samedi , 7 novembre 2020
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Dénucléarisation : Le chef de la diplomatie nord-coréenne à Moscou

La Russie a appelé mardi la communauté internationale à accorder des « garanties en béton armé » à Pyongyang en échange d’une dénucléarisation, à l’occasion d’une rare visite d’un chef de la diplomatie nord-coréenne à Moscou qui intervient en pleine détente dans la péninsule coréenne.

Le voyage de Ri Yong Ho chez l’un des principaux alliés de son pays intervient sur fond d’un spectaculaire rapprochement inter-coréen depuis les jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, suivi d’un ballet diplomatique encore inimaginable il y a quelques mois, quand Kim Jong Un et Donald Trump s’échangeaient menaces et invectives.

Après une visite historique à Pékin fin mars, le leader de la Corée du Nord, Kim Jong Un, doit rencontrer le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, le 27 avril dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule.

Ce sommet doit précéder une rencontre prévue pour d’ici à fin mai ou à début juin entre le dirigeant nord-coréen et le président américain. Les modalités de cette rencontre historique sont encore en discussion, mais son annonce a mis un terme à des mois de propos belliqueux réciproques.

Ri Yong Ho ne s’est pas exprimé publiquement après avoir été reçu par son homologue russe Sergueï Lavrov.

Seul devant la presse, ce dernier s’est félicité du « niveau assez bon » de coopération entre Moscou et Pyongyang et a « salué la normalisation progressive de la situation, la fin des menaces mutuelles et la volonté de contact entre les deux Corée et entre la Corée du Nord et les Etats-Unis ».

Selon le ministre russe, ce processus doit aboutir à un « accord multilatéral » sur la sécurité en Asie orientale, « y compris la dénucléarisation de la péninsule coréenne » et prévoyant des « garanties très sérieuses » pour la sécurité de la Corée du Nord.

« Il doit s’agir de garanties en béton armé », a-t-il insisté.

Sergueï Lavrov a dit avoir accepté une invitation de son homologue à Pyongyang. En revanche, selon lui, la question d’une éventuelle rencontre entre Kim Jong Un, et le président russe Vladimir Poutine n’a pas été abordée.

Tout comme la Chine, la Russie préconise un dialogue avec la Corée du Nord sur la base d’une feuille de route définie par les deux puissances.

Plusieurs hauts responsables ou émissaires de Pyongyang se sont rendus en Russie ces dernières années, mais jamais un ministre du rang de Ri Yong Ho.

La précédente visite d’un officiel nord-coréen à Moscou remonte à septembre, quand une haute responsable du ministère des Affaires étrangères avait été accueillie au siège de la diplomatie russe pour des « consultations », sur fond de crise nucléaire entre Pyongyang et Washington.

Ri Yong Ho s’était rendu début avril à Pékin, quelques jours après la visite surprise en Chine du dirigeant suprême de la Corée du Nord, le premier déplacement hors de son pays de Kim Jong Un depuis son arrivée au pouvoir en 2011.

Travailleurs nord-coréens

« Il est très important pour les (Nord-)Coréens de s’assurer du soutien des Russes et de solidifier les bases » de leurs relations dans ce contexte, explique à l’AFP Alexandre Vorontsov, responsable de la Corée à l’Institut des études orientales de l’Académie russe des sciences.

« La Russie a gardé des relations de travail normales avec la Corée du Nord dans les moments difficiles et il est important pour Pyongyang d’obtenir la compréhension de la Russie avant ces deux sommets historiques », ajoute-t-il.

Kim Jong Un aurait dû se rendre à Moscou en mai 2015 pour les 70 ans de la victoire des Alliés dans la Deuxième guerre mondiale, mais il y avait renoncé quelques jours avant l’événement.

L’un des sujets actuellement au centre des relations entre Moscou et Pyongyang est la situation des travailleurs nord-coréens présents en Russie.

La Russie, qui délivre chaque année entre 12.000 et 15.000 visas à des Nord-Coréens, a affirmé en février avoir commencé à les renvoyer dans leur pays, en application des sanctions adoptées fin décembre 2017 par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Quelque 35.000 Nord-Coréens travaillent en Russie, essentiellement dans le BTP, l’agriculture et l’industrie du poisson. Si leur travail fournit de précieuses devises à leur pays d’origine, ils travaillent dans des « conditions proches de l’esclavage », selon l’ONU.

[Afp]

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