samedi , 7 novembre 2020
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Présidentielle : Moïse KATUMBI est pris dans la trappe de la nationalité

« Ensemble pour nulle part » ! Moïse Katumbi Chapwe ne prendra pas le départ pour la prochaine présidentielle. Adoubé comme candidat de la nouvelle plate-forme électorale qu’il vient de se confectionner en Afrique du Sud, l’ancien Gouv’ de l’ex-Katanga est pris dans la trappe de la nationalité. Les rumeurs, interrogations et autres documents qui couraient viennent d’être confirmés par notre confrère Jeune Afrique dans sa version en ligne : pendant 17 ans, Moïse Katumbi avait la nationalité congolaise. « Le nom de l’un des principaux opposants au président Joseph Kabila apparaît dans le registre de l’état-civil de la mairie de San Vito dei Normanni, une petite ville de 20.000 habitants située dans le sud de l’Italie », révèle Jeune Afrique qui précise, après avoir contacté les autorités compétentes de San Vito dei Normanni : « la municipalité confirme que l’opposant – qui a choisi le nom de Moïse Katumbi d’Agnano lors de sa demande de naturalisation – a acquis la nationalité italienne le 3 octobre 2000, avant d’y renoncer le 13 janvier 2017 ». Pas d’erreur donc sur la personne puisque (…) « l’homme figurant dans le registre est né le 28 décembre 1964, tout comme l’ancien gouverneur du Katanga ».

Après avoir été italien pendant 17 ans, l’ancien Gouv’ du Katanga se trouve buté à deux obstacles dans ses ambitions présidentielles : il doit introduire une demande en recouvrement de la nationalité congolaise. Mais, même alors, il ne saura pas aller plus loin, puisque la Constitution exige d’un présidentiable de « posséder la nationalité congolaise d’origine » et non celle « recouvrée »…

« Ensemble pour nulle part » ! Moïse Katumbi Chapwe ne prendra pas le départ pour la prochaine présidentielle. Adoubé comme candidat de la nouvelle plate-forme électorale qu’il vient de se confectionner en Afrique du Sud, l’ancien Gouv’ de l’ex-Katanga est pris dans la trappe de la nationalité. Les rumeurs, interrogations et autres documents qui couraient viennent d’être confirmés par notre confrère Jeune Afrique dans sa version en ligne : pendant 17 ans, Moïse Katumbi avait la nationalité congolaise.

« Le nom de l’un des principaux opposants au président Joseph Kabila apparaît dans le registre de l’état-civil de la mairie de San Vito dei Normanni, une petite ville de 20.000 habitants située dans le sud de l’Italie », révèle Jeune Afrique qui précise, après avoir contacté les autorités compétentes de San Vito dei Normanni : « la municipalité confirme que l’opposant – qui a choisi le nom de Moïse Katumbi d’Agnano lors de sa demande de naturalisation – a acquis la nationalité italienne le 3 octobre 2000, avant d’y renoncer le 13 janvier 2017 ». Pas d’erreur donc sur la personne puisque (…) « l’homme figurant dans le registre est né le 28 décembre 1964, tout comme l’ancien gouverneur du Katanga ».

Dans tous les cas, insiste le confrère pour dissiper tout équivoque, la municipalité n’a rien omis dans sa réponse à la requête de Jeune Afrique : « Suite à votre demande, nous vous informons que, dans les actes d’état-civil de la mairie, il résulte ce qui suit :

M. Moïse Katumbi d’Agnano :

  • a acquis la nationalité italienne le 03/10/2000

  • a perdu la nationalité italienne le 13/01/2017 ».

Quant à savoir s’il pourrait y avoir une implication en termes de responsabilité sur cette révélation confirmée par rapport aux alliances politiques antérieures de Katumbi, il faudrait bien comprendre qu’on se situe ici sur une matière purement juridique sans aucun rapport avec les deals politiques collectif sur la question de nationalité de certains acteurs politiques tel que cela avait été abordé en 2007 à la suite d’une motion du député José Makila à l’Assemblée nationale. Mais en dehors de cela, il faut noter que Katumbi avait fait ses choix de nationalité longtemps avant même qu’il n’embrasse la carrière politique et qu’il ne noue des relations avec de nouveaux partenaires, lui qui évoluait dans les milieux des affaires où la pratique de multiplicité des nationalités est plutôt courante. Dans tous les cas, personne ne saura établir aujourd’hui que Katumbi avait été sincère avec ses nouveaux partenaires politiques pour faire état de ces pratiques qu’il partageait. Tout simplement parce que, manifestement, il n’avait pas cru nécessaire de saisir la portée de son nouveau statut de politicien pour pouvoir en tirer toutes les conséquences, surtout lorsque, l’appétit venant en mangeant, il s’est mis à nourrir des ambitions.

Aujourd’hui, les gaz sont désormais coupés et Katumbi devra oublier ses ambitions parce que malgré la renonciation à sa nationalité italienne, cela ne lui re-procure pas automatiquement la nationalité congolaise. La loi sur la nationalité en RDC lui impose, en son article 34, d’entreprendre une démarche auprès du ministère de la Justice pour recouvrer cette nationalité. Mais, même alors, il est buté à l’obstacle de la Constitution qui, en son article 72, exige à tout candidat à la Présidence de « posséder la nationalité congolaise d’origine ». Or, une nationalité recouvrée n’est pas (ou n’est plus) une nationalité d’origine.

REVELATIONS DE KALOMBO SUR LE PASSEPORT DE KATUMBI

Alors que ni Lumbi ni Sesanga n’ont eu le courage d’aborder ouvertement les sérieux ennuis de Moïse Katumbi sur sa nationalité, Francis Kalombo vient d’aggraver son cas en parlant, dans une interview sur cas-info.ca, d’un mystérieux passeport qu’utiliserait celui-ci pour ses voyages à travers le monde. Alors, question : puisque Katumbi ne détient pas (encore) de passeport biométrique, de quel passeport parle-t-il, dès lors que le semi-biométrique qu’il a est périmé et que toutes les immigrations au monde sont au courant du nouveau passeport qui a cours légal ?

Dans une de nos publications d’hier lundi 19 mars 2018, nous attirions l’attention sur le rôle pernicieux que certains katumbistes jouent contre leur champion dans l’affaire de sa (ou ses) nationalité(s). Nous relevions le cas particulier de Pierre Lumbi qui, depuis son alliance avec Moïse Katumbi, n’a jamais rien apporté à ce dernier dans son combat politique depuis qu’ils ont tous quitté la majorité présidentielle pour se rejoindre dans l’opposition.

Sur le même sujet, nous démontrions combien tous les thuriféraires katumbistes s’escrimaient comme des diables dans un bénitier dans l’intention de sauver leur champion alors que chacune de leurs gestes ne faisait que compromettre son cas sans apporter le moindre début de solution. Depuis l’occurrence de ce dossier des nationalités de Katumbi, en effet, aucun de ses chantres n’aborde de front la question. Tout le monde l’évite délicatement en choisissant, si pas de s’attaquer à tous ceux qui parlent du dossier au lieu d’attaquer le dossier lui-même, du moins en créant de l’amalgame entre les origines, la « congolité » et la nationalité de Katumbi.

Francis Kalombo : un repris des antivaleurs

Alors que cet article attire encore l’intérêt des lecteurs de congovirtuel.org, voici qu’à son tour, Francis Kalombo y apporte du sien pour enfoncer Katumbi de plus bel. Avant d’aller plus loin, il faut noter que tout ceci se passe entre transfuges de la majorité présidentielle. Il faut noter aussi que bien longtemps avant leur choix politique, Francis Kalombo avait déjà pris ses quartiers à Lubumbashi, bien au chaud dans les encablures du porte-monnaie de son nouveau bienfaiteur.

A la même période, en effet, Francis Kalombo avait maille à partir avec sa famille politique en général, et le PPRD en particulier depuis qu’il avait été confié au conseil de discpline de ce parti. On se souvient, en effet, de l’affaire de rançonnement des libanais dans laquelle il était trempé avec la complicité de son ami Gérard Mulumba (oui, le même) qui, lui, n’a jamais cessé d’avoir des problèmes avec la police et la justice.

C’est donc ce même Francis Kalombo, qui vivait déjà aux crochets de Katumbi qui, à son tour, vent de croire utile d’apporter sa pierre au salut de la nationalité de son mentor, alors qu’au contraire il vient à nouveau de le crucifier en posant exactement le même acte que Pierre Lumbi hier. De quoi s’agit-il, au fait ? De pas grand-chose, en réalité. Dans un entretien avec le site cas-info.ca – un site animé, entre autres, par des transfuges de la majorité (encore !), Francis Kalombo revient sur les mêmes arguments du passé politique de Katumbi qui a évolué comme élu et dirigeant d’une province sans que personne ne pose son problème de nationalité. Mais il trébuche lorsque, officiellement, il ouvre la boîte de Pandore dans un discours truffé de contradictions.

La trahison de Kalombo sur le passeport de Katumbi

Officiellement, en effet et croyant le dédouaner dans cette affaire de nationalité, Kalombo affirme que Katumbi a un passeport congolais avec lequel il voyage. Mais le plus officiellement du monde, il attire l’attention et rappelle, comme nous l’indiquions dans l’article cité plus haut, que lui-même Katumbi a brandi, dans une émission en lingala, un passeport semi-biométrique qui est périmé depuis le 14 janvier 2018. Kalombo avait récemment accompagné Katumbi à l’ambassade de la RDC à Bruxelles pour l’obtention du nouveau passeport biométrique qui ne lui pas été délivré, du moins pas encore. Alors, question : puisque Francis Kalombo déclare que Katumbi voyage dans le monde avec un passeport, de quel passeport parle-t-il, dès lors que toutes les immigrations au monde sont au courant du nouveau passeport biométrique congolais qui a cours légal et que Katumbi n’a pas ?

Ce n’est pas tout. Francis Kalombo ouvre une autre boîte de Pandore en parlant de filiation de Katumbi tout en évoquant le débat ancien sur celle de Kabila. Lui-même écarte la question en se contredisant et se dédisant après avoir certainement compris qu’il était sur une piste glissante. Dans sa situation actuelle et celle de son mentor, il ne se serait pas fait prier pour étaler de nouveaux éléments sur ce dossier, tout simplement parce qu’il n’en a pas.

Et retour sur les possibilités de candidature. Ici encore, Francis Kalombo verse dans l’amalgame en semant la confusion sur les compétences d’admission ou pas d’une candidature en sautillant entre la CENI et la majorité, pour la simple raison que quelques cadres de cette dernière famille politique ont évoqué la question de la nationalité de Katumbi. Ce que Kalombo ignore certainement, c’est que les conclusions de la CENI pour la reconnaissance et la confirmation des candidatures ne sont pas définitives. La centrale électorale examine chaque candidature et donne sa position, quitte à ce qu’un contentieux soit éventuellement ouvert devant la justice sur l’une ou l’autre d’entre ces candidatures. Il peut donc arriver que la justice valide ou invalide une candidature litigieuse sur base, non seulement des dossiers de chacun, mais aussi d’éléments nouveaux qu’elle détiendrait.

Pour cette raison donc, et encore une fois, Francis Kalombo a trahit l’agitation et la peur qui s’est emparée de sa nouvelle famille politique au sujet de l’éligibilité de son champion présumé. Parce que, à l’instar de Pierre Lumbi ou Delly Sesanga, Kalombo esquive la question de fond sur la nationalité de Moïse Katumbi Chapwe avec la même stratégie qui commence à prendre des rayures : s’attaquer à ceux qui évoquent le problème au lieu d’attaquer le problème, et faire la diversion sur d’autres sujets pour détourner l’attention sur le problème central : la nationalité de Katumbi et non sa parenté, son lieu de naissance ou le passeport qu’il utiliserait pour voyager. Et à son tour, en croyant servir les intérêts de son mentor, Francis Kalombo s’est engagé trop tôt et maladroitement dans le débat pour s’en trouver disqualifié alors que le problème reste entier pendant que son patron demeure dans la tourmente.

A son tour, Francis Kalombo laisse Katumbi dans la tourmente

En effet, les faits connus à ce jour sont que :

Katumbi détient ou aurait détenu plus d’un passeport autre que celui congolais. Ces détentions lui ont conféré d’autres nationalités, notamment zambienne et italienne, lui faisant perdre automatiquement la nationalité congolaise qui ne se détient pas concurremment avec une autre.

Les documents en circulation, et que personne n’a attaqués à ce jour, établissent que Katumbi avait renoncé à la nationalité italienne en 2016 et que les services italiens compétents, dont l’ambassade d’Italie à Kinshasa, en avaient pris acte.

La loi congolaise sur la nationalité oblige, en son article 34, toute personne voulant recouvrer cette nationalité à introduire une requête et suivre la procédure également prévue dans la même loi. Or, à ce jour, personne au ministère de la Justice n’a souvenance d’avoir vu un dossier du genre au nom de Moïse Katumbi Chapwe.

Même au cas où il recouvrerait la nationalité congolaise, Moïse Katumbi ne devrait pas, normalement, pas être automatiquement éligible à une candidature pour la présidentielle, et cela en vertu de l’article 72 de la Constitution qui exige à tout candidat à ces hautes fonctions, entre autres, de « posséder la nationalité congolaise d’origine ». Or, une nationalité recouvrée n’est pas une nationalité d’origine et ne confère donc pas les mêmes droits, surtout politiques.

Et ça, personne ne croit encore nécessaire d’y répondre. Au contraire, tout le monde botte en touche et se fait éliminer. Décidément, Katumbi n’a pas de chance avec ses alliances politiques !

Le dossier reste donc ouvert…

[Pascal Debré Mpoko]

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