samedi , 7 novembre 2020
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La RDC au bord du précipice

Une fois de plus, la République Démocratique du Congo se trouve à la croisée des chemins, je dirais plus, au bord du précipice. Selon que nous irons à gauche ou à droite, nous resterons sur la terre ferme ou alors nous sauterons dans le vide.

Nous sommes effectivement à un moment décisif de notre histoire. Nous vivons ce genre de moment particulier où les peuples, attirés par des forces contradictoires, doivent se choisir une voie.

Il y a devant le peuple congolais ; d’un côté l’appel de la facilité, drainant ses promesses fallacieuses des lendemains qui chantent, des lubies présentées comme des réalités imparables, bref des mensonges. Cette tendance portée par une partie de la classe politique congolaise est en réalité une initiative des forces étrangères avides de dominer notre pays pour s’emparer de ses richesses. La hausse actuelle des cours des matières premières et les espoirs que d’aucuns émettent sur le rôle central promis au cobalt dans les industries de demain contribuent directement à l’augmentation de l’appétit glouton de ceux qui veulent nous soumettre à nouveau.

Il y a de l’autre côté un groupe mu par le sens de responsabilité, du patriotisme, de la dignité de notre peuple et désireux de maintenir la flamme de l’indépendance acquise au prix de nombreuses souffrances et du sang versé par nos martyrs. Celui-ci ne cesse de dénoncer la tentative de recolonisation de notre pays par un discours mielleux, décoré des valeurs démocratiques généralement acceptées par tous mais cachant un piège redoutable. Aujourd’hui, ce camp de la vérité ne peut promettre qu’un chemin construit d’efforts, parsemé des difficultés visibles, des promesses de chutes, mais aboutissant sur un bonheur mérité au prix de sa propre sueur.

DE QUOI S’AGIT-IL ?

L’appel de la facilité est émis par certains Etats forts, eux-mêmes manipulés par des puissances d’argent utilisant une idéologie mensongère qu’ils dispensent au travers d’un système médiatique international hyperpuissant. Cette attraction veut nous faire croire qu’il est possible de sortir de la pauvreté, d’atteindre le bien-être social généralisé en se soumettant à des projets étrangers. Cette nouvelle tentative de soumission apparaît emballée dans une étoffe soyeuse tissée d’un discours contenant les valeurs généralement acceptées comme les plus positives. On nous parle de « démocratie ». On ergote sur les « droits humains », on disserte sur les « droits fondamentaux », on met en avant les  » droits de l’enfant « , on argumente sur les « équilibres écologiques », et que sais-je encore ?

Comme plusieurs fois au cours de notre histoire, ces puissances prennent pour alliés bon nombre d’ éléments, plus ou moins, dynamiques de notre société. Des personnes qui, hier encore, affirmaient avec force leur attachement à la dignité du Congolais, à l’indépendance de la nation et affichaient leur détermination à lutter pour construire, chez nous, une société dans laquelle s’associeraient aisément les libertés individuelles et les intérêts collectifs, ont renoncé à ce combat de la dignité. Ont-elles perdu l’espoir ? Se sont-elles vendues aux plus offrants ? Le peuple demande à être éclairé.

La seconde voie qui se présente à nous, nous l’avons dit, est celle du patriotisme, de la dignité. Or, la sagesse nous apprend que l’on n’atteint pas la dignité par la soumission à qui que ce soit. Croire à un bonheur qui viendra des autres, c’est marcher vers un fleuve profond les yeux bandés d’un tissu sombre.

Nos véritables adversaires, tapis dans leurs châteaux, dans les grandes capitales du monde, mettent dans la bouche de nos concurrents locaux un discours critique très élaboré. Ils nous reprochent de ne pas avoir suffisamment transformé le pays dans l’espace d’une décennie. Ils crient à qui veut les entendre que le pays vit dans l’insécurité. Hypocritement, ils dénoncent une mauvaise utilisation des ressources. Dieu sait qui, derrière toutes ces critiques, porte la véritable responsabilité de la persistance de nos faiblesses. Nous aussi, nous savons qui ont conçu, qui ont organisé et suivi pas par pas les difficultés que les grands maîtres de l’ombre ont orchestrées chez nous pendant la décennie dernière. Le pyromane ne pourrait devenir le pompier par la seule magie du verbe. Nous devons rester vigilants.

Comme l’enseignait déjà Patrice-Emery Lumumba, Joseph Kasa-Vubu et M’Zee Laurent-Désiré Kabila, le bonheur du Congolais réside dans sa volonté de maintenir son indépendance et sa capacité à s’adonner à un travail raisonné et assidu.

L’offensive que nous vivons actuellement et qui semble être portée par certains de nos propres compatriotes que viennent renforcer des leaders africains, connus pour leur lien de soumission à certaines puissances de l’argent, ne devrait pas nous tromper.

L’agression politique que nous vivons aujourd’hui n’est rien d’autre que la répétition des moments historiques les plus pathétiques des années 1960 pendant lesquels les colonialistes, non contents de quitter notre pays, cherchaient à le diviser pour s’emparer de ces morceaux les plus intéressants. Souvenez-vous qu’à l’époque déjà, ces conquistadors avaient trouvé des alliés efficaces parmi nous pour porter leurs discours trompeurs.

Aujourd’hui comme hier, l’échiquier politique congolais met face à face, d’une part, des vendus qui, pour leurs intérêts personnels, sont prêts, à sacrifier l’unité du Congo et la dignité de ses habitants, et d’autre part, des Congolais, nationalistes, humanistes, décidés à résister et à maintenir intact la souveraineté de la Nation.

QUE FAIRE ?

Le moment est donc venu de faire un choix décisif. Aujourd’hui, il n’est pas possible de rester neutre car il s’agit véritablement de notre devenir.

Il faut faire un choix, craindre les voies de la facilité, se méfier des paroles flatteuses et, malgré les difficultés, demeurer dans la voie de la dignité, maintenir le cap de l’indépendance véritable et tenir jalousement à chacun des éléments de notre souveraineté.

Le moment est arrivé pour que tous ceux qui sont attachés à l’intégrité territoriale de notre pays, pour que tous ceux qui, comme Simon Kimbangu, estiment que l’homme noir, Congolais, doit travailler à son épanouissement dans un système de liberté à l’égard de qui que ce soit ; oui le moment est venu d’affirmer la souveraineté de la RDC.

Aujourd’hui l’antithèse d’une République Démocratique du Congo paisible, unie et prospère est incarnée par le Président Rwandais Paul Kagame. Cet homme se montre incapable de se départir de sa volonté de voir notre pays se disloquer ou se soumettre à sa volonté. Son projet politique est de faire disparaître la République Démocratique du Congo de la carte du monde.

Le fait que sa première tentative de contrôler notre pays en 1997 ait échoué face à la vigilance patriotique de M’Zee Laurent Désiré Kabila, que son deuxième essai, sous le couvert du RCD, ait été vaincu par la volonté des Congolais, quels que soient leurs ethnies, de demeurer unis, que le troisième coup à travers le CNDP se soit buté à la résistance des Congolais et qu’il ait subi, lors de la dernière tentative, une cuisante défaite à travers le débâcle du M23, ne le décourage pas encore ? Ceci devrait constituer pour nous la base d’une véritable doctrine de défense.

En effet, c’est à Kigali que se trouve le relais principal des forces qui s’acharnent à vouloir disloquer notre pays pour s’emparer de ses richesses.

Pour faire face aux immenses pressions qui s’annoncent, il faut que tous les nationalistes, partisans du progrès, réunissent leurs efforts dans un grand courant politique susceptible de nous aider à faire face à cette nouvelle tentative de nous soumettre à la dépendance.

Nationalistes, progressistes, souverainistes, unissez-vous !

[Vedaste KALABU/Analyste]

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