samedi , 7 novembre 2020
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Moise KATUMBI et Fatshi, invite a Atlantic Council, mai 2018
Moise KATUMBI et Fatshi, invite a Atlantic Council, mai 2018

RDC : « Même si Kabila n’organise pas les élections, il part. »

Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi ont éclairé la lanterne de l’opinion sur une rumeur qui circule dans les rues de Kinshasa, selon laquelle Tshisekedi junior serait en passe d’être nommé Premier ministre, en remplacement de Bruno Tshibala, actuel chef de l’Exécutif. A en croire la rumeur, un nouveau dialogue serait même prévu dans ce sens. « Nous sommes ensemble et nous sommes avec le peuple », rassurent-ils. « Aujourd’hui, comprenez-nous bien. Que tout le monde nous entende clairement. Il n’est plus question d’aller à un quelconque dialogue. L’Accord de la Saint-Sylvestre, obtenu grâce au travail des évêques de la Cenco, est la seule voie à suivre. Si Kabila n’applique pas cet Accord, il y aura une transition et elle se fera sans lui », tranche Moïse Katumbi. « Même si Kabila n’organise pas les élections, il part. Il ne peut plus espérer rester un jour de plus au pouvoir », concluent les deux acteurs politiques de l’Opposition rencontrés lundi dernier aux Etats-Unis.

En tournée euro-américaine, Félix TshilomboTsisekedi, président national de l’Udps, principal parti de l’Opposition en RD Congo, a rencontré lundi 21 mai à Washington, Moïse Katumbi Champwe, président de la plateforme électorale  » Ensemble  » créée récemment à Johannesburg.

Dans une interview-minute accordée sur place et le même lundi à la presse, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi ont éclairé la lanterne de l’opinion sur une rumeur qui circule dans les rues de Kinshasa, selon laquelle Tshisekedi junior serait en passe d’être nommé Premier ministre, en remplacement de Bruno Tshibala, actuel chef de l’Exécutif. A en croire la rumeur, un nouveau dialogue serait même prévu dans ce sens.

 » Nous sommes ensemble et nous sommes avec le peuple « , rassurent-ils. « Aujourd’hui, comprenez-nous bien. Que tout le monde nous entende clairement. Il n’est plus question d’aller à un quelconque dialogue. L’Accord de la Saint-Sylvestre, obtenu grâce au travail des évêques de la Cenco, est la seule voie à suivre. Si Kabila n’applique pas cet Accord, il y aura une transition et elle se fera sans lui « , tranche Moïse Katumbi.

 » Même si Kabila n’organise pas les élections, il part. Il ne peut plus espérer rester un jour de plus au pouvoir « , concluent les deux acteurs politiques de l’Opposition rencontrés lundi dernier aux Etats-Unis.

IRONT-ILS UNIS JUSQU’AUX ELECTIONS ?

Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi sur une même photo à Washington. Tout un symbole. A l’heure et à l’ère des réseaux sociaux, cette image a été partagée à la vitesse du son. Sur la toile, chaque internaute y est allé de son propre décryptage. Néanmoins, une constance se dégage. Du recoupement de différentes analyses, les auteurs ont vu derrière cette rencontre, un resserrement de l’alliance entre les deux acteurs politiques de l’opposition, candidats à la présidentielle officiellement prévue dans la dernière semaine du mois de décembre prochain.

Que Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi se rencontrent à Washington, à quelque deux mois de la date prévue pour le dépôt de candidatures pour la présidentielle et les législatives nationales, l’opinion se trouve en droit légitime de se poser certaines questions.

Dès lors que les Congolais et même des chancelleries occidentales à Kinshasa, savent que les deux acteurs ne cachent plus leurs ambitions pour le pouvoir au plus haut sommet de l’Appareil d’Etat, des analystes avisés préfèrent prendre du recul face à ce qui apparait désormais comme des évidences.

Moïse Katumbi, candidat président de la République. Félix Tshisekedi aussi. Tous deux de l’Opposition. Et dire qu’au stade actuel du processus électoral, l’histoire ne dit pas que les deux sont ou seront les seules candidatures de l’Opposition à la prochaine élection présidentielle. Sans aucune prétention d’avoir lu, comme sur une boule de cristal, les intentions des autres leaders de la même opposition, plus d’un observateur parie fort qu’après Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi, d’autres opposants prennent leur mal en patience. Ils n’attendent plus que le mois de juillet pour se manifester le plus officiellement possible.

Dans ce qui ressemble depuis peu à une foire d’empoigne, plusieurs noms d’acteurs de l’Opposition sont cités dans les rues de Kinshasa. De Sindika Dokolo (de moins en moins cité) à Freddy Matungulu, en passant par Noël Tshiani…les supputations vont bon train. On ne devrait pas ne pas citer le Premier ministre honoraire Adolphe Muzito qui, depuis un temps, porte la casaque d’opposant. Bien malins pourraient être certains outsiders qui auront surfé sur la confusion, pour monter les enchères.

La question qui se pose est celle de savoir jusqu’où irait l’union Katumbi -Fatshi. Les deux acteurs iront-ils unis jusqu’aux élections ? Trêve de supputations ! Toutefois, le mode électoral actuel invite au bon sens. C’est que, comme en 2011, le nouveau prochain Chef de l’Etat sera élu à l’issue d’un scrutin à seul tour et à la majorité simple.

Le comble, c’est que ce mode d’élection n’offre aux différents candidats, aucune possibilité de se faire des alliances. Une véritable bataille à l’aune du principe de chacun pour soi.

QUI S’EFFACERA AU PROFIT DE L’AUTRE ?

La question taraude plus d’un esprit moyen. A l’hypothèse que Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi maintiennent chacun, leurs ambitions de postuler à la présidentielle, qui entre les deux, s’effacera au profit de l’autre ? Sans conteste, certains y verraient une stratégie électorale et qu’il serait prématuré, au stade actuel des choses, de répondre à l’absolu.

Cependant, dans certains milieux de la ville, on n se leurre point. Nombreux restent quelque peu sceptiques quant à la chance de voir Fatshi et Moïse Katumbi se serrer les coudes jusqu’à la fin du processus électoral en cours. Mauvaises langues ? Mauvaise prédiction ? Prophètes de malheur ? Peut-être ! Mais au cas où ce ne serait pas le cas, il y a risque de voir se répéter le scénario de 2011. On se rappelle que lors de ce scrutin, dix candidats de l’opposition dont Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Léon Kengo Wa Dondo…devaient affronter Joseph Kabila, candidat unique de la Majorité présidentielle.On connait la suite. L’histoire dit-on, est un éternel recommencement.

[Laurel KANKOLE]

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