samedi , 7 novembre 2020
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« Fecofagate » : Constant OMARI, un voleur dans le collimateur de la justice congolaise

La convocation de trois responsables de la Fédération congolaise de football association (FECOFA), début avril dernier au bureau du conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et lutte contre la corruption, continue à défrayer la chronique dans les milieux des sportifs congolais. A Kinshasa particulièrement, certaines langues, bonnes ou mauvaises, parlent de la « Fecofagate ». Constant Omari, président de la Fécofa, ses deux vice-présidents Bobo Bondembe et Théobald Binamungu ainsi que le Secrétaire général aux Sports ont été auditionnés pendant plusieurs semaines et placés en garde à vue au Parquet pour des soupçons de détournement de fonds publics versés aux Léopards. Tous ont été par la suite, remis en liberté provisoire. Mais l’instruction au Parquet, couverte sous le sceau de la discrétion se poursuit. Rien ne peut être divulgué au stade actuel de l’instruction. Déontologie oblige !

Où en est-on de l’affaire  » Omari et cie  » ? Cette question vaut son pesant d’or. Ce, au regard de la kyrielle de présomptions de détournements que des sources attribuent au staff dirigeant de la Fécofa. Le vœu des sportifs, et plus généralement du contribuable congolais, serait de voir la Justice faire toute la lumière sur ce dossier initié par le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux.

La convocation de trois responsables de la Fédération congolaise de football association (FECOFA), début avril dernier au bureau du conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et lutte contre la corruption, continue à défrayer la chronique dans les milieux des sportifs congolais.

A Kinshasa particulièrement, certaines langues, bonnes ou mauvaises, parlent de la « Fecofagate ». Constant Omari, président de la Fécofa, ses deux vice-présidents Bobo Bondembe et Théobald Binamungu ainsi que le Secrétaire général aux Sports ont été auditionnés pendant plusieurs semaines et placés en garde à vue au Parquet pour des soupçons de détournement de fonds publics versés aux Léopards. Tous ont été par la suite, remis en liberté provisoire. Mais l’instruction au Parquet, couverte sous le sceau de la discrétion se poursuit. Rien ne peut être divulgué au stade actuel de l’instruction. Déontologie oblige !

Cependant, des sources compétentes attestent qu’au plus tard le 23 mars dernier, la RD Congo devait assurer à la Caf qu’elle était prête à organiser la Can des moins de 18 ans. Cette manifestation devait ouvrir au pays la voie d’organiser le Chan 2022 et la Can 2026. L’actu se trouve donc là. Hélas ! de leur propre radioscopie, les mêmes sources en arrivent à la conclusion selon laquelle « les priorités de la Fédération sont ailleurs : la demande des fonds publics pour des compétitions dont la prise en charge est pourtant assurée par la Caf. »

Par ailleurs, des sources qualifiées arguent le cas des rencontres de gala dites super coupes auxquelles Mazembe a pris part. A ce propos, la Fédération aurait demandé et reçu de l’argent public alors que 25 personnes (joueurs et staff de la célèbre équipe lushoise TPM) étaient supportés par la Caf. Ça pose problème.

Pendant ce temps, le Gouvernement exige à la Fédération la justification des millions de dollars reçus depuis 2015. Toujours selon des sources proches du dossier, laFecofa, comme toutes les autres Fédérations sportives, n’ont jamais transmis un quelconque rapport aux autorités. Ce qui, aux yeux de plus d’un observateur, constituerait une violation flagrante des textes légaux.

Comme pour enfoncer davantage le clou, des sources dignes de foi ayant contacté Forum des As hier, ont rappelé que ces dernières années, les matchs amicaux des Léopards se jouent à l’étranger. A l’exception du match contre le Kenya. Pourtant, « la Fédération bénéficie aussi bien de l’argent du Trésor que de la prise en charge des fédérations hôtes. Les mises au vert de l’équipe nationale sont régulièrement organisées au Maroc pour des raisons similaires », s’indignent les mêmes sources qui voient en cela, la manœuvre de la Fédération, déterminée à gagner à tous les coups.

L’INCAPACITE DE PROMOUVOIR UN SPORT DE HAUT NIVEAU

Tout semble partir des critiques faites à la RD Congo qui, jusqu’à ce jour, se montre incapable de promouvoir un sport de niveau élevé. Ce, aussi bien sur le plan national qu’international. Cependant, des analystes du monde du sport constatent non sans regret, que « les Fédérations sportives, appelées à aider la RD Congo dans cette tâche, ont plutôt choisi de développer un vaste réseau maffieux, en détournant de manière systématique les fonds publics mis à leur disposition. »

Pendant ce temps, la population soucieuse de voir le drapeau national flotter à la faveur des compétitions internationales, exige les résultats. Aspiration légitime ? C’est donc cette population qui paie l’impôt et les autres taxes qui renflouent les caisses de l’Etat. Des observateurs avisés pensent que l’heure a effectivement sonné pour bouger les lignes. Ce, compte tenu des réalités. « Dès lors que des soupçons de détournements pèsent sur des dirigeants de la Fédération congolaise du football association ayant accès aux fonds publics pour le développement du sport, la Justice ne peut que se mettre en branle », déclare une source compétente.

Dans le même ordre d’idées, un analyste bien introduit dans le milieu du sport congolais, révèle que « quand le regroupement se fait à Kinshasa, les Léopards professionnels sont logés dans un palace. Ce qui, en soi, n’est pas une si mauvaise chose.

Seulement voilà, des présomptions de surfacturation d’additions et de notes abondent .Cela va de la la nuitée au prix de l’eau minérale, en passant par le service de buanderie. Des suites à 350 dollars ? De l’eau minérale coûtant invariablement 4.000 dollars pour plus ou moins 40 personnes ? 6.000 dollars pour le nettoyage des équipements ?. Autant de questions qui taraudent les esprits dans les milieux des sportifs.

Au demeurant, des analystes poussent leur curiosité plus loin, en cherchant à connaitre e prix de la vareuse d’un joueur de Léopard. « Combien coûte le maillot d’un léopard ? Combien verse Oneil à la sélection ? Quelle est la hauteur du contrat négocié avec l’opérateur Orange ? Voilà autant de questions, parmi tant d’autres auxquelles Omari et ses collaborateurs doivent répondre. Question de traçabilité. Et de de recevabilité aussi. Car, leur probité morale tient à cela », martèle une source.

Toujours est-il qu’au stade actuel du dossier, seuls les magistrats du Parquet disposent de tous les moyens susceptibles d’éclairer la lanterne du pays entier.

Vivement la poursuite de l’instruction !

[Grevisse KABREL]

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