samedi , 7 novembre 2020
Accueil / Afrique / Élections RDC : Faible affluence aux BRTC

Élections RDC : Faible affluence aux BRTC

C’est depuis le 24 juin 2018 que la Céni enregistre, sur toute l’étendue de la République, les candidatures aux législatives provinciales. Et, la Céni s’est donné 165 jours pour boucler toutes les opérations dans l’ensemble des circonscriptions prévues pour les législatives nationales. Tout compte fait, il ne reste plus que trois jours, soit jusqu’au 8 juillet, pour la fermeture de tous les Bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) ouverts à cet effet. On devrait donc s’attendre à une grande affluence dans les différents BRTC. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Dans différents états-majors politiques, on continue encore à peaufiner les dossiers.

À trois jours de la date de clôture de réception des candidatures aux législatives provinciales, on enregistre une faible affluence aux bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) ouverts par la Céni. Dans la majorité au pouvoir, tout comme dans l’Opposition, personne ne semble s’empresser. L’on s’épie, chacun s’attendant à ce que l’autre fasse le premier pas. Pendant ce temps, la Céni annonce que la date du 8 juillet, prévue pour la fermeture de BRTC sur toute l’étendue de la République, n’est pas négociable.

C’est depuis le 24 juin 2018 que la Céni (Commission électorale nationale indépendante) enregistre, sur toute l’étendue de la République, les candidatures aux législatives provinciales. Et, la Céni s’est donné 165 jours pour boucler toutes les opérations dans l’ensemble des circonscriptions prévues pour les législatives nationales.

Tout compte fait, il ne reste plus que trois jours, soit jusqu’au 8 juillet, pour la fermeture de tous les Bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) ouverts à cet effet. On devrait donc s’attendre à une grande affluence dans les différents BRTC. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Dans différents états-majors politiques, on continue encore à peaufiner les dossiers.

Le FCC restructure la majorité au pouvoir

Dans la majorité au pouvoir, toute l’attention est tournée depuis quelques jours au Pullman Grand Hôtel où l’on procède à la signature de la charte créant le Front commun pour le Congo (FCC), plate-forme électorale qui regroupe, outre la Majorité présidentielle, tous les partis de l’opposition siégeant au sein du gouvernement.

Créé au terme d’une retraite gouvernementale dans la ferme présidentielle de Kingakati, le FCC est censé fédérer autour du président Joseph Kabila tous les partis et regroupements politiques qui siègent dans les institutions. Malgré certaines réticences dans ses rangs, le FCC ratisse large et espère aligner derrière le président Kabila tous les partis et personnalités politiques qui ont accepté de gérer avec lui dans le gouvernement Tshibala. Une nouvelle donne politique qui a fondamentalement restructuré la majorité au pouvoir.

Tout l’intérêt de la MP et de nouveaux alliés du président Kabila étant donc tourné vers Pullman Grand Hôtel Kinshasa, ils sont de plus en plus rares à fréquenter les BRTC ouverts par la Céni. La MP ayant fondamentalement changé sa configuration politique en se laissant diluer par le FCC, on ne sait donc pas dans quel format seront cooptées les candidatures au sein de cette nouvelle plateforme électorale. En attendant, le temps presse. Et la Céni a déjà lancé le signal. Tous ses BRTC seront fermés dès ce dimanche 8 juillet 2018.

Est-ce le non-dit de ce qui se trame autour du chef de l’État ? Est-ce la marque de scepticisme qui a aussi gagné les alliés politiques du chef de l’État quant à la tenue effective des élections le 23 décembre 2018 ?

Dans ces deux cas de figure, les inquiétudes se justifient à tout point de vue. Car, malgré la création du FCC, les anciens alliés, tout comme les nouveaux alliés du chef de l’État, notamment ceux venus de l’Opposition, sont dans l’incertitude la plus totale. Ils ne savent donc pas exactement sous quel format ils doivent aligner leurs candidats aux législatives. Ce qui explique, dans une certaine mesure, le retard.

À trois jours de la date de clôture, on voit mal les alliés du chef de l’État accorder rapidement leurs violons – à moins que celui-ci impose la voie à suivre, comme c’est souvent le cas.

L’opposition – en tout cas – celle qui s’est mise totalement en dehors du FCC – n’est pas non plus à l’abri. Si Ensemble pour le changement, la plateforme électorale qui soutient Moïse Katumbi à la présidentielle, a déjà levé l’option d’aligner ses candidats aux prochaines législatives, personne n’a à ce jour encore déposé ses listes à la Céni. L’on sait néanmoins que, tout en acceptant de concourir aux prochaines provinciales, Ensemble pour le changement avait posé quelques préalables, notamment le retrait de la machine à voter et le nettoyage du fichier électoral. L’Udps de Félix Tshisekedi est, elle aussi, dans une même logique, quoi qu’en interne le parti doit encore surmonter de profondes divergences quant à la participation ou non aux prochains scrutins.

Tous s’observent

La réalité est que la majorité au pouvoir et l’Opposition s’observent, mieux s’épient. La majorité au pouvoir veut amener, avec le dépôt des candidatures, l’opposition à valider tacitement la machine à voter. Selon la MP, le fait pour l’opposition de déposer ses candidatures aux provinciales s’apparente indirectement à une reconnaissance du format dans lequel la Céni promet d’organiser les élections, notamment par l’usage de la machine à voter. L’opposition est bien consciente de ce piège. Il ne lui reste plus que trois jours pour se décider.

La classe politique, toutes tendances confondues, garde encore un mauvais souvenir des candidatures ratées de 2016. Si la majorité au pouvoir claironne à longueur de journées qu’elle tient à la tenue des élections, son assurance n’est que du bout des lèvres. En aparté, elle n’y croit pas vraiment. Et la création du FCC est venue compliquer la donne, plongeant toute la MP dans le désarroi.

En face de la MP, l’opposition pense n’avoir pas toutes les garanties de la tenue des élections en décembre 2018. Elle hésite à déposer ses candidatures aux provinciales, craignant de donner par la même occasion un feu vert à la Céni dans l’utilisation de la machine à voter et du fichier électoral dans son format actuel.

Autant de pesanteurs qui expliquent le peu d’engouement qu’on observe dans les BRTC ouverts par la Céni. Celle-ci a annoncé que l’opération de retrait des formulaires et de dépôt des dossiers des candidatures à la députation provinciale dans les BRTC, « s’arrête impérativement le dimanche 8 juillet 2018 à 16h30 ».

Jusques à quand Majorité et Opposition continueront-elles à s’épier alors que le train pour les provinciales amorce son dernier virage ?

[lePotentiel]

A lire aussi

Les oubliés : Chronique des Héros de Wenge Musica

C’est le nom de cette chronique qui retrace dans les moindres détails les noms et …

Laisser un commentaire