Depuis que Thérèse Kirongozi s’est investie dans l’invention du tout premier robot roulage humanoïde de la planète, l’univers de la circulation routière en RDC s’est embrasé. A Kinshasa où elle a implanté ses premiers modèles dans certains principaux carrefours publics (Place Victoire, Kintambo magasin, ex avenue du 24 Novembre, Boulevard du 30 Juin, Boulevard Lumumba, Boulevard Triomphal…), le nombre d’accidents a sensiblement baissé, comme elle-même l’atteste, se référant aux récentes statistiques de la Police de circulation routière.
A la longue, cette innovation, utile et salutaire pour les usagers de la route, a créé l’émulation, au point où plusieurs autorités publiques et opérateurs économiques ont commencé à solliciter l’implantation du robot roulage dans leurs villes. Pas étonnant qu’à Matadi tout comme à Likasi, Lubumbashi et Goma, à l’Est du pays, ces robots fassent désormais partie du décor et soient familiers, aussi bien aux conducteurs qu’aux piétons, qui les respectent, parfois mieux même que les policiers de circulation routière.
Une technologie fascinante
La renommée du robot roulage n’a pas tardé à franchir les frontières nationales. Tout récemment, c’est à Atlanta, aux Etats-Unis, que Thérèse Kirongozi a été primée pour cette invention qui a réussi à sauver des vies. Ce prix décerné en février dernier n’est pas le premier que l’inventrice congolaise a remporté à l’international. Quelques années plus tôt, des dirigeants africains ont fait appel à Thérèse Kirongozi pour lui décerner le prix de meilleure invention lors d’une réunion.
Mis sur pied avec le concours de « Women’s technology », l’association congolaise de femmes ingénieures, dont Thérèse Izay Kirongozi est l’initiatrice et la présidente, le robot roulage fascine en effet beaucoup de pays limitrophes de la RDC et bien d’autres Etats disséminés à travers le monde.
« L’année dernière, le Gouvernement belge a commandé un exemplaire du robot intelligent pour l’intégrer dans la collection d’œuvres d’art du Musée de Tervuren à Bruxelles. Ce modèle a été finalisé pour être livré aux autorités belges en janvier 2018 », nous a révélé Thérèse Kirongozi quelques jours avant cette livraison.
Du mannequinat à l’ingénierie
Abordée par la presse, l’inventrice congolaise révèle qu’elle ne s’attendait pas à revêtir d’une telle aura dans le domaine de la technologie, bien qu’elle eut toujours rêvé d’inventer un appareil qui permettrait de réduire le taux d’accidents de route, depuis qu’elle a vu son frère écraser par un véhicule dans sa tendre enfance. Ce choc de perdre un être si cher suite à un problème de régulation de circulation routière ne la quittera plus jamais et sera même son leitmotiv dans l’univers électronique.
Ainsi, lorsqu’en 1993, alors qu’elle venait de souffler sa vingtième bougie et s’attendait à embrasser la carrière de mannequin, la jeune Izay a vite répondu à l’appel d’une Agence de recrutement de mannequins en Suisse qui lui a fait miroiter des lendemains meilleurs. Elle a dû déchanter suite à l’illusion des ’’contrats mirifiques’’.
« Finalement, mon père m’a inscrite à l’ISTA, alors que je voulais poursuivre mes études en Europe, dans un autre domaine. Je pensais à tort que l’électronique industrielle ne résoudrait pas mes problèmes », se souvient- elle lors d’une interview accordée au magazine panafricain Jeune Afrique.
Femme à la tete de trois entreprises
Aujourd’hui femme entrepreneure, Thérèse Kirongozi est responsable de trois entreprises œuvrant dans différents domaines. Il s’agit de Women’s technology, ’’entreprise spécialisée dans la recherche et l’innovation au regard des besoins de l’humanité’’. C’est de là qu’elle a contribué à la conception des robots roulages intelligents. Le coût d’une pièce variant entre 10.000 et 25.000 dollars.
Il y a, en outre, ’’Planète J’’, un espace de divertissement, mais qui s’intéresse aussi à l’immobilier, à la location et aux boutiques d’habillements. Enfin, la troisième entreprise est axée sur l’accélération des projets de Start-up. Cette société aide les jeunes entreprises innovantes et dynamiques à réaliser leurs objectifs.
Devenue aujourd’hui modèle pour la jeune génération féminine, Thérèse Kirongozi encourage les femmes de son pays et d’ailleurs à travailler et à persévérer sans se lasser. « Je sais qu’il n’est pas facile de démarrer un projet dans notre pays. Mais personnellement, je préfère encore échouer plutôt que de ne rien faire. C’est pourquoi je demande à la femme de se battre pour contribuer au développement de la République Démocratique du Congo et du monde », martèle la mère du robot roulage, se confiant au site eventsrdc.com.
[Yves KALIKAT et V.N]