« La RDC s’apprête à vivre des heures décisives de son histoire à la fin de cette année », a déclaré le représentant d’Emmanuel Macron en RDC qui n’a pas manqué de rassurer le soutien de la France pendant cette période cruciale. La France, a-t-il déclaré, souhaite qu’en tournant cette page de leur histoire, les Congolais en ouvrent une nouvelle en paix avec eux-mêmes et qu’ils soient prêts à marcher vers un avenir radieux.
A l’entendre, la France n’a pas d’intérêt particulier dans les richesses naturelles de la RDC. Car, a indiqué le diplomate français, tout au long de son histoire commune, son pays a toujours été aux côtés de la RDC, dans les heurts comme dans les malheurs, avec un regard bienveillant, amical, avec le souci constant de préserver l’intégrité du pays, de contribuer à son développement et de le soutenir au sein de la Communauté internationale.
La fête du 14 juillet s’est poursuivie le dimanche 15 avec le sacre de l’équipe nationale française à Moscou.
KINSHASA FAIT MARCHE ARRIÈRE
Evoquée du bout de lèvres par des officiels congolais et belges, la réouverture de la Maison Schengen de Kinshasa, chargée de délivrer des visas aux citoyens congolais pour près d’une vingtaine d’Etats membres de l’Union Européenne, fermée depuis le début de l’année 2018, semble encore lointaine. Car, au lieu d’évoluer dans le sens de l’apaisement, la brouille de ménage, circonscrite jusque-là au couple Kinshasa-Bruxelles, vient de s’étendre à Paris. Effet, dans une note circulaire transmise à toutes les missions diplomatiques congolaises en date du 24 juillet 2018, Emmanuel Ilunga, ministre délégué en charge des Congolais de l’étranger, leur demande de se limiter à ne délivrer, désormais, que des « visas humanitaires ou pour soins médicaux » aux ressortissants de la Belgique et de la France.
Cette mesure était prise, indiquait-il, suivant le principe de la réciprocité. On rappelle à ce sujet que depuis la fermeture de la Maison Schengen à Kinshasa, les ambassades de Belgique et de France établies dans la capitale n’accordent plus que des « visas humanitaires ou pour soins médicaux » aux citoyens de la RDC.
En principe, les visas de court séjour étaient supprimés entre Kinshasa, Bruxelles et Paris. Mais, 48 heures après, Kinshasa faisait marche arrière à travers un second message annulant les instructions du mardi 24 juillet. Pourquoi cette réculade ? Mysrère ! Qui sont les principales victimes de ces mesures de représailles, qui avaient démarré avec l’exclusion du gouvernement congolais de la gestion de l’aide humanitaire belge (25 millions d’Euros) au profit des Ong locales, la fermeture de la Maison Schengen à Kinshasa ainsi que celle des Consulats généraux de Lubumbashi et d’Anvers, la réduction des fréquences de Brussels Airlines entre Bruxelles et Kinshasa ?
Beaucoup pensent que les citoyens congolais sont plus perdants dans l’affaire que les Belges et les Français. Lorsque l’on jette un regard sérieux rien que sur les niveaux de développement entre la RDC, la France et la Belgique, les demandes de visas vers l’Europe sont plus élevées que dans le sens inverse, aussi bien pour les affaires, les études, les soins médicaux, le tourisme, les visites familiales, etc. Et, honnêteté oblige, les Congolais moyens sont plus frappés que les Belges et Français moyens par les mesures de représailles que les autorités congolaises sont en train de prendre pour donner l’impression d’être capables de mettre la Belgique et la France à genoux.
La question que l’opinion interne continue de se poser est de savoir si, au nom de l’indépendance et de la souveraineté nationale, les souffrances que ceux qui bénéficient des passeports et visas diplomatiques imposent aux citoyens sans « titres » valent la peine. Un Belge ou un Français interdit de séjour en RDC souffre-t-il autant que le Congolais « indésirable » en Belgique et en France ? On croit savoir qu’ayant bien pesé et soupesé le rapport de force, Kinshasa a finalement opté pour la voie de la sagesse.
NOTE CIRCULAIRE TRANSMISE À TOUTES LES MISSIONS DIPLOMATIQUES CONGOLAISES EN DATE DU 24 JUILLET 2018
MESSAGE
- TRANSMIS A : AMABARDC/TOUTES
- ATT PART : AMBASSADEURS
- RPT : – 130 – 130 AE
- 131
EMANANT DU : MINAFFET-IR/KINSHASA-GOMBE
MSHN°130CDE/205/3534
TEXTE
Il est constaté de manière non équivoque que les Ambassades de Belgique et de la France n’accordent plus que des visas humanitaires ou pour soins médicaux aux ressortissants congolais depuis la fermeture de la maison Schengen. A cet effet, il est demandé à toutes nos représentations diplomatiques d’appliquer les mêmes dispositions à leurs ressortissants par principe de réciprocité.
Sentiments patriotiques.
Emmanuel ILUNGA NGOIE KASONGO
Message du 26 juillet 2018
Tenant compte du dialogue en cours notamment sur le traitement des dossiers des visas, les instructions contenues dans le message numéro 130 CDE/205/218 du 24 juillet 2018, relatives à l’application du principe de réciprocité, sont retirées.
Emmanuel ILUNGA NGOIE KASONGO
[avec Mathy MUSAU et lePhare, ]