On rappelle que les responsables des trois grands fabricants des pains consommés dans la capitale – en l’occurrence la Société Générale de Pain « Pain Victoire », l’Usine de Panification de Kinshasa (UPAK), et Pain d’Or – ont été convoqués par le ministre d’État chargée de l’Économie dans son cabinet le lundi 26 mars 2018 en fin de matinée. Motif : fournir les raisons qui les ont poussés à augmenter, sans se référer à l’autorité, les prix des pains. Curieusement, le Directeur général de Pain Victoire s’est illustré par un entêtement inexpliqué face à la décision du gouvernement.
Le mardi, soit le lendemain de l’instruction ministérielle, la SGP (Société générale de pain) a continué à vendre ses produits aux nouveaux prix, avec une augmentation moyenne de 50% sur chaque pain. Et malgré le rappel à l’ordre lancé par le ministre de l’Économie Nationale, après la mise en garde, Assi Saleh a fait la lourde oreille, en maintenant la hausse alors qu’il avait pris l’engagement la veille, avec les autres concurrents de rabaisser les prix des pains.
Avant son interpellation, il a été entendu par des Officiers de Police Judiciaire (Opj) sur ordre du ministre d’État en charge de l’Économie qui lui a exprimé sa colère pour l’avoir défié. « Je l’ai appelé ce matin pour lui faire part de mon mécontentement, mieux de ma colère. Je l’ai mis à la disposition des officiers de police judiciaire afin qu’il subisse la loi dans toute sa rigueur », a déclaré Joseph Kapika. Pendant que le DG Assi Saleh était en train d’être entendu par la justice, un groupe d’inspecteurs économiques a été envoyé à la boulangerie de la Société Générale de Pain afin de veiller au respect strict de la mesure gouvernementale.
« Son entêtement m’étonne. J’espère qu’il comprendra que l’État existe dans le pays, où il a choisi d’investir, et qu’il ne peut pas défier l’autorité de l’État indéfiniment », s’est exclamé Joseph Kapika. Avant d’insister sur le fait que les boulangers doivent revenir aux prix antérieurs en attendant que le gouvernement statue sur les documents qu’on leur a demandés d’apporter, à savoir : les structures des prix et l’origine de l’importation de leurs matières premières, notamment la farine de froment et le sucre.
Par ailleurs, on laisse entendre que « Pain Victoire », qui fait partie du groupe « Mino Congo », « Inalca » et « Trans Gazelle », fait l’objet des soupçons de fraude fiscale et blanchiment des capitaux de la part des OPJ rattachés au cabinet du Conseiller spécial du chef de l’État chargé de la lutte contre la corruption.