samedi , 7 novembre 2020
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Paul KAGAME et Emmanuel MACRON, devant le Palais de l'Élysée, Mai 2018.
Paul KAGAME et Emmanuel MACRON, devant le Palais de l'Élysée, Mai 2018.

Les propos de Macron provoquent l’ire de « Kabila »

Emmanuel Macron a affirmé concernant la RDC, que la France soutenait l’initiative prise par le Président de l’Union Africaine en exercice, Paul Kagame en lien étroit avec le Président d’Angola, Joao Lourenco. Pour Kinshasa, cette initiative annoncée depuis Paris par le Président Macron en présence de Paul Kagame et qui serait soutenue par Luanda est une grande inconnue. Alors que la dernière contrainte institutionnelle vers les élections prévues le 23 décembre 2018 a été levée par la promulgation de la loi portant répartition des sièges par le Président de la République Joseph Kabila et que ces avancées majeures sont saluées tant par l’ONU dans le dernier briefing du Conseil de Sécurité sur la RDC que par le Sommet de la Double Troika SADC, quelle serait cette nouvelle initiative parrainée par Paris de l’axe Kigali-Luanda ? C’est à cette question que devraient répondre les ambassadeurs convoqués ce jour par Léonard She Okitundu, après consultations bien évidemment de leurs centrales.

L’onde de choc de la révélation coupe-gorge du président français sur une initiative de son homologue rwandais en rapport avec la situation en RD Congo, a retenti jusqu’à Kinshasa. En témoigne le ballet diplomatique observé samedi dernier au 7ème étage de l’immeuble abritant les Affaires étrangères. A la manœuvre, et l’air grave, mais non moins diplomatique, le Vice-Premier ministre She Okitundu a conféré tour à tour avec les ambassadeurs de France, du Rwanda et d’Angola. Pas besoin d’être spécialement dans le secret de Dieu pour deviner au moins l’objet de ces audiences marathon. Ce que l’opinion congolaise attend de savoir, c’est plutôt le feedback de ses trois interlocuteurs une fois qu’ils l’ont reçu de leurs centrales respectives. D’ores et déjà la démarche du chef de la diplomatie congolaise s’inscrit dans le droit fil des règles, des us et coutumes sur lesquels reposent les relations entre Etats.

Aucun pays au monde ne pouvant accepter que l’on fasse état d’une initiative à son sujet sans lui. La réaction de Kinshasa est d’autant plus légitime et compréhensible que l’initiative dont question émane d’un pays africain- en l’occurrence le Rwanda- connu pour son opposition farouche à tout ce qui ressemble à de l’ingérence dans ses affaires intérieures. Même chose pour l’Angola, un pays qui a longtemps souffert jusqu’à en payer le plus lourd tribut des immixtions répétées des puissances étrangères dans sa situation interne.

C’est un véritable ballet diplomatique qui a eu lieu le samedi 26 mai 2018 au Ministère des Affaires étrangères et Intégration Régionale. Tour à tour, les représentants diplomatiques accrédités à Kinshasa de la République Française, du Rwanda et de l’Angola ont été reçus suite à une convocation diplomatique par le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères et Intégration Régionale, Léonard She Okitundu.

Au menu de cette intense activité diplomatique selon des sources proches du Ministère, un seul point, une « demande de clarification et d’explication » de Kinshasa à ces pays suite aux propos tenus le 23 mai 2018 à Paris par le Président Emmanuel Macron lors de la conférence de presse suivant la fin de son entretien avec le Président rwandais Paul Kagame. Au cours de cet échange médiatique, Emmanuel Macron a affirmé concernant la RDC, que la France soutenait l’initiative prise par le Président de l’Union Africaine en exercice, Paul Kagame en lien étroit avec le Président d’Angola, Joao Lourenco.

Ces propos passeraient bien inaperçus tant la situation de la République Démocratique du Congo est scrutée par de nombreux partenaires au niveau international. Cependant, tant la forme et le fond ont suscité une vague de commentaires dans les salons huppés en RDC et ailleurs.

En effet, pour Kinshasa, cette initiative annoncée depuis Paris par le Président Macron en présence de Paul Kagame et qui serait soutenue par Luanda est une grande inconnue. Alors que la dernière contrainte institutionnelle vers les élections prévues le 23 décembre 2018 a été levée par la promulgation de la loi portant répartition des sièges par le Président de la République Joseph Kabila et que ces avancées majeures sont saluées tant par l’ONU dans le dernier briefing du Conseil de Sécurité sur la RDC que par le Sommet de la Double Troika SADC, quelle serait cette nouvelle initiative parrainée par Paris de l’axe Kigali-Luanda ?

C’est à cette question que devraient répondre les ambassadeurs convoqués ce jour par Léonard She Okitundu, après consultations bien évidemment de leurs centrales.

Par ce message diplomatique clair, Kinshasa démontre une fois de plus qu’elle ne transigera aucunement sur sa souveraineté et tient à rappeler aux partenaires internationaux, le respect scrupuleux des grands principes du droit international que sont l’égalité souveraine et la non ingérence dans les affaires internes des Etats.

Pour rappel, c’est dans cette même ligne de souveraineté et de dignité que la RDC a opté pour un financement sur fonds propres du processus électoral à l’instar de la grande majorité des pays du monde.

[FDA avec le concours d’un correspodant occasionnel]

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