onu au Conseil de sécurité sur la RDC fait au cours de la même semaine. Guterrès demandait au Président congolais Joseph Kabila de faire plus que ce qui est fait à ce jour pour des élections paisibles, crédibles, inclusives.
Il avait aussi évoqué le volet décrispation politique prévu dans l’Accord de la Saint-Sylvestre pour conduire à des élections ouvertes à tous mais qui bat de l’aile. Dans l’entretemps, en RDC un autre débat fait rage à ce jour. Il s’agit du probable 3ème mandat constitutionnel de Joseph Kabila que défendent au grand jour certains ténors de la majorité présidentielle. Mais là aussi, les Congolais seront fixés demain par l’adresse de Joseph Kabila au Congrès.
[KANDOLO M.]