samedi , 7 novembre 2020
Accueil / Société / Guerres et conflits / Kidnapping : Nouvelle arme de survie des milices en RDC

Kidnapping : Nouvelle arme de survie des milices en RDC

Le kidnapping devient une nouvelle arme de survie des milices en République démocratique du Congo. Cette fois-ci, c’est les casques bleus de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) qui sont tombés dans le filet des ravisseurs. Il s’agit de treize casques bleus du contingent béninois qui ont été capturés vendredi 11 mai dernier au sud-est de la République. Aux dernières nouvelles, 11 ont été relâchés tandis deux autres restent détenus par leurs ravisseurs.

Le convoi des casques bleus quittaient Kongolo pour Kalemie, dans le Tanganyika, quand il a été capturé par des miliciens pygmées munis de flèches et armes à feu.

Cette capture des casques bleus béninois survient alors que deux touristes britanniques étaient kidnappés le même vendredi à l’intérieur du parc national de Virunga. Un gardien a été tué au cours de rapt.

A cet effet, la direction du Parc National des Virunga (PNVI) a décidé de suspendre les visites touristiques suite à cet incident sécuritaire. Selon le communiqué de presse du PNVI, la suspension des activités touristiques jusqu’au 4 juin 2018 est prise comme mesure de précaution pendant cette période d’enquête afin d’évaluer la situation sur terrain pour une bonne prise en charge des touristes.Pour rappel, c’est depuis la relance en 2014 du tourisme, plus de 17 mille touristes ont rendu visite au Parc National des Virunga.

NOUVELLE ARME DE SURVIE

Le kidnapping devient une nouvelle arme de survie pour les groupes armés qui pullulent à travers le territoire national. Dans son bulletin d’information du 07 mai 2018, le centre d’étude pour la promotion de la paix et de droits humains, Cepadho, structure documentant les violences à l’Est de la RDC, avait indiqué que les miliciens essentiellement les Maï Maï sont actuellement à la base de l’anxiété et la terreur au sud du territoire de Beni.

Selon le Cepadho, depuis quelques mois les Maï Maï y ont consolidé leur présence, voire dans certains quartiers périphériques du sud de la Ville de Beni. « Les habitants des groupements Buliki, Batangi-Mbau et Malio en secteurs de Ruwenzori et Beni-Mbau ainsi qu’en chefferie de Bashu, au sud de Beni, vivent la peur au ventre » note l’organisation.

Ces rebelles seraient perceptibles en nombre important au cours des semaines dernières dans les villages de Vutungu, Pabuka et Mukondi en groupement Buliki en secteur de Rwenzori ainsi qu’à Ndehengere au quartier Liakobo, périphérique de la commune Beu en ville de Beni, détaille-t-on.

« Ils font parfois des mouvements entre Mata et Kalunguta en passant par Kabasha ; des villages connus pour leur forte exploitation de ferme agricole, où se situe la ferme privée du président Kabila, également cible des attaques de ces rebelles. Les mouvements de ces rebelles dans ces contrées sont suivis de la terreur au sein des habitants.

En définitive, les différentes milices profitent toujours de la faible présence de militaires des Forces Armées de la RDC pour commettre leur forfait. De ce fait, elles deviennent une menace permanente pour les autorités politico-administratives locales, les chefs coutumiers, les responsables de services de sécurité ainsi que les propriétaires et les gérants de différentes fermes à leur portée.

[Emma MUNTU]

A lire aussi

Les oubliés : Chronique des Héros de Wenge Musica

C’est le nom de cette chronique qui retrace dans les moindres détails les noms et …

Laisser un commentaire