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Moise KATUMBI [sur ecran] lors de son speech au meeting d'Ensemble du 09 Juin 2018.
Moise KATUMBI [sur ecran] lors de son speech au meeting d'Ensemble du 09 Juin 2018.

Moïse KATUMBI : Le faussaire ?

 » Conformément à l’article 223 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, le Parquet Général de la République, faisant office du parquet Général près de la Cour de Cassation, informe l’opinion qu’il ne pouvait rester indifférent face aux accablantes révélations faites par la presse internationale sur l’interpellation de Monsieur Moïse Katumbi Chapwe à l’aéroport de Bruxelles (Zanvetem) en possession d’un passeport congolais visiblement falsifié. Aussi vient-il d’ouvrir une information judiciaire à charge du préqualifié », dit le document. Des voix se lèvent après l’interpellation de Moïse Katumbi par les services aéroportuaires belges. Si les uns ne voient que les faits présents, d’autres remontent la filière et indexent le régime de Kinshasa qui lui aurait refusé le passeport. Dans une interview accordée ce vendredi à la Radio Sango Malamu, émettant depuis Kinshasa, Moise Moni Della, Président de Conade et un des porte-étendards du Mouvement Ensemble voit derrière cet incident l’acharnement du gouvernement congolais contre la personne de Katumbi. Il dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement congolais a refusé à Katumbi le passeport alors que la demandea été faite en bonne et due forme. Pour lui, cette affaire ne va décourager ni Moïse Katumbi ni la plateforme Ensemble à poursuivre le combat.

Ce n’est pas demain la veille de la fin des ennuis judiciaires pour le président de « Ensemble pour le changement ». Chaque jour apporte son lot d’affaires. Depuis une semaine, le chairman du TP Mazembe charrie une énième controverse. Celle ayant trait au passeport « falsifié ». Il n’en fallait pas plus pour que la justice rd-congolaise se saisisse du dossier. Dans un communiqué officiel daté d’hier lundi 18 juin, le Parquet Général de la République faisant office du Parquet général près la Cour de Cassation, a en effet annoncé l’ouverture d’une information judiciaire à charge de Moïse Katumbi.

« Conformément à l’article 223 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, le Parquet Général de la République, faisant office du parquet Général près de la Cour de Cassation, informe l’opinion qu’il ne pouvait rester indifférent face aux accablantes révélations faites par la presse internationale sur l’interpellation de Monsieur Moïse Katumbi Chapwe à l’aéroport de Bruxelles (Zanvetem) en possession d’un passeport congolais visiblement falsifié. Aussi vient-il d’ouvrir une information judiciaire à charge du préqualifié », dit le document.

Les ennuis actuels de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga commencent le soir de mercredi 13 juin alors qu’il rentrait d’un voyage en Israël. En escale à Bruxelles avec son jet privé, le chairman du TP Mazembe s’apprêtait, selon des sources à l’aéroport belge de Zaventem, à repartir pour Moscou, en Russie, en vue d’assister à la Coupe du monde de football, quand la police des frontières en contrôlant ses papiers d’identité, s’est aperçue d’un problème avec son passeport.

Pour les services aéroportuaires belges, cités par RFI, le leader de « Ensemble » utiliserait un passeport non-valide. « Une des pages de ce passeport n’est pas une page authentique du passeport. Donc pour ces raisons le passeport est considéré comme un faux », explique Dominique Ernould, porte-parole de l’Office des étrangers, un service du ministère belge de l’Intérieur, précisant que cette page est celle où figurent toutes les données d’identité de Moïse Katumbi Chapwe.

LA REPLIQUE DES PRO KATUMBI

Deux jours plus tard, vendredi 15 juin, le bureau de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga a publié un communiqué dans lequel il a donné sa version des faits. D’après ce document, Katumbi aurait été intercepté parce que son passeport semi-biométrique a été annulé par les autorités de Kinshasa. « Ce mercredi 13 juin, de retour d’Israël, le Président Moise Katumbi s’apprêtait à se rendre à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de Football à Moscou. Lors des vérifications d’usage d’entrée au Royaume de Belgique, les services aéroportuaires ont constaté que bien que disposant de visas en cours de validité, le passeport semi-biométrique du Président Moïse Katumbi avait été retiré du système », explique-t-il dans cette note.

Sur les antennes Afrique de RFI, Moïse Katumbi a affirmé qu’il serait incapable de falsifier un passeport. « Comment est-ce qu’on peut ajouter une page ? C’est impossible ! Moi en tout cas je ne pourrais jamais faire ça », avait-il assuré non sans étonnement. Il disait même être prêt à publier la copie de ses visas qui lui ont permis de se rendre notamment aux Etats-Unis, en Israël et au Royaume-Uni.

Dans cette nouvelle affaire, les pro Katumbi assurent que leur leader avait fait une demande en bonne et due forme de passeport biométrique auprès de l’ambassade de la RDC en Belgique. Une demande qui aurait été refusée, indiquent les soutiens du gouverneur honoraire du Katanga, dénonçant à l’occasion une annulation volontaire de son passeport par les autorités congolaises, qui verraient d’un mauvais oeil sa candidature déclarée à la présidentielle du 23 décembre 2018.

On rappelle que le 14 janvier 2018, le passeport semi-biométrique congolais a été invalidé au profit du nouveau, biométrique. Le 20 février, Moïse Katumbi s’était présenté à l’ambassade de la RDC à Bruxelles et avait fait une demande. Selon des sources sur place, un formulaire à remplir, puis à ramener pour la suite du processus, lui aurait été remis. Mais le président de la méga plateforme « Ensemble », reparti à la tête d’une foule de sympathisants, n’aurait plus jamais remis les pieds à l’ambassade depuis, affirment les mêmes sources.

Dans la foulée des réactions à ce nouveau feuilleton, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, a qualifié « d’inepties », les allégations de Moïse Katumbi accusant Kinshasa d’avoir annulé la validité de son passeport semi-biométrique et de lui avoir refusé l’obtention d’un passeport biométrique.

« C’est des inepties. Si vous falsifiez un passeport, un service d’immigration normal doit vous arrêter. Ce sont des accusations tirées par les cheveux, ça n’a même pas de sens. Pourquoi doit-on lui donner le passeport si on constate qu’il ne remplit pas les conditions ou qu’il n’a pas fait de demande » ? s’est interrogé le ministre Mende.

[Didier KEBONGO]

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